Addis Ababa (አዲስ አበባ) to Harar (ሐረር), Ethiopia (L'Aiguillage des Chameliers)


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Africa » Ethiopia » Dire Dawa Region
March 25th 2019
Published: March 26th 2019
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23 mars

(Toujours à Lalibela)



J'embarque dans un avion à hélices d'Ethiopian Airlines (Bombardier Q400).

Je retourne à Addis Ababa par les airs, ce qui me fera sauver 2 jours (!) de transport merdique dans les montagnes russes de l'Amhara.

Visiter l'Éthiopie équivaut à de très nombreuses heures sur la route. Prendre des vols intérieurs permet donc de sauver beaucoup de temps (ce que je n'ai presque plus maintenant).

Mon plan pour mes derniers jours éthiopiens est de rejoindre Harar (en route vers Djibouti), par train, à partir d'Addis Ababa.

Mais comme il me reste moins d'une semaine ici, mon bond vers Harar devra s'organiser rapidement.

...

Dès que je pose les pieds à l'aéroport Bole de la capitale, je mandate un taxi pour me déposer à la gare de train, dans le but de me procurer un aller-retour ferroviaire Addis-Harar pour demain matin.



Il est présentement dans les environs de 14h00.

Un dernier effort et j'arriverai à voir et faire exactement ce que je prévoyais au départ de Montréal.

J'ai bien articulé mon voyage: il faut croire que je commence à être pas pire en planification d'itinéraire.



Le taxi me dépose à la gare avec mon lourd bagage, sous les dards du soleil de la capitale.

Les quelques degrés de différence sur Lalibela se font déjà sentir.



J'accède à la gare... alors qu'il y a aucun mouvement dans le lobby fantôme.

On m'informe (ou je crois comprendre) qu'on m'a déposé à l'ancienne gare de train, celle où plus rien ne s'y passe.

Construite par la Chine, la nouvelle gare (celle qui mène les passagers jusqu'au Djibouti) se situerait hors de la ville, à + ou - 500 Birr de taxi (+ ou - 25$ canadien).

Merde.

Mais je m'entête: je prendrai, vers Dire Dawa (Harar), ce train qui m'évite.



Toujours devant l'ancienne gare, je m'informe de mes options.

"Ticket office" que me pointe alors au loin un agent de sécurité qui larvait, fondu à l'ombre d'une clôture.

"Ticket office" par là-bas que je comprend, là-bas dans le building gris.

Je souris presque en m'y dirigeant: billets de train en main, je n'aurai pas à faire l'aller-retour vers la nouvelle gare aujourd'hui.



Au building gris, des compagnies de bus s'alignent dans des minuscules espace cubiques, là où de jeunes basanées blasées, derrière des bureaux, attendent un texto en comptant les mouches.

"Train ticket to Dire Dawa?" que j'infiltre aux travers des portes d'entrées mi-closes.

"Train ticket? Train ticket?"

...

"Train ticket, que m'acquiesce finalement l'un des bureaux en perdant son décompte de mouches,

Yes yes!"

"Train ticket Dire Dawa?...

...Yes Yes"



Bien. Voilà donc que se conclue ma recherche de billets de train

alors que je sors du building gris,

papier glacé en main: siège numéro 27.



... Mais un doute persiste...



Lorsque je confirmerai plus tard (et trop tardivement aussi)... je compris qu'on m'avait plutôt refilé

un billet de bus pour Dire Dawa.

Prendre le train ici est tellement inhabituel qu'on ne fait pas vraiment la différence entre les termes "Train" et "Bus".



24 mars



4h15AM

Je quitte le MM Cozy Place (la même auberge qu'à mon arrivée) pour prendre finalement place dans un bus (et non pas un train) comme je l'avais fait à mon premier pas éthiopien (c'était vers Bahir Dar à ce moment là).

Mais je serai le seul touriste dans le véhicule cette fois.

C'est que la saison basse s'enclenche d'un coup ici: de fin mars à début décembre, les hôtels se vide et le tourisme se cryogénise pour de longs mois.



Je pense au train Addis-Djibouti... alors que ma trop longue virée de bus, celle que j'espérais éviter, débute.

Ce sera un total de 12 heures de transport qui me portera jusqu'à Harar aujourd'hui.



Parfois, dans le paysage, parallèle à notre route, un chemin de fer vide est secoué par mon regard instable et déshydraté.

Difficile de garder le focus durant ces longues heures d'autobus de campagne.

Aucun train ne se laissera voir sur ces rails.

Comme de lents wagons, il n'y aura que des caravanes de dromadaires qui profiteront du long trait ferroviaire dans la sècheresse.



Pour oublier mes haut-le-coeur, j'essaierai de me convaincre que les 12 heures de bus qui me tiennent prisonnier seront certainement mieux qu'une éternité sur les rails à ralentir aux trop nombreux mauvais aiguillages des chameliers.

...



Etienne X

Conte Éthiopien:

Il était une fois un chien, une chèvre et un âne qui prenait le bus.

L'âne paya et sortit du bus,

le chien paya, mais sorti du bus en oubliant de demander son change,

et puis la chèvre sortit du bus sans payer.

C'est pourquoi, aujourd'hui, quand un véhicule passe,

la chèvre se sauve rapidement,

le chien court derrière le véhicule pour ravoir son change,

et puis l'âne n'y porte aucune attention.

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