Cuba: l'envers du décors


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Cuba's flag
Central America Caribbean » Cuba » Oeste
May 16th 2016
Published: June 13th 2016
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modernité dans une vieille américaine
Si je vous dis « Cuba », vous me répondez ? Salsa, cigares, rhum, superbes plages et vieilles voitures américaines. Le paradis quoi. Moui, moui, moui..ça aurait pu être ça..



Mais c'était sans compter les cubains et leur gouvernement.



J'aurai pu venir à Cuba en voyage organisé, dormir dans des grands hôtels, manger de la langouste tous les jours et boire des mojitos dans des bars à touristes où le chapeau des musiciens tourne toutes les trois chansons et vous dire à quel point Cuba est magnifique. Oui, sauf que je suis un backpacker (voyageur au sac à dos) et que ce que j'aime c'est prendre les bus, manger dans des restaurants de locaux et aller dans les petites rues où les autres touristes ne vont pas et où je lis dans les regards que je croise « tu t'es perdu ? »



Je n'ai pas été déçu de ce que j'ai rencontré.



J'avais rencontré en Nouvelle Zélande une française avec qui j'avais discuté et qui m'avait dit « A Cuba, les gens sont pas super sympas »



A Ushuaïa j'ai rencontré un allemand qui voyageait

discussion de rue, un rituel chez les cubains
en Amérique du sud. Et quand deux voyageurs se rencontrent évidemment ils parlent des pays déjà visités et de ceux à venir.



Celui_ci m'avait alors dit, presque révolté « mais pourquoi tu veux aller à Cuba ? Les gens veulent seulement ton argent. Y a La Havanne qui est sympa, le reste.. » et après avoir dit que je projetais d'y plonger il m'avait expliqué qu'il y avait plongé plusieurs fois et que c'était pas sécurisé, que tout ce qui les intéressait c'était qu'on paie.



Laissez moi vous conter Cuba telle que je l'ai découverte. Je parle au féminin parce que Cuba est une île et qu'elle est un peu comme une femme : difficile à comprendre et à apprivoiser.







Entre la sortie du samedi soir à Lima avec Alicia et James et le lever pour aller à l'aéroport j'ai dormi une heure.



Alors forcément j'ai un peu piqué du nez dans l'avion qui me mène à Cuba.



Encore une fois je quitte un pays en ayant écoulé toute la monnaie locale. Je n'ai avec moi que quelques dollars américains, 30

faire la queue devant un magasin, une habitude cubaine
exactement. Pas de soucis, je suis rodé maintenant, quand j'arrive à l'aéroport je récupère mon sac puis direction un distributeur de billets.



Le petit truc c'est que j'ai pas mal utilisé ma carte visa ma dernière semaine au Pérou et que j'ai atteint le plafond de retrait des 7 jours glissants. Pas grave, dans l'organisation du voyage j'avais pensé à ce genre de chose et j'ai une deuxième carte, une mastercard.



Ah oui, y a juste une petite chose, mastercard c'est américain et les américains c'est pas ce que préfère le gouvernement cubain. En fait il n'y a que deux distributeurs à l'aéroport de La Havanne et aucun des deux ne prend la mastercard.



En clair je ne peux pas retirer d'argent pour payer le taxi et aller en ville. Je suis destiné à faire comme Tom Hanks dans le film « le terminal », je vais faire ma vie dans l'aéroport..



Non, parce que j'ai des dollars. Là encore je suis dans un des rares pays au monde pour qui les dollars n'ont pas grande valeur.



J'arrive quand même à changer mes 30 dollars pour 26 CUC (une des deux monnaies du pays), sachant que le taxi pour aller au centre ville en coûte 25.



Me voici donc en ville avec l'équivalent d'un Euro. Je commence à chercher une chambre pour ce soir. Je rentre dans un petit café et un des serveurs me conduit à un appartement au dessus. « par contre il me faut une chambre avec le Wi-Fi » je lui dit. « Mais dans tout le quartier personne n'a internet» me répond t_il. Houla, où je suis arrivé là ? Pas de place dans l'appartement prévu. Il me conduit alors dans une rue non loin pour m'amener chez quelqu'un sur indication de son patron, sauf qu'il ne trouve pas. « non mais je vais trouver quelque chose tout seul c'est bon »



Il repart à son café et je commence à regarder à droite à gauche. Je tape à une porte où personne n'ouvre. « tu cherches une chambre ? » me dit la voisine. « Heu, oui ». « Viens, j'en ai une »



Je suis là que pour une nuit, demain je prends un avion pour aller à Santiago

sortie entre français
(j'avais lu que c'était plus intéressant de commencer par la partie Est de l'île) je ne cherche pas le grand luxe.



La femme en question a la peau noire et parle espagnol très vite avec un accent créole. Je ne comprend rien. C'est comme ça avec beaucoup de gens ici. Autant en Amérique du sud parfois je ne comprenais pas quelque chose parce je manquais de vocabulaire, ici c'est clairement la prononciation qui est assez différente.



Je pose mon sac et part à la recherche d'un distributeur avec ma mastercard. Sauf qu'après 2h30 à tourner dans tout le centre de La Havanne et de multiples essais ben j'ai compris que sans carte visa ici t'es foutu.



Il me reste que la possibilité de retirer au guichet. Oui sauf qu'on est dimanche et que banques sont fermées. Je rentre à la maison où je suis. « heu j'ai un petit soucis, je ne peux pas payer » la proprio me regarde surprise. Je lui explique.



« Mais donc tu n'as pas d'argent pour manger ni t'acheter de l'eau ce soir. » « j'ai 1 CUC.. »



« Tu veux manger ici ? » me propose t_elle. Je ne sais pas combien va me coûter le repas mais je ne suis pas trop en mesure de discuter. « oui si c'est possible ». En plus de me préparer une grosse assiette de riz et de poulet elle me donne un peu d'argent pour m'acheter de l'eau.



Je calcule que le lendemain j'ai mon avion à 11h, il faut y être un peu avant, plus le temps de trajet depuis le centre, il ne faut pas que je parte plus tard que 9h. Les banques ouvrent à 8h30, ça va être tout juste.



La proprio me dit qu'elle va m'accompagner et qu'il faut qu'on y soit en avance.



Le soir, alors que je copie des photos sur mon ordinateur, son jeune fils de 5/6 ans me voit l'ordinateur sur les genoux. « Maman ! Un ordinateur !! »



Ok, pour moi c'est quelque chose qui est normal. Mais pas d'internet dans le centre de la capitale et un gamin qui s'étonne de voir un ordinateur.. dans quel pays je suis arrivé ?



Le

plus petite grenouille du monde
lendemain nous voici donc à la banque à 8h15, déjà pas mal de monde attend sur le trottoir. Je comprend maintenant pourquoi il fallait venir en avance.



La banque ouvre à l'heure et les gens se ruent dedans.



Une fois au guichet je demande mon retrait.



Le type prend ma carte et la mets dans la machine. J'attends bien deux minutes puis il me dit : « la connexion internet s'est coupé » « ah.. et ça peut durer longtemps ?» « une heure ou deux » Là je ne fais pas le malin. Dans ma tête mon avion s'envole avec moi dans la Havanne. Finalement quelques secondes plus tard le reçu sort de la machine et j'ai mon argent.



Je demande à la proprio combien je lui dois. Elle me donne le prix de la chambre discuté la veille. « oui, et pour le repas ? » « non c'est bon t'inquiète » « OK, merci beaucoup !! Quand je reviendrais à La Havanne à la fin de mon tour à Cuba je reviendrais ici »



Je prends le taxi et arrive à l'aéroport

plus petit oiseau au monde: un colibri
à l'heure. Direction Santiago.







Santiago n'a rien de très exceptionnel sur le plan architectural. C'est plus le plan historique. C'est ici qu'a commencé la Révolution dirigée par Fidel Castro.



Le midi je vais manger dans un petit restaurant local. La serveuse me donne la carte. Les plats sont entre 40 et 60. Un CUC vaut environ un Euro. La vache c'est super cher !!! Non mais c'est pas possible. Je demande précision à la serveuse mais je ne comprend pas ce qu'elle dit. Je demande alors à un couple d'allemands non loin de moi qui m'explique. En fait les prix sont en pesos nationaux. 1 CUC = 25 pesos nationaux ou CUP. Ça fait le plat à 1,5 euros. C'est plus abordable déjà.



En fait il existe deux monnaies en circulation à Cuba, une histoire de fous.



Il y a les pesos convertibles, anciennement dollars US, qui valent environ 1 euro. Et les pesos nationaux, la monnaie du peuple. 1 peso convertible vaut 25 pesos nationaux. Pour simplifier la chose on trouve souvent les prix sans indication ou avec le symbole $ qui est

la levée de l'embargo américain, un changement plein d'espoirs
utilisé pour les deux monnaies. Facile non ?



Ah oui, bien sûr on peut payer avec une monnaie ou l'autre, il suffit de faire la conversion. J'ai même payé parfois avec les deux mélangées. Suffit d'être bon en calcul mental. Si quelque chose coûte 10 pesos nationaux, on peut donner 1CUC, on nous rendra 15 pesos nationaux. (enfin en théorie, vous allez comprendre pourquoi après).



Pendant ma première journée sur place j'apprends que pour avoir accès à internet il faut acheter une carte dans le centre des télécoms. En faisant la queue je fais connaissance avec Olivia, une irlandaise en vacances. On se retrouve le soir avec un cubain de la ville qu'elle a connu le même jour, Luis (nom modifié).



Luis nous fait découvrir un endroit purement pour cubains. Un bâtiment sans toit avec à l'intérieur un bar avec un toit en tôle ondulé. J'y paie nos 3 bières pour moins d'un euro.



Assis sur le trottoir on discute et Luis nous explique la « vraie » vie des cubains.



Cuba peut ressembler au paradis comme ça, en fait c'est une prison à ciel ouvert.



Voici ce qu'il nous a expliqué :



_ pour se rendre à La Havanne, les gens de province doivent demander une autorisation. S'ils sont contrôlés par la police dans La Havanne sans cette autorisation c'est direction le commissariat.



Là ils sont parqués dans une grande cellule jusqu'à ce que celle_ci soit pleine. Parfois une semaine.



Une fois que la cellule est pleine il faut la vider pour y faire de la place. Là on prend tout le monde et on demande aux gens de signer un papier disant que c'est vrai c'est pas bien de venir à la capitale sans autorisation tout ça tout ça et qu'ils ne recommenceront pas. Tout ça est saisi informatiquement et celui qui est repris une deuxième fois va en prison.... 3 ans !! Sympa non ?



_ dans chaque quartier il existe une maison où la police espionne en permanence les allées et venues de chacun, 24h/24



_ toujours par quartier, il existe une sorte de cahier. Chaque maison est tenue d'assurer des rondes dans la rue pendant deux heures et d'y consigner tout ce qui peut être suspect. A la fin des deux heures on remet le cahier au voisin qui est tenu de faire de même pendant les deux heures à venir et ainsi de suite. La police sait en permanence où doit se trouver le fameux cahier et tape parfois à la porte pour demander si tout va bien.



J'ai eu un autre exemple comme ça où la propriétaire d'une maison où j'ai dormi me disait de ne pas ramener de cubaine dans la maison parce que certaines travaillent pour la police, qu'elles espionnent et ensuite la police débarque pour confisquer certaines choses..



_ pour travailler dans un grand hôtel, les métiers qui paient mieux que les autres, il faut connaître les bonnes personnes et acheter sa place l'équivalent de 5 ans du salaire moyen cubain.



_il y a des cartes de rationnement pour certains produits de première nécessité, si vous en voulez plus il faudra se fournir a marché noir







Luis me dit que tous les gens de plus de 80 ans qui ont vécu sous l'époque de Batista, le dirigeant avant Fidel Castro, tous

dans la jeep pour Moa
disent qu'ils vivaient mieux à cette époque.



Luis ajoute que le rêve de tous les cubains est de quitter ce pays, d'aller vivre ailleurs.



Sur un ton un peu triste il dit « la plupart des cubains ne connaissent même pas La Havanne, les gens voudraient connaître leur capitale ». Tout ça est bien triste.



Je savais que Cuba n'est pas le pays des libertés mais là on est à un bon niveau quand même.







A Santiago je vais donc visiter quelques lieux historiques et musées. Les explications ne sont qu'en espagnol. On est plus proche de la propagande que d'explications historiques. Les protagonistes de la Révolution sont toujours mis en avant tels des héros.



Au fort de La Moncada, première attaque de Fidel Castro qui fut un cuisant échec, on y montre des photos des prisonniers torturés ou combattants tués pendant l'attaque, 32 des 35.



Alors que le fameux Che, à qui on estime la mort directe de 2000 personnes, est mis en avant comme un héros de la nation à qui on a dédié un mausolée

la pluie, pas un problème pour tout le monde
à Santa Clara.



En fait pendant mon séjour à Cuba, je n'ai pas rencontré une seule personne qui m'a dit être heureuse de vivre à Cuba ou qui était contente du pouvoir en place. Soit les gens ne disent rien, soit le peu qui osent parler laissent transparaître le racket financier du gouvernement.



Un exemple : dans les casas particulars, les maisons chez l'habitant, les propriétaires sont tenus de payer une somme forfaitaire au mois (environ 100 euros), plus 10%!d(MISSING)e ce qu'ils gagnent. La somme est calculée en fonction du prix des nuits mais aussi des repas pris et ce que ce soit effectif ou non. Si je dors une nuit chez l'habitant, l'Etat fait payer pour la nuit mais aussi un petit déjeuner et un repas au propriétaire. Que je les prenne ou pas.. C'est sympa de vivre à Cuba non ?



J'ai compris par la suite que certains propriétaires trichent sur les cahiers qu'ils sont tenus de remplir lorsque arrive un touriste. Le nombre de nuits et le montant par nuit sont diminués.



Autre exemple : à Vinales, la vallée est connue pour ses plantations

camion pour le tri sélectif
de tabac entre autres.



Les propriétaires de champs ont obligation de planter du tabac et l'argent de 90% des cigares vendus revient à l'état...



« Oh oui Fidel et Raul fouettez moi encore !! »



Sans rire, y a des gens qui croient encore au communisme à notre époque ?



Dans le monde des bisounours oui, dans la vie réelle l'histoire nous a montré que ça été le plus souvent les pires dictatures.







Après Santiago je me suis rendu à Baracoa. Là j'y ai rencontré d'autres français avec qui on a partagé un taxi pendant deux jours pour explorer les alentours. Bien sympa.



Depuis Baracoa je voulais me rendre à Camarguey et traverser près d'un tiers de l'île. Sauf qu'il n'y a pas de bus qui font ce trajet. Je rencontre un couple d'italiens qui veulent faire une partie de trajet comme moi. Ils m'expliquent qu'ils faut aller à un terminal entre 6 et 7h le matin d'où partent des Jeep jusqu'à Moa, de là on peut prendre des bus ou taxis collectifs.



Sacrée expérience.



J'arrive donc au terminal peu après 7h, les italiens sont là depuis 6h et pour le moment n'ont rien vu passer. Un tas de cubains est là à attendre également depuis sûrement longtemps, peut être 25 ou 30 personnes.



Une Jeep arrive 10 minutes plus tard et pas mal de personnes arrivent rapidement. « toi, toi et toi » dit le conducteur en pointant son doigt vers moi et les italiens.



A cubain il n'existe pas que la double monnaie, il y a aussi la double tarification. Il a des prix pour les étrangers. Pour la Jeep on a payé 2,5 fois la somme normale je crois. De toute façon ça ne sert à rien de discuter, tout le monde applique le même prix et jamais on ne peut avoir prix normal. Si on demande à un cubain combien coûte telle chose il vous dira qu'il ne sait pas et de demander directement à l'intéressé. Tout le monde est de mèche, une sorte de conspiration générale.



Du coup ils ont le revers de la médaille, le conducteur de la Jeep a pris en priorité les 3 étrangers présents qui paient plus puis a complété avec des cubains. C'est comme ça qu'en étant arrivé il y a 10 minutes je suis passé devant tous les cubains présents qui devaient bien attendre depuis 1 heure.



On est 9 adultes dans la Jeep (chauffeur compris) plus un bébé d'un mois et une petite fille de quelques années. (voir photo)



Il nous faudra 2 heures pour aller jusqu'à Moa. La route sans bitume est pleine de trous. Il est prévu depuis 7 ans de la refaire, ça ne devrait plus tarder..



Les gaz d'échappement qu'on respire me donne la nausée, je n'imagine même pas pour la santé du bébé d'un mois à côté de moi.



A Moa on enchaîne sur un taxi collectif et c'est parti pour deux autres heures.



J'arrive à Olghuin où je me renseigne pour prendre le bus.



A Cuba il existe les bus à touristes (qui s'appellent Viazul) et les bus locaux. Les Cubains ne prennent pas les bus à touristes car beaucoup trop chers pour eux et les touristes ne prennent pas les bus locaux car.. c'est interdit !



J'ai quand même essayé. La fille du guichet me dit « le bus Viazul est à 19h30 » « mais il y a un bus normal à 13h30 qui va où je veux et il est midi, je veux prendre celui là » « oui mais je ne peux pas te vendre de billet » en me montrant un cahier où les numéros des cartes d'identité de tous les passagers sont consignés. Il y a même un cahier de liste d'attente. Du coup j'ai pris un taxi avec d'autres personnes (des cubains) jusqu'à une autre ville pour me rapprocher de ma destination. Là il y a une gare. « Eh ça pourrait être sympa de prendre le train. En voyage on y voit souvent beaucoup de choses, en paysages comme en passagers ». Je demande donc au guichet où la femme me parle adossée au mur. « heu je n'entend pas avec le bruit » elle se rapproche avec un air désabusé



« bonjour, y a t_il un train pour aller à Camarguey ? » « Oui dans 40 minutes » « et je peux acheter un billet » « non il faut attendre que le train arrive pour voir s'il y a de la place » « et combien ça coûte ? » « quatre pesos » « nationaux ? » en rigolant ironiquement « ah ah ah, pour moi oui, pour toi non c'est en CUC » (25 fois plus cher).



Je ressors de la gare, pas envie d'attendre 40 minutes pour au final de ne pas être sûr de monter dans le train.



Je vois certains de ces fameux camions. Les Cubains manquant de tout, sont devenus des champions de la débrouille. Comme ils manquent de bus, ou que ça coûte trop cher, ils ont aménagés des camions en transport en commun. C'est l'occasion d'essayer.



Le vendeur me dit que le camion ne va pas jusqu'à ma destination finale mais que ça me rapprochera et que de là j'aurais plus de facilité pour finir le trajet.



2 pesos le trajet (8 centimes d'euros). Je monte dans le camion et m'assoie sur une sorte de banc en métal pas très confortable. Pour moi c'est une expérience, pour eux c'est leur quotidien.



Dans cette cage en métal et en plein soleil il fait vite chaud quand on s'arrête et qu'il n'y a plus de vent. Chaque fois qu'on prend ou dépose un passager la porte du fond s'ouvre et se referme. C'est le copilote qui la manipule. Le bruit métallique combiné à la tête que tirent les gens me fait penser à la rafle des juifs pendant la seconde guerre mondiale. Bien sûr ça reste incomparable. J'ai l'impression d'être du bétail qu'on emmène à l'abattoir. La petite fille à côté de moi regarde dehors entre les barreaux. La pauvre, dans quel pays grandit t_elle..



On arrive dans une petite ville, terminus du camion. Pas d'autres personnes avec moi pour partager un taxi et pas d'autre solution.



Je demande à une cubaine comment je peux faire. « attends là le bus va passer »



Un quart d'heure plus tard le bus arrive. Des passagers descendent et les gens autour de moi accourent pour y monter, je les suis. Les deux chauffeurs ont des galons sur leurs épaules, on dirait des pilotes d'avion. Ils ne décrochent pas un mot aux gens et ferment la porte du bus pour les empêcher de monter. L'un des chauffeurs dit quelque chose et une partie des personnes se dépêchent d'aller à un kiosque pour revenir avec un petit papier quelques minutes plus tard.



La porte du bus finit par s'ouvrir. Un des chauffeurs contrôle la montée, l'autre dedans fait le point sur les places disponibles. Petit à petit les gens montent. Moi, en retrait ne comprend pas ce qui se passe. Je demande si le bus va bien à Camarguey. « Oui, monte » me dit l'un des deux. Je suis tout à l'arrière du groupe, je n'ose pas passer devant tout le monde « toi monte » répète le chauffeur.



J'avais regardé les autres passagers qui avaient tous préparé un billet de 20 pesos, je donne donc au chauffeur 1CUC, l'équivalent de 25 pesos. La main ouverte avec ma pièce dedans il me regarde en disant « c'est quoi ça ? ». Je rouvre mon portefeuille et donne le billet de 3CUC qui s'y trouve. J'avais pris soin d'enlever les autre billets en prévision de ce genre de réaction. « c'est tout ce que j'ai » dis je en montant. Le chauffeur dit au second « finalement.. »

joueurs de domino
je n'ai pas entendu la suite mais certainement quelque chose comme « finalement c'était pas intéressant de le prendre celui là »



J'ai découvert que ce bus était exactement le même que ceux que prennent les touristes. Même marque (chinoise, les copains communistes), mêmes sièges, même espace, même air conditionné. Les bus à touristes sont donc bien juste là pour nous soutirer plus d'argent, ils n'ont rien de plus.



Douze heures après avoir quitté Baracoa, me voici à Camarguey. Vient le deuxième jeu de la journée : trouver une chambre.



je parcours les rues du centre et frappe aux portes, les premières restent closes puis l'une d'elle s'ouvre. « Bonjour vous avez une chambre de disponible » « oui, viens » me dit la femme en commençant à marcher dans la rue « non mais vous en avez une ICI ou pas ? » « non mais je connais quelqu'un qui en a une, viens , combien tu veux payer ? » « 20 CUC les deux nuits, mais je sais comment ça fonctionne, vous allez toucher une commission » « et alors ça ne change rien pour toi, ça reste le même prix » il commence à être un peu tard et 20CUC les deux nuits ça fait vraiment pas cher, je la suis. On arrive alors dans une rue voisine où je visite une chambre. « 20CUC les deux nuits » « ok c'est bon »







Les cubains : rois de la débrouille... et de l'embrouille !



Y a juste une petite chose qui s'est passé au moment de payer le lendemain soir quand je suis parti prendre mon bus. J'ai toujours dit 20CUC les DEUX nuits. La propriétaire m'a demandé 20 LA nuit.. rien à voir. Je commence à discuter en disant « ah ben non c'est pas ce qu'on a dit » les visages si souriant jusqu'à maintenant de la femme et de sa mère se ferment alors. « non c'est impossible, c'est pas les prix, tu verras dans les endroits comme Varadero ou Trinidad que tu paieras plus que ça, 25 ou 30CUC » Elle m'avait l'air réellement surprise et le fait qu'elle ait dit oui si vite la veille j'ai fait comme si il y avait eu un quiproquo, j'ai payé 20 chaque nuit, c'est le plus cher que j'ai payé de tout le séjour, excepté à La Havanne. A Trinidad, pourtant très touristique, j'ai payé 17CUC la nuit petit dej compris..



Dans le même style : vous négocier le prix d'un bicytaxi, le type demande 2CUC, vous négociez et tombez à 1,50. Quand vous arrivez vous donnez un billet de 3 et il vous rend 1. « eh l'ami, le reste de ma monnaie » « ben non c'était 2 le prix.. » On m'a fait le coup deux fois dans la même journée, la première fois j'ai admis qu'on s'était pas compris, la deuxième fois j'ai froncé les sourcils et eu gain de cause.







A Cienfuegos j'ai voulu prendre un bus pour aller à une plage plus loin et tenter de faire de la plongée. Au terminal de bus je cherche des informations mais comme d'habitude il n'y a ni prix ni horaire. Je demande à un petit bureau où ils sont 3 dans 5m². Tous l'air blasé. Il est midi, la femme me dit que le prochain bus est à 13h30 et de revenir la voir un peu avant. Je fais un tour en ville et reviens vers 13h10 au bureau. En passant je regarde les cubains amassés derrière des portes vitrées attendant qu'on leur ouvre l'accès au quai des bus. (voir photo) La même femme m'amène à un bus et parle au chauffeur qui attend sur le quai. Ce dernier démarre le bus et mets la clim en route. Je m'attend à ce qu'on me demande un prix spécial mais non, seulement 1CUC comme m'avait dit les gens de là où je loge. Je suis tout seul dans le bus pendant près de 20 minutes avec le moteur qui tourne pour que j'ai la clim. Quelques militaires montent aussi. Peu avant 13h30 les portes vitrées s'ouvrent et les gens à côté de qui je suis passé courent pour être au bus les premiers. Rapidement un amas se forme à la porte du bus et certains ne sont pas loin de se battre, le chauffeur les regarde stoïc. En moins de deux le bus est plein, y compris dans l'allée centrale. Le chauffeur, comme en parlant à des animaux, dit de se tasser plus au fond pour prendre les derniers. Ça ressemble au métro parisien à l'heure de pointe. Une dame avec deux jeunes enfants dont une petite fille d'environ deux ans monte. Je lui laisse ma place. Je suis debout, la tête courbée sous la ventilation et adossée à la vitre par manque de place. Arrive alors la dame du bureau qui me tape sur le mollet pour attirer mon attention : « et ton siège ?! » « je l'ai laissé à une dame avec une petite fille » elle penche la tête pour voir la petite fille et lâche un léger sourire.



On finit par partir.



Toujours à Cienfuegos, le vendredi soir, je décide de sortir et de voir à quoi ressemble une nuit cubaine. Je vais dans une sorte de club à ciel ouvert recommandé par un jeune de la ville.



Je suis surpris qu'à 23h ce soit toujours un animateur qui soit sur la scène.



Un gars dont le tee shirt moule au niveau du ventre et à la voix des gens qui fument bien trop, hurle dans un micro. Ça fait mal aux oreilles. Un concours de danse commence. Des français sont conviés à y participer. Ce sont les plus mauvais. J'ai l'impression d'être à un concours de tee shirt mouillé dans un camping pendant l'été.



Assis à une table je bois une bière. Deux filles qui ont acheté des robes trop courtes passent à côté de moi. L'une d'elle me dit : « tu veux de la compagnie » « non, merci »



L'animation se termine, la musique arrive et les gens commencent à danser.



Je quitte la piste de danse pour aller me chercher à boire, je croise alors une grande noire dans sa robe jaune. « tu viens danser ? » en me prenant le bras. « plus tard ». Je vais jusqu'au bar. Le gars devant moi qui attend au comptoir se retourne et me dit quelque chose. « Pardon ? » « tu paies à boire ? » « Non ». Je prends ma bière et retourne vers la piste où je retombe sur la robe jaune. « tu viens danser ? » « Non j'ai pas envie » « tu paies à boire ? » « non pourquoi je paierais à boire ? » « c'est pas beaucoup pour toi, c'est 1CUC » « pourquoi je paierai pour toi et pas aux autres ? Je ne peux pas payer à tout le monde alors je paie à personne. Comme ça c'est tout le monde pareil » « allez c'est juste 1CUC » « eh je suis pas une banque ! » ça l'a vexé.



C'est quoi ce truc de réclamer aux touristes de payer à boire. Jamais vu un truc pareil. Je repense alors à cette fois où j'étais allé boire un verre en Patagonie avec une argentine de ma chambre.



Au moment de payer elle avait insisté pour m'inviter. « quand je vais en Europe les gens m'invitent, ici t'es dans mon pays alors c'est moi qui paye » y avait pas eu d'autre moyen que d'accepter.



Là on en est bien loin !







Pour la politesse et l’amabilité faudra repasser:



exemple de discussion dans un bureau de vente des bus Viazul



_ « bonjour je voudrais réserver le bus pour aller à La Havanne »



_ « quand ? »



_ « jeudi, celui de 9h »



_ « 12 CUC »



je donne l'argent



_ « passeport »



je prends ma réservation »



_ « faut se présenter 30 minutes avant le départ»



_ « merci au revoir »



pas de réponse



ça donne envie non ? C'est pas comme si le type était au contact uniquement de touristes. Et on pourrait dire « ah il est tombé sur un con » ben non, c'était comme ça dans tous les points de vente de ces bus. Fidel Castro se vante d'avoir résolu l’analphabétisme à Cuba (à voir..), il serait peut être bien d'intégrer à l'école un petit cours sur la politesse..



Ils sont franchement pas aimables. Même au restaurant tu as l'impression de déranger parfois. Nombre de serveuses pas souriantes et qui te tendent le menu sans même un « bonjour ». Assez surprenant comme attitude. Ce qui me console, un peu, c'est qu'ils sont comme ça entre eux également. Du coup on retire l'idée qu'ils n'aiment pas les touristes. A croire que le pays tout entier est aigri. En même temps il y a de quoi. J'ai mis du temps à commencer à comprendre la vie des cubains mais au fil des discussions et de mes questions j'en ai appris un peu plus et vu un peu de l'envers du décors, celui que ne verront jamais bien des gens.



Je vous ai parlé déjà des libertés à Cuba, quelque peu restreintes avec les explications de Juan à Santiago.



Il faut savoir qu'à Cuba une grande partie des gens sont payés par l'Etat. Il y a encore peu de temps les restaurants privés n'existaient pas. Beaucoup de métiers sont payés.. roulement de tambour... 20€ par mois !!! Tintinnn !! Trop bien non ? Quoi ? ça vous fait pas rêver ?



Bon pour certains métiers comme les médecins ça vient de passer à 40€. Ouahou !! Il est riche le type !! Du coup il y a des médecins qui préfèrent faire chauffeur de taxi, ça paie plus. (t'es con ou quoi, tu pouvais pas faire taxi directement ?)



Du coup quand on voit les prix, que ce soit ceux des cubains ou des touristes on comprend vite qu'avec

camion aménagé, celui là est neuf
20€ par mois c'est juste pas possible de vivre.



J'ai vu des paires de sandales en plastiques à 25€ à Baracoa. Et c'était pas un magasin pour touristes. L'équivalent d'un mois de salaire. Tu te vois mettre un mois de salaire dans des sandales en plastiques ? Clairement non. C'est avec ce genre de choses où on se dit non mais c'est pas possible, y a un truc que je ne comprend pas, les gens ne peuvent pas vivre comme ça.



Ben effectivement non ils ne vivent pas, ils survivent. Et ça explique certainement aussi pourquoi ils sont autant à courir après l'argent. Ils sont en permanence en train de nager la bouche au ras de l'eau, prêts à se noyer, à se débattre dans ce pays de dingues où ils n'ont l'autorisation de sortir que depuis quelques années mais où de toute façon ils ne pourront jamais le faire vu qu'ils n'en n'ont pas les moyens.



Avec cette situation sociale en tête on s'étonne donc de voir des télés à écran plat dans certaines casas ou des ordinateurs portables sur les places où il y a internet. L'explication est simple : on estime à près de 10% de la population ayant quitté le pays. Ces gens ayant une situation bien meilleure ailleurs, envoient de l'argent à leur famille qui survivent grâce à ça.







A la baie des cochons j'ai fais un peu de plongée.



On pourrait résumer ça à : « t'as déjà plongé ? Prends l'équipement on y va »



Pas de briefing, ni révision de signes. Tant que tu paies c'est bon. Au Sri Lanka j'avais quand même eu droit à un petit rappel sur le matériel et les signes de communication.











La Havanne : le coup de grâce







A La Havanne, plus que partout dans le reste du pays, les rabatteurs et vendeurs de rue sont partout. Ils arriveraient à vous faire oublier ce que vous êtes venus voir.



Les cubains ont une drôle de façon de faire pour attirer votre attention. C'est comme si ils vous proposent quelque chose mais avec l'intonation où vous diriez « attention !!! » à quelqu'un en

Trinidad
danger. Imaginez vous êtes en train de marcher dans la rue et vous passez devant quelqu'un qui vous crie « cigares !!! ». ça surprend la première fois. T'as envie de leur dire « eh l'ami détends toi, t'as bu trop de café ou quoi ? »



Y en a un qui m'a fait le coup en marchant à un mètre derrière moi. Je me suis retourné et j'ai dit « hola » de façon à lui faire comprendre qu'il manquait quelque chose dans son approche, le gars surpris me répond « hola ». J'ai enchaîné sur « non merci » et suis parti.



Un midi je n'avais pas très faim et voulais juste acheter une petite pizza dans un des ces stands où vont les cubains et où les prix sont en monnaie nationale. Le prix de la pizza est de 10 pesos.



Je donne un billet de 5 CUC au type qui m'en rend 4. « Eh l'ami, une pizza c'est 10 pesos » il me regarde comme si il ne comprenait pas « je veux ma monnaie » il me donne alors les 15 pesos manquant (1CUC=25pesos). Je

Trinidad
lui dit ensuite « tu vois les endroits comme ici pour moi c'est vraiment pas cher alors je donne toujours plus que le prix mais quand on essaie de garder une partie de ma monnaie et bien je ne laisse rien » en ramassant tout ce qui se trouve sur le comptoir. « C'est normal non ?» « oui, oui c'est normal » me répond t_il avec la tête d'un enfant qu'on gronde parce que pris en train de faire une bêtise. Pour montrer que je ne suis pas si méchant je laisse quelques pesos quand même (trop bon, trop con!)



Un peu plus tard je vais dans un magasin acheter une bouteille d'eau à 0,7CUC et donne une pièce de 1. Le caissier me la rend immédiatement. « c'est 3 pesos nationaux ça » « quoi ?? » je regarde la pièce, effectivement elle est très similaire à celle d'1 CUC sauf qu'elle vaut 8 fois moins.. Et elle vient de la monnaie du type à la pizza. Double entubage, vaseline non fournie..







J'ai pris le bateau pour aller de l'autre côté d bras de mer et voir une
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plage de Trinidad
forteresse. Je donne 0,5CUC (soit environ 12 pesos) au type qui fait payer. Il me laisse passer et fait payer la personne derrière moi. « et ma monnaie ? » « ah mais vous êtes deux non ? » « non je suis tout seul, ma monnaie s'il vous plaît » le gars me rend 8 pesos. Si je ne dis rien je paye 3 fois le prix en fait.



Pas vraiment, c'est mieux que ça.. Au bateau retour c'est le même type qui fait payer. Je donne un billet de 5 pesos et il m'en rend... 4 ! Ce qu veut dire que le prix de la traversée est de seulement 1 peso. Si je ne dis rien à l'aller je paye 12 fois le prix normal. Qui vont dans sa poche à lui bien sûr.



Alors vous êtes en train de vous dire « oh lui il chipote pour des centime d'euros ». La première chose c'est qu'entre le taxi qui veut te faire 3 fois le prix de la course, le restaurant qui ne te rend pas ta monnaie, le bâteau où le type se met 11 fois le prix de la traversée dans la poche et la fille qui te demande de payer au bar le soir, ben si tu acceptes tout t'as vite fait d'y laisser beaucoup d'argent.



La deuxième chose c'est que j'ai horreur d'être pris pour un con et ça y en a qui l'ont appris à La Havanne.



Un soir je veux prendre un taxi pour un trajet de moins de 3 kilomètres. Je fais signe, un taxi s'arrête. Je demande le prix. Le chauffeur réfléchit un peu : 10CUC. « Quoi ?? 10 CUC » « OK 5 » «Soy un touristo, no stupido, tomo un otro taxi, ciao ! » Je suis touriste, pas stupide, je prends un autre taxi, salut ! » Je me suis décalé et arrêter un autre taxi derrière lui. Un vieux monsieur. « C'est combien pour aller à .. ? » « 5CUC » « Non c'est trop, y a moins de 3 kilomètres, 3 CUC » « Ok ». Donc si je dis oui au premier je paye l'équivalent de 7€ de trop, au minimum !!



Ils prennent pas les touristes pour des jambons sans déconner ?



Arrivé à la boîte, il est encore tôt, je suis le premier. Je commande un verre au bar. Mon verre n'est pas encore servi et moi pas encore assis que l'une des serveuses à côté de moi me dit « tu veux de la compagnie ? » et là t'as juste envie de dire « mais putain ça fait à peine 30 secondes que je suis entré ! Vous allez me lâcher deux minutes ? »



Finalement, 1h30 plus tard, la piste de danse est resté déserte. Je décide de rentrer. J'attends sur le bord de la route pour faire signe à un taxi. Dans mon dos :« psstt ! » « psstt ! », je ne réponds pas, « psstt ! ». Une fille vient à côté de moi. « eh je t'appelle » « oui je sais, mais moi je suis pas un chien, je réponds pas à « psst ! » » « ben oui mais je te connais pas » (sous entendu je ne sais pas comment tu t'appelles) « ben tu peux dire « hola » » « ah oui.. tu attends une fille ? » ah ben y avait longtemps....



C'est comme ça à longueur de temps à La Havanne. Je ne sais pas combien de taxi, bicytaxi, restaurants, cigares, filles et proposition de danse j'ai refusé. Victime de mon succès quoi.







Ecouter de la Salsa à la Havanne en sirotant un mojito c'est comme aller à Montmartre à Paris, boire un verre de rouge un berret sur la tête en écoutant Edith Piaf et dire « c'est comme ça que vivent les français » Conneries !! C'est la soupe qu'on sert aux touristes. Les chansons sont toujours les mêmes. C'est comme une pièce de théâtre géante, tout est faux. Pendant ce temps là vous claquez votre argent dans des cocktails dont les prix sont bien trop élevés pour ce pays. C'est pas grave on est en vacances, on se fait plaisir. Non, on est pris pour des pigeons surtout.



De tout mon voyage il y a des endroits où je veux retourner, d'autres où je ne souhaite pas parce que j'ai la sensation d'en avoir fait le tour même si ça m'a plu, mais il y a un seul pays où je refuserai de retourner, c'est Cuba.



Ma vie française me manquait déjà, avec le comportement des gens ici j'en suis arrivé à attendre l'avion du retour.



J'avais imaginé une fin de voyage assez différente de celle_ci il faut l'avouer.



Un peu déçu, c'est comme ça. Il n'y a pas mort d'homme. Ça me fait une piqûre de rappel sur une des choses que je m'étais dit que je ferai à mon retour en France : aider les touristes. On a pas idée de comment un simple « bonjour, je peux vous aider ? » peut changer l'image d'un pays.







Edifiant comme expérience non ?



Et là vous vous dîtes : « c'est bizarre les gens que je connais et qui sont allés à Cuba ne m'ont pas parlé de tout ça »



Ben non. Plusieurs raisons à ça. La première c'est que les gens qui louent une voiture et mangent tout le temps dans les restaurants à touristes qu'ils paient à prix fort ne voient pas tout ça.



La deuxième c'est que quand on a économisé toute une année pour se payer un voyage on a du mal à admettre qu'on est déçu ou à rentrer de vacances et dire « ben non ça m'a pas plu »



Sauf que je suis dans un long voyage, j'ai des éléments de comparaison avec les 6 mois passés et moi je dis les choses telles que je les ressens : c'est le premier des pays où les gens ont un tel comportement. Tous les peuples que j'ai rencontré durant ce voyage étaient sympas même si c'était à des degrés différents. Là c'est la première fois où j'ai vraiment un ressenti négatif.







Forcément avec toutes ces expériences on se forge une idée du pays et des gens. Certains cubains qui ont commencé à discuter avec moi m'ont demandé avec un grand sourire « alors tu penses quoi de Cuba ? ». Le genre de question où il coutume de répondre quelque chose de positif par politesse. D'ailleurs celui qui pose cette question le sait bien et attend généralement d'être flaté. Oui mais c'était sans compter sur ma franchise. « la vérité ? Cubain est beau pays, les paysages, l’architecture, les choses à faire mais y a un problème à Cuba : c'est les cubains.. » Là généralement on me regardait étonné et je développais sur le fait que les touristes se font piller. Pas une seule fois il y en a qui m'a contredit. La réponse était plutôt : les cubains sont à fond sur l'argent parce que le gouvernement les mets dans la merde.



J'ai bien conscience qu'ils ont une vie difficile mais il y a quand même une différence entre l'asie où les gens font tout pour travailler et ici où on te vole. Et pour autant ça n'a jamais tué quelqu'un quelques formules de politesse. Et là je ne parle pas de quelques mauvaises expériences mais d'une grosse majorité.



Une bonne partie des voyageurs que j'ai rencontré à Cuba partageaient ce ressenti sur la population. Ça ne leur plaisait pas beaucoup qu'il y ait des prix différents selon qu'on soit cubain ou non, ainsi qu'à propos des cubains.



Malgré tout ça j'ai quand même pu rencontrer quelques personnes sympas.





J'ai une mauvaise nouvelle, il y a pire que Hollande au pouvoir : le chanteur Khaled est de retour, il chante maintenant en espagnol.



Regarde ici :
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j'ai pu entendre cette chanson à Cuba plusieurs fois. Les pauvres cubains ont vraiment tous les malheurs qui s'abattent sur eux.



Me voici en Gironde où je retrouve un peu tout le monde et prêt à reprendre le travail.



Dans quelques semaines je ferai un tout dernier post sur le bilan de tout le voyage : préparatifs, déroulement, retour.


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