Des «lundis» le jeudi


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May 13th 2010
Published: May 26th 2010
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Le 13 mai,

Ce fut une nuit un peu étrange. Alors que j'ouvre les yeux à 2:00 am, Carl est debout et tout habillé, il veut aller prendre en photo le lever du soleil... Il est beaucoup trop motivé pour moi, je me rendors. À 4:00, j'ouvre les yeux à nouveau, il retourne dehors pour faire une autre tentative de photo du lever de soleil... Hummm... je fais preuve de bonne volonté pour me lever et m'habiller afin de sortir avec lui. Dehors, le ciel est clair mais nuageux. Le soleil devrait théoriquement apparaître au-dessus des montagnes enneigées, un peu plus loin, mais avec les nuages, pas moyen de savoir où il en est rendu dans son éternelle course après la lune. Après la chaleur de mon sac de couchage, l'extérieur me parait bien froid et venteux. Je décide de rentrer sans avoir rien vu. J'en profite pour prendre une douche mais l'eau chaude s'épuise avant que j'en aie terminé. Retour à mon lit pour terminer ma nuit. Carl revient lui aussi bredouille puis réussit enfin à retrouver le sommeil.

On finit par se lever à 7:30. Naturellement, c'est pénible après l'agitation de la nuit. On mange notre déjeuner dans la chambre, ce n'est pas très fameux. On quitte notre ferme-guesthouse et immédiatement, on aperçoit sur le côté de la route 3 agneaux ayant réussi à traverser la clôture de leur enclos. Les mères bêlent de l'autre côté pour appeler leur progéniture. Carl me dit alors que c'est l'occasion de faire ma B-A de la journée. Je m'approche du premier agneau, tout noir. La mère bêle encore plus fort en me fixant. J'hésite à le prendre même s'il est tout petit. Carl m'encourage de la voiture. Je me lance et prend l'agneau dans mes bras. Sa toison est tellement épaisse que mes mains disparaissent dedans. Je le passe de l'autre côté de la clôture puis il se sauve en courant pour rejoindre sa mère. Ça m'a donné le goût de flatter de l'agneau! Je m'approche des autres en courant... ils se sauvent naturellement en courant... hummmm.... va falloir que je change de stratégie. J'approche plus doucement puis je les prends successivement pour les retourner à leur mère. Ils sont vraiment trop trop trop mignons, ça me coupe l'envie de goûter au fameux agneau islandais!

On repart pour une bonne heure de route en direction du parc national Skaftafell et des immenses glaciers et montagnes enneigées aperçus hier. On est tout proches, on dirait qu'on va foncer dessus. On arrive au parc et il est 9:45. Le gardien du parc arrive à 10:00, on décide de l'attendre pour acheter une carte des randonnées à faire. Nous ne sommes pas pressés. En effet, on partira en randonnée dans l'après-midi car on doit être à 11:45 au cap Ingolfshofdi pour le départ d'un tour guidé d'observation des oiseaux. On préfère donc prendre notre temps pour aller aux oiseaux puis revenir ensuite au parc national faire une vraie randonnée sans se presser. En route vers le cap Ingolfshofdi, on veut arrêter mettre de l'essence... la station n'ouvre qu'à 11:00 et ferme à 18:00... il faut vraiment tout prévoir dans ce pays! Tant pis, on fera ça au retour. On arrive au petit village de Hof, célèbre pour son église au toit de tourbe. C'est vraiment joli, en plus l'église est entouré d'un murret de pierres et d'un cimetière plantés de croix blanches. Vraiment un bel endroit!

On arrive près du cap. Là on doit emprunter une route de terre toute cabossée pour se rendre au stationnement. Du vrai rallye. Une fois arrivés, on est surpris de voir une minie-cabane en triangle. Carl se demande ce que c'est. Je lui dis, à moitié à la blague, qu'il s'agit sûrement d'une toilette. Vérification faite, c'est vraiment une toilette... Ca détonne dans ce décor. On dîne dans ce paysage. Au menu, pizza de la veille, pain, fromage et pâté inconnu... on pose l'hypothèse qu'il doit s'agir d'agneau... je repense à mes protégés du matin, snif-snif! On attend ensuite notre guide et possiblement les autres touristes pour l'excursion. C'est un peu spécial comme activité. On doit embarquer dans une charette tirée par un tracteur et faire 25 minutes de ce moyen de transport pour parvenir à une falaise à grimper. Là, on peut observer tout plein d'oiseaux de différentes espèces, et plus précisément, des macareux. Notre guide arrive. Nous sommes accompagnés d'un américain déménagé en Belgique et de 2 belges... malheureusement, ils parlent deutsch, pas français... too bad! On piquera quand même une bonne jasette avec l,américain au retour... en anglais, naturellement!

Durant les 25 minutes de charette à tracteur, on passe à travers un désert de sable noir. Le guide nous expliquera plus tard qu'un volcan, il y a environ 500 ans, a explosé sous une calotte glaciaire pas trop loin d'ici. L'eau bouillante ainsi formée a dévalé les pentes du volcan et a tout rasé sur son passage, transformant ce qui était jadis la région la plus prospère du pays en un gigantesque désert de sable noir. On arrive en bas du promontoire. On monte la pente dans du sable pas trop mou, heureusement, et on arrive en haut. Nous sommes en pleine période de nidification et le guide nous met en garde contre le grand labe, sorte d'oiseau énorme qui attaque s'il sent ses oeufs sont en danger. Le guide dit que l'oiseau s,en prend aux points les plus haut dans les airs... Pas de problème, je n'ai qu'à rester à côté de Carl!!! On se fera attaquer une seule fois, et ce ne fut pas trop intense, heureusement. On commence notre balade-observation des oiseaux. Il y a une foule d'entre eux mais nous sommes venus avant tout pour les macareux (puffins en anglais et lundi en islandais). Ce sont de drôles de petits oiseaux, à mi-chemin entre un toucan coloré et un pingouin... les oiseaux les plus craquants que je n'avais jamais vu! Par contre, ils sont bien difficiles à observer, je suis bien contente d'avoir eu un guide avec une méga lunette d'approche pour pouvoir les trouver et les voir. Carl fait de l'anxiété à chaque fois que je m'approche de la falaise pour observer les oiseaux. Pauvre petit! Le guide, lui, est dangereusement proche du précipice, souvent de dos en plus. Il nous explique qu'il est également guide de haute montagne et que ça ne l'effraie pas... Tant mieux pour lui! Il nous donne aussi plein d'explications sur les oiseaux et les environs, vraiment intéressant. Après 1 heure 30, on revient au tracteur puis à l'auto.

Retour à la station d'essence. Cette fois, c'est ouvert et on en profite pour faire le plein. Ensuite, on retourne au parc national Skaftafell. Une petite demie-heure d'internet plus tard (Yeah, le CH a sorti Pittsburg... comme c'est inespéré!) puis on repère la randonnée que l'on veut faire. Nous irons d'abord à la chute Svartiffos, célèbre pour être entourée de prismes de basalte, puis nous irons voir le plus gros glacier d'Islande de plus près, du moins l'une de ses langues glaciaires. Pour vous donner une idée de grandeur, ce glacier a une superficie plus grande que celle de la Corse!On estime le temps requis pour la randonnée à 2,5 heures. Notre estimation fut bien juste. Le temps n'est pas trop mal il y a une poche de soleil au-dessus de nos têtes... Malheureusement, plus on marchera et plus on fera la rencontre de nuages, pluie, brume, etc. Par contre, ça a vraiment donné un cachet de fin du monde à cette balade vraiment merveilleuse, un autre highlight de mon voyage.

Durant la première partie de la randonnée, on croise plusieurs chutes. La plus impressionnante est naturellement Svartiffos avec ses prismes de basalte. En photo, je la trouvais ordinaire, mais en vrai, elle a un de ces cachet! Elle se trouve au fond d'un petit canyon en U et en haut de la chute, les prisme des basaltes se recourbent un peu vers nous, en bas. C'est superbe et l'eau est complètement cristalline, on se risque même à en boire un peu. On continue la randonnée et pour toute la suite de ce périple, nous ne croiserons aucune autre personne. Le sentier est bien balisé, parfois il y a même de petites passerelles de bois dans les parties plus difficiles. Ça monte et progressivement, on voit apparaître devant nous une montagne enneigée. Il bruine un peu et c'est nuageux, mais le soleil perce à peine les nuages pour éclairer le sommet blanc. C'est magnifique, on se croirait dans un paysage du Seigneur des anneaux ou à la toute fin des temps, lorsqu'il n'y aura plus personne sur terre. On bifurque doucement à droite et on traverse un champs de pierre. Les balises du sentier sont très dures à suivre, j'ai un peu peur de me perdre. Soudain, on arrive au bord d'un ravin et on a une vue imprenable sur une langue glaciaire qui dévale une pente pour se jeter dans une lagune. Comme avec le sommet précédent, le soleil éclaire faiblement la cime de la langue glaciaire. C'est indescriptible!

Nous avons de la difficulté à repérer notre chemin pour redescendre. Carl fini par apercevoir un petit piquet jaune semblable à ceux que nous avons suivi jusqu'i'ci. On amorce notre descente, beaucoup plus abrupte que la montée. Le sentier est difficile et c'est là qu'on se rend compte de tout le chemin parcouru jusqu'ici. Néanmoins, le soleil se remet tranquillement de la partie tandis qu'on regagne la voiture. On part le chauffage au maximum pour sécher un peu nos vêtements. On file vers le Jokulsarlon, dernière attraction de la journée. Il s'agit d'une lagune contenant plusieurs icebergs voguant doucement vers l'océan, situé tout près. Dans la lagune, on retrouve des blocs de glace grisâtres car chargés de particules, de la glace bleutée en raison de la grande densité de l'eau gelée, et finalement, des blocs de glace cristalline, plus connus. Les contrastes de couleurs sont très jolis et l'endroit est spécial. On peut facilement observer le mouvement des icebergs dans l'eau. Les premières minutes où nous sommes là, le soleil est bien présent et c'est magnifique, mais par la suite, il disparait derrière une épaisse couche de nuage et l'effet n'est plus le même. Comme il est 19:00, que nous sommes affamés et que notre guesthouse n'est qu'à 13 km, on décide de revenir demain matin pour mieux profiter du lieu.

On file à notre guesthouse, qui nous impressionne beaucoup tous les 2. C'est vraiment très bien comme endroit, en prime on est tout près de l'océan. On se cuisine un repas des dieux: soupe à l'oignon, pain à l'ail gratiné, pâtes avec sauce tomate et fromage... ça fait oublier toute la fatigue de la journée. Seule ombre au tableau, vers 21:00, un troupeau de 6 espagnols entre et est bruyant comme jamais, ils déchargent et commencent à se faire à souper en jacassant comme des pies... je n'ai jamais vraiment su la suite... devant leur boucan initial j'ai vite opté pour mes bouchons d'oreille et une tite-pilule contre le rhume, spécial nuit... De quoi faire de beaux rêves, si senor!


Additional photos below
Photos: 17, Displayed: 17


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26th May 2010

tu as des photos de tout,comme se fait-il que gros poulet ne t'as pas photographiée lors du sauvatage des agneaux. byexxxxxxxxxxxxxxxxx
26th May 2010

Trop tôt!
Hey, n'oublie pas qu'après la nuit qu'il a passé, au matin, il était très très fatigué... trop pour sortir son appareil-photo!
26th May 2010

mille mercis
Que de beaux moments à te lire, merci de nous faire participer à votre belle aventure. C'est vraiment une lecture enrichissante et pleine d'humour. Mille merci et bonne suite. Lise
27th May 2010

C'est vraiment captivant tu décris très bien le voyage j'ai hâte à demain

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