Ile de Pâques


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South America » Chile » Easter Island
December 11th 2014
Published: December 14th 2014
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6 décembre 2014 - Jour 50

C'est parti pour l'île de Pâques! On a bien cru qu'on n'arriverait pas à organiser ce trajet en last minute car quand on a commencé à regarder pour les vols ils étaient affichés à CHF 1400 aller-retour par personne. Comme il n'y a qu'une seule compagnie qui a le monopole, c'est difficile de faire jouer la concurrence. Et bizarrement, plus de temps tu restes sur l'île, plus le prix des billets baisse. Mais comme en plus de ça les logements et le coût de la vie sur l'île sont affreusement chers, ça commençait à faire beaucoup pour cette escale. Mais par chance on a fini par tomber sur un site genre ebookers local où on a réussi à dégoter un aller-retour de 5 jours pour CHF 885 ! Et c'est seulement après-coup qu'on s'est rendu compte que l'aller était affiché en "premium". Mais bon, ce matin à l'aéroport, il n'y a pas de file préférentielle premium pour le check-in, ni pour le passage de la sécurité, ni de lounge... on ne doit pas avoir la même notion du premium. Ok, c'était un billet au rabais mais on s'attendait au moins à un petit avantage. Hé bien on a été gâtés dans l'avion: on est dans une vraie classe business avec les sièges où tu peux tendre les jambes sans toucher le siège devant, entièrement rabattables à l'horizontale avec dossier massant, gros duvet et méga oreiller. Le genre de sièges où à chaque fois que je prends un vol long-courrier je me dis que jamais dans ma vie je ne pourrais me payer ça et là, en achetant un billet à prix cassé, on se retrouve ici pour un trajet de 5h pour rejoindre l'île la plus isolée du monde. C'est juste insensé! Mais c'est tellement géniaaaaaaaal !!!



Bon, retour à la réalité à l'atterrissage où la patronne de notre B&B (ça contraste avec la business class) nous attend à l'arrivée. Elle nous remet tous les plans et informations nécessaires pour planifier notre séjour et on part potasser tout ça pendant le dîner en ville. La vache, CHF 60.- le lunch ! C'est vrai qu'on a choisi un joli restaurant mais comme on s'est levés tôt ce matin et en plus le décalage horaire, on avait vachement faim. En même temps, les prix ont l'air d'être pareils partout. On va donc faire des courses au supermarché histoire de pouvoir zapper un repas à l'extérieur. Et on profite de découvrir la seule ville de l'île où on peut déjà observer quelques moaï, ces fameuses statues de pierre. J'ai hâte de demain de faire le tour de l'île pour en découvrir encore plus!



7 décembre 2014 - Jour 51

On a réservé une visite guidée des principaux sites de l'île afin d'avoir un aperçu global et pouvoir profiter des explications d'un guide. Et comme on a l'intention de louer des vélos ces prochains jours, ça nous permet aussi de nous faire une idée des distances et de la qualité des routes. Selon les recommandations de notre logeuse, on a réservé avec l'agence d'en face, la plus ancienne de l'île mais qui a malheureusement de la peine à survivre à cause de la concurrence croissante des nouvelles venues. On est très contents de notre choix, on sera un petit groupe de 8 personnes pour la journée, à côté des gros cars à touristes des autres compagnies.



On commence la visite par un site en bord de mer qui n'a, à première vue, rien d'extraordinaire. La guide nous explique les techniques de construction des maisons, des plateformes cérémoniales ahus, des foyers, etc. C'est très intéressant mais je veux voir des moaï! Au moment où je dis ça, la guide nous en indique un juste derrière nous, gigantesque, couché face contre terre. Punaise, on est passés juste à côté et on n'a rien vu... Il va falloir qu'on apprenne à mieux observer. Ce n'est pas évident car toute l'île est un immense musée à ciel ouvert. A tout moment on peut être en train de marcher sur des pierres archéologiques sans s'en rendre compte, il faut faire très attention car les amendes sont salées. Concrètement, les statues sont réparties sur tout l'île, parfois une isolée, parfois en groupe. Elles étaient construites par des tribus ou villages pour représenter leur chef ou une personne importante du clan. A sa mort, il était incinéré et ses cendres étaient enterrées sous le moaï, insufflant ainsi à la statue son esprit - mana - pour protéger le village vers lequel elle était tournée. Quand l'île a été découverte, toutes les statues étaient couchées face contre terre car il y a eu des guerres tribales entre les clans et ils les ont abattues au fur et à mesure qu'ils attaquaient les villages. Car en cachant les yeux des statues, ils éteignaient leur pouvoir. De nombreuses statues sont aujourd'hui restaurées et redressées mais celles qui sont brisées ou trop abîmées gisent encore à terre, camouflées par les reliefs volcaniques de l'île, c'est pourquoi on ne les repère pas toujours facilement.



Le 2ème arrêt est certainement le plus beau site de l'île, Tongariki. Quinze moaï sont alignés sur une plateforme, gardés par un seizième en amont appelé le moaï voyageur. La restauration de ce site a été financée par les japonais qui en échange ont emmené ce seizième moaï plusieurs mois au Japon pour l'exhiber lors de diverses expositions. Comme il est parti et revenu, les locaux l'ont donc nommé le moaï voyageur. Avant sa restauration, ce site a aussi subi un violent tsunami en 1960 suite au tremblement de terre au Chili, qui a emporté les statues sur plusieurs mètres alors que les plus grandes pèsent près de 90 tonnes! C'est pourquoi une seule d'entre elles a conservé son drôle de chapeau, les autres ayant été détruits par la vague. En fait toutes les statues ne sont pas sensées avoir un chapeau, ce sont seulement les plus récentes qui en ont un. Car il y a près d'un millier de moaï sur l'île et seulement une centaine de chapeaux. Qui ne sont d'ailleurs pas des chapeaux mais une représentation des cheveux enroulés sur la tête.



On se rend ensuite à la carrière toute proche, où les moaï étaient taillés à même la montagne. Ils le taillaient couché, puis le séparaient de la roche, le faisaient rouler en bas de la montagne, le faisaient glisser dans un trou préalablement creusé pour pouvoir finir son dos, puis ils le transportaient à son emplacement définitif sur l'île. C'est seulement là-bas qu'ils le dressaient avec son chapeau et, une fois debout, ils finalisaient les orbites des yeux qui activaient l'esprit et ils y plaçaient des yeux fabriqués en corail blanc. Dans toute la carrière, on estime entre 400 et 500 statues inachevées. Et comme elles sont toutes à moitié ensevelies, parfois de travers, ça fait un paysage vraiment particulier sur cette colline.



Après dîner on visite encore un site pour voir des pierres magnétiques et on termine en beauté sur la plage idyllique d'Anakena. C'est une magnifique crique à l'eau turquoise et au sable blanc, sur lequel sont aussi dressés plusieurs moaï particulièrement bien conservés car ils ont été protégés par le sable qui les a recouverts. Il y a plusieurs plages de ce genre de ce côté de l'île, je pense qu'on va revenir par là ces prochains jours.



8 décembre 2014 - Jour 52

Aujourd'hui on a décidé de s'accorder une journée de "repos" en se rendant à la plage. Pour bien comprendre les distances, l'île ressemble à un triangle dont les côtés mesurent 24, 18 et 16 km, donc vraiment pas très grand. Et il n'y a qu'une seule ville, située à une pointe du triangle. Mais évidemment, les plages sont situées à l'opposé de la ville. Ce matin on va donc louer des vélos pour pouvoir être autonomes sur l'île, d'après ce qu'on a repéré hier lors du tour, les dénivelés ont l'air gérables. Et c'est surtout le seul moyen de transport abordable car tout coûte une petite fortune sur cette île. On doit donc se taper 17 km à vélo en diagonale de l'île pour rejoindre l'autre côte. Le trajet est certes fatiguant mais ça va, la route varie assez entre des petites montées et des passages plus plats. Mais ça nous paraît quand même vachement long. On voit enfin l'autre côte qu'on rejoint par une grande descente. Ca nous aura quand même pris 1h20 de trajet.



On décide d'aller à une autre plage que celle d'hier, Ovahe, plus petite et plus cachée, un peu sauvage puisqu'elle ne dispose d'aucune infrastructure. Et effectivement, on est presque seuls pour en profiter. Son seul défaut, c'est que le soleil se couche tôt derrière la façade rocheuse, on doit donc la quitter à 16h30 mais ce n'est pas bien grave puisqu'il faut qu'on compte notre trajet de retour.



Aïe aïe aïe que c'est dur de remonter sur la selle après la plage... Et le retour commence par le plus dur puisque la grande descente qu'on a faite tout à l'heure, il faut maintenant la monter. Sans mise en jambes, c'est hyper dur, je dois m'arrêter 2 fois pour pousser avant d'en venir à bout. Mais le reste du trajet sera beaucoup plus facile qu'à l'aller. On ne s'en était pas rendu compte dans l'autre sens mais en vérité on a fait beaucoup de faux-plats montants, du coup on peut beaucoup se laisser rouler au retour. Il faut juste faire attention à ne pas prendre trop de vitesse au cas où un cheval traverserait. Comme l'île est si petite, ils sont laissés en liberté et peuvent débouler de n'importe où. On a le sentiment d'être rentrés assez vite mais concrètement, à cause de la grande montée, on a mis le même temps qu'à l'aller. Décidément elles se méritent ces plages!



9 décembre 2014 - Jour 53

Ce matin on commence par aller visiter une caverne en périphérie de la ville dont le toit est couvert de peintures rupestres. De couleurs vives, elles représentent principalement des oiseaux. Puis on continue notre route en direction du volcan Rano Kau. Il y a un sentier pédestre qui monte jusqu'au cratère, on laisse nos vélos ici et on commence l'ascension à pied. Au fur et à mesure de la montée, on apprécie la vue panoramique de la ville et de la côte. Arrivés au sommet, on est surpris de voir des cars de touristes, on n'avait pas compris qu'il y avait une route qui menait jusqu'ici! Tant pis, la balade à pied était sympa aussi. Le site est décrit comme le plus beau panorama naturel de l'île et effectivement, il mérite son titre. Le cratère est énorme et il contient une lagune recouverte de roseaux. Cet abri naturel aux éléments et aux animaux fait que tout un écosystème vit dans ce cratère. Le volcan est vraiment impressionnant par ses dimensions et pourtant, malgré son apparente robustesse, le flanc qui est exposé à l'océan est abîmé par l'érosion des vagues. On marche le long de ce cratère pour nous rendre au village d'Orongo. Ce village était habité par les anciennes tribus durant le mois de septembre, à l'occasion de la compétition de l'homme-oiseau. Cette compétition a été créée après les guerres tribales afin de désigner chaque année un chef de tribu de manière plus aléatoire que par le sang. Le printemps était alors marqué par l'arrivée des oiseaux qui venaient nidifier sur de petits amas rocheux en face d'Orongo. Chaque tribu désignait son champion. A l'arrivée des oiseaux, les participants devaient descendre du volcan et traverser l'océan sur des planches en roseaux jusqu'aux rochers. Une fois là-bas, il fallait être le premier à attraper un oeuf pour désigner sa tribu gagnante. Le chef de cette tribu devenait alors l'homme-oiseau pour une année, faisant bénéficier son village de nombreux privilèges au cours de son règne, pendant que lui serait tenu en exil. Le village d'Orongo a été très bien restauré et on peut voir en détails les maisons en pierre et aussi se rendre compte de la difficulté que ça devait être de rejoindre ces petits îlots. Une fois la visite terminée, on redescend en ville par le même chemin pour aller dîner.



L'après-midi sera consacré à l'exploration d'une autre partie de l'île. On se rend d'abord à la carrière où étaient confectionnés les chapeaux des statues, dans une roche naturellement rouge. On enchaîne ensuite par le site d'Ahu Akivi, une rangée de 7 moaïs qui sont les seuls de l'île à être tournés vers la mer. Là-bas on croise un touriste un peu particulier qu'on a déjà rencontré il y a 2 jours et qu'on a aussi croisé hier. Il s'appelle Hiram, il vient de Taïwan et il a déjà visité plus de 80 pays à vélo! On papote un moment avec lui, il a des anecdotes sur tous les pays où il est allé. Il nous a donné son Facebook, je me réjouis de retrouver une connexion wi-fi pour pouvoir suivre ses aventures. Bref, on repart en direction de la zone des cavernes. La route n'est plus bétonnée mais après avoir fait la Route de la mort, je suis presque une experte en mountain-bike. La première caverne n'a rien d'extraordinaire, on y a fait un saut rapide et on continue notre route en direction du site d'Ahu Te Peu. Ici, la particularité est que le site n'a pas (encore) été restauré. On peut vraiment se faire une idée de l'état dans lequel était l'île avant. Mais il faut faire encore plus attention où l'on marche, surtout qu'il paraît qu'il y a encore des restes humains incinérés sur le site. On continue de longer la côte pour atteindre la plus belle caverne de l'île, Ana Kakenga, aussi appelée la caverne aux 2 fenêtres. L'entrée est minuscule, il faut vraiment savoir qu'il y a une grotte là-dessous. Après un peu de contorsion à quatre pattes, on arrive à se tenir debout et on débouche sur les 2 fameuses ouvertures au milieu de la falaise qui donnent sur l'océan. On a une vue imprenable sur les vagues du Pacifique. Puis, on termine enfin notre tour en rejoignant la ville par le nord et le site d'Ahu Tahai. Il paraît que l'endroit est idéal pour observer le coucher du soleil, ce qui était notre idée de base, mais en fait il ne se couche qu'à 20h45. On y est presque, il ne nous reste plus qu'une heure d'attente mais après cette grosse journée de vélo et de randonnée on est morts de faim! Et on a épuisé toutes nos réserves d'eau et de nourriture. Tant pis pour le coucher de soleil, on file en ville pour souper et on n'est pas mécontents de rentrer à l'hôtel pour prendre une bonne douche et une bonne nuit de sommeil.



10 décembre 2014 - Jour 54

C'est notre dernier jour complet sur l'île, on décide de retourner à Anakena, la plus belle plage de l'île car on risque de devoir attendre d'arriver au Brésil pour retrouver à nouveau une ambiance balnéaire de ce genre. Et concrètement, on a vu les sites les plus intéressants de l'île, il en resterait bien sûr encore beaucoup à voir mais ils sont nettement moins impressionnants. Tout ça pour dire qu'on a bien mérité notre journée de plage. Surtout qu'il faut y retourner à vélo... Et cette fois on sait que ce qui nous semble plat à l'aller ne l'est pas tant que ça...



On y arrive en toute fin de matinée et pourtant on est presque les premiers sur la plage, les cars de touristes ne sont pas encore là. La météo nous joue quelques jours en nous envoyant quelques gouttes de pluie mais il n'y a rien d'inquiétant, le vent constant balaye les nuages qui passent en vitesse. Comme la plage est bordée d'une petite palmeraie, on s'abrite à leur ombre pour manger notre pic-nic et faire une petite sieste pendant le pic de chaleur de la journée. Le reste de l'après-midi sera un peu voilé mais sera très agréable pour flâner sur le sable jusqu'en fin de journée. Résultat, on est presque les derniers à quitter la plage. On l'aura bien rentabilisée notre journée de plage! C'est surtout qu'on n'a pas, mais alors pas du tout envie, de refaire le chemin inverse à vélo... Mais on n'a pas le choix, on s'encourage! La grande montée du début a été tuante mais heureusement que le reste du trajet est tranquille, au soleil couchant. On est contents d'arriver en ville pour pouvoir rendre nos vélos et aller se faire un bon dernier repas sur l'île de Pâques.



11 décembre 2014 - Jour 55

On profite de la matinée pour aller acheter quelques souvenirs en ville puis il est déjà temps de rejoindre l'aéroport pour retourner sur le continent. Cette fois pas de classe premium, on voyage avec la populace en classe éco, juste devant le gamin qui gueule, évidemment... On ne l'avait pas remarquée tout de suite mais à côté de nous il y a une femme enceinte, qui a l'air très enceinte pour avoir encore le droit de prendre l'avion. Mais apparemment elle doit avoir quelques complications car elle a encore son cathéter planté dans la main et elle voyage avec une infirmière qui lui a même fait une échographie pendant le vol, c'est pas courant ça! Mais tout va bien, tout le monde est arrivé sain et sauf à Santiago. Nous on est un peu stressés car on a une connexion à faire avec notre bus de nuit pour continuer notre voyage jusqu'à Valdivia, dans la région des fleuves et des lacs. Quand on a acheté les billets, il nous ont un peu fait peur en nous disant qu'il fallait compter 2h pour sortir de l'aéroport à cause de la douane et qu'il ne fallait pas qu'on prévoie un bus trop vite après l'atterrissage. Ca nous paraissait bizarre car en allant à l'île de Pâques, on ne quitte pas le territoire chilien, ils ne devraient pas nous faire repasser la douane, mais par précaution on a réservé le dernier bus. Et effectivement, on évite la paperasserie à l'arrivée, ce qui fait qu'on a largement le temps de rejoindre le terminal de bus. Le bus est de bonne qualité, on s'installe confortablement pour la nuit à bord.



PS: je crois que c'est officiel, j'ai le rhume des foins... Dès qu'on est arrivés sur l'île je me suis mise à éternuer en série et à me moucher sans cesse. Et les symptômes ont disparu dès qu'on l'a quittée. Reste à savoir à quoi je suis allergique. Ce serait quand même vachement con que ce soit aux cocotiers...


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14th December 2014
Qui c'est?

Shrek!!!!!

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