D'Ushuaïa au désert d'Atacama


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Published: April 4th 2016
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Direction l'Amérique du Sud





Je crois que j'ai pris plus souvent l'avion pendant ce voyage que de fois où j'ai pris le tram depuis que je suis à Bordeaux. C'est devenu banal pour moi. Rien que pour aller de la dernière ville visitée en Nouvelle Zélande à Ushuaïa il m'en faudra 4.



L'avion que je prend depuis Auckland pour Santiago du Chili décolle à 18h30. Pendant ce seul vol de 10 heures je vais assister au coucher du soleil puis à son lever, changer de jour et arriver avant de partir...

Sensation très bizzare. Je ne pense pas que je revivrai ça dans ma vie.

On s'apprête à atterrir et j'essaie de remettre mes chaussures mais elles sont devenues trop petites. En fait c'est mes pieds qui ont gonflé du fait de l'immobilisation dans l'avion. Je me suis pourtant levé et j'ai marcher un bon moment mais ça n'a pas suffit.

On arrive à Santiago avec une heure de retard, le temps de sortir de l'avion et de passer un contrôle de sécurité j'arrive à ma correspondance pour Buenos Aires alors que l'embarquement a commencé. A Buenos Aires je rejoins mon auberge où j'arrive bien fatigué vers 20h, je n'ai pas vraiment dormi depuis plus de 24h. J'ai juste envie de prendre une douche et d'aller me coucher. Je me dit que demain je fais la grasse mat'. Sauf qu'à 3h du matin je n'arrive plus à dormir. Vive le décalage horaire de 8 heures !



A peine 24h plus tard je prend un 3ème vol direction Ushuaïa. Décollage prévu à 5h30 du matin. J'ai oublié de demander lors de l'enregistrement de mes bagages un siège avec hublot. Dommage, on va arriver vers 9h30 et survoler la Terre de feu et la Patagonie va être quelque chose. Je monte dans l'avion et voit que la lettre A, que j'ai sur mon billet, correspond au hublot. Cool ! Je cherche ma place dans l'avion. J'arrive à ma rangée de sièges et lorsque je demande à l'adolescente du siège à côté de moi pour passer et m'asseoir sa petite sœur de 4/5 assise sur le siège coté couloir me regarde pleine de désespoir et fond en larmes. Sa mère, dans la rangée de sièges de l'autre côté du couloir lui dit quelque chose.

« elle veut la fenêtre ?» je demande en espagnol. La mère acquiesce de la tête, embarrassée. D'un geste de la main je fais signe à la petite de prendre ma place. (ma bonté me perdra !). La maman me remercie 10 fois de suite.

On a pas encore décollé que la petite tourne le dos au hublot et se blottit contre sa sœur. Elle s'endort comme ça pendant le décollage. Là j'ai des fourmis dans la main.



Pendant le vol j'assiste à un lever de soleil sur les nuages qui se trouvent en dessous de nous, magique !

Finalement quand on arrive à Ushuaïa c'est nuageux et on ne voit rien depuis l'avion. Pas de regret.



Il y a encore quelques heures j'avais trop chaud à Buenos Aires pour dormir et me réveillais de soif. Avant de sortir de l'aéroport d'Ushuaïa je met ma doudoune. Sacrée transition.



On ne peut pas dire qu'Ushuaïa soit une jolie ville, c'est assez touristique et cher.

Ici on se vante d'être la ville du bout du monde. Ce qui est faux puisque sur les îles du Chili en face il y a encore des villages, plus au sud. Comme sensation « bout du monde » j'ai connu mieux en Norvège au Cap Nord où là pour le coup on se retrouve au point le plus au nord de l'Europe. Sur une falaise, face à l'océan, aucun habitant et on sait que plus loin c'est le pôle nord. Et puis j'ai jamais trouvé l'usine de gel douche de Nicolas Hulot.



Peu importe, ce que j'aime c'est ce côté perdu et ce climat hostile. Pourquoi les gens habitent ici ?

Le premier jour je fais un tour en bateau sur le canal de Beagle, le temps est très couvert. On est que 6 à avoir réservé sur cette petite embarcation familiale. A peine partis le capitaine demande quelque chose en espagnol. A mon regard il a la réponse à sa question : tout le monde ne parle pas espagnol. Du coup il me demande d'où je viens et me dit qu'il parle un peu français. Mais j’enchaîne en disant que même si je parle espagnol qu'un tout petit peu je préfère pour apprendre. Je vois dans le regard des autres personnes du groupe et de l'équipage que je viens de marquer des points.



Et chaque fois qu'on me demande si je parle espagnol ou anglais je répond toujours :« je parle plus anglais mais je préfère parler espagnol pour apprendre » et c'est toujours la même réaction. En plus je progresse assez vite. Je peux maintenant demander la plupart des choses liées au voyage : manger, transports, horaires, prix, comment faire.. Pour une discussion plus poussée il faudra encore attendre. Mais pour moi qui partait de zéro et n'ai pris que quelques cours l'année passée dans une association je suis content.



Pendant le tour en bateau on aura l'occasion de voir des lions de mer et d’accoster sur une île.

Le lendemain je pars faire une marche vers une montagne d'où l'on a une très belle vue sur la ville apparemment. Sauf que le lieu prévu est dans les nuages et qu'il commence à pleuvoir. Je renonce pour faire juste un tour en ville. Je prends quelques photos et tombe sur le panneau à touristes « Ushuaïa, ville de fin du monde ». Une fille me demande de la prendre en photo et on commence à discuter. Nina, une française qui voyage un an. On marche un peu ensemble et elle me parle de son idée de louer une voiture avec d'autres personnes pour aller au parc national de Tierra del Fuego le lendemain où j'avais prévu d'aller justement. Finalement entre les gens de son auberge, une copine à elle et une personne à qui j'ai proposé le soir même, on se retrouve à neuf et avec deux voitures. Un couple de français et une argentine en vacances, un français, deux allemandes et un anglais « grands voyageurs ». Une bonne journée qui se finira le soir par un crabe royale (énorme !) au restaurant tous ensemble.



Après trois jours passés ici, vient le début de mon ascension vers le nord. Je pars alors à Puerto Natales pour organiser mon circuit dans le parc de Torres del Paine. C'est parti pour seize heures de bus.

Je ne sais pas exactement ce qu'il y a à y faire, on m'a juste dit que c'était beau et que c'est un trek de plusieurs jours. J'arrive à minuit à Puerto Natales et dort un peu le lendemain matin.

En une bonne demi-journée je prends les renseignements, loue une tente, un réchaud et une casserole. Réserve les campings, achète des provisions et le lendemain me voilà parti pour cinq jours de marche.



Sur un bateau qui m'amène au début du circuit appelé « W », à cause de sa forme, je retrouve une famille de français avec qui j'ai fait connaissance la veille. Ils vivent près de Chamonix. Elle travaille dans une banque et lui est prof de sport dans le privé. Tous les deux un peu lassés de leur travail ont décidé de poser une dispo pour faire un tour de monde sur un an. La maison vidée est en location. Les voilà donc autour de la planète avec leurs deux enfants qui sont en CE2 et grande section maternelle. On discute évidement de nos itinéraires mais aussi de leur voyage car c'est la première famille que je rencontre. Quand je les écoute je vois qu'ils ont eu la même approche que moi pour le départ. Le tout c'est de prendre la décision, le reste qui vient après c'est du détail.



Imaginez pour moi qui suit parti seul, sans rien à charge. Eux sont partis avec deux jeunes enfants, ont mis leur maison en location et voyagent deux fois plus de temps. Les enfants ont l'air de bien vivre l'expérience.

On parle de cette particularité de voyager avec des enfants. L'école qui faut leur faire, comment ils vivent le voyage, le rythme.

Nills, le petit garçon, était timide avant de partir apparemment. Pas avec moi en tout cas. « et ben avant que tu partes, et ben bon tour du monde !» me dit il au moment où on se sépare en descendant du bateau.

Je les recroiserai deux jours plus tard dans un camping ainsi qu'à El Chalten à des centaines de kilomètres de là.



Je commence donc mon trek avec mon sac bien lourd. Je crois que j'ai pris un peu trop de nourriture, pas facile à estimer quand on n'a pas l'habitude. Pendant le trek de 3 jours que j'ai fait en Nouvelle Zélande j'avais pris vraiment le strict minimum. Pour le coup j'ai préféré prendre un peu plus. Ici l'endroit est connu pour avoir une météo capricieuse, plus la fatigue de 5 jours de marche et les nuits à dormir dehors, si en plus de ça il faut ajouter la faim ça peut vite tourner en dépression.



Résultat je suis assez chargé et mon sac me fait un peu mal aux épaules.



Par dessous tout ici c'est le vent qui est incroyable. J'ai jamais vu ça. Ça peut souffler à 220km/h m'a t_on dit. A vérifier..



Ce que j'ai appris bien plusieurs semaines après avoir fait le trek, c'est qu'un des bus qui amènent au parc au matin s'était couché sur le côté tellement le vent soufflait fort, il y a eu des blessés, bras cassés..



Le premier jour je traverse une forêt calcinée. Il y a quelques années un stupide touriste a voulu faire un feu de camp alors qu'il n'est autorisé à faire du feu que dans des endroits bien déterminés dans les campings. Avec la sécheresse et le vent, c'est des dizaines d'hectares qui sont partis en fumée. Il faudra un siècle pour que la forêt retrouve son aspect d'origine d'après les experts.



J'arrive alors au lieu prévu pour dormir ma première nuit. En chemin je vois d'énormes morceaux de glace dériver, ils ont quitté le glacier plus loin pour prendre leur indépendance. Je plante ma tente et vais voir ce glacier. Impressionnant quand on en a jamais vu.



J'essaie de manger dans la mini salle prévue pour ça mais il n'y a plus de place et c'est bruyant. Je préfère manger dehors à une table de picnic quite à mettre mon manteau. Arrive Arnaud, un français avec qui je discute. Parti de Suisse où il vivait, il voyage pour une durée indéterminée. Il m'explique comment il a passé des années à étudier et se retrouve aujourd'hui avec un doctorat en biologie végétale mais qu'il ne sait pas ce qu'il veut faire. Il essaie donc de trouver une réponse à sa question en voyageant.



Même si je n'ai pas envie de mettre les gens dans des cases, j'ai quand même remarqué des « profils » de voyageurs depuis mon départ.





La fin des études : dans certains pays, notamment l'Allemagne, il est d'usage de partir voyager avant de rentrer dans la vie active. C'est ainsi que je rencontre beaucoup d'allemands qui voyagent seuls à travers toute la planète. C'est le cas aussi des israéliens après leur service militaire. Trois ans pour les hommes, deux pour les femmes. Ils ont un besoin après cette période qui leur ait imposée si jeunes de se changer les idées en voyageant. En Amérique du sud il y en a partout. La plupart du temps en groupes. Dans certains endroits on trouve même des indications en hébreux, ça surprend un peu. Ils font l'unanimité auprès des français : ils sont sans gêne. C'est comme si ils étaient partout chez eux. Pas de problème pour allumer la lumière de la chambre à 5h du matin pour faire son sac et parler avec son copain comme s'ils étaient que deux dans la chambre. C'est pas le cas de tous mais ça se retrouve très souvent quand même.





Le ras le bol : partir pour se changer les idées, pour oublier, trouver une réponse à une question. C'est le cas de quelques voyageurs que j'ai rencontré. Ils sont loin d'être majoritaires mais il y en a.



C'est le cas de la famille ou d'Arnaud dont je parlais. J'ai également rencontré Adrien, 22 ans, en dernière année d'école d'ingénieur. Il a craqué la dernière année et est parti 7 mois pour savoir ce qu'il veut faire dans sa vie. Il m'explique que ses deux parents sont ingénieurs et que c'était quasiment une obligation pour lui d'en faire autant. Sauf qu'il se rend compte aujourd'hui que ce n'est pas ce qu'il veut faire et comme il ne s'est jamais posé la question il ne sait pas vers où aller.



Quand je lui raconte mon histoire personnelle et ce chemin de vie pas très droit où avec un BTS en électrotechnique je me suis retrouvé à la SNCF à faire de la sécurité du personnel et au final me reconvertir à près de 30ans en pompier tout en bas de l'échelle. (pompier/échelle😉 ) et qu'aujourd'hui je vais travailler avec plaisir, j'aperçois une lueur dans ses yeux. « tu sais c'est important de faire ce qu'on aime, j'ai mis du temps à arriver à mes fins, toi tu as eu le déclic jeune tu vas pouvoir rectifier tout de suite » il est d'accord. Reste à lui de trouver ce qu'il veut faire.







L'envie : pour tous les autres, la majorité et notamment moi, le voyage au long terme relève d'une envie de découvertes, d'exploration, d'émerveillement, de rencontres.



On y trouve beaucoup de voyageurs solitaires mais aussi de couples. Beaucoup ont quitté leur travail en ayant souvent pas de plan pour le retour. Ou d'autres, comme moi, ont pris une dispo.

Pour ce qui est des voyageurs solo on est tous d'accord sur un point, on est ravis de voyager seuls.

Il y en a même qui m'ont raconté que des amis ou de la famille leur avait rendu visite en cours de route et qu'ils avaient trouvé cette partie de leur voyage moins bien. Voire attendaient que leurs visiteurs repartent.

Et oui ça peut paraître surprenant. Mais je pense que comme pour d'autres choses il n'y a que ceux qui l'ont expérimenté qui peuvent comprendre.

Arrive alors LE problème. Parmi ces voyageurs, il y a ceux qui n'en sont pas à leur premier voyage.

Ils sont déjà partis il y a quelques temps, sont rentrés, ont repris une vie classique et... sont repartis.



Quand on passe d'une vie de voyage, à découvrir un nouvel endroit régulièrement, à s'émerveiller, rencontrer des gens, il est difficile de reprendre un rythme métro/boulot/dodo. Encore plus quand on est parti d'une situation qu'on aimait pas. Pour ma part je suis vraiment parti dans le but de voyager et de faire cette expérience car ma vie en France me plaît complètement. C'est pour ça que je pense que mon retour sera peut être moins difficile que pour d'autres. Par contre il faut avouer qu'avec toutes les possibilités qu'on découvre au fur et à mesure des rencontres et du plaisir qu'on a à voyager, les idées pour d'autres voyages ne manquent pas.







Depuis que je suis en Amérique du sud et que je prends le temps mon voyage a changé. Et moi avec. Je découvre chez moi des côtés que je ne soupçonnais pas. Ceux qui me connaissent bien en seraient surpris. Je parle à tout le monde, je suis toujours content. Je chante, je souris aux gens que je croise. Et j'adore ça. J'ai pas souvenir d'avoir râler une seule fois.



Je repense alors à ce que m'a dit un ami voyageur chez qui j'ai vécu avant qu'il ne fasse lui aussi un tour du monde : « ta plus grande rencontre sera celle que tu feras avec toi même »



Je ne comprenais pas cette phrase au début du voyage. Aujourd'hui je pense l'avoir cernée. Une « transformation » a eu lieu. Est_ce qu'elle perdurera au retour ? Je ne sais pas. J'ai un peu peur de retomber dans les habitudes qu'on a vite fait de reprendre. On verra. Il me reste encore deux mois de voyage. Il peut encore se passer pas mal de choses. Le truc c'est que comme je passe mon temps à discuter avec tout le monde, j'ai relégué au second plan le tri de mes photos, le blog et mon journal. C'est pour ça que je dis à certains « je publie bientôt un article » et que deux semaines après c'est toujours pas fait. Je suis débordé, pas facile la vie de voyageur.



Je suis content de mon voyage mais je serai aussi content de rentrer. Il y a des choses qui me manquent un peu. Là je vais en faire rire plus d'un mais voyager fatigue : changer d'endroit constamment, à quelle heure est le bus, comment vas t_on là bas, où je peux faire des courses, penser à acheter de quoi faire un sandwich pour la rando de demain, est ce qu'il me reste encore du liquide... le cerveau est sans cesse sollicité et le corps aussi : horaires décalés, heures passées dans les transports, randos de 7/8heures, repas pris quand on peut.. Avec les autres voyageurs on partage le même avis et on sait que ceux qui sont en France ne comprennent pas ça. Et bizarrement on s'habitue à cette vie là. C'est devenu normal pour moi.







Mais revenons à nos moutons :



pendant le trek de Torres del Paine j'ai rencontré deux couples de français l'avant dernier jour. Le dernier jour on met le réveil à 5h et faisons la raide ascension d'une heure pour assister au lever du soleil sur les fameuses tours du parc. La capricieuse météo patagonne ne nous offrira qu'un beau nuage. Dommage ça aurait fait un beau cadeau le jour de mon anniversaire. Après 5 jours de trek à manger des pâtes assis sur des rondins de bois on se retrouve le soir tous les 5 au restaurant pour manger des burgers au guacamol.







Le lendemain me revoici parti pour El Calafate et le fameux Perito Moreno. Il y a certaines choses qu'il me tenait à cœur de faire ou de voir pendant ce voyage. Voir ce glacier en fait partie.



Quand j'arrive sur le site, se dresse devant moi un véritable mur de glace. 60 mètres de haut, plusieurs centaines de large et... 14km de long. On entend la glace craquer, des morceaux tombent dans la rivière créant de grosses vagues. On se sent tout petit.



La glace est d'un joli bleu et des veines plus foncées font pensées à du marbre. C'est magnifique.



Histoire de profiter de l'endroit jusque au bout je me suis offert un tour de marche sur le glacier.



Crampons aux pieds, on marche sur une partie plus éloignée que le devant que l'on voit.



On trouve alors de petites crevasses, des trous creusés par le vent, une rivière sur le glacier crée par la fonte de la glace.



Voici maintenant le moment d'aller sur El Chalten. Réputée capitale argentine de la randonnée. Une 1ère journée très sympa me permet d'aller voir un glacier et de voir voler des condors mais la seconde journée sera magnifique. Je me retrouve au début de la rando, sans s'être concertés, avec Laureen, une américaine dans la même chambre que moi, on a pas fait 200 mètres qu'on marche déjà ensemble. On passera la journée à rigoler. Mais surtout on aura un temps magnifique pour voir le Fitz Roy, je ne me lasse pas de regarder ce site magnifique. Encore une fois le vent est de la partie au niveau du lac mais cette fois il permet de dégager le sommet réputé être caché par les nuages la plupart du temps. Magnifique (oui je me répète).







Après près de 3 semaines passées en Patagonie, arrive le moment de remonter un peu plus pour arriver à San Carlos de Bariloche. Cette ville argentine est l'équivalent du Chamonix argentin. Dans une région constituée d'une multitude de lacs et de montagnes, Bariloche est réputée comme station de ski en Argentine. On y trouve des chalets en bois, des sapins (ah des arbres ! ça commençait à manquer après la Patagonie ) et des lacs de toute beauté. Pas question de faire du ski à cette saison, ici c'est le début de l'automne, il n'y a pas de neige en ce moment. Et que fait-on à la montagne en été ? Des randos, et oui encore. Sur les conseils d'Iris et Marc, couple du Torres del Paine, je pars à la journée pour une marche 8 heures sur une montagne près de Bariloche. Les paysages changent régulièrement. Certains arbres ont commencé à mettre leur manteau brun d'automne au milieu des autres qui font de la résistance en vert. Des lacs, des pics rocheux de toutes formes : les paysages changent régulièrement. Encore une journée où je vais faire « ouahh !! » plusieurs fois.



Arrivé au refuge, je décide de prendre un autre chemin pour rentrer en ville et voir autre chose plutôt que de repasser par où je suis arrivé.



« ce chemin est plus long en temps, pas en distance mais il faut marcher dans les rochers et on ne peut pas aller vite » me dit le gardien du refuge.



Me voici donc parti sur le chemin du retour. Bien sagement je suis les marques rouges sur les pierres qui indiquent l'itinéraire. Sauf que pendant une belle montée je ne les vois plus. Je continue à avancer sur ce que je crois être le chemin. « il est pas facile ce morceau là » je pense un moment.



Oui, en fait j'ai pas pris la bonne direction. Le truc c'est que la plupart des gens dorment au refuge ou repartent par le chemin par lequel ils sont arrivés, moi j'ai fait comme personne bien sûr et du coup je suis absolument seul. Il est déjà 16h30, j'ai plus d'eau et j'ai encore plusieurs heures de marche sachant que le soleil se couche à 20h, je me dit que c'est pas le moment pour se tordre la cheville, là je fais pas trop le malin. La neige éternelle me laisse penser qu'il ne doit pas faire chaud la nuit ici. Je me retrouve presque à faire de l'escalade pour arriver au sommet d'un col et essayer de me situer. De là haut j'ai une vue sur les deux versants de la montagne. Personne à part moi. Je prends le temps de savourer ce moment. Finalement, grâce à MapsMe (super application) je redescend de l'autre côté et retombe sur le chemin. Je longe la crête jusqu'à l'arrivée d'une remontée mécanique de ski. Je descend toute la montagne par des pistes de ski. Le soir je finis au resto à manger un beef de lomo (pavé de bœuf) accompagné d'un verre de Malbec de Mendoza.. un délice !







Finalement jusqu'à maintenant j'ai surtout été côté argentin. Il y avait plus de choses à y faire qu'en Patagonie chilienne. Mais c'est bien le Chili que je compte visiter désormais. Je prends donc un minibus qui me conduit à Pucon. Jorge, le conducteur, fait la route tous les jours, un coup dans un sens, un coup dans l'autre. Ce jour là on est que 4, 3 israéliens et moi. Jorge ne parle pas franchement anglais et les israéliens parlent pas mal entre eux. En peu de temps il me dit de passer devant. Ce sera cours d'espagnol intensif toute la journée pour moi. Il me demande si la légion étrangère existe toujours en France. Je m'interroge sur cette question. En fait Jorge est un ancien pilote d'hélicoptère de l'armée argentine. Il y a servi 14 ans jusqu'au moment de la révolution. Là ses idées ont été plus fortes que les politiciens qui voulaient l'utiliser contre le peuple argentin. Ils me parlent de ces cicatrices de guerre et me montre une balafre sur la joue. « Arrête Jorge, tu t'es fais mordre par un chien quand t'étais gosse !! C'est bon pour les gonzesses ça. » Oh ça va je rigole.



Il conclut en disant qu'avant il était pilote d'hélicoptère et qu'aujourd'hui il est conducteur de minibus mais qu'il est heureux comme ça, en se contentant de choses simples. Je confirme en lui disant qu'au moins il n'a pas honte quand il se regarde dans un miroir, il est en accord avec ses idées.



On emprunte la route des 7 lacs pour aller à Pucon, juste splendide, quelques arrêts photos dont un pour manger au bord du lac. Jorge en profite pour me parler de l'année dernière où il a vu une soucoupe volante près de Bariloche. Il me la dessine dans le sable avec un bâton. Ok Jorge, quand tu transportes pas des touristes avec ton minibus, tu transportes quoi ?



On arrive finalement à Pucon, j'ai réservé dans une auberge qui avait l'air sympa sur internet.



A l'auberge je vois arriver une 2CV. C'est Vincent le propriétaire, un français installé ici depuis 13 ans.



A Pucon, l'attraction phare c'est l'ascension du volcan Villarica qui est en activité.



Le soir Vincent me montre depuis la rue le volcan au loin. Dans l'obscurité on voit le rouge des explosions se refléter dans la fumée qui se dégage du volcan. « Ouahh »



Comme la plupart des gens je suis donc venu ici pour le volcan.



J'ai réservé avec une agence réputée sérieuse, c'est un poil plus cher que les autres mais ça reste un volcan en activité quand même.



Certaine agences prennent des risques avec la météo pour ne pas avoir à annuler et rembourser les clients. L'année dernière il y a eu 2 morts. Pas trop envie de faire partie des statistiques.



Départ 6h30, depuis l'éruption l'année dernière, le service qui gère le site a durci les conditions d'accès et il faut être redescendu avant une certaine heure (pas compris pourquoi).



Nous voici donc partis. Au début de l'ascension on peut choisir de prendre ou pas un télésiège payant qui fait économiser une heure de marche. « je suis là pour marcher » j'ai répondu à la question de savoir si je veux prendre le télésiège. En fait les guides qui nous accompagnent font l'ascension 6 fois par semaine.. je comprend qu'ils poussent les gens à prendre le télésiège.



Au final on est que 4 à ne pas le prendre, 4 français. On fait connaissance tout en marchant. Un couple de bretons et un basque qui vit à Thaïti.



L'ascension du volcan n'est pas donné à tout le monde, c'est assez raide, on a de grosses chaussures bien lourdes, on marche dans les cailloux au début puis avec des crampons dans la neige par la suite.



Après plusieurs heures on arrive près du sommet. Le souffre commence à me gratter la gorge et je mets mon masque à gaz. Nous voici au bord du cratère. Un énorme trou jaune et orangé laisse échapper de la fumée. On ne verra pas de lave ce jour là comme ça arrive parfois mais ça reste impressionnant. A peine quelques minutes et il faut redescendre pour respecter l'horaire de retour imposé par le service responsable du site.



Comme on est monté dans la neige avec des crampons on redescend cette fois.. en luge ! Bien sympa, c'est pas tous les jours qu'on fait de la luge sur un volcan.



Dans la région j'en profite pour faire une rando dans un parc qui compte plusieurs lacs et également aller aux termes.







Après une journée passé à Santiago où il n'y a franchement rien à faire, je n'y suis allé que pour faire ma carte de tourisme au consulat de Cuba, direction Valparaiso.



La ville est assez particulière avec son côté bohème et ses maisons de toutes les couleurs. Sympa. Non loin d'ici la vallée de Casablanca. On est dans la vallée centrale, la région où l'on produit le vin. Hop c'est parti pour une visite de vignoble biodynamique suivi d'une dégustation. « ah t'es de Bordeaux, tu en penses quoi du vin ?» « heu, il est bon » j'ai pas dit que j'y connaissais rien.







Arrive ensuite San Pedro d'Atacama.. Alors là je pense que c'est la partie des paysages les plus incroyables de tout mon voyage jusqu'à maintenant.



Entre la vallée de la lune en VTT, l'excursion aux lagunes de l'altiplano, le salar d'Atacama, les vigognes, et flamands roses, la montagne « arc en ciel » et les geysers.. j'en ai pris plein les yeux.



Juste incroyable.



La seule difficulté ici c'est de trouver une bonne agence. La « ville », ou plutôt village, est la plus touristique de tous les pays. Forcément il y a du business à faire avec tous ces porte-monnaies sur pattes qui déambulent dans les rues et tout le monde n'est pas très pro. On entend toutes sortes d'histoires sur les agences d'excursions. Mais au bout d'un moment il faut bien se lancer. Du coup je me lance en passant par mon auberge, j'ai été comparer les prix dans la rue, c'est plus cher et les gens sont franchement pas aimables. C'est comme ça que le deuxième jour arrive mon minibus pour aller à la montagne arc-en-ciel. Dedans trois filles qui parlaient espagnoles, deux israéliennes, un anglais, un couple de chinois, moi et la guide qui ne parlait qu'espagnol. Qui c'est qui a fait le traducteur pour les chinois ?? C'est bibi.



Histoire de rigoler un peu, sur le chemin du retour le conducteur demande à la guide si elle pouvait prendre le volant car il s'endormait. Au moins il est raisonnable.



Le désert d'Atacama est réputé être un des meilleurs sites au monde pour observer le ciel. C'est ainsi que je me suis retrouvé à faire une soirée observation des étoiles commentée par un français réputé dans le milieu et qui vît ici. Des simples bases sur l'univers jusqu'à l'observation au télescope d'amas d'étoiles ou encore de galaxies. Bien sympa.



Cette partie du voyage est pour le moment une des plus belles. J'ai passé 6 jours à San Pedro d'Atacama quand la plupart des voyageurs n'y reste que 2 ou 3 jours. Mon changement de voyage pour en faire « moins mais bien » se confirme.







Un petit mot sur les argentins et les chiliens que j'ai rencontré



En argentine les gens sont pas mal typé européens, il n'y a pas franchement de différence. Pour les chiliens j'ai trouvé qu'ils avaient la peau un peu plus mate mais c'est pas une règle.



Mais pour les deux nationalités, les gens sympas. Ils aiment bien discuter et sont plutôt serviables.



Même si quand on fréquente les lieux touristiques on a le sentiment de ne pas connaître le « vrai » pays, dans l'ensemble ils sont cools.







Me voici maintenant maintenant à Putre pour visiter le parc de Lauca, tout au nord du Chili. D'ici quelques jours je devrais passer la frontière pour me retrouver au Pérou. J'ai hâte.


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