Advertisement
Published: August 20th 2011
Le lendemain, nous nous réveillons à 7h00 pour aller prendre le petit-déjeuner et écouter l’actualité de la nuit précédente puis nous partons un peu après 8h00, contents de ne pas partager la voiture avec les haleines fraîchement alcoolisées, pour la plus longue journée de l’excursion.
Nous allons en effet avaler beaucoup de kilomètres aujourd’hui, on va pouvoir tester l’endurance d’Oscar, notre chauffeur.
Nous quittons alors définitivement le Salar d’Uyuni, encore plein de splendides images devant les yeux. Tout en apercevant ici et là quelques vigognes (animal local, à mi-chemin entre la biche et le lama), nous nous dirigeons vers le sud. Nous allons traverser un autre Salar, bien plus petit, le Salar de Chiguana.
Avec ce Salar, nous entrons dans la province la plus australe de la Bolivie : le Sud-Lipez. Cette province compte 5'000 habitants seulement, mais vu les conditions, c’est déjà énorme ! L’accès est payant, car beaucoup de sites sont protégés.
Nous ne faisons pas d’arrêt avant 2 bonnes heures, jusqu’à l’arrivée dans une vallée insolite, où résident ce que l’on appelle « l’Armée de Pierre ». Il s’agit en fait de plus ou moins hautes pierres toutes érodées par l’eau qui s’est retirée violemment de
la zone, il y a bien longtemps (toujours notre fameux lac préhistorique). Les pierres sont donc toutes inclinées dans le même sens. Il y fait froid, nous prenons de l’altitude. Nous sommes à environ 4000 mètres.
Nous repartons rapidement pour faire un deuxième arrêt, un peu plus loin, pour un point de vue sur la vallée, mais toujours rapidement. Notre prochain arrêt sera un vrai arrêt, puisqu’on y dinera. Et quel lieu ! C’est le début des belles surprises du jour.
Nous atteignons, en effet, une zone où existent plusieurs petites lagunes, aux couleurs, aux reflets et aux habitants incroyables ! Qui auraient cru, que sur un Altiplano de passé 4000 mètres, nous allions rencontrer … des flamants roses !?! Quel beau spectacle !
Nous sommes ici à la « Laguna Cañapa ». Une trentaine de flamants roses se nourrissent dans ses eaux, c’est le moment du mitraillage photo. Les oiseaux sont par contre un peu loin, mais on fait ce qu’on peut.
Nous dînons somptueusement bien, se battant parfois avec les fortes rafales de vent qui surgissent au coin d’une roche, emportant tout sur leur passage, sable y compris.
Puis nous repartons et sur la route, nous
faisons une rencontre avec un petit renard local, venu nous accueillir pour avoir les restants de notre nourriture ! Le repas est servi ! « Buen provecho » ! :D
Après cela, nous atteignons une autre petite lagune (il y en a 5 en tout dans la zone), la « Laguna Hedionda » ou « Stinky Lagoon » en anglais ou encore « Lagune Puante » en français ! Pas très charmant comme nom, mais il ne faut pas s’arrêter aux apparences, c’est bien connu !
La lagune ne sent effectivement pas bon, ça sent fort le poisson, mais alors, quel décor incroyable ! Des milliers de flamants roses occupent les lieux, occupés à se nourrir encore une fois. Nous voyons même des plus petits, qui n’ont pas encore teinté leur plume de ce beau rose éclatant ! Les reflets des hautes montagnes enneigées sont aussi sublimes dans ces eaux calmes ! Le spectacle est époustouflant !
On se croirait en plein documentaire animalier ! Splendide !
On a de la peine à quitter les lieux mais le guide nous presse un peu, la route est encore longue. Nous quittons donc cet havre de paix odorant et reprenons
la route. Normalement, dans environ 1h30 nous sommes au prochain arrêt. Mais ce sera un peu plus long que ça…
Il faut savoir que 2 jours avant notre départ, l’accès à cette zone était fermé. Raison : chutes de neige ! Il paraît que cela faisait passé 10 ans qu’il n’avait pas neigé ici l’hiver, mais cette année a été exceptionnelle pour cela ! Le mois de juillet, l’excursion a été fermée durant 3 semaines !
Nous avons donc beaucoup de chance de pouvoir visiter ces lieux uniques, mais les conditions de la route ne sont pas toujours au top, évidemment !
En quittant les lagunes, nous nous retrouvons donc sur un haut plateau totalement désertique, fait de roche et de terre mêlées, et de beaucoup d’étendues de neiges que les 4x4 tentent d’éviter à tout prix. Le slalom commence alors.
Nous sommes un peu en arrière du « groupe » de jeep et du coup, nous n’avons pas de repères pour le chemin. Oscar y va donc au feeling, devant parfois (de plus en plus souvent au fil des minutes) rebrousser chemin pour tenter sa chance ailleurs, étant souvent bloqué par la neige.
Ce petit tralala va
durer une bonne heure. Au final, quasiment 3h de route pour atteindre le prochain arrêt. En plus de ça, la Lexus, voiture automatique (étonnant !) commence à peiner. Oscar nous expliquera que l’eau et la neige ne font pas bon ménage avec la voiture et que l’essence n’arrive pas monter correctement au moteur. Du coup, on reste parfois à 10 km/h sans pouvoir accélérer, surtout s’il y a de la montée. Pourvu que la voiture ne lâche pas ici, c’est tout ce qu’on demande ! Mais Oscar maîtrise. Il effectue régulièrement une petite gymnastique avec les pédales et les vitesses pour nous mener à bon port.
Après une longue route donc, nous arrivons enfin à la lagune la plus étonnante de tout notre périple : la « Laguna Colorada » ! Avec le retard, nous y arrivons juste avant que le soleil disparaisse de la surface de l’eau. Mais du coup, les couleurs sont intenses !
L’eau de cette lagune est rouge ! Ou violette ! Impressionnante !!!!
Cela vient de la présence d’une algue microscopique au fond de l’eau, algue capable de vivre dans des milieux très salés, qui dégage un pigment rouge en réaction à la lumière
solaire. La lagune est donc colorée durant la journée ! Et là encore, des flamants !!! Mais nous sommes loin d’eux cette fois. Le panorama est malgré cela somptueux !
Seul inconvénient au lieu : le vent ! Il est très fort et glacial ! Glaglagla…… Alvarro nous regarde en souriant et nous dit que la nuit prochaine, là où nous dormirons, ce sera la même chose… on se réjouit déjà tiens ! …
Nous partons finalement pour le dernier bout de route de la journée, une journée incroyable ! Nous allons cette fois dormir dans un refuge bien plus sommaire, bien plus froid, sans eau courante. Et tout cela à 4400 mètres d’altitude. Le plus haut où nous ayons dormi depuis le début de notre voyage.
Ce soir, les Français ne sont pas dans le même baraquement que nous. La soirée est du coup bien plus paisible. Après un petit verre de vin au goût de bouchon, offert par la maison, nous allons dormir tôt car il fait très froid et de plus, le réveil est très matinal. Voire nocturne. 4h30 debout.
Nous partageons cette fois notre chambre avec Jasmin, la discrète et calme anglaise.
Nous nous glissons
donc dans le sac de couchage (polaire pour certains) et sous les 36 kg de couverture du lit, Rose arborant ses 8 couches d’habits (véridique) et ressemblant bientôt à un bonhomme Michelin ! Mais il fallait bien ça pour passer la nuit la plus froide de l’excursion voire du voyage tout entier ! Par ici, il peut faire jusqu’a -30 la nuit en hiver ! Ça ne plaisante pas ! Pour faire mieux, rendez-vous en Sibérie !
On se réjouit déjà du réveil demain matin…
Le réveil se fait sans trop de problème, sortant enfin de ce poids immense et pouvant à nouveau souffler normalement (se retourner sous le poids des couvertures à 4400 mètres, pas simple pour le souffle !). Nous sommes prêts à l’heure, à 5h00. Mais nous partirons un peu plus tard, le temps que tout soit chargé en pleine nuit sur le toit par notre cher et courageux Oscar, toujours prêt à tout !
Nous quittons le refuge tous frigorifiés. Dans la voiture, il fait très froid aussi. Marie-Cécile a gardé son sac de couchage pour la voiture, quelle très bonne idée ! Mais le pire, c’est les pieds ! Ils sont gelés. Et
le soleil ne se lève qu’après 7h.
Sur la route, petit arrêt pour voir des geysers naturels. Mais il y a du vent glacé et en plus ça pue le soufre ! Rose retourne vite fait dans la voiture alors que Ben fait des photos. Quel courage !
Nous arrivons vers 7h30 sur notre lieu de petit-déjeuner, dernier repas avec cette sympathique équipe. Ici, des eaux thermales nature. Les plus courageux peuvent aller faire trempette dans cette eau à 37 degrés. Ça fume d’ailleurs, car l’air est encore bien frais, malgré le timide soleil qui se lève gentiment. C’est totalement inenvisageable pour nous, on a trop froid !!!! On n’imagine même pas la sortie de l’eau !
Ces deux derniers arrêts sont la preuve de l’activité volcanique bien présente dans cette zone du pays. Depuis les lagunes, nous longeons toujours des volcans, l’un après l’autre, certains éteints, d’autres semi-actifs. Et les geysers ainsi que les eaux chaudes prennent leur source et leur énergie dans ces monstres terrestres, bien entendu.
Après un copieux repas, nous prenons encore une fois la route, à bord de notre voiture qui va mieux ce matin, malgré les nombreuses stalactites qui s’accrochent à son
châssis.
Notre prochain et dernier arrêt sera encore, à l’image du périple, une lagune. Enfin même deux.
Nous les atteignons en 1h00 environ, où nous traversons des paysages sublimes de montagnes colorées, enneigées sur un sol sec et terreux. Nous traversons également le désert de Dali, désert de sable aux formations rocheuses immenses et abstraites. Un magnifique endroit ! Ce nom a été donné en hommage à Dali, le peintre catalan, qui peigna ces paysages par sa propre imagination, sans jamais avoir vu cet endroit.
Avec ce genre de paysages, nous avons l’impression, comme plusieurs fois durant le trajet, que nous sommes sur Mars ou je ne sais où ! Sur la Lune ou encore ailleurs ! Les paysages semblent tellement irréels, tout droits sortis de films de science-fiction. Peut-être que nous sommes sur Naboo en fait… va savoir… :D
Quoiqu’il en soit, c’est spectaculaire, touchant, inoubliable…
Finalement, nous atteignons les dernières lagunes, un peu plus réchauffés avec le soleil.
La « Laguna Blanca » et la « Laguna Verde ». Vous l’avez compris, une blanche, l’autre vert turquoise. Nous sommes à passé 4500 mètres. Mais Alvarro nous explique que la « Laguna Verde » était bien plus
belle il y a seulement 2-3 mois, avant un tremblement de terre au Chili. Après ce tremblement de terre, la lagune a commencé à disparaître. Le phénomène n’est pas encore expliqué. Mais sa superficie s’est considérablement réduite rendant le lieu moins prestigieux qu’avant. De plus, à notre arrivée la lagune était encore partiellement recouverte de glace, donc le vert était moins intense.
Pas grave, l’endroit est très beau quand même. La lagune prend place juste devant un volcan géant, le Licancabur, 5916 mètres, ¾ chilien, ¼ bolivien. On est ici au bout de la Bolivie. La fin de la fin. Juste derrière, c’est le désert d’Atacama, appartenant au Chili depuis 1879.
Pour nous, c’est aussi la fin de l’excursion car nous nous sommes arrangés au préalable pour continuer directement sur le Chili. Pour les autres, c’est la journée de voyage-retour jusqu’à Uyuni.
Nous quittons la « Laguna Verde » pour nous diriger un peu plus au sud, au poste frontière, perdu au milieu de rien ! Nous sommes déposés ici, on sort nos affaires, on fait vérifier nos passeports et nous entamons les salutations !
Une équipe clé, un guide clé, un chauffeur clé, une voiture presque clé
:D, des paysages plus que clé, BREF, cette excursion fût une expérience unique et elle s’est déroulée dans les meilleures conditions possibles, le rêve quoi, mis à part le froid démentiel !
Nous quittons donc nos acolytes pour prendre place dans un bus chilien où nous avons le plaisir de retrouver nos Français préférés, qui vont eux aussi jusqu’à San Pedro de Atacama.
Bye-bye Bolivia ! Pays plein de surprises. Pays froid mais sublime au final. Surtout avec cette dernière partie ! Et nous n’avons vu que le tiers du pays !!! De plus, ce pays n’est vraiment… pas cher du tout !!!! Nous n’avons dépensé au final que 1200 CHF pour les 2, pour presque 3 semaines de voyage ! Et en abusant allégrement des bons restos, de boire des verres, d’acheter des cadeaux, d’hôtels à la catégorie supérieure aux précédents pays, bref c’est la folie !
Maintenant, on se tourne vers le Chili, contraste absolu avec la Bolivie car le Chili est un des 2 pays les plus riches et les plus chers d’Amérique du sud (avec le Brésil). Nous voyons tout de suite la différence et ça nous fait sourire : le bus est
super propre, l’organisation totale (le conducteur nous dit que nous partons dans 7 minutes !!) et la route ! Wouaou !
Nous quittons le poste-frontière et après quelques mètres de piste, en étant toujours à 4500 mètres d’altitude, nous nous retrouvons nez à nez avec une voie goudronnée parfaitement neuve et bien entretenue ! Et c’est pas tout ! Des panneaux de limitation de vitesse, respectés par le conducteur, des voies d’urgence pour freinage violent chaque kilomètre, la folie ! C’est sûr, on est plus en Bolivie !
Nous faisons 1 heure de trajet pour rejoindre San Pedro de Atacama, village en plein milieu du désert d’Atacama, plus de 2000 mètres plus bas ! Ça c’est de la descente ! Et on s’est pas foulé pour la route, pas de contours inutiles, ici c’est quasiment ligne droite, le vrai toboggan ! ça laisse du coup la possibilité d’observer l’immensité du désert sous nos yeux, sec et plat. En tout cas, on devrait avoir un peu plus chaud qu’en Bolivie là-en bas ! Tant mieux !
Nous allons donc passer une petite semaine de l’autre côté du Licancabur mais je crois que la lecture a été assez longue jusqu’ici,
non ? Vous voulez une petite pause ? Ok d’accord ! …
Alors on vous attend pour la suite des aventures, au milieu de la poussière, tout bientôt !
Et bravo pour votre endurance… :D
Advertisement
Tot: 0.167s; Tpl: 0.016s; cc: 19; qc: 78; dbt: 0.0958s; 1; m:domysql w:travelblog (10.17.0.13); sld: 1;
; mem: 1.4mb
Dancing Dave
David Hooper
MUST DO
I was tossing up whether to include Bolivia in my next Sth American trip...your photos confirm it is part of my itinerary.