Baoguo and Mount Emei / 峨嵋山, Chine (ou Comment Transformer un Trek en Fable Onirique)


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Asia » China » Sichuan » Emei Shan
March 12th 2015
Published: March 21st 2015
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11 mars

(De Leshan... en bus vers Baoguo)



J'ouvre les yeux avec sursaut.

La boîte-à-savon dans laquelle je me trouve, coincé entre deux chinois, vient de s'arrêter.

On est à Baoguo j'imagine.

La certitude que j'ai, c'est qu'on est effectivement au pied d'une montagne imposant fièrement son joug sur le paysage.

Et puis il fait frais aussi.

Une fraîcheur humide qui s'infiltre dans les fibres des vêtements.

Une froideur à se frotter les mains en se disant: " Fais pas chaud hein?", tout en soufflant de la buée comme si on venait d'expirer une bouffée de cigarette.



C'est la basse saison évidente ici.

On grelotte, et les touristes n'aiment pas frissonner.



L'auberge où je m'installe est désertique, vide à ne pas se donner la peine de partir le chauffage.

Je me sent négligé par mes hôtes.

Mais peu importe, je suis ici pour une chose, c'est d'atteindre le sommet du Mont Emei, demain en matinée.

Mais l'inquiétude s'empare de moi... alors qu'une pluie réfrigérée s'effondre sur le village et aplatit du même coup ma motivation à grimper des montagnes.

Bon.

Cadran à 6:00AM, bus à 7:00AM pour rejoindre le palier où l'ascension débutera.

S'il pleut demain matin, j'annule le tout.

La pluie peut tellement casser le plaisir parfois.

...



Je me réveille dans la noirceur de la sonnerie du cadran.

Il est effectivement 6:00AM.

Le ciel à jamais gris a craché sur Baoguo toute la nuit durant.

Une pluie acide probablement.

Mais ce matin, c'est le calme plat.

J'agrippe donc mes quatre couches de linge et enfile mes bottes qui ne cesseront jamais d'empester.



Une chinoise du nom d'Echo (!) se joint à moi pour l'aventure.

Elle a dormi dans le même dortoir que moi et par respect, elle n'a porté aucun commentaire sur mes botte-moufettes.

Ou peut-être qu'elle ne savait juste pas comment dire en anglais: "Your disgusting boots smells like a pregnant dead fish".

Anyway.

La barrière de la langue fait parfois bien les choses.



C'est ainsi donc que nous quittons tous les deux, en baillant, l'auberge du bas de l'Emei Mountain.

...



Les deux heures de bus zigzaguant dans la montagne m'ont suffisamment reviré que ça m'a endormi.

À mon réveil, Paf! Surprise! Le décor montagnard est gelé par la neige et la glace. Verglas: la pluie de la nuit s'est agrippée aux branches menues des arbres frileux en de si hautes altitudes.

Aïe!

C'est que le trek change présentement d'envergure avec cette température.



Aucunement effrayé, Echo et moi débutons l'ascension avec les dizaines de chinois (seulement) qui ont osé venir à Emei Shan en hiver.



Tout est glacé.

Les marches sont patinoires.

Bientôt, les chinois s'écroulent dans les escaliers comme des dominos, tombant lourdement sur le derrière, les uns sur les autres, en exhibant à tous l'état de leurs semelles trop usées.

Heureusement pour nous, l'achat de crampons métalliques primitifs, serrés sous les bottes à l'aide de cordes en nylon, nous empêchera de tomber et de ramasser la file derrière nous comme une partie parfaite au bowling.

En fait, les crampons s'avèrent être une nécessité dans ce paysage maintenant cruellement verglacé.



La forêt autour du sentier, englobée par un interminable courant nuageux, est totalement asservit par la glace.

L'ambiance fantomatique de l'endroit me dépose en plein cœur d'un film fantastique.

L'enchantement est magistral.

Je suis dans la brume d'une forêt magnifiquement cristallisée, entourée d'éclatants arbres en diamants.

Comme dans un conte de fées.



Je suis bouche bée devant la tournure de cette journée magicienne qui a transformé mon trek en fable onirique.

La pluie peut tellement modifier le plaisir parfois.



On rejoint le sommet finalement, en un deux heures de prudence et d'émerveillement.

Si haut, les nuages hantent toujours les lieux, mais le soleil de temps en temps, arrive à repousser le voile et à nous offrir l'horizon enfin visible au loin, dans ce que les gens d'ici appellent The Sea of Clouds.

C'est miraculeux.

Et puis là, au Golden Summit, une sublime statue dorée de Bouddha, perché sur ses éléphants, s'érige comme une pyramide colossale presqu'hallucinée en cette si haute altitude de 3100 mètres.

Un phare spirituel.

C'est stupéfiant de voir ce que la Foi arrive à faire faire aux hommes.



Notre plan à Echo et à moi était de passer la nuit dans un monastère au creux du Mont Emei.

Mais malgré l'irréalité de ses lieux qui hantent et possèdent les marcheurs, nous décidons tout de même de redescendre au pied de la montagne et de rejoindre Chengdu, satisfaits et imprégnés de la magie qui plane sur l'Emei Mountain.

Vous savez, une nuit statufié par le froid dans un monastère perdu à 3000 mètres où le seul moyen de se réchauffer est de prier avec les lèvres gercées… une autre fois peut-être.

...



J'arrive à Chengdu en fin de soirée, fatigué par cette incroyable journée qui a déboulée comme une avalanche.

Le sommeil sera lourd.

Et mes rêves seront certainement hantés par l'hallucinatoire trek du Mont Emei.



Etienne X





Notes à Moi-Même:



Vu dans un menu à Baoguo

1- Fried wild frogs with chili peppers

2- Stewed Pig' selbow with radish

3- Braised deer meet with pickled chili Pepper

4- Spicy duck's tongues

5- Braised chickens kidneys

6- Fried turtle doves with chili peppers

7- Braised sliver garp

8- Stewed turtle with chicken

9- Salt pig,s tongue

10- Pig,s heart with mashed garlic

11- coloured pickles

12- Preserved egg

13- Pickled shoe flower

14- Hot belly

15- diced rabbit

16- Stewed coupea with around meat

17- Sfiy fyied sticed lofus yoot

18- Stir fried frog

19- incense bowl


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