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November 30th 2009
Published: November 30th 2009
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Au secours, au secours ! Rarement - je serais même tenté de dire "jamais" - je n'ai vu une succession de paysages aussi somptueux en quatre petits jours. Des anciennes forêts de karris et, par delà l'océan de blé et les vertes Stirling Ranges, jusqu'aux plages talquées de blanc ponctuant la côte d'Esperance, la partie sud de l'Australie occidentale a explosé toutes mes attentes et posé de nouvelles références en matière de beautés naturelles intactes. Je n'ai jamais eu autant de peine à choisir un panoramique en guise d'introduction pour cette entrée, alors voici ci-dessus, parmi d'autres, celui qui a été pris au sommet de Frenchman Peak, à Cape Le Grand National Park. Mais revenons quelques jours en arrière, car le chemin qui m'a mené jusque là n'est pas non plus dénué d'intérêt.



Des forêts d'elfes et d'ents



Après cinq jours de camping sauvage dans les bois, je me suis octroyé un petit retour à la civilisation, pour une nuitée, à Pemberton. Il se dégage encore de ce hameau de bûcherons, niché loin au coeur des immenses forêts de karris, une atmosphère des années 1900. Les quelques magasins s'étalent le long de la rue principale, installés dans de petites baraques de bois la peinture défraîchie, tandis que le train à vapeur – une attraction pour touristes – siffle plusieurs fois en traversant la route bosselée.



Les forêts entourant le village, à l'origine de la venue des premiers colons, à la fin du XIXe siècle, sont tout simplement superbes. Le karri, culminant jusqu'à près de 90 m, y règne en seigneur incontesté. Errer, le nez en l'air, au milieu de ces massifs piliers couleur d'ivoire intrigue et fait rêver. On pourrait facilement se croire quelque part entre Fondcombe et la Lorien. Pour les plus braves, il est possible de grimper au sommet de l'un de ces géants, utilisés à l'époque comme tour d'observation pour détecter les feux de forêt. En arrivant au pied dudit géant (61 m), je considère avec scepticisme les barres métalliques plantées dans le tronc, formant un escalier en colimaçon montant jusqu'au sommet. "Ah la bonne blague ! Et ils espèrent que les visiteurs grimpent cet escalier de la mort sans autre forme de sécurité ! Les malades !" Je ris sous cape en voyant un couple de retraités sortir de leur camperhome et se diriger vers l'arbre. Mais mon sourire fait vite place à un rictus d'ébahissement. Le pépère empoigne gaillardement les échelons et se met à les gravir sans s'émouvoir le moins du monde. "Déformés, ces Australiens ! Très peu pour moi." Penaud, je regagne mon van et prends la direction du parc national D'Entrecastreaux pour gravir les dunes de sable blanc qui s'élèvent entre la forêt et la cote. Un défi à ma hauteur.



A une centaine de km au sud, près de Walpole, se trouve la Vallée des Géants, une autre attraction forestière offrant l'opportunité de se balader le long de ponts et plateformes suspendues jusqu'à 40 m du sol. La forêt est ici surtout constituée de red tingles (de la famille des eucalyptus), plusieurs fois centenaires et dont les troncs massifs peuvent atteindre 30 m de circonférence. Aurait-on découvert le mythique bois de Fangorn ?



Stirling Ranges : enfin un peu d'exercice



Après une semaine passée sur quatre roues, j'ai retrouvé avec bonheur la mobilité sur deux pattes que j'avais déjà presque oubliée. Au milieu des plaines dorées par les blés à perte de vue, la route qui me conduit vers l'est dévoile brusquement des reliefs bleutés à l'horizon. Les Stirling Ranges sont en vue. Dépassant à peine les 1000 m d'altitude, elles ne mériteraient guère plus que le nom de collines par chez nous, mais ici, sur ces basses terres, elles se font aisément montagnes. Couvertes de buissons ressemblant à des rhodos, de fleurs et de cactus chevelus, elles offrent aux randonneurs de bien jolies marches.



En quittant le parc par le nord-est, on sent que l'on franchit une nouvelle frontière, celle de l'Outback. Les routes se font longilignes, les villes se font rares et les automobilistes, rares eux aussi, se saluent de l'index. J'ai fais halte dans un relais routier pour avaler un burger monstrueux et jeter un oeil aux gueules qui passaient le pas de la porte en cette fin d'après-midi : chapeau, barbe et salopettes de rigueur. Le genre de coin où l'on peut voir débarquer un rutilant pick-up noir, des litres de cannettes de bières en réserve à l'arrière, trois cannes à pêche alignées sur le capot et une plaque noire personnalisée où l'on peut lire "Grevius" en lettres d'argent. Avec tout ça, j'en ai oublié de refaire les réserves de blanc, ce qui m'a forcé à un autre arrêt dans le bar-restaurant-supermarché de Ravensthorpe (nom clé !), ou cinq puristes menés par un vieux à la barbe carrée squattaient le comptoir, visiblement depuis un bon moment. Dommage, j'avais encore de la route à faire, sinon je me serai bien posé pour une mousse dans le coin, histoire de voir de quoi il retourne.



Esperance : la larme à l'oeil



Dernière halte avant la grande traversée vers l'est : Esperance, petite ville se dressant dans sa sublime solitude sur la côte sud australienne. Un nom fort à propos pour qui s'apprête à traverser plus de 1'200 km de nomansland en direction de l'est. C'est ici que, pour un moment, j'ai songé à la retraite. Terrorisation ! Le mot est lâché et, je crois, il n'est pas de trop pour tenter d'exprimer le ressenti du voyageur devant les paysages côtiers extraordinaires qui s'offrent à ses yeux. J'ai beau chercher un point de comparaison, je n'en trouve pas.



En suivant la Great Ocean Drive, vers l'ouest, ce sont 15 km complètement irréels qui se déroulent derrière le pare-brise : les baies aux eaux turquoises se succèdent les unes derrière les autres. On va de splendeur en splendeur en s'arrêtant tous les 500 m sur la route pour admirer, photographier et se dire que c'est pas possible que ça continue comme ça. Pas un hôtel, pas une maison, pas même une hutte de vendeur de glaces dans le coin. Trois ou quatre surfeurs et presque autant de baigneurs, grand maximum, qui se partagent ces plages immaculées. Du pur rêve à l'australienne !



Et c'est presque pire en logeant la côte dans l'autre direction, vers l'est. On atteint le parc national Cape Le Grand et là les mots et le souffle viennent à manquer : des plages encore plus belles, des eaux encore plus limpides (et fraîches), des criques rocheuses où le vent se met à chanter, le tout au milieu de plaines couvertes de buissons aux fleurs orangées, dominées par de rudes collines couleur rouille. A coup sur, l'un des plus bel endroit qu'il m'a été donné de voir. Du sommet de Frenchman Peak, l'oeil contemple, sur 360 degrés, toute l'étendue du parc et prend la mesure de cet environnement magnifique. Je suis retourné jouer du 4x4 sur les plages désertes, cette fois-ci après m'être assuré que le sable était bien tassé. Bref, j'ai été tellement conquis que j'ai prolongé l'aventure et passé la nuit dans le parc, pour pouvoir en profiter encore le lendemain. A court de superlatifs, je vous laisse juger sur images et pars prendre du repos avant la "Grande Traversée" qui m'attend ces prochains jours.


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30th November 2009

Magnifiques paysages... tu m'impressionnes toujours avec tes photos plus vraies que nature! C'est vraiment un très beau coin... parfais pour (re)nouer avec la nature sauvage. Profite bien... Prends une bonne bouffée d'air pur avant la prochaine escale!
30th November 2009

Lol la couleur de la flotte !! C'est limite trafiqué ça non? Allez avoue :) En tout cas ça donne bien assez envie mon Cow-boy ! T'as le look coco :D Tu vas pouvoir faire une expo de photos en rentrant ^^ Allez bonne suite amigo !
3rd December 2009

Que non ! C'est du 100% pur !
Salut Jo ! Merci mec, bin les paysages sont tellement sublimes qu'il suffit de cliquer pour avoir une photo correcte, facile pour ca l'Australie :) Et l'frangin, que non ! Nul besoin de trafiquer ce qui est parfait a l'origine. Mais je te comprends, j'en croyais pas mes yeux non plus :) A bientot les ptits loups !

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