Retrouvailles à Perth


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May 6th 2016
Published: June 6th 2016
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C'est par le plus grand des hasards que nous avons rencontré Gustave (plus familièrement Gus) et Monique il y a 3 mois 1/2.

Le matin de notre départ de Sapa, un groupe de retraités australiens de la région de Perth en visite au Vietnam arrivait à nôtre hôtel en compagnie de l'un de leurs prêtres et de 2 nonnes. Au petit-déjeuner, nous nous sommes retrouvés assis à la table de certains d'entre eux qui, apprenant que nous étions français, nous ont introduits à Monique et Gus. S'en sont suivis des échanges intéressants au sujet de notre voyage autour du monde, de l'Australie, de la France, et du Vietnam. Pressés par le temps, nous avons pris leur contact électronique et pris congé en promettant de leur donner des nouvelles à notre arrivée en Australie, et pourquoi pas de les revoir.

Le temps a passé, et suite à des soucis de téléphone, nous avons perdu leur e-mail. Peu de temps avant de quitter le Japon pour l’Australie, j’ai effectué une recherche sur le diocèse de Perth et ai trouvé le contact d’un prêtre vietnamien. Ignorant si c’était bien celui qui avait conduit le groupe d’australiens à Sapa, je lui ai envoyé 1 e-mail afin de savoir s’il connaissait ce couple de français rencontré au Vietnam et venant de Perth, ou s’il pouvait nous mettre en relation avec le prêtre qui les accompagnait. Ce n’était pas le bon prêtre, mais il connaissait très bien le père Vinh qui était allé au Vietnam en janvier. En moins de 24h, nous avions renoué avec Gus et Monique ! Et cette fois, nous avons pris la précaution de prendre également leurs numéros de téléphone.

3 semaines après notre arrivée en Australie nous sommes accueillis chez eux, et profitons des premiers jours du séjour pour récupérer de la semaine sur la route.

La région de Perth est en fait constituée de la ville du même nom, entourée d’un ensemble de banlieues auxquelles elle est reliée par le réseau ferré et des autoroutes. Nos hôtes habitent Mariginiup, banlieue nord située à une trentaine de kilomètres du centre ; et comme dans de nombreuses agglomérations d’Australie la voiture est le moyen le plus emprunté pour les déplacements.



Vendredi, nous nous rendons dans la ville voisine de Wanneroo en compagnie de Gus pour faire les courses en prévision du dîner que nous souhaitons préparer le lendemain. Nous y faisons la connaissance de Paul Koffi, un ghanéen propriétaire d’une boutique d’art africain que Monique et Gus connaissent. Koffi est très sympathique, et nous apprend que ce prénom est généralement attribué aux personnes nées le « vendredi ».

Ravi d'apprendre que je suis d’origine camerounaise, il nous met en relation avec Pierre, un de ses amis en charge de la communauté locale camerounaise et que nous planifions de rencontrer dimanche soir.

Samedi, le Cameroun s’invite à Perth avec un plat de riz, sauce gombo et bœuf au menu. Nous faisons la connaissance de Jérôme, un des fils de Monique et Gus, et de sa femme Brite, qui nous ont rejoint pour le déjeuner. Puis Gus et Monique nous emmènent à la découverte de la ville de Fremantle.

Ils ont tous les 2 beaucoup voyagé à travers le monde, et chaque jour passé auprès d’eux est une occasion d’apprendre. De manger de la cuisine française, de discuter en français (quel repos ! ;-) ) et de bénéficier également de leur regard critique sur la France et l’Australie.

Dimanche matin, Monique et moi nous rendons à l’église située dans l’une des salles de l’école primaire catholique de Banksia Grove, non loin de la maison. La fin de la messe est l’occasion de revoir les sœurs et le père Vinh qui étaient aussi au Vietnam, mais aussi d’échanger avec une communauté vivante et multiculturelle constituée d’indiens, de philippins, de sud-soudanais, de zimbabwéens, de mauriciens, d’australiens et bien d’autres nationalités.

Nous rejoignons le centre-ville de Perth en fin de journée, pour passer la soirée en compagnie de Pierre. Arrivé en Australie il y a environ 10 ans, il nous parle de son parcours et nous partageons des souvenirs et des préoccupations sur le développement du Cameroun autour de plats et de boissons.



La journée de lundi est consacrée à quelques tâches ingrates mais nécessaires : recherche de vols Perth / Sydney et Sydney / Los Angeles à réserver le lendemain, point sur nos comptes et autres préoccupations administratives. Nous la terminons tout de même par une ballade d’une heure dans le quartier.

Mardi, nous explorons le centre-ville de Perth avec l’intention d’effectuer également quelques achats en prévision de notre repas d’aurevoir. Sur le chemin, nous apercevons un salon « ethnique » et la curiosité me pousse à demander le prix des tresses… Je ne sais pas exactement de quelle coiffure il s’agit, mais le tarif annoncé de 175 $ australiens suffit à me dissuader d’en savoir plus :-D.

Nous dénichons de la morue sous l’appellation « Ballaca » chez les Kakulas Brothers, qui est une vraie cabane d’Ali Baba pour les amateurs d’épices.

A la recherche de plantains, nous demandons conseil à Pierre qui nous indique un magasin nigérian situé à Canington, autre banlieue de Perth. Nous y trouvons notre bonheur sous une forme inattendue : du fait de la réglementation très stricte sur les fruits et légumes en Australie occidentale, les bananes-plantains sont vendues surgelées et découpées en lamelles… Ce qui fait très bien notre affaire au final :-).



Mercredi, Jérôme nous fait profiter de son regard croisé sur l’Australie et la France. Il est intéressant d’entendre le point de vue de quelqu’un de notre tranche d’âge sur les avantages et limites des 2 systèmes, du point de vue professionnel et personnel. Une partie de la journée est consacrée à la recherche de logements dans nos 2 prochaines destinations, et nous terminons la soirée en invitant nos hôtes à découvrir avec nous le restaurant antillais Ka’ribbean Corner.

Le concept du lieu est surprenant : la même salle abrite 3 restaurants aux cuisines totalement différentes (carribéenne, coréenne et chinoise), mais qui partagent la carte des boissons (bières, sodas) et vins. Ceci permet de mettre en commun certains frais (local, serveurs, caisse, etc.), et apparaît comme une approche intéressante pour démarrer un tel business. Nous avons réservé par téléphone quelques heures avant de venir (en français, mon accent anglais m’ayant trahi), et sommes tout de suite accueillis et installés par le patron qui est d’origine guadeloupéenne.

Plusieurs menus sont proposés, pour s’adapter aux petites faims comme aux grandes. La carte n’est pas forcément évidente à lire pour un client non averti, mais une fois les explications reçues, nous passons commande et ne sommes pas déçus du résultat. Les proportions sont généreuses et la nourriture est bonne. La cuisine est majoritairement guadeloupéenne, avec quelques influences d’Afrique (sauce mafé) et d’autres îles (accras à la patate douce). Le restaurateur propose un piment fait maison, qui est très bon, ainsi qu’un choix de cocktails et desserts maison. Et pour ne rien gâcher, le rapport qualité/prix est bon.

Pour l’instant le restaurant n’est ouvert que pour le dîner en semaine ainsi que le week-end (déjeuner et dîner), mais l’adresse vaut le détour.



Jeudi, dernières courses avec Gus puis reste de la journée aux fourneaux pour le dîner de ce soir. Pour cette dernière soirée à Perth nos hôtes seront nos invités, ainsi que le père Vinh, les sœurs Tuyen et Duyen, Jérôme, Brite et leurs 2 filles.

Julien et moi leur réservons un menu Afrique / Antilles : accras de morue, poisson braisé et plantains frits, mafé poulet, purée de patates douces et riz. Le dessert est pris en charge par Monique, Gus et le père Vinh se chargent du vin.

Nous sommes un petit peu en retard sur le timing, mais nos invités ne nous en tiennent pas rigueur. Bonne nouvelle à la fin du repas : tout le monde s’est régalé et il paraît que nous sommes fin prêts pour ouvrir un restaurant ;-).

La fête des mères est prévue dimanche prochain, et toutes les femmes ont la surprise de recevoir en cadeau anticipé une étole de la part des sœurs, moi comprise !



Vendredi est en partie consacré à la préparation de nos sacs, puis Monique et Gus nous entraînent au Burns beach café. L’endroit est très agréable et situé en bord de mer ; nous y découvrons l’« affogato », dessert préparé en versant un expresso sur une boule de crème glacée à la vanille et recommandé par Gus à Julien. Leurs thés citron gingembre sont également excellents. Nous rentrons à la maison pour un dernier diner ensemble, avant d’être déposés à l’aéroport par Gus pour notre vol TigerAir prévu à 2h du matin.

Samedi, nous sommes de retour à Sydney pour la fin de notre séjour australien.

Lundi, nous quittons notre logement airbnb d’un week-end au petit matin pour embarquer à bord de notre vol à destination de Los Angeles. Le réveil est brusque, et une petite surprise nous attend sur le chemin de l’aéroport : nous n’avons pas anticipé l’absence de borne pour recharger nos cartes OPAL à la station de train, nos cartes sont insuffisamment chargées et le guichetier ne vend pas de complément de trajet. Pressés par le temps, nous nous résignons à acheter des tickets plein tarif en regrettant l’efficacité japonaise…



Note du séjour : Nous avons été gâtés par Gus et Monique, qui nous ont ouvert leur maison et traité comme des membres de la famille. Ils nous ont appris beaucoup, de par leur expérience de la vie et leurs voyages, l’intérêt de Monique pour les plantes et légumes et la passion de Gus pour la recherche agricole en zones arides et semi-arides. C’est finalement ce type de rencontre que nous recherchions en rejoignant la communauté « couchsurfing ».

Le bon côté de cette escapade est que nous avons passé 10 jours très détendus dans un cocon familial ; le mauvais côté est que nous avons un peu perdu notre côté routard et devons reprendre des habitudes de marche si nous souhaitons garder la forme.

La structure des villes australiennes, étendues par un réseau de banlieues distantes favorisant le déplacement en voiture, y a certes contribué. Mais il ne tient qu’à nous d’en prendre conscience pour réajuster le tir si une situation similaire se représente.


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