Plovdiv / Плождиж, Bulgaria (Des Gladiateurs et de la Crème Glaçée)


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July 21st 2014
Published: July 23rd 2014
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20 juillet

Je me lève sans cadran ce matin. Il est 9h00AM à Sofia et le dortoir à 6 lits où j'ai dormi s'éveille plus rapidement que moi.

La vieille enseignante anglaise qui a dormi sous moi (en dessous de mon lit je veux dire, parce que j'ai dormi au deuxième étage d'un bunk bed) se lève avec un mal de tête qui lui semble pénible. Je l'entend râler dans ses jeans de la veille.

Bah. Pas de pitié, elle qui s'est enfilé une bouteille de rouge seule dans le dortoir hier soir.



Je prépare donc mon sac, engouffre quelques gaufres, et je part à pieds vers la station de bus principale de Sofia.

Bérangère, une parisienne rencontrée au guesthouse, m'accompagne jusque-là. La jeune française quitte Sofia pour se rendre à un petit village de campagne pour y construire un poulailler (!).

Pour ma part, je prend place dans un confortable bus pour me rendre à Plovdiv, ville universitaire du sud de la Bulgarie. C'est un deux heures de paisible route donc pour rejoindre ma destination. Tout autour de l'autoroute, ce n'est que campagne. D'immense plantations de tournesol ensoleillent les champs au pied des collines. C'est nuageux et les larges fleurs jaunes fixent le ciel, s'étirant toutes dans le même sens comme des spectateurs ou comme une armée de soldats disciplinés attendant la faucille.



À la gare de Plovdiv, je descend affamé sur les quais. Je m'installe alors à une table d'un casse-croûte et me commande quelque chose au hasard.

Quelque chose ... et un Kafé Kola, liqueur aux allures de coke au café.



Le quelque chose arrive: c'est trois saucisses de porc et deux toasts à la moutarde.

D'accord.

Je mange le repas alors qu'une longue femme me pose froidement une question.

L'échasse semble vouloir subtiliser la chaise inoccupée à ma table.

Je lui fait signe que oui en acquiesçant de la tête.

Elle me souri et s'éloigne sans la chaise.



"Da" que je lui lance.

(Tu peux la prendre)

"Da da da" (comme la chanson) que je lui mitraille.

Je lui fait un large "NON" de la tête, de gauche à droite, aussi large que si je m'apprêtais à traverser dans une courbe à l'heure de pointe.

"Da" fille, "Da".

(Je ne m'habituerai jamais à ces hochements de tête en sens contraire).





Je m'éloigne enfin de la gare de bus en marchant dans les rues piétonnières de Plovdiv sous le poids de mon packsac.

La chaleur augmente.

Il fait au dessus de 30 degré sous le soleil.



Je passe par la rue centrale où des familles en vacances magasinent dans les boutiques chics ou mangent de la crème glacée sur les terrasses.

À la mosquée, je tourne à droite (comme je me l'étais noté sur un bout de facture). Puis je monte la rue pavée principale de la vieille ville de Plovdiv.

Ce sont les Thraces qui ont fondée la ville dit-on... avant que les romains s'y installent. Je suis donc au coeur de milliers d'années d'histoire, dans une ville moderne où les vestiges romains sont présents et protégés.

D'un côté, un coin d'amphithéâtre de pierres où des gladiateurs ont versés leur sang, et puis de l'autre, un McDonald bondé de monde où les jeunes font la file pour s'acheter des cornets.



J'atteint finalement l'auberge désordonné, pose mon sac et part aussi rapidement explorer la ville.

Je déambule à la brunante lorsque j'entre dans un petit bar qui semble attirer les foules. Il s'agirait, semble-t-il, d'un spectacle intime d'un flutiste bulgare réputé accompagné d'un DJ du coin. C'est le folklore qui se réinvente.

Je me retrouve donc là, dans la nuit tiède, à me griser en écoutant un professionnel de la flûte.

La salle applaudit: les bulgares aiment beaucoup la flûte.



Notes à Moi-Même:

1- Quand votre sac poubelle est plein, pourquoi ne pas le vider dans le container public... et réutiliser le sac?

2- À la gare de bus de Sofia, on y trouve un café, une agence de voyage et un Sex Shop. Vous pouvez donc réserver votre chambre d'hôtel en sirotant un café, tout en testant votre sex appeal en portant votre tout nouveau suit en latex.



21 juillet

C'est ma dernière journée à Plovdiv. Je décide aujourd'hui de trouver un moyen de me rendre au fameux monastère de Batchko (deuxième en importance en Bulgarie, après celui de Rila).

Le monastère se trouve au creux des montagnes (encore une fois), reclus à 30 kilomètres de Povliv.

Je marche donc jusqu'à la gare de bus (une autre que celle où je suis arrivé)... et réussit, non sans jongleries linguistique, à m'assoir dans un mini-bus vers Batchko (possiblement).

Je sue.

Les voyageurs suent.

Le chauffeur sue.

Le bus sue.

Le 13h00 que les aiguilles de ma montre me confirme, sue.

On étouffe. Le soleil chauffe le bus comme un micro-ondes.

Si l'engin avait eu des panneaux solaires, on serait sûrement déjà rendu.

...

La route zigzague à travers les champs où les tournesols ont maintenant carrément baissée la tête, soumis à la canicule.

On arrive bientôt dans les montagnes alors que le bus s'arrête.

Je suis le seul à débarquer au stationnement du monastère.

Bla-Go-Dar-Ya (merci) que je dis au chauffeur, en prononcant chacune des syllabes comme si je marchais sur la pointe des pieds.

Le visage suant derrière le volant reste de glace.

Lui: Pas de sourire

Moi: Sourire

Lui: Pas de sourire

Et c'est ainsi que j'atteigni Batchko: en étant le seul à sourire.



Je fouine donc autour du monastère qui, de toute évidences, n'a pas le même charisme que celui de Rila.

Les visiteurs ici sont peu nombreux, à part les quelques vacanciers bulgares en voiture.

Je rôde aux alentours, me fait japper un peu après par les chiens errants... et puis rembarque dans un bus pour possiblement retourner à Plovdiv.

Au lieu du bus, j'aurais pu aussi embarquer avec cet agriculteur qui lui manquait un pouce et qui me disait come come come par la fenêtre de sa vieille voiture... mais bon. Je n'ai pas nécessairement envie de me retrouver au coeur de l'intrigue de la suite du film Hostel vous savez.

(... et si ça avait été l'une des grandes échassières qui peuplent le centre des grandes villes bulgares qui m'avait invité à monter...)



J'arrive à Plovdiv et me pose l'explorateur à la terrasse Arena sur la Place Centrale, à deux pas de l'amphithéâtre romain. J'imagine des gladiateurs s'entretuer dans l'arène alors que je mange sous le soleil fatigué, un sundae aux fraises.



Et puis voilà que ça ma démange sur un bras. Sacré moustiques. Ils sont voraces ici.

La rougeur sur mon avant-bras est à la limite de l'allergie.

Oh.

Et puis une autre rougeur là.

Et puis là aussi.

Merde.

Je ne vois présentement que faiblement l'étendu des dégâts dans la pénombre.

Et puis voilà que j'ai un doute, un doute qui rapidement se confirme: merde.

Les moustiques ne sont aucunement responsables de mes demangeaisons.



J'ai été le repas de puces de lit!!!



Notes à Moi-Même:

1- Spécialités artisanales du monastère Batchko: miel, marinades et cuillers en bois.



Etienne X

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