Féeries de paysages !


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Published: April 24th 2016
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Du 2 au 5 avril 2016 - On s'excuse pour ce post un peu long...mais c'est à la mesure de ce que nous avons vu ! Un moment fort du voyage !

Marie

Des paysages de lacs, de déserts et de volcans plein de contrastes, des milliers de flamands roses, de lamas et de vigognes, des sites de l'ordre du fantastique à nos yeux d'Européens ... Voilà pourquoi la région du sud-est de la Bolivie est parcourue chaque jour par des centaines de 4×4, seul moyen d'y accéder par des pistes en terre.

Afin d'éviter de rencontrer trop de monde, nous décidons de commencer notre excursion de Tupiza et non de Uyuni comme il est plus classique. C'est donc vraiment impatients que nous montons à bord d'un 4x4 plus très jeune mais qui paraît heureusement robuste ce samedi 2 avril. C'est parti pour 4 jours d'aventure !

Et ça commence fort ! Nous avançons dans une vallée bordée de roches rouges et ocres, ca paraît bien sec ici. La vallée s'enclave de plus en plus et nous voici au beau milieu de grands rochers rouges qui s'elancent vers le ciel avec des formes magnifiques ! La route continue, nous observons les premiers lamas et vigognes du trajet. Ici, les gens vivent uniquement de l'élevage des lamas et des quelques mines qui sont exploitées de façon autonome dans cette région. Le midi, nous dejeunons dans un petit village très authentique d'une centaine d'habitants, Cerrillos. Les maisons sont faites de briques fabriquées à partir de la terre. Et le toit avec de l'herbe séchée solidifiee par de la terre. Ça rappelle un peu à Simon les techniques qu'il avait appliquées lors de son voyage au Bénin ! Ici pas d'eau courante ni sattelite, les gens vivent à l'ancienne ! Au bout de deux bonnes heures de route, nous arrivons sur les ruines d'un ancien village qui a été habité au 17eme siècle par des colons espagnols, San Pedro del Nuevo Mondo. Plus de 4000 personnes ont vécu ici ! C'est la montagne voisine qui est la raison de leur installation dans ce endroit perdu : elle est remplie d'argent et d'or ! Les peuples indigènes n'avaient pas exploité le minerais car les sages de leur tribu leur avaient dit que ce n'était pas pour eux. Aussi les espagnols en profiterent pendant plus d'un siècle mais une épidémie decima entièrement le village en quelques mois. Les prêtres des colons l'expliquerent en disant que c'est parce que le diable et la montagne sont amoureux et qu'il ne fallait pas y toucher pendant 1000 ans ! Le site est vraiment grand et n'a pas du tout été fouillé. On retrouve donc des tas de bouts de céramique au milieu des restes de maisons faits de murs de pierre. Simon cherche de l'or...en vain ! On tombe sur des petits animaux entre le lapin et l'écureuil, c'est amusant !

La route se poursuit et n'arrete pas de grimper...Après un dernier virage, nous arrivons au col et le spectacle est superbe. Un lac aux tons bleu émeraude, entouré de salpetre tout blanc et en arrière plan, de superbes montagnes, dont le volcan Uturuncu, qui culmine à 6008 mètres. Et surtout, on a du mal à y croire, nous sommes nous-mêmes à plus de 4800 mètres! On rejoint enfin notre hébergement vers 19h, dans un village qui s'appelle Quetena Chico.

Une bonne collation nous attend...avec bien sûr du maté du coca pour aider nos corps à s'accoutumer à l'altitude. Heureusement nous n'avons plus de maux de tête comme à la Paz mais on ressent bien la fatigue ! S'en suit un bon repas préparée par notre cuisinière Celia et vite au lit !

Petite parenthèse sur les personnes qui nous accompagnent durant ce road trip :

- Edwin, notre chauffeur. Nous avons été un peu surpris au début car le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il n'est pas très avenant ! Peu souriant, pas du tout bavard, il répond à nos questions de façon extrêmement brève! Il faut dire qu'il s'agit d'un attribu des gens des Andes, nous en rencontrons d'autres tout aussi froids dans les auberges. Finalement, au cours des quatre jours, nous apprenons à l'apprécier, pour sa conduite agréable d'abord, mais aussi pour son professionnalisme, son esprit serviable et surtout, il se deride un peu par moment !

- Celia, notre guide et notre cuisinière! Une jeune dame de 35 ans environ, vraiment gentille et souriante à tout instant. C'est elle qui nous donne les explications tout au long du trajet et répond à nos questions. Et c'est aussi elle qui prépare tous les repas. Ils sont dans l'ensemble simples mais délicieux : le midi, repas froids à base de riz, pâtes, pommes de terres et légumes, accompagné de poulet ou de viande. En Bolivie, le nombre de variétés de pommes de terre est incroyable, les patates douces sont délicieuses. Le soir, une soupe à base de légumes, et un plat chaud. Le dernier soir, on aura même droit à un vin bolivien très fruité de la région de Tarija, délicieux ! Au fur et à mesure du voyage, on discute aussi de nos vies, Celia a 35 ans mais n'est pas mariée et n'a pas d'enfant, ce qui paraît complètement incongru ici ! Même son plus jeune frère de 18 ans est déjà papa !

- Et enfin, un autre couple néerlandais fait partie du voyage, Nika et Christian. Partis faire le tour du monde pendant un an, ils sont déjà passés par l'Asie, l'Australie et la Nouvelle Zélande avant d'avoir rejoint l'Amérique du Sud par l'Argentine. Ils se débrouillent très bien en espagnol car ils ont fait un échange d'un an en Argentine lorsqu'ils étaient lycéens. C'est parfait pour nous, on peut pratiquer l'espagnol !

Le deuxième jour, on commence par traverser quelques villages et hameaux, tous très sommaires. Mais Celia nous explique que plusieurs écoles ont ouvert récemment sous l'impulsion de la politique du président Evo Morales. Il y trouve également des enclos de lamas circulaires, les lamas femelles et petits y rentrent toutes les nuits, mais pas les mâles. Tous ont des restes du carnaval : à leurs oreilles et sur leur tête sont accrochés des rubans de couleurs vives, ils sont plutôt mignons comme ça! Les lamas sont élevés pour leur viande et leur laine. Ils sont tondus une fois par an. Ils peuvent vivre jusque l'âge de 9 ans mais ils sont souvent tués à l'âge de 6 ans pour la viande. Leur viande se cuisine surtout séchée ou en saussisse. Par contre, un nouveau mythe qui s'effondre, ils crachent très peu même lorsqu'on les embête (Simon les a bien titillés, rien à faire !). Apparemment, cela arrive seulement lorsque les femelles accouchent ! Les paysages évoluent, de plus en plus secs et arides. Nous arrivons sur plusieurs lacs assez particuliers : ils contiennent du souffre ce qui leur donne une couleur marron par endroit, et sont entourés d'une bonne couche de salpetre blanc...que de nuances de couleurs ! Et surtout, nous pouvons observer au loin nos premiers flamands roses ! Ils sont de plus en plus nombreux de lacs en lacs. Sur l'un d'entre eux, une exploitation de salpetre est installée mais elle n'a pas l'air très active, personne lorsqu'on y passe ! Des jolies petites maisons de pierre bordent le lac, elles ne sont habitées que périodiquement. Vers 10h30, nous arrivons à une source d'eau chaude où nous pouvons nous baigner. C'est vraiment surréaliste de se baigner dans une eau qui frôle les 40 degrés dans un tel environnement entouré de montagnes et de volcans, de lacs peuplés de flamands roses... ! Le fantastique atteint son comble lorsqu'on atteint un site extraordinaire : du sable tout autour de nous, et à quelques centaines de mètres, des rochers ocres qui se dressent dans ce désert et au loin les montagnes dont les couleurs d'une palette allant du jaune pâle au rouge éclatant tranchent avec le bleu du ciel. Le site a été surnommé le désert de Dali. On poursuit vers le Sud, nous sommes maintenant proches de la frontière chilienne lorsqu'on atteint le Laguna Verde. L'endroit est très venteux, c'est lui qui donne une incroyable couleur vert émeraude à l'eau du lac. Derrière le lac se dresse le volcan Licancabur d'un couleur marron pâle. Après les roches grises qui jonchent le sol, encore un contraste de couleurs saisissant ! Nous dejeunons un peu plus loin, là où les roches forment un muret qui nous abrite du vent. Étonnant, on trouve des coraux dans les roches. Le mouvement des plaques avait formé un mer ici à partir de l'océan pacifique...incroyable !

Nous ne sommes pas encore au bout de nos surprises...Après deux heures de route, nous voici face à des fumerolles... des énormes colonnes de fumée blanche s'échappent de trous formant des marres de boue grise qui bouillonnent ! L'odeur pleine de souffre est très désagréable...mais nous sommes ébahis de l'énergie et de la chaleur qui se dégagent de ce site. A certains endroits, nous entendons la boue s'agiter sous nos propres pieds, on prie alors que le sol ne cède pas à ce moment-là ! Nous sautons d'une berge à une autre, pas de faux pas ici car la boue atteint une température de 90 degrés! Étonnant d'ailleurs à nos yeux de français qu'aucune installation ne sécurise le site !

La journée se termine en beauté par une promenade aux alentours du Lago Colorado...les couleurs de ce lac plein de salpetre et de souffre sont magnifiquement rehaussées par la lumière du soir. Et des dizaines de flamands roses se trouvent à une dizaine de mètres de la berge... Nous disposons alors de tout le temps pour essayer de prendre les meilleures photos. Beaucoup ont la tête dans l'eau, ils sont constamment en train de manger des micro-organismes qui pullulent dans ces lacs. Et finalement, ils sont peu nombreux à se dresser sur une patte, encore un mythe qui s'effondre ! Des que le soleil disparaît, la température chute, nous nous trouvons à plus de 4600 mètres d'altitude ! C'est d'ailleurs la nuit où il fera le plus froid, mais heureusement les lits sont chauds et douillets !

La troisième journée est un peu moins riche...Nous retenons l'arbre de pierre, une immense roche à la forme invraisemblable d'un arbre plantée dans le désert... à proximité se trouvent d'autres rochers gigantesques, de 10 à 20 mètres de haut, que nous pouvons escalader à notre guise...là encore, aucune sécurité, il ne faut pas trembler ! ? D'autres lacs jalonnent le parcours et nous donnent l'occasion de saisir des envols de flamands roses...de toute beauté! Puis voilà le volcan Ollague à portée de vue... Un peu de fumée s'en échappe constamment. Devant nous, une coulée de lave a laissé des roches en forme de vagues...surprenant! Enfin, nous arrivons à un premier Salar, le Salar de Chiguana plus petit que le Salar de Uyuni...ici, le sel est un peu gris. Une voie ferrée le traverse afin d'affréter le sel et les autres minerais exploités dans la région. Un train arrive, il roule tres tres lentement ! On a tout le temps pour observer le coin, car nous avons crevé pour la seconde fois de la journée !! ^^ La première fois, la roue a pu être changée en une petite dizaine de minutes grâce la roue de secours et au crik. Mais là, il faut trouver le trou dans le pneu et la chambre à air, y mettre une rustine, tout regonfler... exactement comme pour un vélo ! Il faut dire que les roues de notre 4×4 ont vécu...des pneux aussi lisses qu'une peau de banane et une chambre à air déjà recouverte de rustines !!^^ On repart vers le village de San Juan peuplé d'un millier d'habitants qui vit essentiellement de la culture du quinoa. Des champs de quinoa bordent la route ; ce sont des grandes plantes élancées à la couleur rouge. Enfin on aperçoit au loin de Salar de Uyuni, mais on arrive déjà à notre hôtel, une hôtel de sel. Les murs intérieurs sont fait en sel, et le sol est recouvert de sel...joli mais pas très confortable !

Le lendemain, réveil à 5h pour pouvoir admirer le lever du soleil sur le Salar !! Nous ne sommes pas déçus, le spectacle est époustouflant sur cette immensité blanche... regardez plutôt les photos ! 😉 Le Salar peut devenir impraticable pendant la saison des pluies car l'absence de visibilité empêche les chauffeurs de se repérer... c'est le volcan qui borde le Salar qui sert de phare ! Et l'eau salée est un enfer pour les 4×4 ! Le Salar a une superficie de plus de 10500 km2, c'est le plus grand du monde. Il s'est formé par l'évaporation d'un lac d'eau salée préhistorique, qui s'était lui même formé par le mouvement des plaques à proximité du Pacifique. Aujourd'hui, seuls 25 000 tonnes de sel sont récoltées pour la consommation nationale sur les 10 milliards de tonnes que compte le Salar.

Nous nous dirigeons ensuite vers la Isla Incahuasi sur laquelle se dressent des milliers de cactus gigantesques! La promenade est magnifique avec le Salar en arrière plan...et comble du bonheur, un petit déjeuner nous attend à notre retour ! On reprend la route pour finir avec une petite séance de photos au beau milieu du Salar !

Puis c'est le retour à la civilisation, la ville de Uyuni nous paraît bien triste, on décide de prendre tout de suite la route vers Potosi, notre prochaine étape !

En tout cas, nous avons rarement vu une telle concentration de paysages d'une beauté inouïe...cet endroit est merveilleux ! Espérons que la réserve de lithium que le Salar contient ne va pas attirer des exploitants peu soucieux de la préserver !


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29th April 2016

De bien belles photos pr accompagner ce récit de quatre jours bien remplis !

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