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Published: June 12th 2007
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Notre derniere semaine fut un véritable "ironman" touristique: Varanasi-Agra-Delhi, une virée dans les trippes de l'Inde sous une canicule qui aurait alerté nimporte quelle autorité de la santé publique ("Les journées les plus chaudes de la saison", titraient les quotidiens de Delhi....)
Nous pensions donc nous retrouver pantelants, essouflés et desséchés au milieu de la région la plus populeuse de l'Inde. Contre toute attente, nous n'avons pas trop souffert de la chaleur. Le truc est simple: demeurer inactif de l'aube a l'aurore et boire jusqu'a s'en noyer les cellules...
Varanasi n'est pas une ville ordinaire. Il suffit d'y mettre les pieds pour le comprendre. C'est la ville de Shiva. C'est une expérience unique, une leçon d'humanité. Sur les rives du Ganges, la vie est en constante ébullition. Chaque jour, des milliers de dévots s'y rendent pour y déverser leurs péchés, leurs espoirs et leurs angoisses; une gigantesque cascade de saris et de kurtas multicolores qui contrastent bizarrement avec les eaux grises et pâteuses.
Le Ganges est pollué. Combien pollué? L'Organisation mondiale de la santé a établit la norme minimale a 500 bactéries coliformes par 100 ml; Le Ganges ne compte pas moins de 1, 5 millions de ces
petites bestioles pour la même quantité d'eau...raison pour laquelle nous avons choisi de nous abstenir de la baignade malgré le climat propice...
Malgré tout, le Ganges demeure LE symbole sacro-saint de l'hindouisme et ses rives continuent de voir défiler les gestes les plus anodins aux rites religieux les plus pompeux. Sur le bord du Ganges, nous avons vu des gens pleurer, prier, brûler, jouer au cricket, se baigner, se doucher, faire la lessive, mendier, méditer, discuter, jouer de la musique, chanter, attendre, se balader, commercer, abreuver du bétail...nous pourrions saturer le blog rien qu'a énumérer tout ce nous avons vu se dérouler sur le grouillant rivage du fleuve.
A Varanasi, on a l'impression que la Terre tourne plat et que rien ne pourra jamais arrêter l'effervescence qui enveloppe la ville. On sent parfaitement le poids de l'histoire sur la cité la plus ancienne de l'Inde. Dans la vielle ville, les rues sont si étroites qu'on ne voit même pas le ciel. Les parois des murs transpirent des millénaires de cérémonies, de sagesse et de savoir. C'est une expérience magique, mais nous ne recommenderions définitivement pas aux néophytes de l'Inde de débuter leur voyage par cette ville, car les arnaqueurs
à touristes ont les dents effilées, les crocs assérrés, et on dirait qu'ils ont eux aussi raffiné leurs technique de chasse depuis des millénaires....
L'autre attrait de Varanasi (pour rester dans le religieux), ce sont ses Saddhus, ces mystiques professionnels ayant choisi la voie de l'ascétisme et du yoga afin d'atteindre la libération du cycle des ré-incarnation. On les distingue à leur robe orange, leurs pieds nus, leurs interminables dreadlocks et leur visage bariolé. Fait curieux, les Saddhus constituent un groupe hors norme, au-dessus du système des castes et des lois....ce qui fait qu'il existe un paquet de criminels qui se convertissent pour fuir la justice. Certains ont d'ailleurs des looks de motards (voir la photo...).
Après un arrêt obligé par Agra, nous nous devons d'écrire une note sur le TAJ MAHAL. Le célèbre mausolée se meurt...Il souffre à la fois de cancer et d'ostéoporose...D'une part, l'air est si polluée à Agra que les émanations de dioxide de souffre ont réussi à faire jaunir son illustre marbre blanc. D'autre part, l'un de ses minarets commence à ressembler à la tour de Pise; la rivière qui passe derrière le monument a vu son flot réduit ces dernières années en
raison d'une irrigation massive, et l'assèchement du sol a fait travaillé la structure...
Le gouvernement indien, celui-là même qui détient l'arme nucléaire, n'est même pas en mesure de préserver adéquatement le monument qui a fait la renommée de l'Inde...c'est vous dire comment l'avenir est sombre pour les Indiens...Enfin...pour éviter de se lancer dans une longue harangue contre l'incompétence et la corruption des autorités indiennes, disons simplement que le patrimoine n'entre pas dans la liste des priorités nationales...
Après avoir realisé un véritable tour de force, soit d'avoir passé 5 mois sur le sous-continent indien sans trace de maladie (même pas l'ombre d'une crotte molle ou d'un nez morveux), nous sommes rentrés au bercail et avons, en l'espace d'une semaine, rattrapper le temps perdu en matière de diarrhée du voyageur (serait-ce l'effet inverse?).
Nous sommes tour à tour cloué au pieu, les boyaux en alerte mais la tête pleine d'inoubliables images... Nous espérons avoir su vous les communiquer et vous avoir donné envie de découvrir le fascinant monde de l'Inde...
CIAO
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