Mysore (et presque Bangalore)... (No Difrence!)


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January 20th 2007
Published: January 22nd 2013
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Toujours à Hampi



20 janv.

Le check out de notre hutte de foin doit se faire avant 9h30 Am.

On a nos billets de bus pour Bangalore, la capital du Karnataka, mais l’embarquement ne se fait qu’à 10h30 Pm de Huspet, ville située à 45 minutes d’auto-rickshaw de Hampi. On doit donc passer une autre journée dans la cité préhistorique.



On décide de se louer des vélos pour passer le temps et on se lance dans une longue promenade sur les routes asphaltées du coin.

On croise des camions qui débordent de branches de canne à sucre, et des tracteurs qui débordent d’étudiants cravatés qui retournent à la maison.

Des temples hyper colorés nous sautent aux yeux alors qu’on traverse une bourgade oubliée. Ces lieux de culte ressemblent à des carrousels de parcs d’attractions, sans les chevaux statufiés. L’entrée de l’un d’eux me fait bizarrement penser au ‘’bateau pirate’’ à la Ronde.

Un peu plus loin encore, on arrive à un village perdu au milieu des bananeraies.

Les gens nous observent d’un œil fatigué.

Un paysan nous demande des bananes pour son singe savant alors qu’il y en a partout autour de lui.

’’Sorry no banana’’ que je lui dis.

Ouaip. Dans ce que je possède présentement, tout ce qui ressemble à une banane, c’est le siège de ma bécane!



Derrière nous, des enfants pressent le pas pour nous rejoindre.

On s’arrête… et je leur quête un "school pen" avant même qu’ils n’aient prononcé un seul mot. Confusion. Mon truc fonctionne encore faut croire!



On retourne à Hampi en longeant une ancienne forteresse. Les murs sont en blocs de pierres superposées.

Je suis dans "Astérix et Cléopâtre".



L’heure du départ est arrivée.

Il est 9h15 Pm.

On deal notre auto-rickshaw pour 75 roupies.

Le moustachu démarre le moteur de son engin polluant.

On quitte alors Hampi pour rejoindre Huspet.



Il fait noir sur la route.

Les deux yeux brouillés qui servent de phares à notre boite de ferraille éclairent très peu dans la nuit.

On pourrait frapper quelqu’un à tout moment.

On retient notre souffle...

Et soudain… Splat!!

... ouf... ce n’était qu’un affreux crapaud qui traversait aveuglément la route.



Maintenant à Huspet, on prend place dans un autocar. Ça semble être le nôtre.

En Inde, il faut apprendre à suivre nos instincts.



Note à Moi-Même:

La sécurité est un luxe que l’Inde ne peut s’offrir.



21 janv.

On est dans le bus rugissant dans la nuit froide.

Les fenêtres sont scellées, mais l’air gelé se faufile tout de même et me souffle au visage.

Je suis en shorts et en t-shirt. Et je grelotte.

Solo de castagnettes.

Je dors comme un bébé: réveil aux demi-heures.

Inconfort.

Je ne sais plus comment me placer sur mon banc inclinable en cuirette.

Il y a un concert de ronflements indiens autour de moi.

Un baryton fait concurrence au bruit du moteur au diesel, tandis qu’une clarinette sifflote plus timidement son Vivaldi.







6H00 Am.

Enfin, je crois.

On est expulsé de l’autocar avec le reste de la symphonie.

Bref, on est arrivé à Bangalore.



La grande capitale s’éveille tranquillement. Les momies qui dorment sur les trottoirs bougent comme des larves. Ils ont survécut à une autre nuit.

Une vieille femme purulente a des spasmes.

Ce sera sa dernière journée dans le creux de Bangalore.



On paye un auto-rickshaw pour tenter de se trouver un endroit où poser nos sac-à-dos. Les 30 hôtels où l’on s’arrête sont complets On a plus ou moins le contrôle de la situation. Un deuxième chauffeur de cacanne-mobile se mêle de nos recherches hôtelières. Ça sent la magouille.

Il y a une chambre de libre dans un hôtel bourré de vermines.

On refuse de justesse… avant de se décider et de foutre le camp de Bangalore.



Il est 8H00AM et on a les poches allégées de 300 roupies.



Contre toutes attentes, on reprend un bus… pour Mysore cette fois.

Encore un 3 heures de route à faire.

On est rendu à un total de 11 heures de transports fait depuis hier soir.



J’ai le ventre vide et la tête dans l’cul alors qu’on arrive à Mysore.



On se trouve rapidement un Guest-house ici.

Ouf.

Une petite sieste s’impose.



On va visiter le zoo de Mysore en après-midi. Le parc zoologique est magnifique, digne de celui de Granby. On y voit des tigres du Bengale, des zèbres, des macaques et des hyènes. Je suis dans le bouquin "Life of Pi" de Yann Martel.

Il y a aussi des rhinocéros, des girafes, des tapirs et, mes préférés, tout pleins d’hippopotames aux oreilles en hélices! C’est ce que j’avais de besoin pour me calmer et finir ma journée en beauté.



Le soleil se couche alors qu’on soupe sur le toit d’un hôtel plutôt chic. Il y a une envolée de chauves-souris qui passe devant la lune en bol. Des musulmans chantonnent leur amour à Allah alors qu’on se boit une grosse bière devant une "Green salad" sans salade.

Le plaisir est au bout de notre fourchette sale.



Note à Moi-Même:

Température d’aujourd’hui à Mysore: 29 degré de jour, 12 degré de nuit.



22 janv.

On se prépare pour aller visiter le fameux ‘’City Palace’’ de Mysore. J’aimerais bien me doucher avant de partir mais il n’y a que de l’eau froide qui sort de la fleur de douche.

Bon.

C’est loin d’être la première fois que ça nous arrive. Mais ce qui est nouveau maintenant, c’est que l’eau de la toilette à l’occidental est bouillante (!?).

Bon.

Je pourrais peut-être me laver le visage dans le bol, non?



Le palais de Mysore est très impressionnant. À l’intérieur, Krishna partage une immense fresque colorée avec des anges aux cheveux blonds. C’est une mixture intéressante de l’Inde hindou et de l’Angleterre catholique.

Ici, tous les visiteurs se font confisquer leurs gougounes à l’entrée du palais. Ça ne me cause aucun problème. Vous savez, mes pieds ont connu de biens pires souffrances.

Mais surprise! Alors que j'ai abandonné mes gougounes, j’écrase un "chewing-gum" avec mon talon nu.

Fondue au soleil, la collante bouchée s’étire comme de la mozzarella. Je suis peu dégouté par contre. Ah! Si vous saviez tout ce que j’ai eu de collé sous les pieds depuis mon arriver en Inde!



À la sortie d’un étrange musée d’Arts poussiéreux, on rencontre un musulman sympathique qui nous invite à entrer dans sa crasseuse boutique d’antiquités. Le type me fait penser au barbu du Kashmir qui m’a vendu mon tapis. C’est qu’ils sont de bons commerçants entêtés les musulmans!

En entrant dans sa boutique, un objet me tombe immédiatement dans l’œil. Il y a sur une tablette croche, une sculpture de Ganesh (le dieu-éléphant) en vieux bois, de la hauteur d’un avant-bras.

Le trésor est craqué, et authentique à souhait.

"I’ve found it in a small village. It’s 300 years old" m’avoue le barbu. Mmm... pas sûr de ça, mais peu importe, c’est un réel morceau d’héritage tout de même.

Il en demande 300$ canadien. 1$ par année de vie j’imagine. La sculpture en vaut bien davantage à mes yeux de touriste.... mais cela dépasse VRAIMENT mon budget!

De toute façon, j’avais demandé le prix que par curiosité....



La suite, je n’arrive toujours pas à me l’expliquer.



Je sors bientôt du commerce, bouche bée, et jubilant de plaisir.

Je tiens une grande poche de riz contenant la divine statue en bois de manguier. Et oui. J’ai dealé le trésor pour 25 $ canadien!! C’est comme un 92% de rabais ça!

Ha! C’est délirant l’Inde!

Re-Ha! Ça va me coûter plus cher de shipping que ce que le Ganesh sculpté à la main m’a couté!

Maintenant, il ne me reste qu’à me croiser les doigts pour que l’objet se retrouve bel et bien dans ma chaumière au froid Canada.



Note à Moi-Même:

"To live long it’s necessary to live slowly"

PROVERBE INDIEN



23 janv.

Mysore.

On se paye un tour de ville en auto-RRRickshaw aujourd’hui.

Les vaches en pleine rue n’ont plus les cornes colorées. Et les moutons ne sont plus roses bonbon. Ici, les bovins, les moutons et les chèvres sont jaunes curry. Teinture de festivals paraît-il.



On participe à un rassemblement religieux dans un temple saturé d’encens et d’hindous en transe.

On est des parias. Même si on nous tolère, je ne me sens pas à ma place.

J’ai une fleur de lotus à la main. On m’a dit que je devais l’offrir à un gourou en bedaine dans le temple.

Mais dans la frénésie de la foule, je passe tout droit, et je me retrouve à l’extérieur... avec la fleur blanche flétrie encore entre les doigts. Je l’enfonce rapidement au creux d’une de mes poches.

Personne ne doit me voir... c’est foutrement important l’offrande dans l’hindouisme!



On se faufile ensuite dans la foule de monstres quêteux à la sortie du temple. Un type ressemble davantage à une araignée blessée qu’à un être humain.

En Inde, il faut laisser la pitié de côté... sinon on se retrouve vite submergé de dégoût et de tristesse infinie.



C’est l’heure du dîner.

On est assis dans un restaurant pour touristes choisi au hasard.

"What’s the difference between Singapore noodles and Shangai noodles?" que je demande au serveur bilingue en pointant dans le menu plastifié.

"No difrence. No difrence." qui m’répond.

Ouaip. Je ne ferais jamais confiance à un agent de voyage qui me donnerait ça comme réponse!

Je me prend un macaroni.



On va décanter à l’hôtel en fin d’après-midi. Il n’y a plus une goutte d’eau dans notre salle de bain. Le robinet du lavabo et de la douche sont à sec. L’eau du bol de toilette est absente. Il y a un problème majeur de plomberie.

On change de chambre avant le déluge probable.



Note à Moi-Même :

Message affiché dans un cadre croche à la sortie d’un restaurant de Mysore :

"Peace through Renunciation, Happiness through Non-Violence, Progress through Friendship, Achievement through Meditation."



24 janv.

Il est 4H00 Am lorsque le fan au plafond de notre nouvelle chambre rend l’âme.

L’air s’épaissit dans notre cubicule.

On tolère jusqu’ à 7H00 Am, alors qu’on nous réveille brusquement.

Toc toc toc.

Il n y a pas d’heure pour un indien passionné d’électricité.



On se deal un 3 heures de taxi avec un guide improvisé pour se rendre à Shravanabelagola, où l’on visite la statue Gommateshvara, plus grand monolithe du monde.



Au retour, notre voiture évite de justesse un poulet pressé, et fait du dangereux slalom pour ne pas emboiter les charrettes transportant de la canne à sucre. On frôle aussi un bœuf au derrière débordant, un peu comme la bouche d’un enfant qui s’est bourré de Nutella.

Il n’y a pas vraiment de règles sur les routes indiennes. Il faut serrer les dents et espérer arriver à destination en un seul morceau.



De retour à Mysore, on soupe et, à la sortie du resto, on croise notre "chauffeur-guide" qui change l’essieu de sa boite-à-savon de course.

Il n’y a pas d’heure pour un indien passionné de mécanique!



On cogne à la porte alors qu’on lit dans notre chambre d’hôtel. C’est le type de la réception qui vient changer le ventilateur du plafond. Il le fait sans fermer le courant électrique.

Ça fonctionne.

La tragédie n’aura pas lieu.

Mais le fan tire l’air plus qu’elle la souffle.

Dites-moi, y a-t-il un sens aux palmes d’un ventilateur?



25 janv.

On se rend au post-office en matinée. C’est aujourd’hui que je dis aurevoir à ma sculpture de Ganesh en bois. Elle part pour le Canada alors que nous, nous partons pour Cannanore (ou Kanur) dans l’État du Kerala.



On se débrouille tant bien que mal à la station de bus.

On doit attendre 1 heure avant l’arrivée de notre autocar.



Nous sommes assis sur un banc dans la station de bus.

Un indien catholique me jase de son Jésus qu’il porte à son cou.

Il tâte le tissu de mes pantalons et de mon-t-shirt.

Il fixe ma montre.

Il me demande alors de payer son ticket de bus.

Non mais dégage! J’en ai vu d’autre tsé!



Un vieil homme s’approche de moi.

Il a faim.

Je lui donne une banane.

Ça je peux le faire!



Nous sommes toujours assis sur le banc lorsqu’une une vieille femme s’effondre derrière nous.

Son fils et sa fille sont là avec elle.

Heureusement, car personne autour d’elle ne réagit.

La vieille femme agonise sur la crasse du plancher de tuiles.

Sa fille lui couvre stoïquement le visage d’un bout de couverture de laine.

Je crois apercevoir l’ombre de la Grande Faucheuse qui approche.

Les yeux de Marilou se noient alors de larmes.

Surcharge émotionnelle.

En Inde, il n’y a pas de mauvaise place pour s’éteindre.



Surprise!

On apprend qu’il faut réserver nos billets de bus pour se rendre à Kanur, et qu’il n’y a plus de place avant demain matin 7H30.

Je bouille.

Je sens "Suuuperfruuu!" monter en moi.

Toute cette attente pour rien.

Tout ÇA pour Ça, Câliss!



On retourne donc à l’hôtel pour une autre nuit à Mysore. Câliss.

J’ai au moins nos billets de bus pour Kanur en main cette fois!



On retourne au zoo en fin d’après-midi pour décompresser de nos déboires. Il y a pratiquement personne autour de nous, et ça, je peux vous le confirmer, c’est rare en Inde. Je tâte un rhinocéros qui se tenait trop près de sa clôture et je m’émerveille encore une fois devant les graisseux hippopotames dodelinant. Il y a aussi des singes... mais eux, ils ne sont pas en cage!



Notre plan pour demain matin: départ pour Kanur dans le Kerala.

Supposément



Etienne X en mouvement


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