Le droit à la paresse


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North America » United States » Arizona
May 3rd 2009
Published: May 3rd 2009
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Evidemment, ici, c'est en Français. J'aurais pu choisir un site de blog de voyages en français, du coup. Mais je n'ai rien trouvé qui est la qualité de travelblog (brosse à reluire). Alors, ce sera un petit coin isolé ici, probablement pas lu (prétérition?), mais qui aura pour moi une utilité : créer un journal de bord type star trek captain's log supplemental. Pourquoi un journal de bord? Sûrement parce que je ne voyage pas souvent (enfin si, mais toujours à New York), il y a une excitation à formaliser, et aussi un moyen de se rassurer. Poser les choses, jour par jour. Pour l'aventure. Petite, balisée, mais aventure quand même, loin de Central Park. Très loin (note pour moi-même : qu'est-ce qui te fascine tant que ça avec les States?).

A quelques jours du départ, comment je me sens? Retour en arrière : il y a quelques temps de ça, MC et moi avons décidé de partir. C'était plutôt un fantasme, histoire d'alléger la pression du quotidien. Et puis ça s'est bousculé, ça s'est formaliser, ça s'est fait. Les circonstances du départ : le droit à la paresse en gros. La volonté de changer de décor. Direction : l'ouest des Etats-Unis. On est allé très vite : on a décidé de la destination il y a quelques semaines et de la durée du voyage il y a quelques jours, et hop : on a pris les billets d'avion. Deux semaines entre Arizona, Nouveau-Mexique, Nevada et Californie. On a réservé deux trois hôtels aux étapes stratégiques (l'arrivée, le départ, Vegas). On était assez content de nous.

Mais la conspiration a commencé. Lundi dernier, mail de l'agence de voyages hotels.com : problème de serveur, vos réservations sont annulées. On retente. Même chose. MC pense que c'est un signe, un marée d'ondes négatives contre notre droit à la paresse. On se dit qu'il faut avancer : on réserve une voiture pour compléter l'avion. On la prend à Phoenix et on voulait la rendre à Los Angeles. On découvre le grand classique des drop charges (frais d'abandon) qui double le prix de la location. Finalement, une offre de TravelJigsaw nous a semblé pas mal : un PT cruiser convertible sans frais d'abandon pour 600 euros pour toute la période de voyage. C'est à peu près 200 à 300 euros moins cher que Alamo, Hertz, Avis, Hollidaysauto et consorts. On clique sur réserver, sur terminer l'achat, sur valider votre commande. Et pa ta tra. La conspiration continue : plus de PT Cruiser. Vous direz qu'on s'en fout. Mais le changement de décor va avec un accessoire : la décapotable. On appelle Jigsaw, on pleure. Ils disent : on va voir ce qu'on peut faire. Ils disent aussi : désolé, et rajoutent : allez, on fait un geste commercial pour vous. 100 euros de moins. On exulte. La conspiration, on a va lui tordre le coup.

C'était avant que la Grippe A ne fasse sa grande entrée médiatique.

Déluge autour de nous : "Mais vous êtes complètement malades de partir maintenant, il faut annuler". Les boss s'y mettent (surtout celui de MC), la famille s'y met (surtout celle de MC), les amis... non pas eux, personne n'est au courant de notre escapade de ce côté là. MC m'a demandé : "Tu crois pas que c'est un signe?" J'ai répondu que c'était l'aventure. On a rayé San Diego de notre voyage. On a rayé Santa Monica. On verra sur place. Il nous faut quand même dormir quelque part. On réserve Phoenix aujourd'hui.

Si je fais le point : on a l'avion, on a la voiture, on a pas encore la grippe (on essaiera d'éviter), on a l'envie de partir, on a les appareils photos, on a le netbook asus qui permettra de rassurer nos boss et de lire nos mails professionnels. On s'est enregistré sur le site US pour les visas (nouvelle formalité obligatoire : on remplit le questionnaire sur "etes-vous un terroriste, un nazi, un malade?" en ligne. Dommage : remplir la fameuse petite feuille verte avec les mêmes questions dans l'avion agrémentait toujours un peu la fin du trajet toujours pathétiquement ennuyeuse).

Je dois faire des listes maintenant: à ne pas oublier, à faire avant le départ chez moi (par exemple payer les impôts), à faire avant le départ au boulot (passer quelques dossiers à d'autres, une certaine jouissance).

Départ dans 5 jours exactement.



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