Potosi


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November 25th 2014
Published: November 30th 2014
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24 novembre 2014 - Jour 38

Ce matin, départ pour Potosi. En sortant de l'hôtel, on fait signe à un taxi et là, surprise, une femme au volant! C'est bien la première fois qu'on voit une femme conduire un taxi. On papote un peu avec elle et elle nous confirme que la profession n'a pas un grand succès auprès des femmes, elles ne sont que 5 dans la ville à avoir leur licence! On discute un peu de tout et dans la conversation elle nous apprend qu'il n'est pas rare ici que les gens aient des enfants à 15 ans! La vache, on avait croisé quelques filles avec des bébés mais on pensait que c'était leur petit frère ou soeur.



On prend notre bus pour Potosi, 3h de trajet. On est pas très confiants dans ce pays vu le nombre d'accidents de la route mais ça va, le chauffeur roule assez bien, parfois un peu vite à la descente mais rien d'inquiétant. Arrivés au nouveau terminal de bus de Potosi, fraîchement inauguré en 2009, on se sent tous petits dans cet énorme bâtiment dont la moitié des bureaux est encore vide. En plus il n'y a pas un chat, c'est hyper glauque. Il n'y a que les rabatteuses qui sont en train de hurler les prochains départs et ça résonne dans tout l'édifice. En sortant du terminal, personne ne nous saute dessus pour nous proposer un taxi, c'est bizarre. On doit aller en chercher un au bord de la route et on a même dû l'attendre un moment, ça ne nous était encore jamais arrivé.



On rejoint le centre-ville historique sur lequel il n'y a pas grand chose à dire. On en fait vite le tour car il n'y a pas beaucoup de choses à voir car l'intérêt principal de la ville ce sont ses mines. La montagne qui surplombe la ville, le Cerro Rico, regorge de filons d'argent, de zinc et de plomb. La ville a fait la richesse de l'empire inca, puis des espagnols et maintenant des entreprises de transformation des minerais qui achètent la matière première une misère aux mineurs et qui la revendent à l'étranger à prix d'or. Donc on fait le tour des agences pour réserver une visite de ces fameuses mines demain ainsi que notre départ pour le Salar de Uyuni.



25 novembre 2014 - Jour 39

Rendez-vous à l'agence à 8h45 pour la visite des mines avec une agence dont les guides sont tous des ex-mineurs. Avant de se rendre aux mines, on fait un arrêt au marché des mineurs. C'est là qu'ils viennent acheter tout le matériel dont ils ont besoin, notamment les feuilles de coca et la dynamite. Si, si, la dynamite se vend en libre-service, pour environ CHF 3.-. On en a d'ailleurs acheté, avec quelques autres provisions, pour l'offrir aux mineurs qu'on croisera sur notre route. Heureusement que j'ai vérifié dans le sac qu'ils nous ont donné, le détonateur était même déjà planté dans le bâton de dynamite!! Une étincelle et BOUM! Une fois la tige retirée, elle devient inoffensive, on peut la transporter l'esprit tranquille.



On s'équipe ensuite de la tenue nécessaire, bottes en caoutchouc, casque, lampe et masque. Nous nous rendons d'abord à l'une des entreprises de transformation des minerais. Il y en a une quarantaine dans la ville, c'est ici que les mineurs viennent vendre leur matière première. Le prix est vraiment dérisoire comparé au labeur que nécessite son extraction. C'est le grand paradoxe de la Bolivie: rien qu'avec les ressources de cette montagne, le pays pourrait devenir l'un des plus riches au monde mais le problème c'est qu'ils n'ont pas les usines pour transformer cette matière première. Ils sont obligés de l'exporter à l'état presque brut pour ensuite racheter beaucoup plus cher les produits qui sont fabriqués avec. Ils sont d'ailleurs très fâchés contre Evo Morales, le président, qui avait promis de faire construire des usines pour remédier à ce problème mais ils attendent toujours...



Notre groupe de 8 personnes est divisé entre ceux qui parlent anglais ou espagnol, on se retrouve à 3 dans le groupe espagnol avec une allemande, ce sera parfait pour une visite personnalisée. Il est assez facile de marcher à l'entrée de la mine, le couloir est large, le plafond haut et voûté en pierres et il fait assez frais. On doit être très attentifs au cas où un chariot arriverait pour se pousser de côté car les mineurs vont très vite et le chariot n'a pas de freins. On croise 2 mineurs qui sont en train de renforcer les poutres de soutien. Pendant qu'ils s'occupent de cette tâche commune, d'autres mineurs travaillent pour leur compte. Car bien que les mineurs fassent tous partie d'une coopérative, ils travaillent comme des indépendants. Ils doivent acheter leur propre matériel, leurs horaires de travail sont totalement libres, après quelques années ils possèdent même leur propre filon qu'ils verrouillent par des barrières et ce sont eux qui doivent négocier le prix de vente auprès des entreprises de transformation. Est-ce que c'est une bonne situation d'être mineur? Tous ceux qu'on a croisés le sont par obligation. Car s'ils n'ont pas appris un "vrai" métier à l'école, ils pourraient faire un job mal payé en ville mais celui-ci ne permet pas de faire vivre une famille. Tandis que la mine oui. Les premières années d'un mineur s'apparentent à de l'esclavage mais lorsqu'il devient propriétaire de son filon, il gagne plutôt bien sa vie, voire très bien selon le rendement de son filon. On a même vu un mineur rouler en Hummer. Mais le revers de la médaille c'est que leur espérance de vie ne dépasse pas 50 ans. Et ils meurent en général (60%) dans d'atroces souffrances de maladies des poumons. Tandis que les autres 40% meurent dans des accidents, éboulements, collisions de chariots, éruptions de gaz ou se perdent dans la mine...



La visite continue un peu plus profondément dans la mine. On doit marcher en s'accroupissant pour ne pas se cogner la tête, il y a de l'eau et de la boue sur le chemin et il fait plus chaud. Ca devient de plus en plus difficile de respirer car on est quand même à 4000m et comme il y a de plus en plus de poussière on doit mettre les masques pour respirer. On avait cru bien faire en mettant nos lunettes de vue au lieu de nos lentilles mais avec le masque sur le nez ça fait de la buée, on y voit plus rien. On est obligés d'enlever les lunettes. Le guide nous indique une échelle qu'il monte à toute vitesse. Je le suis en premier mais arrivée en haut de l'échelle j'ai cru à un gag: je me retrouve dans un mini tunnel où je ne vois aucune issue. Ah, si il y a une autre échelle, puis une autre. Sacrément casse-gueule cette montée! Et les mineurs la font avec 50 kilos sur le dos... En-haut on arrive vers El Tio, le dieu de la mine, où les mineurs viennent faire une offrande de coca, cigarettes et alcool pur pour demander protection et prospérité.



Sur le chemin de la sortie, on croise encore quelques travailleurs qui sont contents de recevoir nos cadeaux, surtout la dynamite! On pensait que ça les ennuierait de parler aux touristes mais ils veulent faire connaître leurs conditions de vie. Et comme ils savent qu'on leur amène des cadeaux, c'est donnant-donnant. Après 2h30 de marche et environ 3km parcourus, on rejoint l'air libre. Et là, le drame, je n'ai plus mes lunettes!! J'ai dû les faire tomber au dernier arrêt. Mon dieu, je ne vais jamais les retrouver dans cette boue et quelqu'un a sûrement déjà marché dessus! Le guide retourne vite en arrière et je ne sais pas par quel miracle il les a retrouvées intactes! Il a eu droit a un gros bisou et un gros pourboire.



De retour en ville, on s'était arrangés avec l'hôtel pour garder notre chambre jusqu'en fin d'après-midi pour pouvoir prendre une douche en rentrant, c'était vraiment une bonne idée on en a bien besoin. Puis on prépare nos sacs pour notre départ à Uyuni. Arrivés au terminal de bus, on fait le tour pour trouver notre compagnie mais on ne la trouve pas. On demande à une dame qui nous apprend qu'on est pas au bon terminal! Quoi, y'en a 2? Heureusement, on a un peu de marge, on saute à nouveau dans un taxi et on arrive sans problème à prendre notre bus. Le voyage dure 4h et on est presque déçus d'en faire la moitié de nuit car les paysages sont vraiment beaux. Des montagnes ocres, des dunes de sable, des vallées verdoyantes, en plein de coucher de soleil, ça promet un beau spectacle pour notre excursion à Uyuni.


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3rd December 2014
Boum!

Ils ont pas des tampons plus petits...?
4th December 2014
Boum!

Ha ha ha! Pour des règles explosives, il faut ce qu'il faut!
3rd December 2014
Yeah!

Excellent!!! C'est le cas de le dire: yeah!!!
4th December 2014
Boum!

Trop beau ! Tu m'as tué là ahahaha !!! Gros bisous à vous les amis.

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