MYEIK


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Asia » Burma » Southern Burma » Mergui Archipelago
January 31st 2018
Published: January 31st 2018
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Myeik est une ville assez moyenn, sans particularité notoire, comme finalement toutes celles de cette partie sud-est du Myanmar. Ce qui compte ici est dans la mer, qu’on appelle l’archipel de Myerk ou les Merguis Islands. C’est un chapelet d’îles (800 selon la police, 1.500 selon les syndicats), vierges, la plupart inhabitées et souvent inexplorées. Cet archipel s’étend jusqu’à l’extrême sud du Myanmar, à hauteur de Kawtaung, soit une belle trotte. Un seul hébergement dans toutes ces îles. Il y a évidemment de magnifiques spots de plongée et de snorkeling, les accès sont très lointains. C’est dire si, y accéder et avoir le privilège d’y consacrer plusieurs journées se méritent en temps et en épaisseur de portefeuille ! Des départs sont aussi possibles depuis Kawtaung et de Ranong en Thaïlande.

Ainsi, la plupart des visiteurs qui arrivent jusqu’à Myeik, se cantonnent à des expéditions d’une journée, relativement formatées à la thaïlandaise dans les agences de voyage. Je ne déroge pas à la règle et me joins à un tour d’une journée en speed boat. Nous sommes une douzaine. Une trentenaire allemande de Hambourg, Guten Tag, qui me raconte qu’elle a fait la prouesse de s’héberger à 10$ en moyenne par nuit au Myanmar. Nous n’avons pas (plus) les mêmes valeurs. Elle m’avoue avoir dormi dans des dormitories (lit en chambre commune). Elle me raconte avoir passé 3 jours avec un parisien… euh merci, pas besoin de connaître les positions… Elle se plaint de ne pas avoir la wifi à son hôtel. Je lui proposerais bien de faire un tour dans ma chambre histoire de jouer à la wifi. Il s’avèrera que ma connexion est également moyenne, alors il aurait fallu que je développe d’autres compétences que je n’ai évidemment pas ?

Il y a également un couple de Chicago, retraités bien tapés quand même, qui voyagent pendant 4 mois dans les environs, et ont l’air de faire ça fréquemment. Des américains aventuriers, c’est toujours inédit et intéressant.

Il y a encore un groupe de birmans qui tentent la conversation, mais la compréhension est vraiment trop compliquée. Ils ont dû confondre snorkeling tour avec drinking tour. En effet, dès le matin, ils se sifflent des bouteilles de boissons rouge type grenadine. Je m’aperçois qu’il s’agit effectivement de sirop, mais allongé de vodka… Une bouteille entière d’Absolut y passe. Alors évidemment ça rigole et c’est bruyant le birman qui picole. Je vois bien qu’une grosse et moche (elles le sont à peu près toutes) désire attirer mon attention. Moi je fais ma parisienne et fais semblant de ne rien voir, le regard fixe et froid, non mais ! Je mets son attirance subite sur le compte de la boisson et non sur ma plastique parfaite.

L’accompagnateur est impeccable, dynamique, souriant et parle très bien anglais. Le tour se compose de la façon suivante : départ 8h tapantes, 1er arrêt après 1h30 de bateau au « Dome waterfall », petite chute d’eau, où on peut se baigner (histoire de dire) dans un petit bassin, avant que le tout file dans la mer. Puis visite d’un village moken (pêcheurs nomades de la mer) au bord d’une plage, où nous déjeunons. C’est un village très pauvre, nous débarquons avec nos appareils photos, ça semble encore les amuser, tant mieux alors…. Plus loin, arrêt snorkeling sympathique, pas le meilleur du monde, mais loin d’être le pire. L’eau est très claire, le spot est petit malgré tout. Les birmans font un peu barrage avec leur gilet de sauvetage et leurs battements de jambes ! Et enfin, nous jetons l’ancre à la Smart Island sur une des plus belles petites plages de sable blanc que j’ai jamais vues et une autre de galets sur l’autre face. Des plages de ce type, inviolées, il y en a des centaines réparties sur toutes ces îles. Les micro méduses s’en donnent à cœur joie et me piquent tant qu’elles peuvent, c’est un peu dommage. Un petit vacarme me fait tourner la tête, à 10 mètres de moi, un banc de poissons volants plonge et s’envole. Retour en 2h30 de bateau, vers 17h à Myeik.

C’est assez cher (80$ par personne). Un tour de ce type coûterait 25-30$ en Thaïlande, mais nous serions 25 sur un gros bateau, et nous ne serions pas le seul bateau du jour à jeter nos papiers gras sur la plage déserte de Smart Island, et l’eau serait encombré de chinois bruyants en gilet de sauvetage. Bref, ce serait nul ?

Reste que ma casquette s’est envolée et va nourrir les petits poissons. Une casquette de perdue par voyage, je tiens mon quota !

Je change d’hôtel et vais me nicher au Grand Jade. La réceptionniste est rigolote. La chambre single est à 30$ pour les étrangers et 18$ pour les locaux. J’ai beau lui dire que ma mère était birmane mais que j’ai pris tous les gènes de mon rouquin de père, elle ne veut rien entendre. Je tente le coup de 50$ les 2 nuits, rien à faire non plus ? Roof top avec vue sur le port et la ville.



Plutôt que de rester à me tourner les pouces aujourd’hui à Myeik, je prends le ferry de 8h pour Kadan Island (1.000 kyats - 0.60€ - 1 heure de trajet), dans l’idée de louer une moto et de faire un tour de cette île qui compte 250 villages, 100 monastères et est plus grande que Singapour. Peine perdue, les étrangers n’ont pas le droit de conduire eux-mêmes sur l’île (pas le droit non plus d’y dormir) et, comme je suis facilement repéré comme étant le seul occidental du bateau, on me demande mon passeport, mon evisa aussi, à l’arrivée. Je suis un peu agacé par cette contrariété et n’ai pas envie de me faire trimballer par des motos taxis qui me demandent où je veux aller (je n’en sais d’ailleurs rien) et me vantent une waterfall ou du swimming. Envie de repartir, mais le bateau de retour est à 15h30 ! Me voilà coincé, et ça, moi, j’aime pas être coincé…

En général, quand on n’attend rien, il se passe des trucs surprenants, des rencontres, mais aujourd’hui… rien. Je pars à pied sur ce qui semble être la route principale, je prends des chemins de traverse, les gens sont ravis de me rencontrer, je m’arrête ça et là pour un café glacé. Dans un bar, 2 grands billards qui doivent dater du Moyen Age d’avant la guerre, sont occupés. Je ne comprends pas bien les règles, il y a mix de billard américain (avec remise des boules 14 et 15 quand elles tombent dans le trou) et de jeu de carte. Ça me fatigue, je vais au café suivant. J’ai emporté avec moi Jack London et Martin Eden, on s’entend bien tous les trois ?

Je m’arrête pour déjeuner dans une petite cahute, les gens me proposent ce qu’ils mangent eux-mêmes, je soulève la casserole, ce sont des têtes de poisson grillé. Non merci madame, j’en resterai aux légumes.

A l’heure du ferry de retour, il faut prendre place, c’est bondé, il n’y a pas d’air, ce bateau en métal peint et repeint est une boîte de conserve, les sardines sont mieux loties, à l’arrivée, à la place de nos cadavres, ils vont retrouver un océan de nos transpirations !

C’est à qui jettera le plus de saletés dans la mer, Alala !

L’arrivée au port de Myeik est sympa, ce sont les belles couleurs du soir, malgré que les lourds bateaux de pêche ne soient pas colorés comme souvent ailleurs. Un formidable stock de peinture gris foncé a atterri à cet endroit. Avec leurs gréements, leurs cordages et bidons et leurs encombrements, les bateaux de pêche ressemblent à de lourds squelettes calcinés.

Détour de rigueur sur la colline qui surplombe la ville, avec l’inévitable pagode. Les moines aiment prendre de la hauteur en général. Les marches pour la grimpette contribuent à la pénitence… C’est sympa, tout le monde se prend en photo avec le port en arrière fond. Peu de touristes malgré tout et me voilà embarqué à quelques séances photos avec de jolies birmanes qui n’hésitent pas à mettre la tête sur mon épaule. Bon, j’arrête de bougonner, ce n’est pas désagréable, et je fais bien la même chose, mais la prochaine fois, il y aura compensation et il faudra me garder un petit de la portée ?



Je quitte le Myanmar demain, retour en Thaïlande. En vrac, j’ai beaucoup aimé cette partie du pays que je ne connaissais pas, pour la tranquillité, le peu de touristes, aucune boutique de souvenirs digne de ce nom, une nourriture simple et des curries excellents, les virées en scooter, la liberté, et toujours la facilité de voyager (hum, sauf ce qui va suivre) même si les trajets sont longs. Je regrette toujours la saleté, les sacs de plastique jetés partout, par terre, dans la mer, dans la rue. Je n’aime pas non plus la poudre de racine jaune que la plupart des femmes e des enfants se mettent sur le visage, les bras, c’est contre le soleil, contre les moustiques, conte la constipation, contre la faim dans le monde et pourquoi pas contre les retours de couche ! Une poudre contestataire en somme. Je trouve que cela fait plus sale qu’esthétique, mais on s’habitue.

A savoir que le Lonely Planet, pourtant dernière édition, est déjà obsolète tellement ça bouge (les transports c’est plus ça, les prix ça va encore, les coups de cœur bof…)

De retour à l’hôtel, c’est la douche froide. Je demande à la réception à quelle heure je dois être à l’aéroport demain pour mon vol de midi vers Kawtaung. On me répond qu’il n’y a pas de vol demain. Pardon pardon, j’ai bien réservé et payé un vol moi Madame… Vérification faite, on m’a vendu un vol depuis Dawei et non depuis Myeik. Je pâlis ! Je vais donc me payer un taxi perso à 4h du matin (100$) pour retourner sur Dawei et être à l’heure pour mon vol (qui était déjà bien cher -110$). Tout ça pour éviter de faire 12 heures de bus depuis Myeik, certes de façon inconfortable, pour un prix de 20.000 kyats (15$) ! Les voyages forment la jeunesse ? mais je suis un peu vexé quand même.Je me faisais une joie d’avoir le temps de me balader dans les rues de Myeik au petit jour, tant pis, c’est de nuit que je quitte la ville, un van pour moi tout seul et le driver qui dit s’appeler Mister Jones. A mon avis c’est un pseudo, non ? ? Me and Mister Jones, Mister Jones, Mister Jones, Mister Jones…

L’aéroport de Dawei est tout petit, un ou deux avions par jour, pas plus, il faut attendre l’ouverture de l’aéroport, une enfilade de cafés fait face, et les pipiroumes sont des cabanes de bois et tôle à l’arrière.

Du ciel, on comprend bien la difficulté de compter les îles, à partir de quelle surface est-ce une île ? Un rocher qui pointe est-il une île ?

A l’aéroport de Kawtaung, un type me propose un taxi pour le poste d’immigration du Myanmar, 3.000 kyats 30 minutes. Arrivé à la jetée, il faut faire une copie du passeport (ils adorent conserver la paperasse) et se rendre au bureau d’immigration. Le douanier qui tamponne mon passeport accepte de me change les kyats restant en baths. Je me fais arnaquer ensuite sur le bateau qui dois m’emmener de l’autre côté de la baie à Ranong, côté thaïlandais, je paye 400 baths alors que j’ai l’impression que les autres passagers donnent 100 baths chacun. Et puis voilà, me voilà de nouveau en Thaïlande. Je redoute le monde à venir, les vacanciers gros et poilus, malpolis et bruyants, les autochtones faussement serviles et souriants…

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