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Published: January 2nd 2011
En arrivant à San Pedro de Atacama, je suis très déçue. Cette petite ville au milieu du désert, avec ses rues de sable et sa chaleur étouffante est pleine de touristes. Partout les gens parlent anglais, les restaurants affichent un menu typiquement européens et les touristes se bousculent aux portes des auberges. J'ai envie de sauter dans un bus direct pour le nord tant j'ai peur que le reste du Chili soit comme ça !
On rencontre Steffie, une allemande très extravertie avec qui on partage un dortoir. Je lui explique qu'on compte rejoindre Salta en Argentine le lendemain, et elle s'empresse de nous dire qu'il faut réserver le billet de bus immédiatement car il n'y en a presque plus. Depuis le début de mon voyage, je n'ai jamais réservé de billet à l'avance, mais je lui fait confiance et on part au terminal de bus. Effectivement, gros moment de stress, tous les bus sont pleins, et ce pour une semaine !!! Je réfléchis à une solution de recours en demandant aux commerçants du coin si ils connaissent quelqu'un qui y va et qui pourrait nous emmener. Je pense qu'ils apprécient l'effort que je fais de parler espagnol car ils
ont vraiment envie de nous aider ! On me dit qu'il faut aller au poste frontalier au bord de la ville le matin et tenter de faire du stop auprès des routiers. Selon les douaniers, c'est "pas facile, mais pas impossible !". On verra le lendemain.
C'est un peu préoccupée que je pars avec Benedikt en vélo en direction de la Valle de la Luna, à quelques kilomètres de la ville. Il y a un très beau canyon dans lequel on se promène avant de s'enfoncer dans la vallée. Il fait très chaud et le vent de face qui nous ralenti et nous fait avaler plein de poussière rend la balade assez difficile, mais le paysage vaut bien quelques sacrifices. Au coucher du soleil, on monte sur les dunes pour apprécier les couleurs de la vallée avant de reprendre la route vers San Pedro.
Avec la fatigue du vélo, on passe une bonne nuit avant de se lever de bonne heure pour trouver un moyen de transport pour rejoindre Salta, en Argentine.
A 8h, la frontière ouvre et on y est ! Il y a effectivement pleins de camions et pendant que Benedikt fait la file pour obtenir
le tampon de sortie sur notre passeport, je fais la tournée des camions. Effectivement, ce n'est pas facile; il y a beaucoup de poussière, les fumées des pots d'échappement ne sont pas une partie de plaisir et surtout, les routiers ne sont pas très coopératifs; ils me disent qu'ils sont pleins, qu'il n'ont pas le droit ou qu'ils ne se dirigent pas vers Salta (alors que la plupart y va), et m'envoient toujours vers le camion voisin. Après près de 2h, j'ai fait le tour des camions, demandé à tous les routiers qui font la queue à la douane et je désespère de trouver. Tous les camions argentins transportent des matières dangereuses et ne peuvent pas transporter de passagers, et les camions chiliens m'envoient vers les camions argentins. Je fais une petite pause et demande à une personne en dernier recours. Immédiatement, il me dit qu'il n'y a pas de problème; je n'en crois pas mes oreilles et lui dit que je vais à la douane faire mettre mon tampon de sortie du pays et qu'on arrive ! 15 minutes plus tard, on se dirige vers son camion et... il n'est plus là !!! Je suis vraiment déçue d'avoir fait
tous ces efforts pour rien, surtout qu'on est officiellement sortis du territoire et qu'il est quasiment 10h, heure à laquelle tous les routiers partent. Finalement, désespérés, on marche un peu et on retrouve le camion !!! Il devait s'avancer pour passer le douane... quel soulagement. Le conducteur nous dit d'aller l'attendre de l'autre coté de la frontière. Dans ma tête, on va voyager avec lui dans la cabine, mais lorsqu'il passe à notre niveau, il nous dit de monter dans l'une des voitures qu'il transporte ! On a donc notre voiture pour nous ! C'est vraiment très drôle, cette petite Toyota avec le volant à droite, venant directement du Japon et qui va jusqu'au Paraguay. Le camion monte difficilement les cols qu'ils faut passer pour arriver en Argentine. On avance lentement mais surement, on profite du paysage et on rigole bien dans notre petite Toyota ! 5h plus tard on est à la frontière et grace à notre chauffeur qui nous déclare avec lui, on n'a pas de problèmes pour la passer (la situation aurait pu mal tourner si il n'avait pas voulu, car on aurait été coincés à la frontière...). Puis il nous dit d'aller l'attendre de l'autre coté
de la frontière, à la station service. Il doit passer la douane et cela peut prendre du temps. Nous on profite du moment pour manger, boire, et faire des provisions car dans le camion on avait rien et on ne sait pas combien de temps le trajet va durer ! A la station service, on rencontre une famille d'argentins qui nous tient compagnie pendant plus de 2h ! Ils nous offrent du maté et des gateaux. Au fil de la discussion, je m'étonne de tout le matériel qu'ils transportent avec eux pour préparer le maté: tasses, bonbilla, grand sachet de thé, thermos... Finalement, Ida m'offre une bonbilla pour mon voyage ! Ils sont très généreux et mes premières heures en Argentine sont vraiment chouettes !
Lorsque le camion passe on embarque de nouveau dans notre Toyota et notre chauffeur nous réveille (on étaient emmitoufflés dans nos sacs de couchage) quasiment 10h plus tard, lorsqu'on arrive à 40 km de Salta. On est au milieu de la nuit et on trouve une petite auberge pour se reposer quelques heures avant de partir pour Salta. Quelle aventure ! Moi qui ait détesté le premier contact avec San Pedro de Atacama et
tous ses touristes, on en sera vraiment partis par un moyen détourné !
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odile
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atacama
Bonjour Elvina, Je suis toujours tes aventures de très prés et c'est toujours le bonheur et les surprises de te lire . C'est un vrai feuilleton, captivant, avec des rebondissements, du suspense et de l'émotion .... Bravo ! Je te souhaite une année 2011 aussi belle que la fin 2010, plein de bonheurs et de riches découvertes , des rires et des rencontres fabuleuses .... Tout ce qu'on peut te souhaiter ne peut être que .....commun avec ce que tu vis ! Garde énergie et enthousiasme , sourire et générosité. Je me permets de t'embrasser et te redis mon admiration pour ce que tu fais . Odile