7-"Road trip" au El Salvador

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"Adelante*, bienvenidos, nous lance Manolo, le fils de Mamá et Papá, tous trois étant des personnages tout à fait charismatique. Nous venons d'entrer dans la demeure de cette incroyable famille de Tacuba, un petit village perdu dans l'extrémité occidentale du El Salvador. Nous sommes traités comme des membres à part entière de la famille, à peine les sacs déposés dans notre parfaite chambre rustique, composée de bois et de brique rouge. Même Rex, le petit chien de la maison s'est entiché de nous. Mamá est aussitôt parée à nous cuisiner un de ses délices culinaires, reconnus chez tous les routards ayant gîtés ici, tandis que Papá nous sert la cerveza. L'ambiance est confortable et détendue et la maison embaume la bonté humaine...et les sublimes burritos!

Manolo, la fierté de ses parents et le parfait charmeur latino des demoiselles, est en premier lieu guide dans le parc national El Imposible, pour lequel nous nous sommes déplacés. Il nous garantit exitation et adrénaline au cours de l'expédition qui se déroulera directement dans ce que nous appelons; les veines du parc. Vêtus d'un simple maillot et de chaussures, à flanc de roc, le premier saut de sept est face à nous! À tour de rôle, nous exécutons les directives de Manolo, qui nous indique à l'aide de cailloux, l'endroit exact où nous devons nous élancer dans le vide avant d'entrer dans le bassin d'eau glacée comme celle du Québec au printemps!!! Les jambes tremblantes et le coeur battant à tout allure, nous progressons d'un bassin à l'autre, en appréhendant le prochain "jump". La hauteur des parois varie entre deux et dix mètres et certaines sont trop audacieuses pour les trois filles du groupe composé de 10 personnes au total. Pour ce qui est des "hommes", la testostérone et la fierté font office de courage et tous accomplissent le défi du premier au septième sauts sans exception!

Comme dans l'expression "tout ce qui monte doit redescendre", cette règle s'applique parfaitement au niveau d'adrénaline! À la fin de l'activité, nous sommes tous vidés d'énergie, mais malheureusement nous allons apprendre la nouvelle expression; "tout ce qui descend, doit remonter"! Les muscles à vifs, nous remontons abruptement les quelques 700 mètres de dénivellation pour s'effondrer sur la banquette arrière de la camionnette qui nous ramène chez Mamá et Papá!!!

Mais avant notre séjour à Tacuba...

Le passage de Greg et Jojo* nous permit une exploration toute particulière du El Salvador. C'est à bord d'une voiture de location que nous avons parcouru plus de 1 200 kilomètres sur les routes en très bonne condition du plus petit pays d'amérique centrale. Le El Salvador est aussi le pays le plus populeux et le plus industrialisé de la région, par contre il demeure encore à ce jour, très peu visité par les étrangers. De l'aéroport à la lagune verte émeraude d'Alegria, de Alegria à la forêt de mangrove inexplorée de l'île de Montecristo, de Montecristo à Perquin; le territoire de l'ex-guerilla salvadorienne, nous avons vite constaté qu'il était possible de trouver le luxe nécessaire afin de plaire à nos invités.

Nous avons donc accumulé les kilomètres jusqu'à ce que nous trouvions l'endroit idéal pour installer notre camps de base pour les quatre prochains jours: playa El Tunco. Réputée comme étant la plage du pays qui offre le plus de commodités touristiques, elle apparaît tout de même comme un petit village rustique où les vagues énormes et constantes sont idéales pour l'apprentissage du surf. Sa plage volcanique et rocailleuse est plutôt loin de l'image féerique des caraïbes, mais détient assez de charmes pour nous retenir quelques jours. Assis sur la terrazita* de notre luxueuse chambre, nous observons à tous les soirs les différentes teintes que nous offre le coucher de soleil au dessus du Pacifique. Notre court séjour au Tekunia Kal (notre hôtel) nous donne aussi l'occasion de profiter d'une cuisine et d'un service de qualité. Nous en profitons pour goûter à une spécialité locale onéreuse: iguana a la parrilla*(merci à nos invités). Un plat délicieux, qui selon les mayas et les aztèques, etait source de force et de vitalité. Le temps file, sept jours ça passe vite, au volant de notre Kia intermédiaire nous grimpons les 2 000 mètres du volcan Cerro Verde ce qui nous permet plusieurs clichés du magnifique lago de Coatepeque et des autres volcans de la région de Santa Ana.

Nos invités sont un peu essouflés mais ils ne veulent rien ratés. Le jour suivant, nous découvrons avec eux le festival gastronomique de Juayúa: au menu une myriade de grillades alléchantes, paëlla aux fruits de mer, tacos, burritos, tostadas et bien sur les fameux pupussas*.

À plusieurs reprises la nervosité de nos invités est palpable. Un peu déstabilisés parfois, ils savent bien s'adapter et sont contraint comme nous, de réaliser à quel point le peuple du El Salvador est agréable et aidant. Encore plus que la carte routière détaillée du pays, ce sont les indications des gens rencontrés aux intersections qui deviennent notre meilleur guide. Merci à tous ceux qui nous ont donné beaucoup plus d'informations qu'il nous en était nécessaire et ce, avec l'un des plus beau sourire au monde... "Que le baya bien*!" comme ils disent ici. C'est donc à travers les paysages volcaniques, le cahot des villes salvadoriennes, les odeurs de putréfaction provoquées par les nombreuses entreprises de transformation du café et les champs de canne à sucre que nous avons présenté un échantillon de notre vie à l'étranger à nos braves invités.

9 février, la voiture est remise en bonne état à la compagnie de location, Greg et Jojo sont déjà en attente de leur vol de retour que déjà nous avons repris la route. Nous sautons dans un bus et retrouvons aussitôt le charme des déplacements à petits budgets. Une façon de voyager qui, malgré les attraits évidents du luxe, demeure la raison majeure de toutes nos escapades annuelles. Vite vite, nous nous dépêchons de trouver un endroit pour nos encombrants sacs, déséquilibrés par l'autobus qui est reparti à toute allure avant même que nous ayons pris place. L'autobus est bondé, la musique latino joue à tue-tête, nous sommes assaillis par les regards curieux et bienvaillants des locaux et soudainement, nous nous sentons étrangement de retour dans notre élément. Un peu comme Wilfredo au lave-auto hier, aujourd'hui c'est Carlos, assis sur le siège voisin, qui nous offre notre cours d'espagnol quotidien intensif. Nous échangeons quelques mots sur les élections qui approchent, il nous montre la photo de sa jolie femme et celle de ces trois filles à l'avenir prometteur. Une autre conversation qui nous permet d'améliorer la syntaxe de nos phrases, de créer un contact éphémere mais intense et surtout, de réaliser la chance que nous avons de pouvoir visiter le monde.

Les 2 Trotteurs







Adelante: Signifie "avancer" en espagnol
Greg et Jojo: Le père de Sébastien et sa conjointe
Terrazita: Évidemment signifie "terrasse" en espagnol
Parrilla: Signifie grillé en espagnol
Pupussa: Spécialité salvadorienne; tortillas farcis de garniture variable
Que le baya bien: Formule salvadorienne de "au revoir"

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Photos

Parc national El Imposible, El Salvador
Malheureusement, il fût impossible de prendre des photos de l'excursion étant donné que celle-ci se déroulait dans les "veines" du parc.

Aéroport international de San Salvador, El Salvador
Bienvenidos Greg et Jojo!!!

La lagune d'Alegria, El Salvador
Lagune verte émeraude au creux d'un des nombreux volcans éteints du pays.

L'île de Montecristo, El Salvadore
La forêt de mangrove et habitat naturel pour plusieurs espèces d'oiseaux.

Perquin, El Salvador
Perquin fût le quartier général de la résistance du peuple salvadorien et l'une des régions les plus touchées par la guerre civile dans les années 80 et 90.

Playa El Tunco, El Salvador
Vue splendide de notre terrazita à l'hôtel Tekunia Kal.