Advertisement
Published: December 6th 2008
Edit Blog Post
La bouffe indienne!
Ça change de l'Europe, mais c'est extrêmement varié, ça croustille et ça picote ( ou ça fout carrément le feu...).
Pour commencer, il faut distinguer Veg et non-Veg. Je pense que nous tenons là l'un des rares pays qui permette d' être végétarien sans sombrer dans la dépression la plus profonde : ils arrivent à faire ressembler des légumes à de la viande en sauce. Exceptionnel.
En fait, la société indienne se structure autour de castes, elles-mêmes disons définies par des notions de pureté ( je suis profondément émerveillé du paradoxe de la saleté du pays au regard de son obsession de pureté). Or ce qui est d'origine animal (et alcoolique au passage) est impur et réservé aux castes les plus basses ; le veg étant pur et pouvant donc nourrir toutes les castes. Bref, on trouve des restos veg' proprets (et d'aures franchement crados), fréquentés par des gens bien élevés ou plutôt bien nés et des lieux de perditions où l'on sert de la viande et de l'alcool et ou les basses classes (commençant à connaître l'âme humaine, je pense que certains brahmanes se rincent aussi de temps en temps)
viennent se rincer et se souiller au whisky bon marché et au french brandy (j'invente pas!) en se bâfrant de trucs impurs....
Cette distinction donne parfois lieu, pour les touristes benêts (et franchement impurs) que nous sommes, à des scènes cocasses : Nous étions cinq : deux anglais, un allemand et deux français et voulions fêter je ne sais plus quoi dans notre resto favori (veg'). Sachant que celui-ci ne servait pas d'alcool (mais nous n'avions pas encore connaissance des histoires de pureté expliquées précédemment), nous nous fournissons copieusement en munitions variées au débit de perdition d'en face et rappliquons avec nos 12 bières. Bien poliment, nous demandons au serveur, si nous pouvons gentillement picoler nos bières, lui n'en ayant pas, pendant que nous dévorerons ses mets. Le serveur prend alors l'air vraiment gêné en disant non,non,non avec les bras aussi, se justifiant en expliquant que les autres clients n'aimeraient pas ça du tout. Nous sommes bien déçus et faisons mine d'aller boire ailleurs. En businessman avisé, le patron vient nous voir et nous autorise à picoler mais dans des verres en métal (on ne voit pas à travers) et en gardant les bouteilles cachées sous la table! Bien
candidement, je lui propose de nous installer plus au fond du resto, plutôt que de rester sur la devanture de la boutique. Et bien embarrassé de me répondre qu'il vaut mieux que nous restions à l'extérieur du bar car nous allons énerver ces clients s'ils nous voient picoler. Et voilà comment par respect pour les étrangers et instinct du business, nous avons pu faire un truc impur dans un resto végétarien. On est pas à une contradiction près en Inde!
Revenons à nos moutons, la bouffe indienne.
Le petit déj tout d'abord :
Notre favori reste le « dosa ». Ce sont comme des grandes crêpes de farines de riz et de lentilles, franchement croustillantes et fines (et grasses), qui se dégustent en les trempant dans une sauce blanche au poivre et une rouge au piment. Elles se déclinent en plein de version : plain (nature, quoi), set ( même pâte mais plus épaisse genre pancake ), ou masala (avec des pommes de terres aux épices à l'intérieur)). Le masala est l'une des bases de la cuisine indienne. En fait c'est un mélange d'une dizaine d'épices, propre à chaque cuisinier. Presque tous les plats se
déclinent en masala, jusqu'au fameux « chai », le thé au lait, qui a parfois un goût prononcé de clou de girofle ou de cannelle.
Le petit déj peut tout aussi bien être composé de Idli et de vada. Le Idli est une sorte de petite galette de semoule de riz à la texture merveilleusement nourrissante et qui prend toute sa saveur trempée dans les mêmes sauces que pour les dosas. Le vada est un beignet en forme de de doonut, mais salé bien sûr. C'est gras et c'est très bon.
Déjeuner et dîner.
Se compose souvent d'un plat en sauces épicées (on appelle ça un curry) comprenant soit des légumes soit de la viande (chicken, mutton), soit du paneer (fromage) soit les trois. On trouve notamment le dahl à base de lentilles, le palak à base d'épinards, le piaz aux onions, ...qu'on peut trouver en version tandoori (cuit dans un four en terre), kebab ou kofta ( cuit a la broche) en version masala... On recommande par exemple l'excellent « Paner butter masala » soit des morceaux de fromages dans une sauce au beurre et au épices... Tout cela se mange mélangé
à du riz ou avec des rôtis, soit les pains indiens. Ce sont de fines galettes de farines non levées et cuites au four. Il y a les « naan », les « chapatis », tout chaud sorti du four, c'est croustillant ou moelleux, miam!
On peut encore parler des vendeurs des rues, à l'hygiène plus que douteuse, mais qui peuvent vous préparer l'excellent bhelpuri, composée d'un mixage hallucinant de vermicelles frits, de pommes de terres de riz, oignons, et même de corn flakes pour rajouter du croustillant, de la coriandre comme ils en mettent partout, le tout accompagnée d'une sauce sauvage...
Il y a aussi les thalys (repas complet) servis dans un plateau métallique avec plusieurs petites coupelles contenant du riz, des rotis, trois ou quatre sauces différentes avec des légumes genre courgettes, navets, lentilles et des épices, évidemment. Les indiens versent le tout sur le riz et brassent abondamment avec les doigts avant d'en mettre un bonne quantité dans la bouche. Au début, on se demande comment ils font pour ne pas s'en foutre partout, puis on s'aperçoit, qu'en fait ils s'en foutent partout. Et là, on a moins de scrupules à
se lancer. Il y a toujours un peu de curd (yaourt nature) dans un coin du thaly, pour se rafraîchir la bouche quand elle est en feu, c'est bien agréable !
Tout cela est extrêmement bon marché pour nos porte-monnaies occidentaux allant de quelques centimes pour un en-cas dans la rue, à 2/3 € pour un repas copieux pour deux dans un resto chic!
Au fait, nous pouvons terminer par le paan qui se déclinent en version Sweet pour les touristes et les palais sensibles. C'est une feuille de bétel, dans laquelle le préparateur fourre une couche de chaux éteinte, des tas de petites graines dures genre petits cailloux au goût d'encens appelées Supari (dans le miens il a même foutu le feu à un clou de girofle), et de la confiture de dattes et de la noix de coco en version sweet. On mâche la feuille roulée, on crache bien rouge, puis on avale. C'est un truc pour digérer qui a un succès fou en Inde. Moi ça m'a fait l'effet de mâcher une feuille de salade au goût de shampooing...C'est la première cause de cancer de la bouche dans le pays.
Résultat pour le voyageur de tout ce mic-mac pas vraiment hygiénique, et très épicé?
Les premiers passages aux toilettes s'avèrent être de l'ordre de l'épique. Genre: je transpire à grosses gouttes, je suis tout blanc, en me tenant au mur pour pas m'évanouir, en ayant la sale impression de me foutre le feu aux roupettes. S'en suit une période de chiasse nucléaire (au moins le choléra et la typhoïde), généralement à la 3 ème semaine, qui vous font penser que c'est la fin, mais heureusement les antibiotiques intestinaux fonctionnent bien. Vient ensuite la période de la parano où l'on ne mange plus que du riz blanc cuit à l'eau minérale de préférence, ça dure une semaine environ. Et ensuite, on s'habitue et ça devient vraiment bien, on s'éclate vraiment à table.
Vivement qu'on passe à la bouffe thai, il paraît que ça arrache encore plus!
Advertisement
Tot: 0.122s; Tpl: 0.015s; cc: 8; qc: 50; dbt: 0.0736s; 1; m:domysql w:travelblog (10.17.0.13); sld: 1;
; mem: 1.2mb
MOJO
non-member comment
Ben oui, le brandy c'est ....French ! Sympa l'entrée bouffe ... Ca fait presque envie ! Ne pas oublier le pic à glace pour le dessert. Vous continuez vers la Thailande ?