L’île aux patates ou Journal de confinement (c'est à la mode) - Partie 1


Advertisement
Peru's flag
South America » Peru » Puno » Lake Titicaca
March 31st 2020
Published: April 1st 2020
Edit Blog Post

Puno est une ville sans charme particulier à mon avis, RAS ( rien à signaler pour mes lecteurs non initiés)



15 mars

Départ le matin vers Capachica puis Llachón sur une péninsule du lac Titicaca en bus collectif, arrivés après quelques tribulations chez l'habitant qui nous attend, à la casa de Magno ou Tika Wasi (la maison des fleurs en quechua). Belle randonnée vers une montagne à 4100m, seuls au monde. Retour par la plage. Dans la nuit, un groupe de dix australiens qui étaient là aussi se barrent à 3h, on ne l'apprend qu'au matin.

16 mars

Départ en bateau très lent, bruyant et puant le gasoil vers les îles flottantes Uros titinos, démonstration par le "président" de l'île de la façon de construire et maintenir une île en roseaux, et démonstration du troc entre femmes de l'île et de la péninsule, en mode assez théâtral, "Disneyland " selon PY. Puis bateau vers Amantani, 4500 habitants 9km2, pas de route, pas d'internet, 4125m d'altitude.C'est là qu'on apprend que le Pérou ferme toutes ses frontières aériennes et terrestres ce soir à minuit, ainsi que toutes les communications et transports inter-cités (d'où la précipitation des australiens!)Nous avons la difficile décision à prendre entre partir en bus pour la Bolivie comme prévu, trop tard la frontière ferme à 18h30, essayer d'arriver à l'aéroport le plus proche (Juliaca, au moins 4h de transports) pour être dans la cohue (pas bon pour le corona) et essayer de trouver un avion (pour aller où??) et être en quarantaine 15 jours. Sinon se débrouiller pour aller à Puno, trouver un hôtel qui nous garde 15 jours et nous permette de cuisiner; du coup il faudrait trouver ce qu'il faut, faire des courses, l'armée est dans les rues, nous serions enfermés 15 jours à l'hôtel, avec internet (perso j'aurais préféré), mais aussi peut-être le virus.Finalement, décision difficile pour moi, on décide de rester à Amantani, au moins on aura à manger, pas de virus, et la possibilité de sortir, se balader, la montagne, le lac. Pour internet, on achète une recharge illimitée à notre hôte, Ivan, qui partagera sa connexion (je regrette tellement de ne pas avoir acheté de puce!), ça rame à fond.Je bondis carrément hors de ma zone de confort!! A giant leap of faith, in life!! Il va falloir laver son linge à la main, vivre avec lenteur, éplucher des patates, apprendre la patience... A voir. Peut-être écrire (j'ai toujours voulu pondre un roman) mais sur quoi?

17 mars

Jour 1

Réveil tranquille à 8h, petit déjeuner, discussion avec Flavia, 42 ans, notre hôte, sur l'éducation et l'émancipation des femmes en espagnol approximatif. On aide à la cuisine en épluchant patates et carottes, les épluchures vont aux moutons, je caresse même un mouton. Internet, déjeuner, sieste, je regarde le film "Standing tall, ou Elles ont toutes une histoire" que j'avais téléchargé sur Netflix, magnifique et émouvant. Il va falloir se rationner sur les films, je n'en ai que 6 et peu d'espoir de pouvoir en télécharger avec Edge ou H+Dans l'après-midi, travail au champ pour récupérer les pommes de terre. Il y a plein de vers de terre (beurk). Retour avec la brouette et Kesy sur le dos de PY. J'essaie d'écrire un début de "livre" sur la vie d'une gynéco...on verra bien.

18 mars

Jour 2

Réveil tranquille, balade dans les hauteurs de l'île vers le sanctuaire Pachatata, on croise un couple de touristes rencontrés la veille, Matteo italien et Aurélia allemande, bloqués comme nous. Hier Aurélia m'avait parlé de son année "work away", intéressant comme concept, mais je réalise que je n'ai plus 25 ans, et aucune envie de faire "n'importe quel job partout dans le monde".Après la sieste, de nouveau aux pommes de terre, ce premier champ est fini! On verra demain! J'ai écrit un texte pour un groupe Facebook créé par Malvina, j'aime bien ce que j'ai pondu, PY se moque. (.... trop intime). Bon allez on tient le coup! Ça aussi ça passera

19 mars

Jour 3

C'est l'anniversaire de ma tante Josette, et aussi les 3 ans d'Elias, (note: le fils de nos meilleurs amis à la Réunion) on lui fait une petite vidéo rigolote. Un peu d'impatience et de mal de vivre ce matin, on tourne en rond, pas envie de se balader. Finalement la famille nous sauve en proposant d'aller au quinoa. L'après-midi, balade au port désert et le long du lac, on se dit que ce serait bien de faire du ramassage d'ordures vu qu'on a le temps. Ça paraît compliqué selon Ivan, apparemment les bateaux refusent de récupérer les sacs poubelles et on ne trouve jamais la municipalité ouverte pour demander s'ils veulent bien nous donner de grands sacs et surtout ce qu'il en adviendra plus tard...Film "Frida" pour moi, PY n'a pas envie.Flavia se confie de temps en temps, Ivan la délaisse pour sa boutique, elle se sent seule, surtout après dîner, je crois qu'elle m'envie d'avoir PY, elle ne cesse de lui faire des compliments et de le croire sans défaut: il aide à la cuisine (c'est vrai que la pauvre trime quasi toute seule), il ne crie jamais, ne fait pas la tête.... si elle savait! 😉

20 mars

Jour 4

Petit craquage ce matin, je mets ça sur le compte du syndrome prémenstruel, devant la lenteur d'internet et l'impossibilité de lire/écouter/regarder quoi que ce soit d'intéressant! Mais bon relativisons, devant les réfugiés qui ne peuvent même pas se laver les mains et Gaza qui a toujours été confinée, tout va bien dans le meilleur des mondes. Nous, on a la nature et le quinoa, qu'on aide à éplucher et préparer pour le séchage.

21 mars

Jour 5

Un peu mieux le moral ce matin, enfin ça monte et ça descend, c'est les montagnes russes. C'est la fête des mères au Liban, j'ai tellement envie d'embrasser ma mère, et en même temps quand je pense que PY n'a plus la sienne ça me fait pleurer.Le matin, cueillette de quinoa, l'après-midi épluchage et préparation. On achète du maïs pour faire du popcorn et PY ramène une énorme branche d'eucalyptus à la force de ses gros bras.Ça bouge on dirait sur le plan administratif, on nous demande de remplir une base de données avec nos informations et si nous voulons être rapatriés en urgence. Nous on pense attendre au moins la fin des 15 jours, pour que tout ce chaos s'organise un peu, et qu'on sache s'il y a d'autres destinations possibles que Paris (la Guyane peut-être? Ça nous permettrait de rester sur le continent, de travailler 3 mois et de reprendre notre trip à la fin du blocus...)A la sieste je me dis que ce blocus me fait réaliser combien c'est important de pas vivre loin de ses proches, combien la famille est importante, et aussi les amis! Je ne sais pas encore ce que je vais faire de cette information, mais je partage avec toi! (Note: avec le journal)En tout cas je crève de faim en permanence malgré les repas copieux, j'ai une envie obsédante de bon fromage, de bon pain, de vin... je suis même prête à accepter du boursin, voire même de la Vache qui rit!! Mais il n'y a pas ça ici, seulement du fromage "frais" de vache qui est hors du frigo depuis au moins 5 jours.

22 mars

Jour 6

C'est dimanche, alors on mange du popcorn au petit déjeuner 😊PY continue de tronçonner son arbre avec des outils approximatifs et ses gros bras, puis on se lance à l'assaut de la deuxième colline des sanctuaires, la Patchamama, ou terre mère. Très belle vue, relaxante, deux bateaux s'éloignent en sens opposé en partant d'une petite crique (Tiens c'est pas blackout total pour tout le monde?). On croise des gens qui travaillent aux champs, certains transportent leurs pommes de terre sur des motos (vive la modernité), d'autres à dos de mule, d'autres encore, à dos d'hommes ou de femmes; nous c'est une brouette.Certains descendent ou montent les bonnes côtes de l'île avec des chargements incroyables sur le dos. Des mamies avec 20-30kgs filent leur laine en descendant à petits pas (mais quand même plus vite que nous): il ne faut surtout pas perdre de temps!L'après-midi on a quartier libre, on se repose un peu, balade au port, internet, apéro, douche, dîner, dodo.

23 mars

Jour 7

Et l'âne continue à braire tout le temps, surtout à 5h du matin... commence à me fatiguer celui-là...La petite Kesy aussi me fatigue, pas très futée pour ses 5 ans, il y a peut-être la barrière de la langue, mais au-delà, avec des parents peu éduqués et l'absence de stimulation intellectuelle, on la trouve peu éveillée. On essaie plusieurs jeux, de cartes, cache-cache, les sons des animaux, compter, etc... et honnêtement notre Gaspard de 3 ans et demi est beaucoup plus brillant (note: le neveu de PY). Le grand frère de 15 ans ne s'en sort pas beaucoup mieux avec les capitales, les pays et les océans, même ceux d’Amérique du sud et des pays limitrophes. Il rêve de devenir ingénieur civil et d'épouser une russe. Quant à la petite, sa mère aimerait qu'elle devienne nutritionniste ou psychologue, peut être gynécologue comme moi? Je profite d'une réflexion de Flavia sur les cancers gynécologiques de plus en plus fréquents, pour parler de prévention, de consultation gynécologique annuelle, de frottis, mais apparemment les frottis faits au dispensaire d'Amantani partent à Puno pour interprétation, les résultats se perdent dans les méandres administratifs et ne reviennent jamais. J'ai l'idée de faire une journée de consult au dispensaire, vite dissuadée par PY: "sans protection efficace en temps de corona tu te mettrais en danger! Et puis tu ferais quoi de tes frottis? Il n'y a pas de bateaux!".Christine me demande si je ne me sens pas coupable de ne pas faire mon devoir de soignant en cette période, serment d'Hippocrate et cie... si un peu, quand même, mais en même temps soulagée d'être épargnée. En tant que gynéco, je ne suis pas sûre d'être d'une grande utilité, à part pour passer la serpillière en réa, comme je l'ai répondu à une amie sur Fb.

Petite séance de dérouillage matinal avec PY, puis on se motive pour un footing au bord du lac, pensant qu'au bout d'une semaine à 4000m on était blindés d'hémoglobine (le premier jour on était essoufflés au bout de quelques marches, ASA II, III?). Du coup même pas 1.5km, puis encore un peu de stretching, de yoga. On se sent mieux que de digérer notre petit déjeuner comme des ruminants à rien faire, parce que ce matin on a eu droit à des frites (encore!) et des oeufs durs. Le régime alimentaire n'est vraiment pas terrible ici, dîner d'hier soir: soupe de riz et patates avec quelques légumes flottants puis plat de résistance: pâtes, œuf frit et frites! Beaucoup trop de friture pour ma cellulite et mes fesses. Parfois quelques tranches de tomates ou carottes le midi, avec énormément d'oignons et d'ail (génial pour l'haleine!).Mais bon il ne faut pas oublier qu'on a la chance de faire trois repas par jour, ce qui n'est pas le cas de beaucoup, et aussi qu'on mange et dort à crédit, eh oui on était arrivés sur l'île avec du cash pour 24h et le retour! Ivan a gentiment accepté de nous garder 15j à crédit, il nous accompagnera à Puno pour toucher son argent à la fin de "tout ça". Parce qu'à Amantani il n'y a pas de distributeur, à peine un peu d'électricité solaire, de quoi chauffer l'eau de la douche heureusement parce que l'eau est glaciale et l'air aussi le soir! L'eau du lac est à 9-10°, pas encore eu le courage de tenter quelques brasses. Des fois je me dis que Lara Ghosn y serait allée, elle, les bretons et les normands aussi! On apprend donc à fonctionner avec une seule prise de courant pour 6, dans la chambre du couple, sans frigo, sans machine à laver, ampoule et papier toilette au compte-gouttes! L'eau aussi, en saison sèche apparemment, trop ravie d'être confinée en saison des pluies!

Encore cueillette de pommes de terre cet après-midi.

24 mars

Jour 8

Matinée un peu morne, on fait une lessive mais il pleut. Pas de travail de la terre aujourd'hui parce que selon l'almanach et les croyances populaires, tout ce qui se ferait ce jour serait gâté. J'ai réussi à avoir mes parents par whatsapp call, ils s'inquiètent beaucoup trop pour nous et pour Christine, surtout maman. J'essaie d'être rassurante malgré mon humeur de chien. En épluchant les patates du déjeuner, seule avec Flavia, je pose quelques questions, je creuse un peu, et voilà comme en consult, Flavia se confie en pleurant. (... confidences resteront confidentielles...). L'histoire de tellement de femmes. Je lui fais un câlin, lui dit qu'on va raconter que ses yeux rouges sont dus aux oignons et lui propose une balade l'après-midi pour sortir de son quotidien. A 15h, heure du rendez-vous, personne....

Il y a eu un mort à Amantani aujourd'hui, a priori pas du virus, une femme de 98 ans morte d'un coup pendant qu'elle travaillait son champ. La cloche de l'église sonne longtemps le glas pendant que les villageois accompagnent la défunte jusqu'au cimetière.

25 mars

Jour 9

Crêpes au chocolat pas fondu (acheté par nous), un amélioré par rapport aux crêpes au sucre ou aux oeufs-frites!Je pense qu'on commence sérieusement à s'ennuyer, on appelle tout ce qu'on fait "activités": "activité douche" à 18h, "activité brossage de dents" à 20h, "activité sieste" de 13h à 15h, bref rien de spécial aujourd'hui.

26 mars

Jour 10

On a rendez-vous à 8h à la municipalité pour le ramassage des ordures qu'on croyait avoir finalement bien organisé. 8h15, 8h20 toujours personne, bon on s'est bien foutu de notre gueule, du coup ils n'ont qu'à gérer leurs déchets tous seuls....On descend au port, beaucoup d'animation, il y a le marché, des bouteilles de gaz chargées et déchargées des bateaux. Euh, confinement? Et les chapeaux noirs des "officiels" sont là, à surveiller tout ce petit monde affairé sans rappeler personne à l'ordre. Notre homme, enfin celui qui nous a fait de fausses promesses de politicien, n'est pas là. Nous on garde une distance prudente, tout le monde se salue et se touche. Monde de fous...Un petit garçon de 3 ans pisse sur la place publique, et marque bien son territoire en en mettant partout, surtout sur ses habits et ses mains.

On s'éloigne vers le calme des berges du lac, plus loin, on fait trempette jusqu'à mi-jambe, puis on fait les lézards pendant 2 bonnes heures. Flavia a pris le bateau pour Puno à 5h ce matin, ça nous donne une espèce d'impulsion, nous aussi on va partir. On organise le départ pour lundi... inchallah! Les autorités péruviennes ont prolongé le confinement jusqu'au 12 avril (fuck...) et on commence à se dire que se faire rapatrier à Paris n'est peut-être pas si mal...PY ne tient plus en place, nature ou pas, il a besoin de changer de cadre, mais surtout de sentir qu'on reprend les choses en main, qu'on est davantage dans l'action.

27 mars

Jour 11

Journée de démarches inutiles et chronophages pour préparer le départ de lundi. Entre le centre de santé et un médecin un peu jeune un peu borné, qui ne nous regarde pas ni ne nous parle un peu plus lentement, et qui refuse de nous donner un certificat de bonne santé (PY a 38,1 en frontal et 36,5 en axillaire), le sous-préfet qui parle pendant plus d'une heure avec Ivan en quechua et finit par nous dire "tout va bien, profitez bien" et le président du tourisme de l'île qui passe quelques appels avant de nous dire qu'il n'y a aucun problème pour notre départ (fort heureusement! Ils ne comptaient quand même pas nous retenir contre notre volonté!?)

28 mars

Jour 12

Et l'âne, les ânes, continuent de braire... je ne supporte plus ce bruit..., on dirait un gros sanglot désespéré qui s'essouffle. J'oscille entre l'envie d'en faire du saucisson et l'immense pitié envers cette vie insupportable, toujours attachés à une corde de 3m, à brouter de l'herbe, avec la seule tâche de marcher au pas dans les sentiers de l'île avec de gros sacs sur le dos...Une journée de plus, je bouquine tout l'après-midi, la tête de Marie-Antoinette est tombée, PY s'ennuie, même Flavia fait la remarque qu'il est morose, que son humeur a changé.C'est arrêté, on part lundi à 6h. Plus qu'une journée à Amantani. Après ce sera le retour à la "civilisation" avec plein de démarches à faire et beaucoup d'organisation.Matteo et Aurelia ont, eux, décidé de rester 13 jours de plus ici. On discute un peu, difficile d'avoir la certitude de prendre la bonne décision... en tout cas on pense faire au mieux avec les éléments qu'on a. L'avenir nous le dira peut-être.

29 mars

Jour 13

Dernière journée sur l’île aux patates. Je pars à la recherche du rocher Inka tiana que nous a indiqué Matteo. Énervée contre PY (...les raisons resteront dans le journal), je lui demande de rentrer à la maison. Énervée donc, la tête en feu, les yeux humides, je marche vite, mille pensées en tête. Par les champs, les petits chemins, à travers quelques barrières fermées, j'arrive devant un panneau Inka Tiana qui indique la direction d'où je viens... je rebrousse chemin, mais par la route principale, je tombe sur un panneau: communidad Inka Tiana, Salòn de la communidad, mais rien sur le fameux rocher. Je rentre donc en hâte sous la pluie, sans oublier de prendre un peu de muña ( de l'herbe à faire infuser). Ça doit être comme R.V (note: raison de vivre dans un livre des Graines de sagesse), l'essentiel est de chercher, de cheminer, pas forcement d'arriver à un but.

La famille exprime sa tristesse de nous voir partir, ils se sont habitues à nous avoir. J'avoue que nous on n'en peut plus, moutons et ânes déchaînés en concert, petits déjeuners de plus en plus minables, pas de regrets...

30 mars

Jour 14

Rendez vous au port à 5h, finalement départ à 6h, on a vu le jour puis le soleil se lever sur le lac, on a pu faire nos adieux à Amantani. Bateau d'une lenteur insupportable, on voit les îles de roseaux touristiques Uros. Arrivés au port de Puno, un policier obtus refus qu'on débarque, il refuse même de nous regarder ou nous parler et s'adresse à Ivan. Ça me met complètement hors de moi! On essaie d'appeler l'ambassade sur le numéro d'urgence, puis la consul à Arequipa, sans résultat. Ivan appelle iPeru, les représentants du ministère du tourisme qui appellent depuis le matin pour savoir si on est bien arrivés, ils promettent de nous envoyer la police du tourisme. Une heure plus tard, par le miracle de la voiture de police de tourisme et des 60 soles habilement proposées par Ivan (vive la corruption!), nous sommes accompagnés par la police à notre hôtel.

Bonheur de la wifi de tonnerre, de la salle de bains privée et du lit confortable!! Nous partons à la recherche de banques pour retirer des sous et payer Ivan, il y a des queues de malade partout, devant le supermarché, les banques, il n'y a que les voitures de police qui circulent, ça fait une drôle de ville à moitié morte, bizarrement calme, personne ne parle comme si la parole pouvait rompre un fragile état d'équilibre. Certaines rues sont interdites d’accès, allez savoir pourquoi, tous les gens portent des masques, mais se serrent la main et sont beaucoup trop proches les uns des autres pour respecter correctement les mesures barrières, bref, c'est la guerre comme dit notre cher président!

Nous sommes contactés par d'autres français confinés à Puno par whatsapp et on s'organise rapidement à 6 pour trouver un transport jusqu'à Arequipa, un hôtel sur place et demander les autorisations nécessaires à l'ambassade. Reste plus qu'à attendre!

31 mars

Jour 15

Petit déjeuner copieux et bon, on retrouve le plaisir des fruits (salade de fruits hier soir youpi!!), des jus frais, des salades vertes et même un gâteau au chocolat ce midi!

Matinée wifi, quelques démarches pour trouver du travail sur la région lilloise où on a décidé d'atterrir, quelques courses, on rencontre Marine et Aurélien, 2 de nos futurs compagnons de route pour Arequipa, bel échange sur nos voyages respectifs, nos philosophies de vie, nos attentes du retour en France...

Vu les commentaires des voyageurs sur la page Facebook de l'ambassade, ainsi que sur les différents groupes whatsapp des français confinés au Pérou que j'ai rejoint cet après-midi, les rapatriements se font au compte-gouttes, les priorités définies par l’ambassade sont obscures, en résumé c'est un beau bordel et l'attente risque d'être longue!


Additional photos below
Photos: 27, Displayed: 27


Advertisement



5th April 2020

Quel confinement !
Wahou, en lisant ces quelques lignes, nous nous rendons compte que nous sommes bien chanceux en France. Nous espérons que votre rapatriement va se faire sans plus d'encombres, vous avez déjà pas mal subi. Courage à vous !
5th April 2020

Merci
On va dire y a pire ;) A bientôt bises

Tot: 0.127s; Tpl: 0.015s; cc: 6; qc: 44; dbt: 0.0473s; 1; m:domysql w:travelblog (10.17.0.13); sld: 1; ; mem: 1.2mb