Trekking vietnam - ha giang partie 3


Advertisement
Vietnam's flag
Asia » Vietnam » Northeast » Ha Giang
December 26th 2010
Published: December 26th 2010
Edit Blog Post

Merci à Minh Anh Voyage qui a bien organisé notre voyage

Malgré les mêmes costumes, il semble que cette ethnie soit particulièrement cosmopolite : les types de visage sont très différents, certains s'apparentent plutôt aux mongols ; d'autres sont métissés. Après deux heures, nous sommes passés sur l'autre versant, nous dépassons Bac Hâ pour rejoindre une maison d'hôte un peu à l'écart. Le temps est plus dégagé. C'est une région au climat plus tempéré, favorable à la culture maraîchère et à celle de pruniers. Leur floraison est terminée, c'est le stade petit fruit. Copieux dîner dans un restaurant de Bac Hâ, envahi par des motards hollandais : pommes de terre à l'ail et à la tomate, poulet aux champignons, porc grillé et ananas.

Nous interrogeons Minh sur le pouvoir politique au Vietnam. Il semble que le communisme se soit assoupli depuis quelques années. Pour notre guide, c'est un bon système politique car son peuple a besoin d'être encadré : Etudier sans réfléchir ne sert à rien mais réfléchir sans étudier peut conduire au pire (sic.). L'Etat a financé de nombreux équipements : routes, écoles, dispensaires et suit un plan annuel par objectifs : x km de routes, x%!d(MISSING)e croissance, x%!d(MISSING)'alphabétisation etc.

Balade digestive dans les environs : construction de canalisations, labours de rizière par des buffles, récolte de choux. Sur le chemin, des étudiantes en tourisme testent quelques formules en anglais. Elles nous invitent à boire le thé chez leur famille d'accueil et s'essayent au chant. Echange d'adresses et salutations. Un peu plus loin, c'est la sortie de l'école : les enfants sont loin d'être farouches et sont très contents de prendre la pause pour la photo et encore davantage de se voir sur les écrans des appareils numériques.
Là, une maison abrite un moulin à maïs : les épis sont stockés dans des casiers aérés et la meule les transforme en une farine blanc cassé. Retour au bercail pour une pause lecture et installation pour la nuit.

Orage nocturne et réveil aux aurores, la nuit aura été courte.
Départ en bus pour le marché situé à une vingtaine de kilomètres. C'est le point de rencontre de plusieurs ethnies-essentiellement des Hmongs bariolés- mais surtout de villageois de plusieurs vallées alentour. On y boit, on y mange, on y échange ou on y vend des produits de l'artisanat mais surtout on se rencontre, on se donne des nouvelles et pourquoi pas on discute des unions...Nous nous arrêtons en amont du marché ce qui nous permet d'observer les étapes de la culture du riz : de la pépinière - parcelle en hauteur où le riz est planté très serré- sont extraites des pousses qui seront repiquées plus espacées dans la parcelle du bas. Cette technique permet un meilleur rendement que le semis direct. C'est un travail de titan, long et fastidieux : l'échine courbée, les pieds dans l'eau, chaque homme pose un à un les plants de la culture nourricière. Une légende évoque l'importance que revêt cette culture pour le peuple vietnamien : c'est celle dite du « Banh Day » et du « Banh chung ». Dans des temps très reculés, le sixième roi Hung régnait sur le pays. Devenu vieux, il souhaitait trouver un successeur : mais lequel choisir parmi ses vingt-deux fils ?

Il choisit de les départager par un concours et leur demanda de préparer un mets précieux pour l'offrir comme offrande aux ancêtres. Celui qui aura apporté le meilleur sera placé sur le trône. Les princes rivalisèrent d'ardeur pour plaire au roi. Les uns s'en allèrent dans la jungle, les autres sur la mer. Cependant, Lieû, le dix-huitième fils, n'avait pas cette chance : il avait perdu sa mère très jeune et vivait seul sans conseiller ni serviteur. A trois jours de l'échéance, essayant de se remémorer les bons mets qu'il avait goûté, il tomba dans un demi-sommeil. Une déesse vint le visiter et lui dit : « Rien n'est plus immense que le Ciel et la Terre ; rien n'est plus précieux que le riz. Faisons deux pains. ». Tout en les façonnant elle expliqua : « Ce banh chung symbolise la Terre. Comme elle, il est de forme carrée et prend la couleur verte des plantes, des rizières et des forêts. Il doit être fourré de porc et de haricots qui représentent la faune et la flore terrestres ». Ensuite, elle fit cuire le riz à la vapeur, le pila et façonna un banh day de couleur blanche qui rappelait par sa forme la voûte céleste... A son réveil, Lieû suivit à la lettre les instructions reçues en songe.
Le jour de la fête du Têt arriva. Le moment des délibérations vint. Au milieu des mets exotiques tels que les rouleaux de paon, les pattes d'ourson, les foies de rhinocéros, les rustiques pains de Lieû faisaient piètre figure. Mais quand les examinateurs les eurent dégustés, ils ne purent retenir un « oh » admiratif. Le roi trouva leur forme très originale. Lieû expliqua toute la vérité et gagna le concours. Le roi le fit monter sur le trône en disant des pains : « Ils sont aussi bons que précieux car ils revêtent une signification particulière : ils expriment la piété du fils qui vénère ses parents comme le Ciel et la Terre ; ils renferment un profond amour du sol natal. En plus leur préparation n'est pas compliquée car fabriqués avec des denrées que chacun peut produire. »Retournons au vingt-et-unième siècle pour retrouver les allées du marché. Elles sont boueuses, les étals croulent sous les étoffes, les laines de couleurs vives, les bijoux, les figurines. Des personnes âgées, pliées en deux, mendient. Des femmes discutent en groupe. Nous quittons la foule pour nous hisser sur les hauteurs du site. Quelques glissades plus tard, nous atteignons un bosquet d'où nous pouvons admirer le magnifique panorama qui s'offre à nous : le marché en contrebas, les montagnes au loin, les couleurs contrastées des rizières. Sur le chemin du retour, nous croisons de nombreuses paysannes revenant du marché. Là une femme se lave les cheveux, son enfant sur le dos ; ici une autre peigne ses longs cheveux noirs.

Retour à Bac Hâ pour le déjeuner : champignons noirs, poivrons, porc pané, chou farci, nems et que sais-je encore... Un dernier tour du quartier puis nous reprenons le bus direction Lao Caï à la frontière chinoise. Deux heures plus tard, après avoir longé la rivière qui sert de ligne de démarcation, nous voici face au pont qui nous sépare de la Chine. Un temple lui fait face pour conjurer le sort et marquer le territoire vietnamien : l'autochtone nourrit toujours une grande méfiance vis- à- vis de son puissant voisin. A l'intérieur de la pagode, se déroule une bien curieuse cérémonie en l'hommage des trois divinités de l'eau, du ciel et de la montagne. Une femme a été choisie pour incarner ces déesses : elle est ainsi revêtue successivement par deux pèlerins à genoux des attributs des divinités et effectue des gestes codifiés dont l'un consiste à redistribuer les offrandes des pèlerins à l'assistance.
Dans ce temple où les couleurs or et rouge dominent de nouveau, il est aussi possible de se recueillir devant une statue de Bouddha et même d'Hô Chi Minh.

Nous terminons la soirée autour d'une soupe de légumes avant de prendre le train de nuit qui nous ramènera vers Hanoï. Le roulis du train ne tarde pas à faire son effet, et très vite, des couchettes fusent des ronflements plus ou moins sonores. Arrivée un peu avant cinq heures du matin.
Départ pour la Baie d'Halong terrestre séparée de la capitale d'une centaine de kilomètres. Avant de quitter la ville et très régulièrement sur les voies, nous croisons de larges affiches aux lignes géométriques. La couleur dominante est le rouge, les dessins semblent vanter l'harmonie ou les valeurs des familles régnant au sein de cet eldorado communiste. De nouveau le regard est happé par le spectacle d'équilibriste entre les cochons ventres à l'air, l'amoncellement de sacs de riz, des meubles et même une vache ! Il semble y avoir davantage de vélos que de motos dans cette région. La circulation n'en est pas moins anarchique. Les magnifiques panneaux « Interdiction de klaxonner » semblent planter là pour encourager l'action inverse. Les priorités à droite sont inconnues : camions ou vélos doublent, se croisent ou tournent sans se soucier ni de leur taille ni de leur prochain. Ainsi les routes sont meurtrières : plus de 12 000 morts par an... Nous traversons une région minière, carrière de charbon à ciel ouvert. Une poussière noire a envahi le moindre interstice.

Plus loin, nous apercevons diverses usines - fabrique de chaussures, cimenterie - et des employés bien sages en uniformes. Puis un méandre du fleuve rouge apparaît. La voie ferrée passe sur le seuil des portes ici tout comme à Hanoï. Nous arrivons en milieu d'après-midi dans la charmante bourgade de Tam Coc. Notre hôtel à la façade tape à l'œil avec ses couleurs vives et ses escaliers multiples ne semble pas bondé. Nous avons le temps de nous aventurer au travers des rues avant que le soir ne tombe. La petite ville est bordée de rizières. Nous croisons un tracteur dernier cri : un moteur sur deux roues...Nombreux chantiers de construction. Dans les maisons, les gens s'activent : nettoyage, couture, menus travaux. Des gamins très jeunes courent d'une rue à l'autre. Tous n'ont pas la chance d'aller à l'école. En effet, il n'y a pas de cours gratuits pour les moins de six ans...



Advertisement



Tot: 0.083s; Tpl: 0.013s; cc: 5; qc: 43; dbt: 0.0458s; 1; m:domysql w:travelblog (10.17.0.13); sld: 1; ; mem: 1.1mb