En route pour Milan, Italie ( ou Pourquoi j'irai marcher 600 kilomètres en Italie )


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October 31st 2015
Published: October 31st 2015
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31 octobre 2015



C'est lors du souper de l'action de grâce que la question est sortit:

“mais pourquoi allez-vous faire ça?”

C'est ma mère, entre deux gorgées de vin blanc, qui l'avait lancée.



“Vous allez visiter les villes au moins?

Et voir Venise? La tour de Pise?

Et puis les musées, et le Vatican?

C'est 1 mois en Italie les gars, non?”



C'est que mon frère et moi avons le projet de marcher le long de la Via Francigena, du village de Berceto jusqu'à Rome, pour un total de 25 jours de randonnée.

Voilà le projet: ce sera 1 mois de marche en pleine campagne italienne, ce qui signifie de porter sur presque 600 kilomètres, un 10 kilo de packsack chacun.

En moyenne, on devra ainsi parcourir entre 20 et 30 kilomètres par jour, durant ces 25 jours de -vacances- automnales.



“Ben non maman. On s'en va marcher en Italie, c'est tout.

Juste marcher.”



C'est ainsi que la question s'est posée: mais pourquoi allons-nous faire ça au juste?



Pour ma part, j'ai marché en 2008 le 900 kilomètres séparant Saint-Jean-Pied-de-Port à Fisterra sur le Camino Francés (Espagne),

et puis marché avec mon frère le 247 kilomètres séparant Le Puy en Velay de Figeac en 2012 (France),

et puis, avec mon frère aussi, marché les 616 kilomètres pour rejoindre Saint-Jacques-de-Compostelle à partir de Lisbonne sur le Camino portugais en 2013 (Portugal).



De toutes évidences, nous avons une bonne idée à quoi s'attendre de cette aventure de pérégrinations.

Mais évidemment, la question se pose: pourquoi se donner tant de misère... et n'avoir, au final, “rien vu” de l'Italie?



Pourquoi donc allons-nous faire ça?



1- Voyager autrement

Alors que la majorité des gens se lancerait dans des itinéraires déjà établit, nous avons, pour notre part, décidé de découvrir l'Italie autrement.

Marcher dans la campagne, lentement, en prenant bien le temps de s'imprégner de la « vibe » du Pays hors de la folie des grandes villes, n'est-ce pas une belle façon de découvrir la culture d'un peuple ça?

C'est en arpentant les routes des régions italiennes de l'Emilia-Romagna, de la Toscane, de l'Umbria et du Latium (Lazio), en rencontrant les gens, passant de villages en villages, de restos en cafés, testant les plats et les vins, que l'on cheminera jusqu'à Rome.

On ne prendra aucun véhicule motorisé pendant 25 jours: que de la marche sur les anciennes routes des romains.

C'est que l'histoire ne se trouve pas qu'à l'intérieur des musées vous savez.



Il y a plusieurs façons de voyager donc, et il est possible d'assouvir nos besoins de découvertes autrement que par la voie empruntée par la majorité des touristes.

L'Italie, c'est certainement Venise.

Mais c'est beaucoup plus que ça aussi.



2- Accomplissement

Il y a un très grand sentiment d'accomplissement relié aux pèlerinages.

Le fait de se discipliner à partir sur la route à tous les matins, peu importe la température, et d'atteindre sa destination en fin de journée, fier et souvent exténué, cela demande une grande motivation.

Le défi physique est de taille.

Il faut voir le projet en étapes.

C'est l'engrenage du pèlerin qui s'actionne jour après jour.



Chaque journée amène son lot d'aventures et de défis à relevés: pluie, froid, fatigue, ampoules, entorses peut-être.

Mais de chacune de ses journées découle aussi la grande satisfaction d'avoir atteint l'objectif fixé en début de matinée.



Et puis, d'objectif en objectif, on finira ainsi par atteindre notre destination finale qu'est Rome, fermant ainsi la parenthèse de notre longue randonnée.

C'est alors que de la suite de buts atteints, jours après jours, on conclura notre périple par un grand sentiment d'accomplissement et de dépassement de soi, l'honorable fierté d'avoir mené à terme cette longue marche échelonnée sur 25 jours d'étapes.



3- Liberté & Itinérance

Outre le sentiment d'accomplissement, on retrouve aussi dans les pèlerinages un fort sentiment de liberté.

Au quotidien, avec le travail et les responsabilités habituelles, il est difficile de ressentir ce sentiment de légèreté que l'on retrouve dans ces longues marches.

Ce genre de voyage permet de vivre le moment présent.

Respirer, observer, écouter, et laisser le temps glisser sans trop s'en soucier.

De l'itinérance quoi.



Ça donne évidement du temps pour la réflexion ces journées de pérégrination.

Certains appellent ça de la prière mais bon.

Moi qui suis athée, je préfère appeler ça de la méditation.



Mais comprenez bien, un pèlerinage, c'est loin de n'être qu'un long moment d'introspection:

c'est d'abord un retour à l'essentiel.

Parce qu'entre vous et moi, les questions qu'on se pose sur la route sont bien souvent plus simples que très philosophiques...

Mais où allons-nous manger?

Mais où allons-nous dormir?



4- Peu coûteux & Peu d'organisation

Consacrer son voyage à la marche est évidemment un moyen de se lancer dans une aventure peu coûteuse.

On passe ses journées sur les chemins donc, à observer et à découvrir les paysages, en évitant les folles dépenses des vacances habituelles.

Ici, tout le budget est consacré aux repas et aux auberges.



Tout comme les Chemins de Compostelle, la Via Francigena offre des rabais pour les marcheurs qui ont en leur possession la fameuse crédential (carnet du pèlerin).

On s'assure ainsi d'avoir un endroit où dormir à peu de frais à chacune de nos 25 étapes, que ce soit dans des lits douillets de maison d'hôtes, sur des paillasses dans les refuges ou dans d'immenses dortoirs au fond des monastères.



Question budget, outre nos billets d'avion, mon frère et moi avons prévu un 50$ canadien chacun par jour (34 euro).

On s'entend qu'avec un tel budget, ce sera une belle aventure italienne plutôt abordable que cette longue randonnée, non?



Aussi, un tel périple demande très peu d'organisation.

Guide papier en main, nous saurons exactement, à chacune de nos journées, le nombre de kilomètres à marcher, quels villages nous croiseront et quelles dénivellations aura la route à emprunter.

Nous aurons donc, comme sur les Chemins de Compostelle, qu'à suivre les flèches...

et prendre tout notre temps pour apprécier les découvertes que nous amènera la route.



Voilà.

Dites moi maintenant,

ça ne vous donne pas envie de partir dans une telle aventure vous aussi?





Etienne X



“ Compostelle, c'est pas compliqué, c'est comme aller au cinéma sans savoir le film qu'on va voir.

On ne sait pas à quoi ça ressemblera, quels seront les acteurs, mais on sait qu'il va se passer des choses. ” Jacques Hayaert, pèlerin français de 77 ans.

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1st November 2015

bravo !
Je n'ai jamais compris ces histoires de pèlerinage mais, suite à ton introduction, je commence finalement à comprendre un peu. Merci pour l'éclairage !
1st November 2015

bravo !
Je n'ai jamais compris ces histoires de pèlerinage mais, suite à ton introduction, je commence finalement à comprendre un peu. Merci pour l'éclairage !

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