Dead Sea البحر الميت , Jordanie (Désinfection)


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Jordan's flag
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March 15th 2020
Published: March 15th 2020
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12 mars



Amman s'éveille doucement alors que je prend place dans la mini-van réservée hier à l'auberge.

Nous sommes 5 à partager les coûts dans cette aventure: 1 Américain aux traits asiatiques (qui, Moyen-Orient exige, insistera plutôt sur ses origines chinoises), 1 Irlandais avec un fort accent de patate-chaude-en-bouche, 1 Marseillais backpacker sans-le-sous, 1 Irakien du Ministère en vacances et puis moi-même.

C'est Mohammed, un jovial père de famille caramélisé qui tiendra le volant et dirigera l'expédition.

Le véhicule s'actionne donc et nous partons tous vers notre première destination, Béthanie-au-delà-du-Jourdain, à la fragile frontière avec la Palestine.



On laisse Amman derrière nous alors que les cubes beige d'habitations s'espacent tranquillement dans ce décor asséché où ne pousse plus que de rares fins duvets vert-de-gris chétifs sur cette rugueuse peau de caillasse.

Bientôt, on longera une clôture frontalière au milieu de nul part nous limitant l'accès aux territoires palestiniens de l'autre côté.

Quelques tours de guet fondues au paysage s'aperçoivent au loin, mais sans plus.

C'est que le but de cette aventure si près de la frontière est d'accéder à l'endroit même où Jésus fût baptisé par un certain Jean le Baptiste (celui de notre fête nationale, effectivement) à Béthanie-au-delà-du-Jourdain.



Tout près de la rivière trouble et rétrécit du Jourdain, un ensemble de marches semble accéder à un point d'eau gravement asséché dans le creux d'une pente.

Il s'y trouvait une église, nous dit-on, monument détruit maintes fois par les tremblements de terre mais jamais remontée.

Des recherches archéologiques y ont eu lieu: Jésus y aurait reçu le sacrement, là, dans cette image de vieux bouquin de catéchèse.



À quelques pas du site, une chapelle a été plus récemment construite, tout près du Jourdain qui se brouille et s'élargit maintenant quelque peu.

Austère, un militaire y patrouille, scellé à sa mitraillette et dans un état de sérieuse surveillance.

Sur l'autre rive du Jourdain, le drapeau israélien se fait voir au milieu des bâtiments militaires et des palmiers de la Cisjordanie.

Il n'y a certainement pas que la température qui pourrait se réchauffer rapidement ici.





Poursuivant notre route parallèle à la frontière, nous atteignons bientôt le point le plus bas de la surface du globe (-429 mètres sous le niveau de la mer), là où le Jourdain alimente la mer morte (superficie de 810 km²).

Le décor brûlé maintenant se fusionne à une étendue d'eau mate, froide et particulièrement salée.

Floue, la ligne d'horizon au loin donne l'impression d'osciller en sismogramme.



Là, on s'arrête à un resort nous offrant un accès à la mer (34$ cad l'entrée quand même) alors qu'un agent inspecte notre véhicule avant qu'on puisse en sortir: zone sensible oblige.

D'un coup, on s'élance donc tous dans la saumure de la mer morte, rejoignant ainsi les russes tapissés de boue de jouvence et les malaysiennes en burkinis.

On y flotte, effectivement, comme des bouchons de liège.

C'est qu'il y a + ou - 28 pourcent de sel dans cette eau saline alors qu'il s'en trouverait de 2 à 4 pourcent dans nos océans.

Lorsque j'en sortirai, je serai désinfecté (ce qui est certainement bien en cette période de folie grippale) et poisseux, presque muté en figurine de pâte à sel.



Alors qu'on prévoit doucement retourner sur Amman, un ciel lourd s'ouvre et vient couvrir la scène fériée du resort d'une ombre englobante aux teintes orangées.

L'orage est chargé de sable.

Les fourmis à l'emploi autour des piscines s'activent à emboîter le mobilier extérieur avant l'inévitable effondrement du ciel.

...

Heureusement, la tempête de sable ne nous rattrapera pas alors qu'on retournera à la capital. Mais le déluge sur le Pays sera inévitable:

des vents violents accompagnés d'une pluie torrentielle retourneront Amman.





De la fenêtre de mon auberge maintenant, j'observe les flots dévalés la pente de ma rue en apparitions stroboscopiques, FLASH, avant que tout retombe au noir dans un terrible grondement tonitruant.

Temps cataclysmique d'Arche de Noé.

Il n'y a pas plus terrifiant qu'un orage

dans un pays où il ne pleut pas.



Etienne X



Note à moi-Même:

Il n'y a pas plus miraculeux que de faire pousser des fraises dans le désert.


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