Végétariens s'abstenirent !


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Asia » Mongolia » Terelj
November 26th 2012
Published: November 26th 2012
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23 novembre 2012

Le Trans-Mongolien, c’est 7858km, de Beijing à Moscou, en passant par la Mongolie. Le Trans-Mongolien, c’est 3 pays, 3 cultures, 3 histoires, 3 architectures, 3 gastronomies, 3 langues, 3 visages. Mais je ne peux dire 3 paysages, parce qu’il défile et change constamment, surtout de Beijing au Lac Baïkal en Russie. D’où j’écris, une tasse de thé et un morceau de poisson fumé à mes côté, acheté sur le quai de Slyudyanka. Voici donc comment a débuté cette aventure que j’attends avec impatience, depuis que l’idée de faire ce long voyage nous est venu!

Nous quittons Beijing à 8h05 le matin, en compagnie de Liz et Mich, un couple Austro-Canadien, et de Mickael, un canadien de Halifax. C’est drôle qu’on soit autant de Canadiens pour faire un voyage semblable à ce qu’on peut faire chez nous, soit de traverser un grand pays en train, de passer une multitude de paysages en plusieurs jours, et de le faire en hiver! On approche du train : clic! Photo de départ! Lorsque nous embarquons dans le train, nous avons l’impression d’embarquer dans un congélateur. Cela prendra plusieurs heures avant que la chaudière alimentée au charbon ne réchauffe nos couchettes. Par contre, le passage entre les portes de deux wagons nous ramène à la réalité : y-fâ-frette-en-sivouplaît!

Le voyage jusqu’à Ulaan-Bataar se déroule à merveille. Phil et moi avons une cabine pour nous seuls! Ce qui nous permet de se mettre à notre aise et de dormir comme des bébés. Mais seulement après le passage de la frontière, qui a pris environ 4 heures du côté chinois, où ils devaient changer les boggies sous le train, comme les rails en Chine et en Mongolie sont différentes. Et pendant ce temps, ils ferment les toilettes pour éviter que la toilette ne se vide dans le garage! C’est un peu long, mais c’est une bonne raison!

Le lendemain après-midi, nous arrivons à Ulaan-Bataar et nous suivons nos compatriotes jusqu’à l’auberge de jeunesse qu’ils ont réservés. En fait, ça ressemble à l’Auberge Espagnole, des voyageurs étant là depuis 2 semaines, voir même 2 mois. Nous visitons peu, magasinons beaucoup. Malheureusement pas des souvenirs, mais des bottes d’hiver. Nous perdons d’abord un après-midi au Black Market, qui se trouve à l’extérieur, à -20! Essayer des bottes à cette température est très peu convainquant comme elles sont toutes gelées lorsqu’on y glisse notre
Les yourtesLes yourtesLes yourtes

J'adore!
pied! Nous finissons par en trouver juste avant notre départ pour le Parc National Terelj, où nous y passons 4 jours et 4 nuits, hébergés chez 4 familles différentes, dans leurs yourtes.

Pour s’y rendre, nous prenons l’autobus local qui lui aussi est un véritable congélateur . Mes orteilles ont le temps d’y geler pendant le trajet de 2 heures. Lorsque nous arrivons au bout du trajet, soit dans un village de yourtes et de petites maisons en bois où tout est fermé, il fait déjà noir et nous attendons que quelqu’un de la première famille vienne nous chercher. Les voilà qui arrivent : deux adolescents à dos de cheval, avec 3 autres montures. Nous chevauchons dans la nuit étoilée et totalement silencieuse pendant environ une heure et demi, à travers champs et forêts, au pas de marche ou au petit trot. Mes compétences équestres s’améliorent! L’ambiance est vraiment particulière et magique, excepté quand le vient le temps de traverser des rivières dont on ne peut percevoir la profondeur dans le noir. Puis quand vient le temps de traverser une rivière semi-glacée, qui craque sous les sabots! Une fois, sur la rive de l’une d’entre elles, nos guides hésitent à traverser et cherchent l’endroit pour le faire. À ce moment débarque une vieille dame d’un Jeep sorti de nulle part, indique l’endroit où traverser, se retourne et disparaît en marchant, aussi vite qu’elle est apparue. Un personnage tout droit sorti d’une légende mongole, dont en parleront encore les générations à venir…

En arrivant, la première famille nous sert à souper, soit un bol de soupe aux nouilles avec un peu de bœuf et aucune saveur. Nous bredouillons nos premières phrases en mongole, à l’aide d’un petit cahier que nous a remis l’organisation qui a planifié notre tour. La discussion fût très courte… Après le souper, nous emménageons dans la yourte des invités et nous y dormons. Le lendemain matin, ils viennent nous y porter notre déjeuner, soit du pain sans garniture et du thé. Le thé mongole est très loin de celui dont nous sommes habitués. Il s’agit d’un mélange de lait, de gras animal, d’eau et de sel. Le premier bol n’est pas si mal, mais on s’en tanne vite, surtout qu’ils nous en servent à tous les repas! Après 4 jours, le cœur me levait juste à l’odeur, omniprésente dans leur yourte.

Après le déjeuner, nous ne retournons même pas voir la famille dans leur yourte; c’est le père qui vient nous chercher pour nous conduire en auto chez la deuxième famille. Nous sommes un peu déçus; ce qui devait être 15 km de cheval a plutôt été une ballade tape-cul dans une vieille voiture sans dossier pour le banc arrière. Il la conduisait comme s’il s’agissait d’un vrai tank! On a eu un peu l’impression qu’ils voulaient se débarrasser de nous le plus vite possible…

Par contre, la deuxième famille ést géniale et notre arrivée plus tôt que prévue nous permet de participer à une activité hors du commun! Nous sommes au bon endroit au bon moment : l’égorgement annuel d’une vache! Les hommes vont d’abord avec le père pour tuer la vache, en y attachant les pattes puis en l’égorgeant. Je demande si je peux y assister, mais il semble que ce soit une activité réservée aux hommes, que ma tâche sera de la vider! Phil s’ait fait un devoir de tout me conter en détails, une expérience qu’il a trouvé plutôt spéciale, un regard d’égorgé qu’il n’oubliera jamais! Une fois le sacrifice terminé, c’est mon tour d’aider la mère à vider
Intérieur d'une yourteIntérieur d'une yourteIntérieur d'une yourte

Ils n'y a pas de séparation spatiale; ils cuisinent jusque sur leur lit!
la vache, pendant que le père coupe la chaire et les os en quartiers. Ce n’est finalement pas si dégoutant que ça, sauf quand vînt le temps de vider l’estomac et les intestins. Je découvre qu’à part la viande et les os, une vache, c’est plein de marde! La femme rempli ensuite les intestins de viande et de sang pour en faire du boudin. Ça aussi c’est dégoutant; jamais je n’en mangerai!

Nous avons ensuite le plaisir de déguster le fruit de nos labeurs! Le père fait bouillir toutes sortes de morceaux avec des oignons, que nous mangeons à même le plat, sans ustensile et sans couvert, comme des hommes de cromagnons. C’est excellent, sauf le bout de langue qu’il nous offre en nous cachant d’abord son identité, puis nous la dévoilant une fois rendue dans notre bouche! Du coup, je me demande où sont passés les … vous savez quoi! Nous nous reposons ensuite dans notre yourte, soupons avec du riz au lait et jouons avec les enfants avant de retourner se coucher. Le petit gars a dû nous tiré une centaine de fois avec son crayon, après ce que nous avons réussi à interpréter pour un ‘’Haut-les-mains’’! Plutôt universel comme jeu!

Petit parenthèse sur ces enfants. À 8 et 4 ans, ils donnent l’impression d’être plus mâtures que d’autres enfants du même âge, par leurs responsabilités quotidiennes qu’apportent le nomadisme et la subsistance, mais aussi par leur confiance en soi. La petite fille de 8 ans n’est aucunement gênée de me montrer comment cuisiner ou jouer à un jeu, seulement avec le langage des signes. Elle participe à tout ce que fait sa mère avec tellement d’aisance que je me sens ti-coune à côté d’elle! Leurs parents ne leur disent jamais de ne pas faire ci ou ça; même le petit garçon joue avec le couteau super tranchant de son père (le même avec lequel il a égorgé la vache!). J’imagine que d’apprendre par soi-même, avec des réussites et des échecs doit renforcer cette confiance en soi. On dirait de petits adultes!

Le lendemain matin, j’apprends comment faire des motifs typiquement mongols, que l’on retrouve sur tous les vêtements et accessoires que les femmes fabriquent. J’essaye également sa machine à coudre manuelle, ce qui n’était pas facile! Je lui achète un petit étui qu’elle a fabriqué la veille, reconnaissante de tout le travail qui se trouve derrière ce simple accessoire. Je préfère de loin acheter des souvenirs aux artisans, en plus que cette fois-ci j’ai assisté à sa confection, et dont les revenus lui reviennent directement et complètement.

En après-midi, nous faisons nos aurevoirs et la femme nous reconduit chez la troisième famille en char à bœuf. Notre expérience dans cette famille est ordinaire. Ils semblent indifférents à nous, et la belle fille de notre hôte a un air tellement bête qu’elle nous rend carrément mal à l’aise. Nous essayons quelques fois de lui adresser la parole, mais elle ne nous répond pas ni ne sourit; elle regarde à côté de nous puis s’en va. Ce qui est encore plus déplaisant, c’est que nous logeons dans le yourte familiale et que nous ne pouvons échapper à cette attitude négative, d’autant plus qu’aucune tâche nous est attribué pour nous occuper. Sauf celle de jouer les bergers, ce qui dura 20 minutes. Le même scénario se répéte le lendemain matin, jusqu’à ce que notre hôte nous conduise lui aussi en char à bœuf chez la 4e et dernière famille. Seule la soirée fût un peu plus intéressant, une fois l’aire bête couchée dans sa yourte. Nous avons bu un peu de vodka avec notre hôte, puis joué au bras de fer avec lui, un ancien lutteur et champion de course à cheval et de tir à l’arc. Surement le plus grand et gros bonhomme que j’ai rencontré de ma vie! Un véritable géant dans une robe en laine attachée à la ceinture avec foulard, comme si lui aussi sortait tout droit d’une légende mongole! Une belle soirée qui s’est terminé en gastro pour Phil. Je me suis inquiétée toute la nuit; quand il allait se vider dehors à -25, j’avais peur qu’il s’évanouisse et meure gelé, ou qu’il soit attaqué par les loups qui rodent près des campements des yourtes.

Arrivés à notre 4e campement, nous faisons un petit tour de cheval, chacun notre tour. Ça ressemblait plutôt à un tour de poney de 5 minutes, conduit par son propriétaire. Puis nous aidons le père à renflouer sa réserve de bois, soupons puis nous couchons. Le réveil à 6ham est difficile, surtout pour Phil qui est encore malade. Nous repartons en pick-up vers l’arrêt d’autobus pour retourner à Ulaan-Bataar. Trois heures plus-tard, nous débarquons fatigués du congélateur et nous passons le reste de notre journée à courir après notre billet de train, faire du lavage et refaire notre sac. Et manger une seconde fois de l’indien!

De manière générale, j’ai aimé notre expérience. J’ai trouvé deux des quatre familles vraiment sympathiques, malgré la barrière linguistique. Je voulais vivre dans une yourte, rencontrer des Mongoles de la campagne, participer à leurs activités quotidiennes et manger leur nourriture typique; je fus servie, et ravie! J’ai particulièrement aimé leur yourte, très belle et chaleureuse, surtout en hiver avec le foyer au centre de l’unique pièce ronde, au centre de l’activité quotidienne, et nocturne! En effet, il fallait se lever plusieurs fois par nuit pour entretenir le feu. On a bien rit de Mike qui emboucanait plus la yourte qu’il ne la réchauffait… mais moins quand on a réalisé que maintenant que notre sac à dos et notre doudoune sentent la boucane, et que nous ne pouvons les laver..!

Ce que j’ai moins aimé, c’est leur nourriture qui se compose principalement de viande, de produits laitiers et d’aliments à base de farine et de gras animal (pain, biscuits), fris pour la majorité. Déjà après 4 jours je n’étais plus capable…

Je quitte la Mongolie avec une
Motifs mongolsMotifs mongolsMotifs mongols

Ils plient puis collent le ruban à l'aide d'une colle faite de farine, de vodka, de sucre et de sel.
très bonne impression de ce magnifique pays. J’y reviendrais certainement, en été et plus longtemps. Mais pour le moment, je profite du coucher de soleil sur les steppes dorées, avant de traverser en Sibérie!

Bye!


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