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Published: September 16th 2013
Avant de poursuivre le blog 4, nous voulons vous rassurer sur notre sécurité après les pluies importantes qui se sont déversées sur le Colorado la semaine dernière; les inondations ont eu lieu principalement à l’est des montagnes, où nous étions justement la semaine précédente (Estes-Park et Boulder). Au moment où c’est arrivé, nous avions passé à l’ouest des montagnes et nous étions rendus dans la région de Telluride, célèbre pour son centre de ski. Nous étions perdus au fond des bois, le blog vous le dira, c’était jeudi le 12 septembre. La radio locale fait état de 4 morts, 2 disparus et des centaines de personnes coupées de la civilisation dans ces régions. Même la magnifique route panoramique du Rocky Mountain Nat. Pk que nous avions empruntée (réf. les magnifiques photos) serait actuellement coupée!
Lundi 9 septembre
Départ de Ridgway (au sud-ouest du Rocky Mt Nat. Pk) vers le sud où nous rencontrons la petite Suisse des États-Unis :
Ouray, petit bijou au fond d’un écrin de montagnes douces et verdoyantes au bas et de plus en plus escarpées vers les sommets. Poursuivons notre route en entrant dans une longue montée de 11 miles de long :
la Red Mountain Pass pour atteindre une altitude de 11,000pi. avant de redescendre pendant 12 miles cette fois! Route étroite qui rencontre, sinueuse et en épingle à flan de falaise, sans garde-fou ni aucun accotement, heureusement que Georges était au volant car j’ai gardé les yeux fermés à chaque virage, j’avais mal au cœur, c’en était trop! « Cœur sensibles s’abstenir » aurait dû être écrit avant de débuter l’interminable montée, et la descente, encore pire!! On se demande toujours si les freins vont tenir le coup et on fait sa prière, au cas!... Quel formidable mécanique nous avons, toujours impeccable dans toutes les circonstances (Dodge Ram 3500 pour les intéressés ou connaisseurs). On appelle cette partie de la San Juan Skyway (236 miles de long et The Most beautiful drive in America) la Million Dollar Highway! Je me suis demandée si c’était pour ceux qui héritaient des disparus! (Et non les enfants, pas encore!!).
Passons après toutes ces émotions à
Silverton, petit village western qui a survécue du départ des miniers (5000 âmes en 1900) grâce à cette ingéniosité de conserver et exploiter ce
cachet ancien. Rues de gravier, saloons et établissements d’époque très bien restaurés et conservés, on aurait qu’à remplacer les voitures aux portes des établissements par des chevaux pour vraiment croire à Lucky Luke et aux frères Dalton!
Arrivons finalement à
Durango, ville prospère de l’ouest du Colorado, à quelques miles seulement de Mesa Verde notre prochaine destination.
À l’entrée de la ville nous prenons aussitôt la direction d’un très beau camping national en retrait dans les montagnes, presque seuls sous la pluie, le camping quasiment désert! De beaux chevreuils nous rassurent, il y a de la vie! Avant la nuit, un autre campeur prendra le site loin derrière nous, je suis rassurée, nous ne serons pas seuls! Et toujours, il pleut!...
Mardi 10 septembre
La pluie a cessé, il fait 12°C. Sommes entourés d’une magnifique forêt de grands pins! Après déjeuner et les lunchs (nous faisons toujours nos lunchs le matin et ensuite nous filons jusqu’au souper) nous reprenons la direction de Durango au kiosque d’info touristique où nous faisons la rencontre d’une québécoise de Trois-Rivières (Marie-Andrée Foucher pour nos lecteurs de l’endroit) travaillant ici depuis plusieurs années! Ayant fait
ses études à l’université de l’endroit elle y a rencontré son futur époux (naturellement, comme les jumelles) et y a élu domicile, aujourd’hui mère de petites jumelles qui viennent passer leur vacances chez grand-maman à Trois-Rivières. Rencontre chaleureuse comme si nous étions de la parenté, elle et l’informateur au comptoir tout aussi sympathique (il est allé la chercher derrière quand il a su notre origine) nous ont donné de précieuses informations sur nos prochaines routes et destinations. Quel merveilleux hasard, quelle formidable rencontre! Journée fort pluvieuse, nous en profitons pour le ravitaillement général (bouffe, vin et bière) et se dirigeons vers Mesa Verde où nous comptons prendre un site au camping national du parc lui-même, ce que nous ferons après arrêt au kiosque d’accueil pour les infos d’usage et nos réservations pour la visite de certains sites guidés obligatoirement demain. Les chevreuils sont partout sur ce camping de plus de 400 sites, c’est merveilleux de les voir se gambader en famille! Nous sommes entourés de montagnes, l’endroit est magnifique!
Mercredi 11 septembre : « Bonne Fête à ma belle Héloïse d’amour! »
Notre première visite guidée est à 11h : il pleut tôt le matin, le
site à visiter se trouve sur des parois rocheuses et il y a des échelles à grimper!
J’implore le dieu des « Pueblos », habitants ancestraux de ces lieux, de nous procurer une température plus clémente! Tranquillement le ciel se dégage, des saignées de ciel bleu font irruption et le soleil commence à prendre de la partie…c’est gagné, nous aurons la plus belle des journées pour nos visites! Comme introduction il faut vous informer sur ce peuple qui a occupé les lieux pendant plus de 800 ans à partir de 500 ap J.C. Peuple de nomades, ils se sont d’abord établis sur les plateaux dans de petites maisons carrées surplombées d’un toit (pit houses). Le gibier était nombreux (cerfs) et on cultivait le maïs, la courge et les fèves en plus de se nourrir de plusieurs plantes et graines poussant généreusement sur les plateaux. On élevait des dindes dans les habitations. C’était la période ancestrale de ce peuple. Progressivement leur architecture s’est perfectionnée jusqu’à la période Classique où on descendit sous les falaises (1150). Leur longévité était d’environ début trentaine, rongés par l’arthrose, l’ostéoporose et complètement édentés.
Ces habitations sous les falaises comportaient plusieurs avantages :
abrités des intempéries, du vent, du froid et de la neige, protégés de l’ennemi qui pouvait difficilement y accéder. Ils y vivaient par clans de quelques familles, vivaient et travaillaient dans l’aire ouverte par temps clément sinon à l’intérieur de leurs habitations, le chef occupait le plus haut lieu de l’endroit et avait à lui seul accès au garde-manger (storage). On y retrouvait des kivas en maints endroits, de grands ronds creusés profondément dans le sol et recouverts d’un toit surplombant des billots de bois où seul un trou au centre donnait accès par une échelle. On y faisait rencontres spéciales, réunions ou cérémonies, tous n’y étaient pas admis! Chaque maison abritait plusieurs clans et comprenait quelques kivas. Autre détail de l’ère Classique des Pueblos est l’utilisation du bois dans la construction de leurs habitations, cela procurant des détails très précis sur la chronologie de leur évolution. Également la poterie remplaça graduellement la vannerie pour la fabrication des contenants pour l’eau et pour cuisiner. La plante du « yucca » en était une d’importance pour plusieurs utilisations : les fibres des feuilles étaient utilisées pour fabriquer de la corde, des lacets, de la vannerie, des chaussures, des vêtements,
des tapis et des matelas. Ses épines comme aiguilles, sa racine comme savon pour le lavage des mains et des cheveux. Ses fleurs à l’automne pour cuisiner.
En 1276 débute une longue période de sécheresse jusqu’en 1299, le gibier se fait de plus en plus rare, la culture de plus en plus réduite et la population accrue considérablement; le peuple quitte progressivement les lieux vers le sud (Nouveau-Mexique et Arizona) pour les réduire au silence pendant une longue période de 600 ans à compter de 1300; un ranger en fit la découverte en 1888. Cette exode demeure encore inexpliquée aujourd’hui hormis quelques hypothèses.
Ce lieu fut décrété Parc National en 1906, moment où la destruction de tous les vestiges archéologiques par les chercheurs de trésors pu enfin cesser!
Nous visitons donc une des maisons dans les falaises rocheuses en matinée : la « Cliff Palace » et la «Balcony House » en après-midi, toujours guidés obligatoirement : nombreuses et échelles à grimper à flan de falaise, une paroi rocheuse à monter à 4 pattes ainsi qu’un tunnel de 12 pi. à ramper (16po.x 24po!! Heureusement qu’il ne pleuvait pas, parois et échelles eurent été très
glissantes et dangereuses! Et fort heureusement, on n’avait qu’à les monter, c’eut été impossible pour moi de redescendre, je ne pouvais regarder derrière! Deux habitations différentes cependant offrant les mêmes caractéristiques : à flan de falaise et difficiles d’accès surtout la dernière où on ne peut y accéder que par un tunnel! Nous sommes dûment informés avant le tour de s’attendre à des épreuves physiques et vertigineuses, de s’abstenir si on ne se sent pas la forme ni la capacité requises!
Après ces 2 visites guidées nous faisons une boucle avec le véhicule pour voir différents points de vue et faire quelques sentiers pour mieux admirer différents endroits du plateau et ses canyons. Nous revoyons à vol d’oiseau les sites visités en premier lieu. Que de beautés magnifiques!
Jeudi 12 septembre 2013
La pluie prévue hier se reprend ce matin, il pleut dès la matinée, merci dieu des Pueblos! Nous quittons très rapidement les orages en prenant la direction nord vers Telluride via la 145, petite route très pittoresque longeant la rivière Dolorès. Cependant nous reprendrons la bientôt la pluie, nous arrivons à Telluride sous d’abondantes averses et un trafic impressionnant. Nous sommes en plein
festival « Blues and Beers » de l’endroit qui reçoit du monde de partout! Campings de la place complet, on nous envoie à un minimum de 13 miles plus au nord sur la 145 pour peut-être trouver de la place dans un camping national, et ce, à la pluie battante et l’obscurité commençant à tomber (et elle tombe vite par ici). Ce que nous faisons, arrivés à l’intersection nous avons un autre 8 miles à faire dans une forêt sombre, dense avec la nuit tombante et un chemin de gravier rétrécissant de plus en plus! Ouest-ce qu’on s’en va? C’est là que le titre de notre blog prend tout son sens!! Arrivés à destination pas âme qui vive, le site de l’Host est vide (ce qui n’arrive jamais), on n’y trouve que quelques roulottes désertées où on ne perçoit aucune lumière. Pas question de virer de bord il fait trop noir et la température trop mauvaise! Il n’y a rien, même pas de point d’eau! Heureusement nous avons nos provisions. Il pleut tellement qu’on ne débarque pas du véhicule après s’être installés sur le site choisi. Il ne nous reste qu’à souper et se
coucher en espérant que le jour revienne très vite et la pluie cesse, il n’y a rien qui vive ni de rassurant autour! Par bonheur un voisin arrive avec son pickup pendant le souper, je respire enfin en espérant que ce soit du bon monde!...Il pleut et pleut encore une bonne partie de la nuit, on espère juste que le chemin de gravier sera praticable au retour demain!...
Rassurez-vous, nous avons pu rejoindre le chemin principal sans problème le lendemain, les ruisseaux étaient gonflés d'eau boueuse!
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sylvie
non-member comment
OUF
Je suis contente d'avoir de vos nouvelles. j'avais peur de voir votre fidèle monture coincée par les eaux tumultueuses que nous montre la télé! Merci Dieu des Pueblos. De bons souvenirs, ce village à flanc de falaise. Je suis toujours impressionnée par l'ingéniosité des anciens, quand la technolgie se résumait à avoir la roue et au métal. D'accord, ils mourraient à 30 ans mais qu'ils arrivent à vivre dans ce dénuement, c'est admirable. Vos autres découvertes semblent fascinantes aussi. Un beau mélange de paysages et d'histoire, de belles rencontres aussi. C'est ça les voyages, garder les yeux et le coeur ouvert et merci de nous faire partager ces si beaux moments. Georges, nous allons manger avec la gang jeudi, on lèvera notre verre (d'eau) à votre santé.