10 jours en Malaisie


Advertisement
Malaysia's flag
Asia » Malaysia
September 4th 2016
Published: October 16th 2016
Edit Blog Post

MALAISIE

Inopinément, j’ai passé les 10 jours de mon périple sur les routes de la péninsule malaise. Je vous livre ici l’itinéraire et mes impressions. Désolée pour le roman...



1) Malacca : une paranthèse culturelle

Après avoir atterri à Kuala Lumpur, je suis de suite partie vers la ville de Melaka (Malacca en français). C’est une ville malaisienne de taille importante qui se situe entre Kuala Lumpur et Singapour. Mais à l’inverse de ses grandes soeurs, aucun gratte-ciel n’a poussé ici. À la place, un superbe centre-ville protégé au Patrimoine Mondial de l’UNESCO.

En effet, cette ville, plus que connue par son nom (le détroit de, etc.) regorge d’un fort patrimoine architectural et culturel, héritier des multiples influences extérieures qui se sont succédé aux commandes de la ville et de ses alentours.

Fondée au XVème siècle par un émir répudié de Sumatra, Malacca est le plus ancien port de Malaisie. Elle devint vite une cité florissante capitale d’un puissant sultanat ayant embrassé l’Islam. La ville était alors le port le plus important d’Asie du Sud-Est, notamment grâce au commerce des épices. Elle a longtemps joué un important rôle stratégique du fait de sa position dans le détroit de Malacca. C’est pour cette raison que débarquèrent les Portugais. Alfonso de Albuquerque prit finalement la ville en 1511. Saint François Xavier et les Jésuites arrivèrent peu après, fer de lance de la propagation de la foi catholique en Asie, accompagnant les soldats au combat et baptisant les survivants indigènes, tout cela au nom de Dieu bien sûr. Puis les Hollandais, les Anglais et pour une courte période, les Japonais se succédèrent à Malacca. Cela a évidemment laissé quelques traces, notamment un petit quartier du centre-ville dont tous les bâtiments sont peints du même rouge.



Entre la Clock Tower et la vieille Christ Church, on comprend voit tout de suite l’héritage culturel métissé dont tout le monde nous parle souvent. Les bâtiments sont rénovés, les peintures refaites… aucun doute, l’Unesco est passé par là. Je continue la balade vers les hauteurs de St. Paul’s Chuch, une vieille épave d’église posée en haut de la colline surplombant la ville. Mousse verdoyante et vieilles pierres tombales, avec une vue sur la nouvelle Melaka, front de mer sans saveur. Là, je rencontre deux Françaises de mon âge avec qui je passerai la journée. Dans le même esprit, au bas de la colline, on retrouve un pan de mur d’enceinte, A Famosa, une des portes de l’ancienne Melaka.



Ce quartier est décidément riche en patrimoine historique, j’ai tout de même un peu la sensation d’un Disneyland… même si l’héritage historique de Melaka est indubitable, il manque un zeste d’authenticité, je ne sais pas…

La faim commençant à se faire sentir, nous abandonnons le quartier historique pour aller gouter la spécialité de la ville : le Chicken Rice Ball, qui n’a de fait rien de plus que son nom laisse imaginer. Nous flânons ensuite dans Chinatown, de loin mon quartier préféré pour peu que l’on quitte les deux rues principales et qu’on parte à la découverte des échoppes et coins paumés. La zone reste petite et on retombe rapidement sur les « coins à voir » mais il y a dans ce bout de la ville une ambiance qui me plaît beaucoup.

Partout dans le centre-ville, on retrouve des touches de décoration chinoise. La plupart des portes d’entrée sont même surmontées de sinogrammes, les caractères chinois. Il y a également plusieurs temples, décorés de guerriers, de dragons et de lampions. Le plus beau d’entre eux est Cheng Hoon Teng et c’est le plus vieux temple chinois de Malaisie. Le quartier abrite aussi une superbe mosquée aux toits… inhabituels ! Petit cimetière musulman et splendide zone d’ablutions, l’endroit est très intime et reposant. Même constat avec le temple chinois quelques rues plus loin.



Le bus du retour n’étant pas bien loin, il était temps de rentrer tranquillement à pied, longeant alors la rivière Melaka et ses méandres Entre ponts et belles façades, on aperçoit aussi quelques zones totalement insalubres. La promenade qui consiste à remonter la rivière vers l’Est est vraiment sympa. Toutes les maisons sont peintes de grandes fresques représentant la culture et les traditions malaisiennes. L’endroit est en tout cas propice à une flânerie agréable et à quelques verres sirotés au soleil. Là aussi, on voit le travail de l’Unesco mais aussi tout le travail restant à accomplir.

Conclusion : une journée à Melaka est absolument suffisante pour en capter la substantifique moelle. Même si la visite était fort intéressante et agréable notamment grâce au magnifique temps, je n’ai pas été particulièrement charmée par cette ville.



2) Cameron Highlands : au paradis du thé

Le lendemain, je décide de partir pour les Cameron Higlands, célèbres pour ses plantations de thé. C’est parti pour quelques heures de bus.

Comme son nom l’indique, Cameron Highlands est un plateau montagnard. Grâce à son altitude de 1400m environ, la température y est supportable toute l’année, aux alentours de 20°C. Vu la vague de chaleur qui m’avait accueillie en Malaisie, j’étais plutôt impatients de m’y rendre !

Depuis que les colons britanniques ne viennent plus en villégiature aux Cameron Highlands pour se rafraîchir, ce sont les collines plantées de théiers qui font la réputation de la région. À tel point qu’elle est devenue une étape classique pour les voyageurs en Malaisie.

Les Cameron Highlants, au-delà d’être connues pour leurs plantations de thé, sont aussi le verger de la Malaisie. Cette ancienne station de villégiature et de repos s’est petit à petit transformée, de gigantesques installations hôtelières poussant comme des champignons au milieu des collines et montagnes de la région. Il en résulte un paysage assez étonnant, mêlant forêts à priori vierges, énormes plantations recouvertes de serres et grands complexes à l’architecture plus ou moins respectueuse du caractère originel du lieu. Disons que la région est agréable à vivre mais qu’il n’est nul besoin de s’y attarder et que les années à venir risquent de voir arriver un lot encore plus massif de constructions au design discutable !

Après avoir trouvé une super auberge de jeunesse, je décide de partir pour une petite randonnée à travers la « jungle ». Après celle d’Indonésie, je suis bien déçue. C’est plus une forêt qu’une jungle avec le bruit de la route au loin. Après deux petites heures de marche, je fais un peu de shopping dans la ville notamment pour acheter du thé. Je réserve également un « tour » pour le lendemain. Dans la soirée, je sympathise avec plusieurs français dont un docteur qui, gentiment me retirera mes points de suture J.

Le lendemain, ma journée commence par la plus grande plantation de thé de la région : la plantation Boh. Nous passons par des petites routes sinueuses et bosselées pour y arriver. Le guide nous lâche à quelques encablures de la propriété afin que nous puissions faire les derniers mètres à pied et profiter du paysage. Malheureusement, les nuages sont de la partie mais la vue reste sublime, le vert éclatant du thé se mêlant aux différentes nuances de vert des montagnes environnant les plantations.

On visite ensuite la plantation à proprement parler, ses chaînes de séchage des feuilles de thé récoltées à la main ou avec ces petites machines que l’on aperçoit parfois au sommet des arbustes. Certaines arbres à thé ont été laissés libre de pousser et prennent alors leur véritable forme : celle d’un arbre pouvant mesurer plusieurs mètres de haut.

Sur les derniers mètres, on se retrouve au niveau de la boutique pour déguster un thé accompagné d’un délicieux gâteau. Nous profitons alors de l’énorme terrasse construite en haut d’une colline et surplombant la plantation, le village où vivent les ouvriers avec école, église et tout pour vivre et travailler au même endroit. Une conception du travail en entreprise que l’on ne connaît plus et qui, forcément, forcément.

Fin de cette première escale, on se dirige ensuite vers le sommet le plus élevé des Cameron Highlands. Une espèce de « hide » y a été construit, élevant le sommet de quelques mètres supplémentaires et assurant une vue absolument panoramique sur les alentours. Personnellement, je crois notre guide sur parole car le brouillard est tellement dense qu’on ne voit pas à trois mètres. Je vous laisse donc imaginer la vue…

Quelques mètres en contrebas, le guide nous emmène dans la jungle pleine de mousse (the Mossy Forest). Il faut crapahuter gentiment et éviter quelques racines mal placées mais l’ambiance du lieu avec le petit crachin vaut le détour. Le guide nous montre des orchidées sauvages, des plantes carnivores et ce qui est considéré comme le viagra féminin du coin (la plante avec les petites boules bleues – effet garanti selon notre guide).

Conclusion : certes, je n’ai pas eu de chance avec le climat qui m’a empêché d’explorer à ma guise, mais je n’ai pas plus apprécié que cela ni la nature dévastée, ni l’ambiance artificielle des Cameron Highlands. Par rapport aux rizières philippines, cela n’a rien à voir.



3) Penang ou plutôt Georges Town : entre tradition et modernité

Je poursuis ensuite ma route vers Penang où j’arrive de nuit, sous la pluie. Pas idéale pour trouver une auberge de jeunesse. Heureusement, grâce à l’application Maps.me, j’avais repéré la rue des auberges m’évitant une galère absolue. Voulant économiser un peu, je choisie celle la moins chère mais ne resterait finalement qu’une nuit, peu inspirée par l’atmosphère. Dès le lendemain, je pars explorer la ville dont on m’a dit le plus grand bien.

Penang est une île au cœur du détroit de Malacca, au Nord-Ouest de la péninsule malaise et à quelques encablures de la frontière Thaïlandaise. Cette île ressemble à s’y méprendre à une zone industrielle sur-développée. Et pour cause, elle fut pendant des années l’un des comptoirs les plus importants de la Compagnie Britannique des Indes Orientales. C’est ici même que les cargos du monde entier venaient charger leurs cales d’opium et de thé. Cette époque est révolue mais pourtant l’île, et plus particulièrement sa capitale, Georgestown, a su garder son aura d’antan.

Les façades coloniales succèdent aux centres commerciaux flambants neufs ; sur le marché, les sarongs (habits traditionnels) côtoient les survêtements de la marque à virgule… Un éclectisme présent également dans la sphère religieuse : bien que le pays soit musulman, la majorité des insulaires voue un culte à Bouddha.

Une promenade à travers les rues de Georgetown me transporte dans une multitude de cultures différentes, témoins de sa situation à la croisée des chemins commerciaux asiatiques. J’ai donc retrouvé avec délice les chapatis au curry et les roti chanai dans les rues de Little India, sur fond de musique bollywoodienne, à côté du temple hindou d’où s’échappe une fine fumée d’encens. Les rues de Chinatown sont, elles, parsemées de « kongsi », ces maisons-temples pour les clans chinois où l’on rend un fervent culte aux ancêtres à grand renfort de bougies et d’offrandes, dans un décor chargé de dragons et de lampions, sous des toits de tuiles vernies.

A travers toute la ville, ce sont les petites maisons peranakanes qui font le charme des ruelles peu passantes: la culture peranakanne, fruit de l’assimilation de la culture malaise par les migrants chinois du 16e siècle, est un heureux mélange de couleur et de matériaux exotiques. Des ruelles donc bordées de maisons colorées aux volets de bois sombre, parfois abandonnées à la végétation tropicale, parfois méticuleusement restaurées pour retrouver leur splendeur d’antan.

Là encore, le centre-ville a été ajouté au Patrimoine Mondial de l’UNESCO en 2008, ce qui a entraîné un afflux de visiteurs et surtout une rénovation massive du patrimoine architectural (anciennes façades ressuscitées). Surtout, la municipalité a eu une merveilleuse idée afin de mettre en valeur son patrimoine architectural : faire appel à des artistes urbains pour décorer les murs de la vieille ville.

Les œuvres les plus connues sont celles du Lituanien Ernest Zacharevic. Il a composé de superbes tableaux en associant des enfants peints avec des objets, qui eux sont bien réels. Toutes ces peintures récentes s’assortissent très bien avec les temples et l’architecture ancienne. Elles incitent à regarder dans tous les recoins. J’arpente donc la ville en suivant la carte des peintures murales avec l’impression de participer à une chasse au trésor. L’expérience est super sympa et fun. Complètement séduite par le principe, j’ai sillonné en long et en large la ville. En début d’après-midi, je tombe par hasard sur la médecin française rencontrée à Malacca et nous décidons de partir visiter des temples un peu en périphérie. Le premier, le temple du bouddha couché (Wat Chayamang Kalaram en malaisien) est splendide. A l'extérieur, la décoration est bien plus colorée qu'à l'intérieur On remarque tout de suite les statues de grands dragons et de soldats géants qui semblent garder l’accès au temple. Le reflet du soleil sur ces statues aux multiples couleurs m’éblouit.

Avant d'entrer dans le temple de Wat Chayamang Kalaram, il convient de retirer ses chaussures et de se couvrir les jambes. Ce temple de style thaïlandais date de 1845 et abrite un impressionnant Bouddha couché de 33 m de long. On dit que c'est le 3ème Bouddha couché le plus grand du monde. D'autres statues de Bouddha plus petites sont installées sur les côtés et derrière le Bouddha couché. En passant derrière le Bouddha couché, des urnes funéraires sont conservées et on retrouve également des peintures retraçant la vie de Bouddha. Au sol, des fleurs de lotus invitent à la prière et à la méditation.

Pour continuer la visite, un temple bouddhiste birman se trouve juste en face. Établi en 1803, il s'agit du temple bouddhiste le plus ancien de Penang. Il doit son existence à la population birmane qui habite la région depuis la fin du 18e siècle. C'est le seul temple birman à Penang bien que, avec le temps, il ait subi l'influence de plusieurs pays bouddhistes. La devanture éclatante du Temple bouddhiste de Dhammikarama est rouge et or, et l'entrée bien décorée est protégée par deux impressionnants éléphants de pierre blanche. Une fois à l'intérieur, j’admire des tableaux, des murales et des statues, visant tous à célébrer l'histoire et les légendes du bouddhisme. Au total, on trouve cinq temples, tous différents, un peu kitch mais à voir ! Il y a un Bouddha couché, un Bouddha debout, une galerie représentant chaque type de Bouddha en Asie, un parc, un jardin, des temples et même un supermarché. Bref, c'est à voir et à absolument faire à Penang…



Pour continuer dans la série des temples, nous décidons pour le lendemain, de visiter le Kek Lok Si. Le plus grand temple bouddhiste d’Asie est situé sur les hauteurs de Air Hitam (littéralement : eaux noires), au nord de la ville. En bus, nous traversons des quartiers populaires où des familles s’entassent dans des barres d’immeubles de plusieurs dizaines d’étages. Barreaux aux fenêtres et façades défraîchies sont de rigueur. Nous ne sommes plus tout à fait dans le Penang des cartes postales. Au pied des tours, des dizaines de stands de rue et de terrasses de cafés se partage les trottoirs et les cours.

En se rapprochant du temple, les commerces sont tellement nombreux qu’on se demande si le bus pourra se frayer un passage dans cette fourmilière. Un marché s’est établit tout le long de la route, les commerçants s’installent où ils le peuvent, sur les trottoirs ou parfois même sur la chaussée. La foule s’entasse devant les étals et tente tant bien que mal de faire son marché, coincée entre bus, voitures et scooters déboulant à toute vitesse.

Sorties du bus, nous nous avançons vers un escalier qui s’engouffre dans un dédale de petites boutiques de souvenirs et s’arrête au pied d’un bassin aux tortues. Les tortues sont un signe de longévité et de protection dans la tradition chinoise, c’est pourquoi elles sont déposées par centaines dans cette fontaine-prison, comme offrandes aux dieux. Arrivées au sommet, nous découvrons un temple majestueux, mais surtout gigantesque, je n’avais jamais ça. Sur la promenade qui mène aux premières pagodes, je suis immédiatement fascinée par les grandes colonnes rouges et blanches, les toits de tuiles verte et orange et les innombrables boiseries sculptées.



Construit en 1890, le temple de la Félicité Suprême est un emblème du pays. Dans ce lieu hautement spirituel, la beauté et le raffinement à la chinoise sont au rendez-vous. Malheureusement, chaque temple ou presque a le droit à sa boutique de souvenirs, pour permettre au temple de vivre, cela va s’en dire... Je m’amuse à compter les statues de Bouddha qui entourent la première petite pagode, je m’arrête à quatre-vingt-seize car il y en a trop. Derrière le petit porche arrondi une bonne surprise, nous découvrons une vue imprenable sur Georgetown, bon moyen de visualiser la taille de cette ville qui pourtant ne compte que 300 000 habitants. Nous rejoignons le point le plus haut du lieu en empruntant l’obligatoire téléphérique (hyper cher !) pour aller à l’encontre de l’immense statue de Kuan Yin, la déesse de la Miséricorde.



De retour dans le centre, nous prenons un délicieux déjeuner car Penang est aussi une destination de choix pour tous les gourmands qui veulent tester la cuisine locale. En matière de plat, l'île en a beaucoup à offrir dont l'excellent char kway teow (nouilles de riz sautées), satay (brochette de viande grillée servie avec une sauce à base de cacahuète)...

Les vrais stands de nourriture sont ceux qui s’installent dans les rues tous les soirs de l’année. C’est une institution en Malaisie, et en particulier à Penang. Les vendeurs s’appellent des hawkers. Un peu partout dans la ville, ils se regroupent et installent des tables en plein air. Chaque hawker propose sa spécialité, d’inspiration chinoise, malaise ou indienne. On fait le tour des stands pour trouver son bonheur, puis on s’installe à une table pour déguster.

Coup de cœur n°1 : les apoms. Ce sont des petites crêpes d’Inde du sud, à base de noix de coco. Très simples, mais redoutablement bonnes ! Pour sublimer le tout, j’ai acheté une tablette de chocolat pour fourrer les crêpes, une tuerie.

Coup de cœur n°2 : le stand de brochettes/fondue chinoise. On trempe les brochettes quelques minutes dans une marmite de bouillon et on se régale. Au moment de l’addition, il n’y a plus qu’à compter les tiges

Coup de cœur n°3 : bouillon de nouilles de riz

Conclusion : mon séjour aura été l’un des temps forts de mes 10 jours en Malaisie. La ville est vraiment agréable, avec une bonne ambiance, une taille parfaite, une super gastronomie, des temples magnifiques, du street art. Le parfait mélange entre modernité et tradition m’a charmé.



4) Langkawi island : un repos bien mérité

La suite de mes aventures se déroule à Langkawi Island,la plus grande île d’un archipel de 99 îles, située dans le Nord-Ouest du pays et qui a une proximité immédiate avec la Thaïlande. Je me rends en ferrye et, au port, un adorable couple de français m’emmène dans leur guesthouse qui sera la meilleure de tout mon voyage. Le gérant adorable, me prodiguera milles conseils, m’offrira le petit déjeuner traditionnel (le laksa, aie aie aie ça pique) et le restaurant propose un délicieux moelleux au chocolat pour 1 euro. Que demander de plus ?

Pour ma première journée sur l’île, le beau temps n’est pas au rendez-vous. Je décide donc de faire les nombreuses boutiques de la rue commerçantes, Langkawi ayant un connu un développement touristique phénoménale dans les dernières années. Partout, de nouveaux resorts se construisent, des restaurants ouvrent. C’est vraiment une station balnéaire ce qui me change grandement de ce que j’avais pu expérimenter auparavant. Je trouve même une crêperie tenue par des expatriés français et me régale d’une galette. Bon dieu que cela fait du bien !!!

Le lendemain, je loue un scooter pour partir explorer l’île. Je me rends à deux cascades différentes. Pour la première, je me perds dans la jungle ce qui me permet de faire l’expérience des sangsues. Heureusement, je m’en aperçois tout de suite et l’enlève de ma jambe avant qu’elle n’ait eu le temps de se positionner de manière adéquate. La seconde est impressionnante avec une hauteur d’environ trente mètres. Plus loin je fais un arrêt sur une plage déserte et paradisiaque. Je repars ensuite vers la plus belle plage de l’île, où le temps menaçant a fait fuir tous les touristes. Chanceuse que je suis, il ne pleuvra finalement pas et je profite de la beauté du site, le soleil revenant. L’eau est à température idéale tout comme le cadre. Je profite tout simplement. Sur le chemin du retour, je m’arrête à une autre cascade et au marché local. J’y déguste toutes sortes de spécialités et achète mon dessert que je dégusterai sur la plage principal devant le coucher de soleil. Comme je vous le disais, la vie est dure… Le soir même, je finis enfin mon mémoire célébré par un super moelleux au chocolat bien sûr.

Pour mon dernier jour sur l’île, s’est farniente. J’alterne entre bronzette et lecture sur la plage avant le trajet de nuit qui me ramène sur Kuala Lumpur. Lors d’un transfert nocturne, je ne vois pas un très profond caniveau et tombe violement sur mon genou blessé. Heureusement, il y a plus de peur que de mal.

Conclusion : cette pause farniente en fin de voyage m’a fait beaucoup de bien et m’a permis de me poser un peu. L’île est fort agréable et regorge de lieux magnifiques. Malheureusement, je pense que le développement touristique intense risque de lui envoyer ses nombreux charmes.



5) Kuala Lumpur : une autre capitale asiatique

Arrivée de bonne heure, je me rends directement à la cérémonie de la fête de l’Indépendance. Les rues sont noires de monde et avec le peu de sommeil et la chaleur, je ne résiste pas. Je renonce à observer ce qui n’est finalement qu’un défilé militaire, comme pour le 14 Juillet en France. Après un petit somme réparateur, j’arpente les rues des quartiers chinois et indien qui ne sont que de pales répliques de ceux de Singapour. J’en profite pour faire un peu de shopping surtout que, pour une fois, il y a un centre dédié à l’artisanat. En fin d’après-midi, je me rends dans le quartier de Bukit Lawang, typique d’une mégalopole asiatique : grandes allées surpeuplées, buildings impressionnants, devantures lumineuses faisant la publicité des grandes marques internationales, immenses malls. Je flâne un peu avant de finir ma journée aux Petronas Towers. Symbole de Kuala Lumpur, elles furent érigées en 1996 par la compagnie pétrolière du même nom. Ces tours jumelles d'acier et de verre s'élancent fièrement dans le quartier du Triangle d'Or. Inspirées du modèle islamique traditionnel de la Malaisie, elles regroupent en plus de leurs bureaux, des boutiques, une salle de concert, un centre multimédia, etc. Les deux tours sont reliées par un skybridge à 170 mètres du sol où il est possible de se rendre pour avoir une vue sur la ville. L’éclaire nocturne sublime l’édifice.

Pour ma dernière journée, je visite les Batu Caves (grottes de Batu). A quelques kilomètres de Kuala Lumpur, c’est un ensemble de grottes dans lequel se trouve le plus grand sanctuaire hindou hors de l’Inde. Pour y accéder, de grands escaliers à flanc de colline jouxtent une immeeeeense statue dorée du dieu Murugan. Les familles malaises de confession hindoue viennent ici pour baptiser les bébés (entre autres cérémonies !). On voit les parents monter les marches pieds nus, leur bébé dans un linge suspendu entre deux tiges de bambou portées sur les épaules. On leur rase les cheveux, que l’on offre à la divinité. Les petites têtes sont ensuite enduites de cendres. S’ajoute à ce décor, une joyeuse bande de singes pas farouches venus grappiller un peu de nourriture. Je vois même un bébé avec encore le cordon ombilical ! En-haut, même si le sempiternel magasin de souvenirs vend ses cartes postales et images de dieux hindous en mode Panini, il y a un joli petit temple, sous un puits de lumière naturel. Le site est magnifique et très dépaysant malgré la horde de touristes et de fidèles.

Avant de partir en direction de l’aéroport, je fais une dernière halte dans le quartier historique de Kuala Lumpur. Le lieu principal est le Merdeka Square ou "Place de l'Indépendance" entourés d’anciens monuments siège du gouvernement.

Conclusion : Kuala Lumpur ne m’a pas particulièrement séduite et est, comparée à d’autres grandes villes asiatiques, assez inintéressante. Au final, il n’y a pas grand-chose à faire et c’est une pâle imitation de Singapour. Je suis tout de même contente d’en avoir fait l’expérience.

CONCLUSION GENERALE : Ces 10 jours en Malaisie ont été parfaits pour finir mon périple. J’ai été surprise par le développement de ce pays et surtout sa diversité. C’est celle-ci qui est précieuse, car, en 10 jours, elle m’a permis de découvrir un patrimoine culturel important, de somptueux héritages de l’époque coloniale, une île paradisiaque, des montagnes recouvertes de thé, une mégalopole asiatique.



6) Fin d’une aventure

Finalement, après plus de cinq mois de péripéties l’autre bout du monde, c’est l’heure de rentrer et de faire un petit bilan.

Même si continuer mon voyage ne m’aurait nullement dérangée, je suis contente de retrouver la France synonyme d’un certain confort, de mes proches, d’un vrai choix de vêtement à me mettre, d’une vraie serviette et pas celle en microfibre, de fromage et de pain, de routine, de mon lit, d’intimité… D’un autre côté, c’est la fin d’une aventure, la fin d’un chapitre.

Ce chapitre m’aura apporté plein de choses. On dit que les voyages forment la jeunesse et bien dans mon cas, ce proverbe est vrai. J’ai l’impression d’en sortir grandie, sûre de moi, plus tolérante… C’est bien simple, ces cinq mois auront été tellement de belles rencontres, de paysages incroyables, de routes somptueuses, mais aussi quelques belles galères, des moments de doute, des petits coups de blues. Alors oui partir, m’a éloigné, m’a déraciné, m’a isolé mais cela m’a fait également vivre plein de situations extrêmes en accéléré. Voyager est un amplificateur de sensations et d’expériences. Ces dernières m’auront apportées un nouveau regard sur le monde et resteront gravées en moi. J’en retire une certaine richesse intérieure. Vous ne verrez peut-être pas la différence mais au fond de moi je sais qu’elle est là.

Alors oui, c’est la fin d’une belle aventure mais dans quinze jours j’en commence une autre, en Chine cette fois. Et, devinez quoi, j’ai hâte… J


Additional photos below
Photos: 140, Displayed: 41


Advertisement



Tot: 0.168s; Tpl: 0.021s; cc: 10; qc: 45; dbt: 0.0591s; 1; m:domysql w:travelblog (10.17.0.13); sld: 1; ; mem: 1.2mb