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March 16th 2019
Published: March 16th 2019
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INTERMEDE THAILANDAIS
Voici 2 jours à peine que j’ai quitté l’Inde, où je suis resté près de deux mois, et cela me semble déjà très loin. Le souvenir physique que j’en garde est cette piqûre de raie à la plante de mon pied gauche qui recommence à me lancer. Pour le reste, le contraste est tel, et mon nouvel environnement connu, comme si je rentrais chez moi, que je m’adapte facilement à ce tout autre univers.
LES CHIANG SISTERS
CHIANG SISTER ONE : CHIANG MAI
Comme d’habitude maintenant, je zappe Bangkok et me rend directement à Chiang Mai au nord de la Thaïlande.
Je déjeune avec Noi et une de ses amies. Noi est maintenant agent immobilier, en plus de son activité habituelle. Elle cible avant tout les investisseurs et expatriés étrangers, je ne tarde pas à constater que je fais partie de cette cible. J’adore Noi. Chiang Mai est une ville qui s’étend, s’enrichit, très agréable à vivre au-delà du quartier de concentration touristique. Lors de ce court passage de 24 heures, j’ai un béguin inexpliqué pour la ville, qui me donne envie de revenir et la considérer autrement. Il y a de beaux quartiers où les occidentaux achètent (pour vivre, louer ou revendre après rénovation) des condos (appartements dans des immeubles en copropriété). Les étrangers, à moins d’être mariés avec une thaïlandaise, ne peuvent acquérir que des condos. Ils ne peuvent donc pas acheter une maison individuelle par exemple. Investir dans une entreprise est également compliqué, il y a des règles strictes de financement, d’emploi local et de type d’activité. Noi me donne l’exemple d’un appartement de 45m² acheté récemment par un américain au prix de 800.000 THB (22.000 €) et revendu le double après rénovation, le marché est dynamique actuellement. C’est alléchant, mais je lui fait remarquer que je n’habite pas en Thaïlande, n’ai pas l’intention d’y poser définitivement mes pantoufles, et que l’argent investi en Thaïlande aurait bien du mal à en ressortir (pas fous les thaïlandais), mais c’est un projet qui me plairait assez malgré tout, donnerait un but à mes visites en tout cas.
Je séjourne dans la Old City de Chiang Mai, grand carré central entouré de remparts et douves, au calme, et qui perd petit à petit ses habitants au profit d’une concentration touristique. Comme d’habitude en Thaïlande, la transition est douce et bien faite, mais réactive et certaine, adaptée à la demande, avec ses intérêts commerciaux en unique point de mire. Dans la partie nord-est de ce carré, où je n’avais jamais été, je suis surpris par la concentration de guesthouses plutôt jolies, et de cafés plus ou moins branchés, aux terrasses ombragées. Les constructions ont deux étages maximum, c’est aéré et y déambuler est, je l’avoue, très agréable. La propreté générale de la Thaïlande contraste et fait un bien fou après la saleté et parfois la puanteur indiennes. Les nouvelles constructions en dur et de bon goût remplacent les vieilles maisons en bois certainement difficiles à entretenir. L’hébergement thaïlandais s’améliore vraiment, la catégorie moyenne est très correcte et la concurrence permet des prix plus que raisonnables. J’ai réservé au Chiang Mai Heritage House, petite guesthouse moderne de quelques chambres (650THB la nuit via Booking – 18€), une des meilleures adresses où je me suis jamais rendu en catégorie moyenne. Le jeune manager, un peu gay sous la ceinture, respire la joie de vivre et a un sens du service incroyable. Il désire qu’on l’appelle Dear sous prétexte que son nom thaïlandais est trop compliqué. Mais oui mon chéri… Il m’entretient de Louis XVI et Marie-Antoinette ! Il me rapporte la légende du pain et des brioches de sa majesté la reine, tente un parallèle avec le Prime Minister (dixit Dear) Macron… Il est intéressant ce garçon, alors nous parlons, nous parlons.
Je vais faire un inévitable passage à l’hôpital afin de checker ma blessure de pied qui s’infecte, avant mon trip au Laos. Le Ram Hospital est extraordinaire, accueil digne d’un hôtel 5 étoiles, une foultitude de personnel affairé, efficace, souriant et qui semble heureux de bosser (je pense aux fonctionnaires indiens, je pense aussi à la France), l’hôpital n’oublie pas sa mission de service, ça change. Doit-on poster un commentaire à la fin sur accueil, sourire, propreté, efficacité et satisfaction sur le traitement ? Le lieu est impeccablement propre (pléonasme), je lècherais sans problème le sol si on me le demandait. J’explique mon cas, un allemand salarié de l’hôpital parle français et vient faire la traduction. On prend mes mesures (je ne saisis pas bien en quoi le fait que je fasse 1m79 -je me suis tassé dirait-on- est essentiel pour le traitement de mon affaire, la bonne nouvelle est que j’ai perdu deux kilos, youpieeeeeee, et que ma tension est excellente. Promptement, un jeune médecin entouré de deux infirmières et de mon traducteur, se penche sur mon pied, nettoie la petite plaie, désinfecte, cherche un aiguillon qu’il ne trouve pas (ouf !), met un pansement et me prescrit un antibiotique, c’est ce qu’il fallait. Pas d’infection majeure a priori, ça me rassure, pas de gangrène en devenir, je conserverai ma jambe. Je passe à la caisse (50€) puis à la pharmacie attenante où on me donne les médicaments et pansements juste nécessaires. En une heure de temps l’affaire est réglée et je peux tracer ma route.



CHIANG SISTER TWO : CHIANG RAI
Il est 11h30 et j’ai la désagréable surprise de me faire annoncer que le prochain bus disponible pour Chiang Rai est à 18h45, zut alors. Qu’à cela ne tienne, une guichetière me propose un grand taxi à partager avec 5 personnes pour 500 THB chacun (14€), il faut juste compléter avec quatre personnes. Je trouve facilement d’autres dépités des horaires (deux canadiens et deux argentins) et l’affaire est rondement menée. Trois heures pour rejoindre la calme ville du nord, de très beaux paysages et des rizières vertes, bien en avance par rapport à celles que j’ai vues en Inde, quel changement bénéfique ces rizières font dans l’harmonie et la sérénité du paysage. J’ai beau en voir, je ne m’en lasse pas.
Sympathique guesthouse à l’écart, la Grandma Kaew House (500 THB – 14 €), vaste chambre impeccable au calme et gentillesse de la grand-mère en prime. Je pars me balader en fin de journée vers les quelques temples de la ville, pas besoin de carte, notamment le What Phra Kaew que j’aime bien pour son calme, sa petite taille et ses arbres qui apportent de l’ombre. Un bol de fraises excellentes (10 THB) au marché du soir, elles doivent venir de Doi An Krang, en altitude, dont je conseille vraiment de s’y arrêter une nuit. Et puis le Night Bazar où, pour 6€, je m’offre une assiette de six grosses crevettes grillées (miam), six rouleaux de printemps (miam miam), une assiette de frites et une bière. Un massage à 200 THB (6 €), où j’ai toutes les peines du monde à faire comprendre que je ne souhaite pas d’extra, le message finit par passer, le massage est très correct et la minette est gentille et drôle. Quelques parties de billard enfin pour ne pas perdre la main (ni la queue haha). Et au lit. A 21 heures, Chiang Rai est ville morte.
Le lendemain matin, Grandma me loue un vélo et je pédale vers le temple bleu (Wat Rong Suea Ten), c’est l’objet principal de ma visite à Chiang Rai cette fois-ci. J’avais adoré ce petit temple récent (construction débutée en 2005) et tranquille lorsque Noi me l’avait fait découvrir il y a un peu plus de deux ans. Aujourd’hui, ce temple a acquis de la notoriété, il fait partie des circuits des agences et les chinois en groupes (trop pas la classe !) l’investissent, l’envahissent devrais-je dire. Ces chinois, à la démarche de primates tordus et aux façons vraiment vulgaires et irrespectueuses de ceux qui ne sont pas eux, sont un spectacle, bien vite lassant tout de même, la sensation de perdre son minimum d’espace vital. Y aller vraiment tôt, à partir de 9 heures du matin, les cars remplissent le parking et il y a du monde. Tout est beau, tout est bleu, du travail d’artiste. A voir absolument aussi autour de Chiang Rai lors d’une première visite, le temple blanc (What Rong Khun), carrément original et récent aussi, encore plus fréquenté, et le BaanDam (maison noire) où l’on trouve un amoncellement d’objets et de sculptures excentriques, parfois morbides, assez « gothiques », surprenant en tout cas, j’avais beaucoup aimé.



CHIANG SISTER THREE : CHIANG KHONG
Encore 3 heures de bus pour se trouver au bout de la Thaïlande, au bord du Mékong, en face c’est le Laos, ma destination. Dans le bus, je suis le seul des sept foreigners à m’arrêter à Chiang Khong, les autres passent directement au Laos. Lorsque je suis venu il y a 14 ans, le passage au Laos se faisait par un bac traversant le Mékong. Depuis, un Pont de l’Amitié (il doit bien y en avoir 55 des ponts de l’amitié sur le parcours du fleuve frontalier !) a été construit à quelques kilomètres, et c’est par là qu’on passe pour se rendre au Laos. De ce fait, il n’est plus nécessaire de s’arrêter à Chiang Khong, et ça se ressent. Je décide de passer deux nuits à la Namkhong Guesthouse, magnifique, qui a l’avantage d’avoir un grand jardin et une piscine. 600 THB (16 €). Grande maison en bois sombre sur deux étages, chambre superbe donnant sur un grand balcon, elles sont bien ces deux petites journées à prendre son temps, prévoir la suite, lire, rencontrer quelques voyageurs… La petite ville de bord de fleuve a conservé pléthore d’hôtels, je ne sais comment ils arrivent à survivre, peut-être avec la clientèle thaïlandaise les weekends.
Le petit marché du samedi soir au bord de la route principale est sympathique. A 20 heures, tout est nettoyé et remballé, comme si rien ne s’était passé. Chiang Khong peut roupiller sur ses deux oreilles d’éléphant.



PASSAGE DE FRONTIERE
En Thaïlande, tout peut se régler comme du papier à musique. Un tuktuk m’amène jusqu’au pont-frontière. Deux longues queues de foreigners attendent déjà les formalités de sortie. Un bus, type descente d’aéroport, nous emmène à l’immigration laotienne, changer de l’argent, payer 30$ pour le visa (très joli sur le passeport) et c’est tout bon, nous voici à Huay Xai. La plupart des voyageurs vont prendre le slow boat de deux jours qui les emmènera directement à Luang Prabang. J’avais fait cela en 2005, excellent souvenir au plus proche du Mékong. D’autres restent un peu en ville ou iront faire la Gibbon Experience (circuit de 3 jours dans la jungle avec suites de tyroliennes et couchage dans des maisons de bois au-dessus de la canopée. L’expérience m’a tentée, et puis j’ai renoncé, peur du vide et coût (300$). Je suis le seul de la matinée à me rendre au nord, à Luang Namta, par bus. On m’y emmène rapidement pour le VIP bus de 10h. Ce VIP bus est un sleeper ! Déroutant et pas très agréable, en plein jour, d’être couché pour les cinq heures de trajet ! La route est vallonée, différente de la Thaïlande, très verte et poussiéreuse. Ca tourne. La gare routière est éloignée de la ville. Je me trouve un peu seul dans ce vaste lieu sous le soleil. Un tuktuk m’emmène en ville pour 50.000 kips (5 €).



HISTOIRE-GEO-ECONOMIE
Je suis venu pour la première fois au nord du Laos en octobre 2005. J’avais conforté mes impressions de Nature, vie rurale et fluviale tranquille en février 2011 en explorant la partie sud avec un retour via Angkor au Cambodge.
Le Laos s’étire du nord au sud, sans aucun accès à la mer, depuis la Chine jusqu’au Cambodge. Le Myanmar le borde au nord-ouest vers le fameux Triangle d’Or, autrefois lieu d’intenses trafics. Le Laos reste toutefois le 3ème producteur d’opium au monde (after Afgha et Birma). Mais ses plus longs voisins frontaliers (1.000 kms chacun) sont la Thaïlande à l’ouest, le Mékong départageant les deux pays sur une bonne longueur, et le Vietnam à l’est, qui va justement récupérer le fleuve en un gigantesque delta.
La population est de 7 millions d’habitants sur un territoire de 237.000 km² (moins de la moitié de la France), soit le pays le moins dense de la région. 85%!d(MISSING)e la population vit en zone rurale. Si l’agriculture est la principale source de revenus (52%!d(MISSING)u PIB), le tourisme est la première ressource de devises du pays (près de 4 millions de touristes prévus en 2020). Il faut dire que les dépenses les plus importantes se font en dollars ou baths, bien que la monnaie officielle soit le KIP (10.000 kips = 1 €). Il est facile de faire la conversion en euros, beaucoup difficile de compter, les billets ont l même format et se ressemblent ! Les billets de 50.000, 20.000 et 5.000 kips sont marron, les billets de 10.000, 2.000 et 1.000 kips sont bleu. Il existe un billet de 100.000 kips qui est vert, mais on le voit rarement. Il y a le même monsieur sur tous les billets, je ne sais pas qui c’est, peut-être le dictateur local. Quand on paye en Baths, la monnaie est systématiquement rendue en Kips. Il faut se méfier des conversions de monnaie qui sont parfois fantaisistes, à notre désavantage évidemment, et cela donne parfois lieu à des marchandages.
Le Laos est le 110ème pays en terme de PIB et 156ème en terme de PIB/habitant, ce n’est donc pas l’opulence !
La France, qui a une histoire avec le Laos (la Cochinchine avec le Cambodge et le Vietnam), jusqu’en 1954, fait partie des meilleurs clients avec 8%!d(MISSING)es exportations. Merci Wikipedia ?



LUANG NAMTHA
C’est une ville étirée sur une dizaine de kilomètres, mais dont le centre névralgique est restreint et comporte ce qu’il y a d’intéressant pour les voyageurs : guesthouses, agences de voyage et d’activités, restaurants. On vient ici principalement pour profiter du bon air, kayaking, biking et trekking dans le parc national Namtha et visiting de villages ethniques (Akha, Lanten, Khamu…). Je pose mes fesses à l’Amandra Vila (450 THB – 12 €), belle chambre en parois de bambou à l’étage (plus jolie que celles du rez-de-chaussée), gérant sympa qui me vend une sim card laotienne vite fait bien fait et m’inonde de sourires et de bons conseils.
DAY 1 : Kayaking sur la Nam Ha (nam = rivière). 950 THB (26 €). La journée commence par une virée au marché du matin pour acheter la nourriture du lunch. Sympa ce marché coloré, il y a de tout, y compris brochettes de rats grillés et crapauds encore flasquement vivants. J’avale une larve marinée afin de ne pas me dégonfler, ça passe, ça me fait penser à du thon en boîte. Nous sommes en pleine saison sèche, l’eau est tranquille, la balade est belle au milieu de la jungle caractéristique de cette partie du monde, et longue (16 kms), et le groupe est très sympa (une jeune québécoise et un couple d’italiens petite quarantaine qui reviennent d’un trek de deux jours et m’en donnent l’envie). Les kayaks sont très bien, en toile gonflable).
DAY 2 and 3 : Trekking dans le parc national. Je fixe mon budget à 50 $ pour les deux jours tout compris. La première agence m’en demande 98, ça ne va pas le faire. Les prix sont un peu à la tête du client et au besoin de l’agence de compléter le groupe. Les différentes agences annoncent le nombre de personnes déjà inscrites sur un panneau dans la rue. Les prix étant dégressifs en fonction du nombre de personne, cela sert à appâter le client. Les informations peuvent être fausses (ou pas). Finalement je m’en sors à 1.500 THB (42 €). Je pense avoir obtenu le meilleur prix du groupe (particulièrement hétérogène et sympa). Nous sommes sept :
- John, vieil australien de 72 ans, baroudeur de l’éternel qui semble avoir parcouru le monde à l’endroit comme à l’envers. La particularité australienne est de ne pas ouvrir la bouche en parlant. Seul anglophone du groupe, il est parfois difficile à comprendre. Nous partagerons le même lit dans le homestay au village khamu où nous dormirons.
- Marta, espagnole et Ricardo, chilien, forment un couple de docteurs barcelonais très agréable. Ils font un break d’un an, assurés de retrouver leur boulot à leur retour. Elle est gynéco et lui chirurgien de la gorge, sinus et compagnie. Ils me rassurent sur l’état de mon pied, redevenu un peu douloureux et l’endroit de la piqûre a pris une couleur violacée peu ragoutante.
- Léa et Juliette sont un couple de deux toutes jeunes bruxelloises (18 et 19 ans). Elles ont décidé de voir pays et monde à la suite de leur équivalent du Bac et avant d’entrer dans la sagesse universitaire. Elles ne savent pas trop quoi faire ensuite, je les sens peu motivées, mais ça se comprend. Elles voyagent huit mois.
- Lily, chinoise trentenaire sortie d’on ne sait où, comptable chez Honda China, sans que cela semble la passionner tous les jours. Elle a la particularité de voyager en solo et de se mélanger aux voyageurs occidentaux, ce qui est vraiment rare. Une autre de ses spécialités est de rire tout le temps et c’est bien rigolo.
Il y a enfin Mee, mais qui n’est pas moi, notre jeune guide, vraiment efficace et sympa. Il explique beaucoup de choses sans que cela paraisse formaté et s’adapte à toutes les situations. Il n’hésite pas à parler (excellent anglais avec accent lao) surtout après deux verres de whisky lao dont il a apporté une fiole.
Nous voici partis pour deux jours pleins dans la jungle, les montées sont vertigineuses, au moins 98% !!! Cela doit être impraticable à la saison des pluies. Sous le couvert des arbres, le soleil pénètre peu et c’est tant mieux. C’est supportable mais on transpire beaucoup. Don’t touch me, I’m sticky ! Old John suit. Les repas se font avec ce que nous avons acheté et riz gluant, et ce que Mee va chercher dans la nature (cœurs de bambous et de bananiers, cœur de fleur de bananier…). La machette est l’outil qui sert à tout. Mee s’avère excellent cuisinier, nous voici boyscouts ou kolantiens en survie dans la jungle, c’est succulent. Au dessert, Mee qui a sifflé plusieurs whiskies devient très éloquent, fabrique une guitare avec un gros bambou sec et nous gratifie de sa chanson fétiche. Il offre à chacun d’entre nous un gobelet en bambou qu’il taille et grave notre prénom en laotien. Bref, la croisière s’amuse avant de repartir pour des portions de marches parfois dures. L’environnement est somptueux. Où est Tarzan ? Nous ne verrons aucun animaux à part ceux des basses-cours.
La halte du soir est dans un village khamu. Même si le tourisme permet une vie meilleure à ses familles (accès à l’hôpital notamment pour les femmes sur le point d’accoucher, école, eau, route…), je suis assez circonspect concernant notre présence. Je sens la population réservée, comme si elle n’avait pas d’autre choix que de nous accueillir. J’essaye d’éliminer de mon esprit le comparatif avec la visite d’un zoo, pas facile. Il y a des sourires et des bienvenus cependant. Sabaidi. Sabaidi. Déambuler seul au petit matin au milieu des familles réparties chacune devant leur maison autour du feu et du petit déjeuner m’enchante et me gêne à la fois. Je ressens un mélange d’hostilité (que je comprends) et d’accueil sincère. Le soir, nous sommes invités à un spectacle de danse en costume folklorique, ce n’était pas prévu au programme (heureusement, sinon ça m’aurait rebuté), ça passe et les femmes semblent plutôt s’y amuser. Avant notre départ du village au matin, Mee nous guide dans le village vers différentes activités, qui sont à mon avis bien programmées, pilage du riz, femmes fumant la pipe, filage du coton, découpage du bois, école… Les protagonistes costumés sont triés selon leur enthousiasme à nous montrer les choses et attendent notre départ pour retourner à leurs occupations habituelles et remettre leurs habits de tous les jours ! Circonspect vous dis-je !
Mais quand même heureux d’avoir fait cette marche en compagnie de ce groupe qui, comme d’habitude, va s’éclater dès la sortie du tuktuk de retour.
De retour à Luang Namtha, je change de crèmerie et vais dormir à la Zulia Guesthouse. Je paye les 80.000 kips demandés car la conversion qui m’est proposée en Baths est particulièrement défavorable. Très joli endroit, restaurant excellent, des viennoiseries à tomber par terre et chambres charmantes toutes en briques. Dommage que l’accueil ne soit pas à la hauteur, froid et distant, limite agréable. A savoir que la réservation via Booking coûterait 25 $ ! Deux fois et demi plus cher ! Vraiment pas la peine, il y a beaucoup de chambres, donc de la disponibilité (et pas mal de guesthouses en ville).
DAY 4 and 5 : Je loue un scooter pour aller à Muang Sing (80.000 kips par jour – 10 €), 60 kms à l’ouest, aux confins du Laos, Myanmar à gauche, Chine au-dessus. La route est magnifique dans sa première partie. Dès la sortie de Luang Namtha, les personnes croisées me gratifient de sourires et de Sabaidis (Bonjour, enfin… L’asphalte suit les méandres de la rivière, Nam Tha ou Nam Ha… Elle pénètre dans le parc national où sont les habitats des éléphants, des primates et certainement de quelques fauves. Quelques villages s’accrochent en bord de route. J’entre dans l’un. Une main se tend, pas trop insistante. Les femmes et les hommes sont au travail. Ne restent au village que les jeunes enfants et les personnes âgées. Les photos sont un peu compliquées à prendre. La deuxième partie est moins belle, route en réfection, et platitude en fin de parcours. La Phou Lu Ghesthouse (80.000 kips pour un petit bungalow, impeccable pour deux, donc pour moi) est agréable. C’est un ensemble d’une vingtaine de bungalows entourant un vaste jardin. Mieux entretenu, ce serait bien. La location via Booking serait de 18 $, soit le double !
Je me pose et enfourche ma bécane en milieu d’après-midi, quand la température baisse et que la lumière devient belle, direction la Chine à une quinzaine de kilomètres. Seuls les locaux peuvent passer à cette frontière, donc juste le fun de pouvoir dire que j’y étais presque. Il semblerait que les chinois investissent cette partie du Laos et y font bien ce qu’ils veulent. Les plantations d’hévéas remplacent les rizières, des hôtels de Muang Sing n’acceptent que les chinois et pas mal d’inscriptions sont écrites en chinois. Des camions de bois traversent la frontière. La route est bordée de chemins de traverse qui mènent à des villages que j’aimerais bien visiter s être juste une souris invisible. Une femme akha me fait signe, je comprends qu’elle me demande de la prendre en scooter et de l’amener plus loin, en sens inverse de mon chemin. Si je peux rendre service… Au bout d’un moment assez long, je sens un poids mort contre mon dos, la dame s’est endormie, nous sommes allés trop loin. Retour en arrière, chemin à gauche sur cinq bons kilomètres et nous voici au village, grandes bâtisses solides sur pilotis en bois sombre. Madame descend, me demande si je suis américain, me remercie chaleureusement (mes remerciements en retour sont plus que sincères) et m’offre un petit bracelet qu’elle attache à mon poignet. Mignon.



Le marché du matin de Muang Sing est coloré, quelques femmes costumées s’y promènent, mais peu, une grosse tête de bœuf trône, paisible, sur un étal, une gaufre fera breakfast, les légumes donnent vraiment envie. Autour du marchés, les chinois ont installé leurs boutiques et vendent leurs électroménager merdique, leurs jouets en plastoque cheap, leurs vêtements à durée de vie limitée assurée… Ca sent la babiole vite faite et la qualité négligée. Pendant ce temps, les camions de bois et de bambou hyper chargés filent vers la frontière.
Avant mon départ de Muang Sing, je pars faire un tour vers les rizières. Je tombe sur un essaim d’une centaine de femmes et enfants en train de récolter les pousses jeunes pour le repiquage. Couleurs magnifiques, appareil photo en joie.
Sur le chemin du retour vers Luang Namtha, je m’arrête auprès d’un gars en panne d’essence et qui désire siphonner mon réservoir. Je l’emmène plus loin à la recherche d’un tuyau et d’une bouteille et le remmène à sa bécane. Il sait y faire et me remercie. Mais pas de petit bracelet cette fois-ci ?

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