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Published: April 8th 2016
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Du 18 au 21 mars 2016 Simon Pucon est une ville touristique en plein coeur de la région des Fleuves, à 4h au nord de Puerto Montt. Chaque été, elle accueille des flots de touristes chiliens (c'est un peu le Touquet du Chili !) et internationaux venus profiter des lacs, rivières, forêts et volcans de la région. N'appréciant pas vraiment les lieux envahis par la foule, on a un peu hésité avant de prendre la direction de Pucon. Une fois sur place, on découvre une charmante petite ville aux maisons en bois, fleuries et étonnamment harmonieuses comparées à ce qu'on avait vu jusqu'alors au Chili... Cerise sur le gâteau, la foule a déjà fait ses valises pour cause de fin de saison. Le premier jour, nous nous rendons en bus aux "Ojos de Caburga", des piscines naturelles d'un beau bleu azur où convergent différents ruisseaux de montagne. Le climat de la Région des Fleuves étant plus chaud que celui de Puerto Montt, on apprécie la fraîcheur du lieu ! On admire la myriade de petites cascades plongeant dans les "Ojos". La pureté de l'eau nous permet de voir sans difficulté jusque 4 à 5 mètres de profondeur, peut-être plus
! Après cette pause, nous voulons rejoindre le parc national Huerquehue, sur les contreforts des Andes, particulièrement prisé pour la richesse de sa faune et de sa flore. Faute de bus on s'y rend en stop à l'arrière d'un pichk-up, le tout sur une route non asphaltee, l'aventure !
Dès notre arrivée, on longe un très beau lac entouré de forêts de conifères, ce qui n'a pas été sans me rappeler les Vosges ! La suite par contre nous depayse complètement. On pénètre progressivement dans une immense forêt de feuillus, dont je n'ai malheureusement pas retenu le nom des arbres... Certains d'entre eux avaient des troncs de près de trois mètres de diamètre et une hauteur largement supérieure à celle des sapins des Vosgiens ou aux chênes de la forêt de Compiègne. Au pied des arbres, quantité de bambous se disputent le peu de lumière qui réussit à filtrer... Un peu plus loin, des troncs composés de dizaines de branches plus fines forment des énormes torsades, un peu à la façon d'une corde. Dans cette ambiance fraîche et humide, la forêt ne nous a pas encore dévoilé ses plus beaux atouts. On les découvre au sommet de la montagne
lorsqu'on fait face au Laguna Verre et aux autres petits lacs d'une eau verte et limpide, entourés d'une foule d'araucanias. Les araucanias sont des arbres préhistoriques qui s'apparentent aux conifères mais dont les épines ressemblent plus à des sortes d'écailles. Dans la descente, quelques trouées dans la forêt nous permettent d'admirer le cône parfait du volcan Villarica, ses neiges éternelles et la fumée qui s'échappe en permanence de son cratère.
Le volcan Villarica est le plus actif d'Amérique du Sud, sa dernière éruption date d'avril 2015. Cela étant, il reste accessible à pied accompagné d'un guide quasiment toute l'année, avec au sommet la promesse d'un spectacle unique... Il ne nous en faut pas plus pour nous lancer dans ce nouveau défi ! Le lendemain rendez-vous à 6h30 pour les explications techniques, les consignes de sécurité et pour recevoir l'équipement nécessaire, à savoir : combinaison, chaussures d'alpinisme, crampons, piolets, gants, casques...et masques à gaz ! Nous arrivons au pied du volcan à 7h30, à une altitude de 1200 mètres avec devant nous le mastodonte minéral culminant à 2847 mètres. L'objectif est simple, il nous faut réaliser l'ascension des 1650 mètres de dénivelé positif en maximum 5h ! D'autant qu'on refuse
de prendre le télésiège pour monter les 500 premiers mètres comme la plupart des touristes font ! Ceci afin d'éviter la chute des pierres provoqués par la fonte des neiges et le dégel en début d'après-midi. Nous nous lançons donc à l'assaut de ce géant vers 8h. Nous sommes un groupe de 12 personnes pour 4 guides qui nous précèdent sur les flancs du volcan. Au fil de l'ascension, on découvre d'anciennes coulées de lave, certaines noires, d'autres rouges. A mi-niveau, nous chaussons les crampons et continuons dans la glace.
L'allure régulière posée par le guide et les pauses nous permettent de suivre le rythme ! Dans la pente, danger ! Des roches qui peuvent atteindre la taille d'un ballon de foot se detachent et devalent la pente à toute allure ! Tout le monde crie alors "Rica !" afin que chacun ait le temps de s'écarter à temps ! Parfois in extremis comme Marie en a fait l'expérience ! Plusieurs centaines de mètres plus haut, nous enlevons nos crampons et foulons à pied la dernière coulée de lave. Elle a fait fondre le glacier à cet endroit. On s'arrête une dernière fois pour admirer le paysage ; le
panorama est à couper le souffle ! On couvre d'un seul regard presque toute la région : de multiples lacs et rien de moins que 7 volcans aux sommets enneigés! On reprend l'ascension, plus que 10 minutes ! Encore quelques efforts et on découvre, fascinés, l'immense cratère aux flancs jaunis par le souffre. Il est 13h30, le volcan crache une fumée blanche toxique, nous obligeant à porter des masques à gaz ! Il laisse entendre un grondement sourd et puissant, semblant venir du centre de la terre ! En se penchant un peu plus, on assiste, ébahis, à une projection de lave qui illumine le fond du cratère, le spectacle est "increible" ! Après une trentaine de minutes et une petite cinquantaine de photos (!), on entame la descente. On réalise la moitié les fesses sur des coques en plastique qui nous servent de luge (non sans émotions pour Marie au début, mais finalement c'est très amusant!). Nous terminons à pied, dans la poussière des roches volcaniques... On arrive à la camionnette vers 16h, les genoux un peu douloureux et des images pleins les yeux...
Notre dernière journée dans la région de Pucon, nous la consacrons à un village
qui se situe à une trentaine de kilomètres à l'Est, Currarehue. Un village ayant la particularité d'héberger une population majoritairement mapuche. Les Mapuches sont les habitants originels de la région des Fleuves, ils étaient là avant l'arrivée des Espagnols. Ils sont le seul peuple indigène du Chili à avoir réussi à préserver leur identité suite à la colonisation...Non sans mal, les révoltes ont été nombreuses, parfois sanglantes... Aujourd'hui encore, ils revendiquent en vain la propriété de territoires dont ils ont été expropriés par les premiers colons... On note quelques avancées ces dernières années mais cela allant à l'encontre de l'intérêt économique des grands groupes du Chili, c'est très compliqué! Cependant, la plupart sont relativement bien intégrés suite au métissage important des populations. A Currarehue, nous découvrons l'habitat, l'art du tissage, la musique et les danses à travers un tout petit musée. Ce musée qui s'appelle Trawupeyum (ce qui veut dire, là où nous nous reunissons) explique également un système social communautaire basé sur la participation de chacun à la construction de l'identité commune. Le musée se veut donc vivant et évolutif. Puis nous décidons de goûter à la cuisine mapuche : on nous sert une soupe avec de nombreux légumes,
carottes, petits pois, mais, haricots...accompagné d'un pain fris. C'est bon mais pas non plus très original ! Nous demandons à la dame qui nous sert si elle parle le mapuche...seulement quelques mots. On se rend compte que leur langue se perd, on leur a longtemps interdit de la pratiquer....
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Blandine
non-member comment
Eh bah dis donc, quelle aventure! J ai déjà grimpé sur un volcan, mais certainement pas avec cet équipement de compétition, et il me semble qu il n était plus actif( même si cela reste à vérifier car la mémoire me fait défaut! ) et quelles belles photos aussi avec une eau aussi pure, je ne m'en lasse pas! ;-)