Lijiang / 丽江市, Chine (Quand boire un café est plus cher qu'une chambre d'hôtel)


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Asia » China » Yunnan » Lijiang
February 27th 2015
Published: March 2nd 2015
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26 fév

Ça klaxonne.

La porte d'un mini bus bruyant s'ouvre et j'y embarque avec mon lourd bagage.

Il est 11h15AM.

Je devais quitter Dali bien avant mais un problème de communication m'a empêché de partir plus en matinée.

Pour les foreigns, les problèmes de communication sont monnaie courante en Chine.

Bref.

Je prend donc place dans ce bus, sous le regard scrutateur des 17 passagers chinois.

J'ai payé pour mon ticket

mais je n'ai pas de ticket.

Les petits tours de passe-passe sont aussi monnaie courante ici.



Le bus quitte Dali pour se rendre à Lijiang, encore plus profondément dans les montagnes.

Un écran-télé s'allume dans le véhicule.

Play: règles de sécurité comme dans les avions.

On nous précise comment attacher sa ceinture... et comment briser les vitres avec le petit marteau rouge au cas où le bus tomberait à la renverse.

Et bien. Je le saurai maintenant.





Les jardins qui s'étendaient sur la vallée à Dali s'étirent maintenant comme un vaste damier au travers des collines.

L'agriculture couvre la majorité du territoire.

Les gratte-ciels sont ici absents. Les villages plantés dans les champs comme des pions semblent sortir directement du Moyen-Âge.

Les toitures texturées des vieux bâtiments sont couverts d'une série de gouttières en bambou.

C'est le décor d'un vieux film chinois où l'acteur principal, disons Jet Li, porterait une longue toge et une tresse comme un câble de bateau derrière son crâne dégarnit.

Et ce Jet Li sauterait habilement de toiture en toiture, anormalement, rectiligne comme un drone qui porterait des souliers de ballerines.



On me sort de ma bulle...

alors que le bus s'arrête pour une pause-pipi.

"Vi-Ci" que me dit le chauffeur.

Je descend donc du véhicule, serpente à travers les rangées d'une épicerie, et atteint les chiottes au fond du magasin.



Dans les "Vi-Ci", il n'y a pas de cabines individuelles pour trôner.

Il n'y a qu'une longue fente dans la céramique où coule un filet d'eau comme une rigole.

Il y a des murs comme une série d'enclos aussi qui sépare les chinois qui évacuent.

Pas de porte, pas de papier Q.

Rien de tout ça.

Allons directement à l'essentiel: tu te recroquevilles et hop! Tu ponds au vu et au su de tous.

Heureusement que je n'avais pas un urgent besoin d'évacuer à ce moment là.

Mais je pense aux femmes qui elles, n'ont pas de boyau pour pisser debout... et qui doivent à tout coup se montrer le popotin, en saluant les passants, peu importe la commission.

Bon. C'est peut-être gênant pour les touristes mais pas pour les chinois tout ça.

Et certainement pas pour les enfants non plus, qui eux, s'évacuent directement sur la rue, n'importe où et n'importe quand.

C'est que la mère prend le gamin en bas âge, lui baisse le pantalon et hop! Voilà que c'est réglé.

Pour plus de rapidité, les parents font parfois même une fente dans le creux des culottes du mioche, comme celle d'une banque en cochon.

Comme ça, plus besoin de baisser quoi-que-ce-soit.

Plus besoin de rien retirer... pour faire un dépôt.





Je réembarque ensuite dans le bus... tout juste après avoir immortaliser mon visage barbus sur les appareil-photos des filles de l'épicerie.

Il y a très peu de blanc poilu dans le coin.

Voilà.

Quel beau souvenir ce sera pour elles... et pour moi aussi, décidément.



...



Le véhicule nous débarque tous à la station de bus de Lijiang après un 3 heures de route plané.

Je décide de me rendre à la vieille ville de Lijiang à pieds, en me fiant qu'à mes instincts parce qu'ici aussi, la langue de Shakespeare est toujours aussi incomprise.



Ma boussole intérieur semble encore bien fonctionner: j'entre dans le labyrinthe de Lijiang bien assez rapidement.



La vieille ville a des allures de souks marocains. Dans le creux des villes condensées, savoir où l'on se trouvait n'était pas une priorité à l'époque j'imagine.

L'enchevêtrement des allées est insensé.

On perd son chemin rapidement ici.

Toutes les boutiques se ressemblent: vendeurs de tamtam, marchands de bricoles, agences touristiques endormies, esthéticiennes, maquilleuses et photographes.

Des grillades et des popsicles.

Et des mets exotiques à profusion, mystérieux, que je n'arrive pas très souvent à reconnaître.

Mais là, juste là, ce sont des poussins grillés, j'en suis certain.

Et des bébés calmars et pis des bouts de pieuvres aussi.

Et des testicules de yak séchées.

Et tutti quanti.



Je suis bientôt devant un comptoir de grillades où deux chinoises s'achètent d'alléchantes brochettes

d'insectes.

Des vers, des grillons et des larves de libellules embrochées.

Je fais des signes de dégoût aux deux chinoises...

tandis qu'elles me font des signes d'appétit évident...

et, qui l'eût cru, me voilà qui rejoins le festin

en mâchant une sauterelle sous le regard amusé des deux filles.

Je m'étais promis de ne pas manger de pattes de poule... et me voilà maintenant avec un insecte sous la dent.

Bravo.

Heureuses et visiblement excitées, les chinoises pigent dans leur panier de fritures et me tendent maintenant une minuscule carcasse de scorpion frit.

Allez hop! Je me met à mastiquer la bête, en pleine foule, à Lijiang, au cœur de la Chine.

Après avoir goûter du chien au Vietnam, me voici maintenant à mâchonner le scorpion chinois.



Notes à Moi-Même:

1- Quand je veux m'assoir et qu'il n'y a pas de banc... je pourrai toujours, comme le chauffeur de bus, prendre un verre vide, le retourner et me poser le derrière dessus.

2- Ne plus entrer chez le barbier en Chine, faire un mouvement de ciseau avec mes doigts, m'assoir sur la chaise et faire aveuglement confiance au coiffeur.

3- Ne pas oublier d'essayer le popsicle au maïs.



27 - 28 fév



"Oh oh oh ohh
Little China girl
Oh oh oh ohh
Little China girl" David Bowie



Lijiang est hallucinante. Vraiment.

J'additionne les mystères, l'exotisme et les étrangetés à chaque coin de ruelles que je tourne.

Un dompteur d'oiseaux de proie ici, des ancêtres venus du fond des âges en habit colorés juste là.

Et puis des temples Taoïstes en paliers, aux couleurs de gouache aussi, qui me dessinent personnage dans un Tintin et le Lotus Bleu.

Tout ça, sans croiser quiconque d'Occident hors de mon auberge.



C'est bourré de touristes chinois encore une fois par contre, comme à Dali.

Et à chaque chinois s'accroche un appareil-photo.

Il y a donc beaucoup de photos qui se prennent.



De jour, la Chine est de délices et de costumes.

Ici, les filles aiment beaucoup se déguiser et jouer les modèles sous le regard de cyclope des photographes professionnels.

Je me laisse donc enivré par la beauté des chinoises costumées qui posent dans la magie du décor de Lijiang.



De nuit, la Chine est de danses et de karaoké.

Ici, les bars illuminés sont bruyants et enfumés. Toujours, une scène centrale présente des danseurs ou des chanteurs de karaoké "de métier" qui enflamment la foule.

Et si l'envie manque d'aller boire et d'aller fumer sous les stroboscopes, il est toujours possible de joindre, hors des cloisons de la vieille ville, les rangs des groupes qui dansent en cercle sous les réverbères de la Place principale.



En fin de soirée, je m'écrase au creux d'un divan sur la terrasse d'un bar tranquille.

J'écris ces mots alors que je me commande un café.

Les 4 gorgées arrivent.

Le prix du café est écrit dans le menu: 55 Yuans, c'est-à-dire 11$ canadien (!!)

Vlan!

C'est que ma nuit à l'auberge ce soir me coûtera 6$ canadien (!)

Voilà. Ce sont les excès de la Chine ça. C'est souvent peu cher... ou absurdement trop cher!



Note à Moi-Même:

Ne plus acheter de popsicle au maïs.



Etienne X


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