Gervais + Isabelle + Emond au Vietnam : TOUTE UNE AVENTURE!


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Vietnam's flag
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April 10th 2007
Published: April 10th 2007
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Je ne pouvais passer outre les derniers jours de mon fameux périple plein de découvertes et d'aventures en Asie car les derniers 5 jours de mon voyage furent aussi mouvementés, trippants, beaux, stressants et émouvants que mes 2 derniers mois au complet!!

Avant qu'Anik et Mats n'arrivent, je craignais d'avoir à trop bouger pour les derniers jours de mon voyage avec eux car je me doutais bien avec Anik la motivée et Mats le crinqué que ça ne serait pas le plus relaxe des séjours! haha! Mais je n'aurais pas voulu le vivre avec personne d'autre qu'eux alors je me suis dit bon, let's do it. Alors on a réservé le jour qu'ils sont arrivés pour planifier nos 5 jours ensemble au Vietnam. 4 jours et 4 nuits à Sapa, une ville dans les montagnes à 350 KM au nord-ouest de Hanoi. Il y a 2 principales raisons pour lesquelles les touristes vont à Sapa : pour voir comment les tribus minoritaires vivent au Vietnam et pour faire un trekk dans les montagnes. Nous, on y va pour les 2!

Le forfait qu'on a pris comprend: Train de nuit pour se rendre, trekking de 30 km en 2
Notre bunk!Notre bunk!Notre bunk!

6 lits tassés
jours, un dodo chez l'habitant, un dodo à l'hôtel, une journée à Sapa, train de nuit pour revenir, repas, déplacements et guide compris pour 75$ US par personne. Et moi, le jour de notre retour, je m'enligne pour un 30h de vol de retour au Canada! Vous autres aussi en lisant vous vous dites que c'était peut-être pas la meilleure des idées hein? Ben moi aussi en regardant derrière j'me dit ça mais sur le coup, on était plein d'énergie et de bonnes intentions et on s'est dit "LET'S DO IT, PARTY ON!". Faque on est parti à l'aventure les 3 mousquetaires: GARVAS, EMOND ET ISABELLE - DIRECTION SAPA AU NORD DU VIETNAM LE 29 MARS.

Le soir de notre départ, on prépare nos sacs et Mathieu le crinqué décide qu'il va prendre le gros sac à dos et transporter tout notre stock et que nous les femmes on n'a qu'à transporter genre la pharmacie, l'eau et l'équippement électronique. Vous auriez du voir le crinqué avec son gros sac à dos de malade pour aller en trekking quand habituellement le sac qu'on nous prête est super petit car on doit pouvoir le porter sur son dos pendant des heures de marche! Mais lui, pas grave, il emporte le super gros sac avec tout le stock. Yé malade!

Une jeune Vietnamienne avec un anglais impeccable (grande joie!) vient nous chercher à l'hôtel pour nous guider vers le train de nuit. En arrivant sur le train de nuit (environ 9-10h pour se rendre à Lao Cai, d'ou il faut ensuite faire une heure de voiture pour se rendre à Sapa dans les montagnes.), on suit notre chère guide qui nous enligne de peine et de misère vers le bon train. Une chance du Bon Dieu qu'elle était là car honnêtement, je crois qu'on serait encore à la garre entrain de déchiffrer ou on doit aller!

Nous arrivons dans le train à notre bunk ou on a nos hard beds de réservés pour la nuit (c'est tout ce qui restait quand on a réservé). Car vous comprendrez qu'en Asie, les trains de nuit on différentes catégories de "sièges". Il y a les hard beds (des petits bunks à 6 lits), les soft beds (bunks à 4 lits, + confo), les hard seats (bancs de bois) et les soft seats (genre de bancs d'avion mais 100 fois moins confortable). Évidemment, les touristes prennent toujours les couchettes avec lits car personne ne voudrait être assis inconfortablement dans un train de nuit pendant 10h avec plein d'Asiatiques et étant le/la seule touriste! Nous, on avait juste l'option de hard bed pour l'aller mais au moins on avait un soft bed au retour qu'elle nous a assuré. Pas de problème. On regarde notre hébergement pour la nuit, on est crampés. Plus petit que ça, tu meurs! En plus avec des étrangers! On a une Vietnamienne qui s'appelle Thuy qui est sur le lit du bas. On tente de converser avec elle mais elle ne parle pas un mot d'anglais. On sort notre bible du voyageur, ce cher Lonely Planet, et pendant un bon 30 minutes, Mats discute avec la jeune dame, lui demande son nom, son âge, d'ou elle vient, etc en Vietnamien. C'est bon, on a une Viet de notre bord dans le train, on se sent mieux! haha! Nos 2 autres collègues de lits sont 2 Israéliens en lune de miel. Super sympathiques. Au début, on est ben excités, regardez la photo! Mais vous pouvez voir à quel point c'est petit. 6 personnes toutes collées dans un petit bunk. Mats était couché sur le top. Il ne pouvait même pas se bouger la nuit car ses épaules accrochaient le plafond! Pauvre Mats! Y'en a fait en crime pour accomoder ses femmes! Car je dois dire que pendant les 5 jours il n'a cessé de répéter à tout le monde qu'Anik et moi étions ses 2 femmes. Il faisait l'envie des Vietnamiens qui ne semblaient pas trop savoir s'il était sérieux ou non, mais qui le trouvaient bien drôle de dire ça! Il était pas mal winner auprès des hommes là-bas! Il aurait aimé en penser autant des jeunes demoiselles Asiatiques mais on lui a fait comprendre qu'en le regardant, elles ne voyaient qu'un porte-feuille ambulant, ou une porte de sortie de leur pays, alors il est redescendu de son nuage assez rapidement! haha!

Pendant qu'on jase et qu'on fait connaissance avec nos partners de bunk, une Française arrive et demande s'il y a un policier sur le train. On lui demande si on peut l'aider, elle nous explique qu'elle vient de se faire voler. Des Vietnamiens lui ont demandé si elle avait besoin d'aide pour mettre ses bagages en haut de la cabine et elle a dit oui. Mais les petits rusés en ont profité pour lui piquer 2 caméras plus son cash. Et le pire, c'est que LE TRAIN N'ÉTAIT MÊME PAS ENCORE PARTI! Ça commence bien! On se dit qu'on va tenir nos choses serrées sur nous cette nuit!

On craint de ne pas bien dormir (la dernière nuit que j'ai passé dans le train avec ma coquerelle et mon tracteur je n'ai pas fermé l'oeil de la nuit!) alors Anik et moi on prend une pillule pour dormir pour être en forme pour notre trekk le lendemain... ERREUR! Ça me prend du temps à m'endormir et quand je réussis vers 2h am, on arrive à Sapa quelques heures plus tard donc je n'ai pas dormi plus que 4 heures. En arrivant à Lao Cai, on se fait diriger vers un resto ou on doit déjeuner avant de prendre la vanne qui nous mènera à Sapa. (escroquerie #1 car le déjeuner était compris dans notre prix de billet mais celui là on a du le payer!). Quand vient le temps de prendre la vanne pour Sapa, ils ont overbooké la vanne et il manque une place. Derrière, il y a une famille avec papa, maman et 3 petites
You buy from me?You buy from me?You buy from me?

Partout ou on allait, on avait des villageoises qui nous suivaient et tentaient de nous vendre des cossins en disant sans cesse "you buy from me?"
filles âgées entre 3 et 9 ans. Ils sont assis les 5 sur une rangée de 4 sièges. Le Viet qui semble être en charge de"l'affaire" rentre dans la vanne avec sa cigarette, blood shot eyes, regarde autour, voit les petites fillettes derrière et dit à l'autre adulte d'aller s'asseoir avec elles. La mère refuse, elle dit qu'il n'y a pas de place. Le Viet sort de la vanne, il rit, entre à nouveau, réévalue la situation, et redit à la femme que quelqu'un va s'asseoir sur le banc avec ses filles. Je m'insurge, je me dis qu'il est retardé et qu'il n'y a pas de place derrière et que les petites ont droit à leurs sièges chaque! Il resort, va dans le resto, revient avec une chaise de plastique et la "squeeze" entre le siège et la porte de la vanne et dit au passager d'extra de s'asseoir là. Pendant une heure de route! Du n'importe quoi ce pays! (C'est comme la caissière à Hanoi dans un dépanneur qui n'a pas 1000 dongs à me donner en change alors elle me donne 2 bonbons à place! Pas de stress eux autre, tout passe!) Le touriste refuse car il voit bien que c'est ridicule et pas sécuritaire de s'asseoir sur une chaise de plastique pendant une heure dans des routes dangeureuses! Finalement il sort 2 personnes de la vanne en leur disant qu'une autre vanne va venir les chercher. Les 2 touristes ne sont pas trop certains, ils demandent ou est la vanne, la question reste sans réponse, on ferme la porte et on part. Je me demande encore si la vanne est réellement venue les chercher ou s'ils attendent encore sur le bord de la route!

S'ensuit une heure de route ou on monte très haut dans les montagnes. C'est peut-être 35 km mais le chemin est tellement dangeureux et sinueux que ça prend le double du temps à arriver! Finalement arrivés dans la belle ville de Sapa enfin, on rencontre notre guide qui parle super bien le Français. Il s'appelle Nguyen. Très gentil. Il nous dit que notre déjeuner gratuit nous attend (c'est là qu'on réalise qu'on s'est fait fourrer pour le déjeuner payant le matin!) et ensuite on part pour le trekk. Je lui demande si on peut faire une petite coucoune (un dodo!) avant de partir car je suis COMPLÈTEMENT buzzée de ma pillule pour dormir et de ma nuit très courte. Il me donne 30 minutes, que je prends volontiers. Je dors comme une buche. 30 minutes plus tard, on me réveille, let's go, on part à l'aventure! Plan de match de la journée: trekking dans les montagnes pendant 12-15 kilomètres pour voir 3 villages et se rendre dans un village de H'mongs noirs ou on va passer la nuit. Notre guide regarde désespérément le sac de Mathieu en lui disant qu'il ne peut pas aller faire le trekk avec ça, que c'est beaucoup trop gros et qu'il va être beaucoup trop fatigué. La machine Emond le rassure que tout est correct, pas de stress, on y va!

Nous avons donc entamé la marche qui a duré toute la journée, de 10h à 16h environ. Nous avons vu des paysages spectaculaires, plein de minorités ethniques différentes, des styles de vie à des années lumières de notre réalité au Canada! Je peux comprendre pourquoi les touristes font le détour et se tappent le trajet pas très agréable ni confortable pour aller voir ces villages. C'est comme s'ils vivent littéralement dans un autre monde. Leur réalité est complètement différente de tout ce qu'on connaît, et
Maison de l'habitant ou on a dormiMaison de l'habitant ou on a dormiMaison de l'habitant ou on a dormi

100 fois mieux que dans mon trekk en Thailande!
mêmes du reste des Vietnamiens. Ils vivent juchés dans leurs montagnes, loin de toute civilisation, avec leurs moeurs et coutumes, leurs rizières à perte de vue, leurs couchers de soleil incroyables, et ils sont bien! Les gens qui habitent dans ces régions éloignées portent toujours les vêtements traditionnels et ont leur propre dialecte. Chaque tribu a un dialecte différent, ainsi qu'une tenue vestimentaire et une coiffure différente. C'est vraiment spécial! Les habillements, les peignures, les couleurs, tout est différent d'un village à l'autre. Une des tribus, les Red Dzaos par exemple, est particulière car ils utilisent toujours du rouge pour décorer leurs vêtements. Ils portent de gros chapeaux rouges et se rasent tous les cheveux, ainsi que les sourcils.

Un des plus gros groupe de minorité ethnique au Vietnam est la tribu des Hmongs, qui signifie "free people". La tribu est divisée en plusieurs sous-groupes et nous avons majoritairement vu des femmes appartenant à la tribue des Hmong Noirs. Vous pouvez les voir sur les photos.

Dans chacun des villages, nous avions quelques villageoises qui nous suivaient dans le trekk tout le long, peu importe la distance. Elles nous aidaient si on avait à grimper ou sauter par-dessus des choses, elles marchaient à nos côtés, en demandant de temps à autre "what's your name? how old are you? where you from? " et ça finissait toujours par l'évident "you buy from me?" et c'est là qu'elles sortaient l'attirail de bracelets, bijoux de toute sorte, linge et tout le tralala. La plupart de ces gens travaillent dans les rizières toute la journée et fabriquent du linge et d'autres bidules pour vendre aux touristes. C'est comme ça qu'ils assurent leur survie, donc on ne peut pas trop les blâmer de tenter de profiter des touristes dès qu'ils en voient passer!

La journée de trekk fut agréable, beaucoup moins stressante et dangeureuse que mon expérience en Thaïlande, mais ce fut d'autant plus difficile parce que j'étais vraiment "buzzée" de ma pillule pour dormir de la veille. C'est de la merde ces affaires-là! Je baillais en montant les montagnes, en marchant sur les rizières... Je trouvais ça dommage car je ne me sentais pas toute là. Mais on a quand même pris des photos superbes, merci à Mathieu pour ça! Le pauvre! Il s'arêttait à différents endroits, nous laissaient continuer notre route, se positionnait, prenait des photos du paysage, des gens
Dure labeur!Dure labeur!Dure labeur!

Me semble qu'un tracteur serait ben plus rapide!
et de toute la splendeur des environs, ensuite il courrait avec son gros sac, les mains pleines avec la caméra et la ciné pour nous ratrapper. Je vous jure, yé pas tuable c't'homme là! C'est une machine!

On est finalement arrivé à notre gîte de l'habitant vers 16h après une longue journée de trekking mais qui fut quand même très agréable. On est accueuillis, à ma grande joie, dans une très belle maison avec de vrais murs, un vrai plancher, un vrai plafond, une vrai matelas, une vraie couverte et une vraie toilette avec du papier en prime! WOW, je suis au paradis! De plus, aucun coq en vue! WOUHOU! Car j'avoue que toute la journée j'angoissais à l'idée de passer une nuit dans une même maison de bamboo avec des craques dans le plancher, les murs, le plafond, un matelas de plage et des centaines de coqs qui chantent toute la nuit, sans compter la chiasse dégeulasse et la douche encore plus désagréable que j'avais eu en Thaïlande! Alors je me dis fiouf, je vais au moins dormir cette nuit!

Anik et moi on décide de se reposer pendant une heure, brûlées de notre journée. On se réveille une heure plus tard et on descends en bas rejoindre la famille qui nous reçoit cette nuit. On est accueilli par une vue incroyable sur les montagnes et un coucher de soleil superbe. Je m'asseois à la table du souper à l'extérieur, je met ma veste car la température est un peu frisquet, et j'admire le paysage tellement calme, beau, doux. C'est difficile à décrire comment un paysage peut nous donner un sentiment de paisibilité intérieure. Moi en fait c'est ce que je recherche quand je voyage. Des paysages qui vont me couper le souffle et me transmettre leur beauté en me donnat un incroyable et bizarre sentiment de calme, de paisibilité et de sérénité intérieure. Et à Sapa, des paysages de la sorte, il y en avait à profusion!

La famille très accueillante compte la maman, le papa et la petite fille. On nous offre un souper gastronomique incroyable. Des frites, des légumes, du porc, du riz, du poulet à profusion! Ça n'arrête plus! Je crois que parce que notre stature est beaucoup plus grande et colosse que la leur, ils pensent qu'on mange comme des ogres! Chaque repas qu'on nous sert chez les habitants est toujours faramineux! On mange comme des cochons, on laisse la moitié de la bouffe sur la table car y'en a juste trop! On jase un peu et on retourne se coucher pour la nuit à 19h30!! Les p'tits touristes Hullois sont pas forts!!

On dort une nuit complète et on se lève à 9h le lendemain matin! Il n'y a pas à dire qu'on avait vraiment besoin de sommeil! On descends, on s'asseoit à la table sur la terrasse et notre hôtesse nous arrive avec une pile de 2 pieds de crêpes et de bananes! On mange ce qu'on peut, on gaspille encore le 3/4 de ce qu'elle nous a fait, et on repart à l'aventure pour une autre journée de trekking. Aujourd'hui, on monte beaucoup plus qu'hier donc physiquement, c'est un peu plus difficile. Mais ma bonne nuit de sommeil me donne l'énergie que j'ai besoin. Je sens toutefois qu'il y a un genre de party qui se prépare dans mon estomac mais bon, c'est pas grave, je vais sûrement fluter un peu comme je l'ai fait tant de fois depuis mon arrivée et ça va passer, donc je ne m'énerve pas. On marche encore toute la journée, on voit d'autres villages, on rencontre d'autres gens, on voit d'autres paysages spectaculaires. Plus le temps avance, plus j'ai hâte d'arriver à une toilette!! On arrive enfin au bout du trekk en début d'après-midi et on nous ramène à notre hôtel à Sapa. Sur le chemin du retour, on discute avec Nguyen et on s'entends avec lui pour qu'il revienne nous chercher le lendemain et nous amène dans un village à une heure de Sapa voir d'autres minorités. Il n'y aura pas de trekking à faire, on va juste aller se promener. On a toute la journée de libre du lendemain avant de prendre le train de nuit et on a vu que la ville de Sapa est très petite et qu'il n'y a pas grand chose à faire, donc c'est pourquoi on a décidé de réserver à nouveau notre guide fort sympathique pour notre dernière journée à Sapa.

Arrivés à l'hôtel, je me rue sur les toilettes, ça file pas trop... On va se promener dans la ville ensuite au marché de la fin de semaine. Ils appellent ça le marché des amoureux. Les villageois des minorités ethniques habitant dans les montagnes viennent dans la ville le samedi pour
Petit garçon qui travaillePetit garçon qui travaillePetit garçon qui travaille

En Asie, à compter de 5-6 ans, on peut voir les enfants effectuer différentes tâches ouvrières ou ménagères
vendre du linge, des bijous et toute sorte de choses aux touristes et habitants locaux. On s'attendant à quelque chose de gros mais non, tout petit, un peu déçevant quand on a vu les marchés de Saigon et de Hanoi! On retourne vers l'hôtel (après que j'ai encore du m'arrêter dans un resto pour courrir à la toilette! décidément, ça va pas dans mon bedon!), on s'arrête prendre un verre sur une terrasse ou mes chers amis répondent à toutes mes questions sur le communisme, la guerre, le capitalisme, les coutumes asiatiques, etc. Ils sont évidemment 100 fois plus informés que moi et Mathieu est passionné de politique et connait un peu de tout sur tout, donc il répond patiemment à mes questions et il m'explique plein de choses intéressantes que j'ai pas mal oubliées, mais je suis certaine qu'elles me reviendront dans une autre conversation sur le sujet un jour ;-)

Après le souper, rien à faire, je ne suis pas capable d'aller prendre d'autre bière ou de rien faire, mon ventre crie, ça fait atrocement mal et tout ce que je peux faire c'est rester étendue! Donc on retourne à la chambre à 21h. J'aurais bien aimé profiter de notre dernière soirée ensemble avec rien de prévu pour en caller une couple avec mon grand effrème Mats avec qui j'aime dont prendre un coup mais mon estomac ne veut vraiment pas coopérer. Donc on reste dans la chambre pis on finit par se dire des niaiseries pis rire comme des enfants pour rien jusqu'à 23h.

Le lendemain, Nguyen arrive avec le truck de son patron et on se dirige vers le village des Zays (si je me souviens bien du nom!). La route pour s'y rendre est très très sinueuse et dangeureuse. Avec mon estomac fragile, j'me demande en crissse ce que je fais là! Ça bardasse pas à peu près, le chauffeur conduit en malade dans les petites routes sur le bord du ravin, y' des motos qui arrivent à toute vitesse devant nous, on évite des voitures et des piétons de justesse, on revole de tous bords tous cotés car le route est affreuse, j'ai mal au ventre et au coeur... je commence à en avoir ma claque de ces routes de merde... À un certain moment on arrive sur une grosse grue, le chemin complètement bloqué par cette dernière et des tonnes de grosses roches dans le chemin, des dizaines de Vietnamiens en gougounes qui travaillent la-dedans. On est pris là, rien à faire. On doit attendre 25 minutes avant qu'ils ne clairent les roches du chemin. Personne n'est stressé, c'est pas grave, pas de presse, ils vont attendre... Ma patience diminue...

On arrive enfin après une heure dans le village. On s'y promène toute la journée, c'est encore très joli. On va se baigner dans des petites chutes, dans une "piscine chaude" qui finit par être 2 bassins en béton remplis d'eau... La journée est beaucoup plus relaxe que les 2 jours précédents. Moi je sais que la fin approche et que le lendemain je repars pour le Canada, donc je ne suis plus là mentalement, je commence à avoir hâte de revenir, d'autant plus que j'ai réellement mal au ventre, mais je ne m'en plains pas trop, pas envie de casser les oreilles de mes copains avec ça. À la fin de la journée, il est temps de repartir, se doucher pour ensuite prendre le train de nuit jusqu'à Hanoi. Avant de partir, je dois (encore!) aller à la toilette. Il me pointe une toilette, qui s'avère être une squat
Adoption Mats??Adoption Mats??Adoption Mats??

Mats s'est fait 2 adminratrices. Elles voulaient revenir au Canada avec lui!
ou y'a un trou dans le plancher et que tu dois faire tes besoins accroupis du mieux que tu peux! No way! Impossible! Pas avec le mal de ventre que j'ai là! Je ressors et lui explique timidement que j'ai trop mal au ventre et que je préfère attendre une toilette de "touristes". Il m'apporte un peu plus loin dans un genre de petit resto local, il m'escorte pour aller chier, c'est bien ça! Beau service! Quand je ressors de la toilette, j'ai 6 Vietnamiens qui me regardent et qui sont crampés. Ben oui, ben oui, la p'tite touriste a la chiasse, que voulez-vous! Maintenant ramenez-moi à l'hôtel SVP pour que je retourne le plus rapidement possible dans la civilisation car je sais très bien que ce sont dans ces villages éloignés que j'ai attrapé une merde (c'est le cas de le dire!) dans mon ventre et là je veux juste rentrer!

Arrivés une heure plus tard à l'hôtel, oh! grande joie, je suis malade. Je reste étendue sur le divan de la réception pendant que mes partners sont sur l'internet en attendant notre train de nuit. Je commence à réellement craindre les prochains 72 heures ou je vais devoir me taper 1h de route intense pour me rendre à Lao Cai, 10h de train de nuit et 30h de déplacements + vols pour retourner au Canada en vomissant et flûtant aux 10 minutes! Je pense que mon corps me dit qu'il est temps que je retourne à la maison...

Pendant la route en direction du train, je me concentre intensément pour ne pas être malade à nouveau dans la vanne, ce que je réussi!. Arrivés à la gare, Anik et moi on ne se sent pas bien du tout à cause de la ride très sinueuse et étourdissante. On doit aller chercher nos billets de train, Mats se propose gentiement de s'en occuper compte tenu de notre état. Il va voir pour les billets, on lui dit d'attendre, ce qu'il fait pendant 15 minutes, pas de nouvelles. Ça niaise encore... Finalement on est servi par le même gars qui nous avait si chaleureusement accueilli en arrivant dans la vanne surchargée et qui tentait d'asseoir un adulte avec les 2 enfants. Il semble aussi magané mais cette fois-ci, il est intoxiqué grave. Great! Mais on a un problème: semblerait-il que nos billets ne sont pas réservés pour le train de ce soir mais pour celui du lendemain... Résutat: on n'a aucune façon de se rendre à Hanoi cette nuit ni demain. Conséquence: je vais rater mon vol pour retourner au Canada. On est pris dans une belle merde!

On tente tout ce qu'on peut, rien à faire. Anik appelle la compagnie à Hanoi de laquelle on a réservé. La dame demande si je peux changer mes billets d'avion? NON! Y'a pas d'autre vol avant la semaine suivante pis y'en n'est pas question, c'est leur erreur, c'est à eux de nous dépanner! Le train quitte dans une heure et on n'a toujours aucune place dessus pour embarquer... La dame dit à Anik d'aller à un certain endroit à l'extérieur de la gare et qu'on va venir lui porter des billets sous peu. Ok, on est sauvés. On se rend à la dite place, on attend, on attend, on attend, rien. Anik rappelle, la dame dit qu'elle ne réussi pas à trouver des billets, tout est plein, rien à faire! On fait les 100 pas dans la rue, il fait noir, il y a des centaines de Vietnamiens et Vietnamiennes partout à la gare, c'est bondé de monde, tout le monde semble savoir ou s'enligner sauf nous qui restons là dans la rue, mal pris, dépendants d'une dame à l'autre bout du téléphone à 12h de route de nous qui ne pourrait pas plus s'en foutre. Le train quitte dans 30 minutes, on n'a toujours rien. La dame dit à Anik qu'elle va voir s'il y a des places sur le train suivant. Le train sur lequel on devait embarquer quitte, celui-là est perdu. Il est reste 2 autres. C'est Anik qui fait tout avec la dame de Hanoi. La dame lui dit toujours qu'elle va la rappeler, ce qu'elle ne fait jamais. Donc Anik doit toujours rappeler. Moi je reste calme et je me parle tout seule en me rassurant car je sais bien que c'est pas le moment de paniquer. Je pourrais paniquer, capoter et réaliser qu'il y a de fortes chances que je reste prise ici dans cette ville de merde, malade, et que je doive me taper un train de 10h demain dans la journée pour ensuite courir aller prendre mon avion et faire un autre 30h de vols, sans break entre. Je préfère ne pas y penser. On regarde l'option de prendre un taxi jusqu'à Hanoi, c'est 200$ US. Hé merde! Le 2è train quitte, toujours rien. Finalement un mec arrive près de nous et nous demande c'est quoi le problème. On lui explique et il nous dit "Vous êtes au Vietnam, tout peut s'acheter!" On se dit ok, I guess que c'est ça notre solution. On retrouve le mec qui nous disait qu'il n'y avait plus de places, on lui dit qu'on va payer, qu'on doit absolument être sur ce dernier train et on lui met de la pression. Il retourne au comptoir et baragouine quelque chose avec la commis. La gare est pleine de Viets, aucun touriste en vue, on est en détresse, situation de crise, gestion de stress, il fait noir, j'ai mal au ventre et au coeur, je veux un lit pour dormir cette nuit, je veux retourner dans mon pays, je commence à en avoir ma claque. Surtout de savoir que notre "survie du moment" est entre les mains de ce mec là?! Il nous revient finalement avec 3 billets séparés: 2 soft seats et un hard seat... On n'a pas le choix, on doit les prendre, c'est notre dernière option. Alors on se résigne et on les prends. 30 secondes après, on entend un Vietnamien sacrer, chiâler, gueuler à tue-tête, on le sort à l'extérieur. On croit bien qu'ils viennent de nous refiler son billet... Tellement croche, pas de bon sens!

On court vers le train en tentant d'éviter de penser au fait qu'on va être pris pendant 10h assis sur des bancs inconfortables, pas dans des couchettes... Anik entre, ensuite Mats et moi on se fait arrêter, le mec regarde le billet de Mats et semble confus. Il nous fait attendre, on ne comprend rien. Il ne parle pas anglais donc il demande à un jeune de nous expliquer. On se fait montrer que sur le billet de Mathieu, c'est écrit à l'endroit du numéro de siège un zéro. Traduction: il n'a même pas de siège, ils lui ont inventé un billet en espérant que ça passe! Je vous jure, ça n'arrête pas les crocheries ici! Finalement il nous laisse entrer. On est crampés. Mathieu n'a pas de place pour s'asseoir, il reste debout. Anik et moi on est dans 2 wagons différents. Les wagons sont pleins de Vietnamiens, aucuns touristes en vue pendant 3 wagons, autre que 2 adultes et un petit enfant de 6 ans. Après les entendre parler on réalise qu'ils sont Québécois! Cool! On discute avec eux en leur demandant ce qu'ils font eux aussi pris dans cette section du train... ils se sont fait jouer le même tour que nous!!! Mais en plus ils ont un petit avec eux! Décidément je commence à ne pas être impressionnée du tout par ces Vietnamiens croches du nord! Je n'ai aucunement envie de m'asseoir seule parmi ces centaines de Vietnamiens en sachant très bien que nous sommes des cibles les touristes pour des vols. D'autant plus que ma santé ne va pas bien du tout, pas envie de me retrouver seule cette nuit dans ce train miteux, entourée de Viets qui regardent mes sacs pour tenter de me prendre n'importe quoi. Anik (ma chère amie de mon coeur!) décide de rester assise dans mon wagon et demande au mec à côté de moi pour changer de ticket avec elle car elle veut être assise avec moi pour ne pas me laisser seule dans mon état. Il refuse, gros chiant. Le train part, Mats est debout, Anik est assise pas loin et moi je suis dans mon coin, à côté de ce Viet suspect. Elle demande finalement à son voisin à elle de changer de place avec moi et il accepte! Super! Donc au moins on peut être assises ensemble cette nuit.

Le train est plein de Vietnamiens avec nous 6 comme touristes (nous 3 et les autres Québécois). On se fait regarder, dévisager. Quand le train part, il y a encore plein de gens debout! Les gardes du train arrivent quelques minutes plus tard avec des sièges de plastique. Et oui! Vous l'avez deviné! Il y avait des dizaines de Vietnamiens et Vietnamiennes assis sur ces petites chaises de plastique dans l'allée pendant toute la nuit!!! 10h de temps dans le train! C'est du n'importe quoi! On ne pourrait même pas s'imaginer ça par chez nous, ça serait impossible, inacceptable! Mais là-bas, tout est faisable et acceptable!

Mats va voir sa section de hard seats ou il n'a pas de siège. Il est dans le "party wagon". Ce sont des bancs de bois ou les Vietnamiens vont pour boire de la bière toute la nuit et chanter du karaokee. Notre cher Mathieu a réellement su "make the most of a bad situation". Il est resté là dans ce wagon une partie de la nuit avec les Vietnamiens. Il s'est fait ami avec une gang de jeunes ingénieurs. Il est venu nous voir quelques heures plus tard avec les yeux vitreux et en disant "chus chaud tiiiiiiiight!". Moi je suis crampée! Good for him, il a su s'amuser et profiter de la situation dans laquelle il se trouvait! Anik lui donne son billet initial et il va dormir dans l'autre wagon. Anik et moi on ne ferme pas l'oeil de la nuit. À quelques reprises on se regarde et on part à rire en malades, genre "quossé qu'on fait icitte!! ça pas d'allure!!". Mais au bout du compte, on s'est rendu à Hanoi comme prévu en matinée. Mats se réveille tout bonnement le lendemain. Il a dormi comme une buche dans le train. Disons que les dizaines de bières ont aidées!

Arrivés à Hanoi, on se dirige vers l'hôtel ou on entre et on va dormir pour un autre 5h, question de ratrapper la nuit de merde qu'on vient de passer. La journée a passée très vite ensuite. On est allé manger dans un super bon resto italien (j'en pouvais pu du riz et légumes, j'avais tellement mal au ventre j'avais besoin de manger quelque chose de réconfortant, genre pâtes, pain, crème, sauce, etc.). On est allé se promener une dernière fois dans Hanoi, shopping de dernière minute, "taking it all in" avant de repartir pour de bon.

C'est avec nostalgie et excitation que j'ai quitté mes chers amis à Hanoi le 2 avril à 21h. Je leur ai souhaité bonne chance pour leur continuation. Ils s'apprêtent à faire le même voyage que j'ai fait mais à l'inverse. Vietnam, Cambodge et Laos. Ils vont aussi aller en Chine. Pour ceux qui veulent suivre leurs aventres, je n'avais pas bien écrit le site la dernière fois. Il y a des majuscules dans leur titre, donc c'est http://www.travelblog.org/Bloggers/LesTiPapoutesEnAsie/

Je quitte le Vietnam l'esprit léger et excitée de revoir ma famille, mes amis, mon condo, mon lit, ma toilette!!! Je retourne au Canada avec plein de beaux souvenirs en tête dans 4 pays et 17 villes en mémoire:
Thaïlande: Bangkok (capitale), Chiang Mai, Ko Samui, Ko Tao, Ko Pha Gnan
Laos: Vientiane (capitale), Luan Prabang
Cambodge: Siem Reap, Angkor, Pnohm Penh (capitale)
Vietnam: Chau' Doc, Saigon (maintenant Ho' Chi Minh City), Hoi An, Hué, Halong Bay, Hanoi (capitale), Sapa

Je me dis dans le taxi que dans 2 jours, je serai de retour chez moi après un mois et demi d'absence. Je suis tellement décrochée de tout, tellement loin, j'ai tellement vécu plein de choses et vu plein de choses pendant ces dernières semaines, je risque d'être dans ma bulle pendant un petit bout... À tous les jours je voyais quelque chose d'intéressant, j'avais des émotions différentes, je devais relever de nouveaux défis, c'est vraiment spécial et différent comme voyage. Ça n'a rien à voir avec un voyage en Europe ou en Amérique du Nord ou tout est du "connu" et les chocs culturels sont minimes, voir absents. Là-bas, c'est complètement différent, rien à voir. Mais j'ai maintenant très hâte d'arriver à la maison et de pouvoir raconter mon voyage à ma famille et mes amis. Je me sens le coeur léger, je suis heureuse, zen, mais j'a mal au coeur et au ventre et je crains le 30h de vol mais coudonc, ça en vallait la peine et je ne regrette rien. Avoir à recommencer, je le referais demain sans hésitation!


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Emond se fait des chums sur le trainEmond se fait des chums sur le train
Emond se fait des chums sur le train

Talk about making the best of a bad situation! Emond, you rock! "Eille les tounes, 'chus chaud tiiiiiight!"


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