Sous les fumées du volcan


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May 12th 2010
Published: May 24th 2010
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Le 12 mai

Le réveil sonne à 8:00. Le lever est pénible, au Canada il est 4:00am, beaucoup trop matinal pour moi. On s'habille puis on file à la boulangerie et à la station-service pour acheter quelques provisions. Naturellement, l'épicerie Bonus est encore fermée, décidément, nous n'avons pas de chance. À la station-service, on s'achète des sandwichs, jus, muffins et Skyr pour composer notre dîner. On fait ensuite une razzia à la boulangerie: pain au fromage, fromage, gâteau au chocolat, etc. Ça rattrape plutôt bien nos repas moches d'hier.

Avant de partir, on vérifie notre habillement. Aujourd'hui, ça doit être de type sèche-vite car la première attraction de la journée est une chute derrière laquelle on peut marcher, de quoi prendre une bonne douche! Carl choisit pour l'occasion de mettre ses shorts... Contrairement au bon sens général, il avait promis à ma mère de lui rapporter une photo de lui en shorts... Chose promise, chose due! Le temps est gris et plutôt incertain, quoique cela ne veuille pas dire grand chose en Islande. Une de leur maxime nationale est que si vous n'aimez pas le temps qu'il fait, attendez 5 minutes. En effet, c'est vrai, le temps change radicalement
SeljalandfossSeljalandfossSeljalandfoss

On peut passer derrière!
vite; au détour d'une colline on peut passer du beau temps à la tempête de neige, souvent on voit des nuages de pluies planer dans un ciel autrement bleu, le vent fait toute la différence entre un 1degré qualifié de chaud et un 8 degrés absoluement glacial et horrible, etc. Un vrai pays d'extrêmes! On doit rouler une heure pour se rendre au premier site. Nous sommes en train de nous éloigner de la capitale et les paysages ne nous semblent pas bien différents de ce qu'on voit dans le Québec rural, en remplaçant les vaches par des moutons. Nous sommes un peu déçus et nous demandons où est donc l'Islande vue sur toutes les photos de voyageurs. On arrive à la chute de Seljalandfoss, notre premier arrêt. Nous avons beaucoup de chance, un bus d'écoliers français quitte presque au moment où on arrive, on a le site pour nous tous seuls (et ce sera la routine par la suite d'avoir tous les sites naturels juste pour nous deux ou presque, un vrai plaisir!). On met nos imperméables puis on s'approche de la chute. Elle est très belle et nous avons hâte d'aller derrière. Et là, c'est vraiment la douche avec la bruine provenant de la chute d'eau. C'est impresionnant d'être derrière, d'autant plus que la chute est très haute, 60 mètres peut-être à vue de nez. On termine la petite marche puis on retourne tranquillement vers la voiture. En chemin, on croise un groupe qui arrive avec un tour organisé. Ils nous regardent de la tête aux pieds la bouche grande ouverte devant nos pantalons détrempés qui nous collent à la peau. Eux sont vêtus de jeans, gros pulls islandais, doudounes d'hiver, etc. Quelque chose me dit qu'ils n'iront pas pas se balader derrière la chute d'eau...

Une fois dans la voiture, on met le chauffage au maximum et on a le temps de sécher complètement avant d'arriver dans le village (30 habitants!) de Skogar. L'attraction ici c'est la chute Skogafoss. Il y aurait supposément un trésor caché dans les eaux sous la chutes, avis aux intéressés. Mais d'une hauteur de 62 mètres et avec un débit impressionnant, ce n'est pas moi qui plongerais sous la chute pour vérifier la légence. Skogafoss est très classique, elle tombe tout droite et le mur d'eau est régulier et puissant. Personnellement, j'aime mieux la beauté sauvage des chutes plus puissantes et désordonnées, mais tout est question de goût! Un très très long escalier permet de monter tout en haut de la chute. On débute l'ascension et une fois en haut, nous avons une vue des fumées qui proviennent de l'intérieur du pays, vous savez où se trouve la fameux volcan qui fume et crache de la fumée. On distingue clairement la fumée, plus sombre, des nuages alentours. Nous devons être assez proches. Un chemin de randonnée permet d'avancer à pied dans cette direction. Cependant, la crête de la montagne est loin et nos ventres gargouillent, on choisit la voie de la sagesse et on redescend. On dîne dans la voiture et pendant notre repas, deux autobus de tourisme viennent de stationner de part et d'autres de la voiture. Bonjour la vue!
Sérieusement, j'ai de la difficulté à comprendre ceux qui visitent l'Islande en tour organisé. À deux, la location d'une voiture économique revient au même prix que des excursions organisées quotidiennement, pour un degré de liberté aucunement comparable. De plus, comme il s'agit d'une île, le circuit typique consiste à faire le tour de l'île sur la route nationale qui en fait le tour et visiter les attraction de part et d'autres, pas de quoi se perdre! En effet, en raison des nombreux glaciers, l'intérieur des terres est accessible seulement de mi-juin à début septembre, et encore, avec un super-méga-jeep pour traverser les rivières à gué et affronter des pistes non-pavées d'enfer (là je prendrais le bus 4x4 par contre!). Aussi, considérant que l'Islande se visite surtout pour ses attractions naturelles et géologiques, on a moins besoin d'un guide: une chute d'eau n'est toujours qu'une chute d'eau et de beaux panneaux explicatifs en racontent la formation et les légendes y étant reliées, pas de quoi avoir un cours d'histoire en direct!

On prend la direction de la langue glacière du Solheimajokull. Une langue glaciaire, c'est quand un glacier déborde entre deux montagnes et commence à s'étendre dans la vallée pour fondre et/ou rejoindre l'océan. Carl s'improvise pilote de rallye car on a 5 km de piste plutôt ardue pour rejoindre le site. On passe même à travers un mini-ruisseau. L'auto est horriblement sale, pleine de poussière et de boue autant que dans les pub de 4x4 à la télévision. On va avoir de la job à faiore avant de rendre la voiture de location... On arrive à la langue glaciaire.
Vers le SolheimajokullVers le SolheimajokullVers le Solheimajokull

On voit ici les fumées menaçante du volcan...
Nos guides de voyage nous l'avaient dit, la langue glaciaire est grisâtre et très sale en raison de tous les débris qu'elle charrie avec elle. En plus, le ciel est gris en raison des fumées du volcan. On doit marcher une bonne dizaine de minutes pour arriver tout près du glacier, pourtant visible de loin. Et là, on se rend compte que c'est vraiment de la glace devant nous et que l'ensemble dégage un charme et un puissance certains. Plusieurs rigoles d'eau cristalline dévalent les pentes du glacier, découvrant du même coup des milliers de cristaux de glace totalement brillants. Sous le soleil, l'effet aurait sans doute été magnifique. Avec nos caméras, on tente tant bien que mal de capturer cet effet, mais nous ne sommes pas des pros de la gachette malheureusement. À certains endroits, entre le glacier, la terre et le ruisseau courant vers l'océan, on trouve certains morceaux de glace complètement bleutés, magnifique. On grimpe les premiers mètres du glacier malgré le panneau avertissant que cela est dangereux en raison des crevasses et moraines s'y cachant. Malgré tous les débris et le sable incorporé à la glace, on doit faire attention, c'est terriblement glissant. On fait quelques photos puis on retourne à la voiture.

On avance en direction du village de Vik. Le ciel est vraiment menaçant, on hésite presque à entrer dans cette zone d'ombre. On se demande si le volcan, proche, est en train d'exploser complètement tellement le ciel nous semble extrême. Selon l'agence de location de voiture, nous sommes maintenant en plein dans la zone à risques pour les nuages de cendres. Chose étrange cependant, il y a une très très nette démarcation entre cette zone d'ombre et une zone de parfait beau temps avec un gros soleil éclatant... On s'arrête (oui-oui, on peut s'arrêter partout sur la route nationale, qui comprend une seule voie dans chaque direction et y'a jamais un chat!). Nous sommes au sommet d'une colline et on voit très bien le nuage de cendres. On ouvre la fenêtre pour prendre des photos... et une immense bourrasque ramène une tonne de poussières volcaniques dans la voiture. Vite, on remonte les vitres et on part pour notre prochaine attraction, située du côté de la lumière! Nous voulions aller au site de Dyrholaey, où l'on peut observer des macareux, oiseau emblématique national, mais malheureusement, le site est fermé car les oiseaux sont en période de nidification. On pensait pourvoir y aller quand même, discrètement, car jamais en Islande nous n'avions vu de garde de sécurité ou de barrière... sauf cette fois-çi, où une belle clotûre barrait complètement la route! On se rabat sur Reynisfjara, une magnifique plage de sable noir avec plusieurs formations rocheuses intéressantes, dont 2 «trolls« pétrifiés dans l'océan. Il y a également un rocher percé islandais. La plage est magnifique et très venteuse, il s'agit de l'un de mes coups de coeur du voyage! Les vagues sotn tellement fortes qu'à quelques reprises elles nous surprennent et on manque de se faire sérieusement mouiller les pieds.

On repart pour 5 kilomètres, jusqu'au village de Vik. Nous sommes vraiment sur la frontière beau-temps, mauvais-temps. Vik est un petit village pittoresque, l'église miniature est perchée sur une colline surplombant le village. Cependant, Vik est surtout connue pour sa magnifique plage de sable noir, réputée l'une des 10 plus belles plages au monde, et aussi, elle est reconnue pour être un haut lieu de l'observation de maraceux. Nous, on en a pas vu un seul dans tout le village et dans les falaises avoisinnantes... Par contre, pour la plage, c'est vrai qu'elle est très belle, elle forme un immense arc de cercle entouré, des deux côtés, de falaises, et on a une vue sur les trolls de Reynisfjara. On hésite à partir en randonnée dans les hauteurs du village vu le temps un peu louche. On décide plutôt de faire une petite épicerie. Je retiens la leçon de ma mère: en voyage, quand tu ne sais pas, fais ta coucoune... On veut du beurre... parmi tous les emballages, on pose des hypothèses sur ce qui serait du beurre mais on est sûrs de rien, l'islandais est tellement différent de tout ce qu'on connaît, les emballages des produits aussi... Conséquence: je fais ma coucoune et demande au commis «Excuse me... Is this butter?» C'est fou comme on se sent intelligente à poser une telle question... Enfin, on a eu notre beurre et on en a bien profité par la suite!

On repart, on doit rejoindre le village de Kirkjubaeklaustur (quel nom!) où l'on passe la nuit. En chemin, on passe à travers l'un des phénomènes les plus étranges du voyage. Une heure durant, on roule dans la brume. Sauf que ce n'est pas vraiment de la brume... La brume typique est grise,
Plage à ReynisfjaraPlage à ReynisfjaraPlage à Reynisfjara

Les deux rochers que vous voyez dans la mer sont en fait des trolls pétrifiés...
de couleur froide. Cella-là est différente, une teinte chaude, un peu brunâtre, toujours très opaque. On roule et sur les deux côtés de la route, à perte de vue, il y a des champs remplis de formes étranges grisâtres. Les formes sont douces et arrondie, on dirait de la mousse, mais la couleur est celle de la pierre. On ne veut pas s'arrêter pour voir de quoi il s'agit exactement, on soupçonne être en plein nuage de cendres volcaniques, j'ai des sueurs froides pour la peinture de la voiture. Puis, soudainement, on laisse les brumes et les cendres derrières nous et on se retrouve en plein soleil, sans avertissement. On s'arrête au bord de la route pour vérifier ce qui constitue les paysages du bas-côté, inchangés. Il s'agit de champs de mousse complètement recouverts de poussière volcanique grise, saisissant! On poursuit notre route. À plusieurs kilomètres de distance on aperçoit plusieurs montagnes aux sommets enneigés. C'est là-bas que nous nous dirigerons demain.

On arrive à l'hôtel, deux borders colleys viennent nous accueillir et jouer avec nous. On dormira dans un petit cabanon privé très cozy. Ce soir, c'est un grand soir. C'est le seul hôtel du voyage ne possédant pas de cuisine pour les clients, on ira donc au resto, repéré bien à l'avance des mes guides de voyage. En plus, le resto sert du requin, spécialité culinaire du pays, que Carl veut absoluement goûter. On arrive un peu en avance au resto, qui n'ouvre qu'à 18:00. Pas facile d'attendre pour deux voyageurs affamés! On s'installe et on commande: bâtonnets de fromage et pizza pour moi, requin et pizza pour Carlo. Les entrées arrivent. Il faut savoir qu'en Islande, lorsqu'ils servent du requin, celui-çi est putréfié: en raison des toxines contenues dans cet animal, ils le découpent puis le laissent pourrir plusieurs semaines avant de le servir en petits cubes, accompagné de poisson séché et d'un shooter d'alccol local. Carl se risque à goûter... Jamais je ne l'avais vu avec une telle tronche, ça a l'air d'être l'enfer en version à manger. Il grimace et grimace encore et encore, et se risque ainsi avec 2 ou 3 bouchées. Rien n'y fait, il avale le shooter pour oublier tout cela qu'il dit! Selon lui, le goût du requin évolue avec chaque coup de mâchoires, et toujours de pire en pire... Rien qu'avec l'odeur, je n'ai pas de mal à le
Carl et le requinCarl et le requinCarl et le requin

Miam............
croire! Il se rabat sur mes bâtonnets de fromage pour changer le goût. Le reste du repas est très bon, mais pas dénué d'un autre évènement remarquable. Nous sommes au restaurant dans un petit village de 130 habitants, un mercredi soir. Et au fil du repas, le restaurant se remplit, se remplit et se remplit encore... Nous avons compté plus de 80 personnes dans ce petit restaurant de bled perdu... Mais qu'est-ce qui se passe? On ne l'a jamais compris, mais on est restés surpris! Un petit mot aussi sur les voitures islandaises... la plupart des gens ont un 4x4, ce qui est assez logique dans ce pays. Mais régulièrement, on voit des gens avec un méga-giga-énorme 4x4, qui ont plus à voir avec des Monsters trucks que des Hummers. Je pensais même pas qu'une voiture de M et Mme tout le monde pouvait avoir des roues aussi larges et aussi hautes. Un M. arrive au restaurant avec un de ces monstres. Naturellement, la place de stationnement est trop étroite pour lui... il recule alors et monte sur la bordure de ciment, la partie droite du véhicule étant plus haute que la gauche... Y'en a pas de problèmes!

Retour à la chambre. Carl prend sa douche. On regarde avec suspicion le réservoir à eau chaude suspendu au-dessus de la douche. Va-t-il y en avoir assez pour deux? Je me rassure: nous sommes au pays de l'eau, des glaciers et des sources thermales, ce serait vraiment le bout de la m... de manquer d'eau chaude. Ben croyez-le, croyez-le pas, je n'ai pas MANQUÉ d'eau chaude, je n'ai tout simplement JAMAIS eu d'eau chaude pour ma douche. J'ai du attendre le lendemain matin... Nous allons dormir, il fait encore plein soleil. À ce temps-ci de l'année, le soleil ne se couche jamais complètement en Islande car l'île est près du pôle nord. Même à 2hrs du matin, lors de ma sortie pipi, il y avait dans la chambre une douce lueur bleutée, comme avant l'aurore. C'est assez spécial!


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SeljalandfossSeljalandfoss
Seljalandfoss

Sur cette photo, je commence à prendre ma douche!
Panneau-cartePanneau-carte
Panneau-carte

Pas de danger de se perdre... c'est juste long repérer où l'on doit aller
DémarcationDémarcation
Démarcation

Assez clair et net, n'est-ce pas?
Pu de ville!Pu de ville!
Pu de ville!

On trouve ces pancartes à la sortie de chaque village (et le même panneau sans la barre rouge à l'entrée de chacun, même s'il n'y a que 30-50 habitants). Ça nous a bien fait rire!


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