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Published: December 29th 2017
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ATTENTION : cet article comprend des paragraphes difficiles à lire (pas seulement à cause de mon niveau déclinant de français mais à cause de l'histoire de Phnom Penh!).
J'ai été très surprise de trouver un aéroport moderne et propre à notre arrivée à Phnom Penh - je m'attendais à un aéroport similaire à celui de Colombo, au Sri Lanka.
Shaun avait dit que nous pouvions prendre un bus puis marcher pour aller à notre auberge de jeunesse, mais comme nous avions dormi très peu de la nuit et étions fatigués, nous avons décidé de prendre un Uber à la place.
Les rues de Phnom Penh sont bondées, il semble toujours y avoir beaucoup de traffic et il nous a fallu une heure et demie pour faire 15 kilomètres !
Une fois arrivés à notre auberge de jeunesse, nous avons mangé dans le restaurant également tenu par la famille qui tient l'auberge, Shaun a acheté des bières et en a gagné trois gratuites, il était super content ! Puis, nous nous sommes couchés... Le dortoir est au 5ème étage et les marches sont hautes et étroites, c'est une véritable ascension...!
Je n'ai pas réussi à dormir beaucoup mais Shaun a fait
une bonne sieste.
Nous nous sommes réveillés juste à temps pour dîner (au restaurant au rez-de-chaussée) et nous recoucher !
Le lendemain matin, nous nous sommes levés et avons marché jusqu'au Palais, en prenant un café et un pain au chocolat (oui, après tout il y a eu une présence française au Cambodge !) et un brownie. Marcher dans les rues est un cauchemar car les larges trottoirs à la française, à moitié détruits, sont utilisés comme parkings ou restaurants de rue. Traverser la route est une expérience amusante - qui apporte en plus de l'adrénaline car le risque d'accident semble plutôt élevé !
Durant notre promenade, nous nous sommes rendus compte qu'il y a un énorme fossé entre les gens qui ont des voitures, des vêtements modernes et propres etc. et les gens qui vivent dans la rue et dont les enfants portent des loques sales... Certaines scènes nous ont fait mal au cœur.
Il y a des détritus et des rats partout dans les rues, ce n'est pas un endroit agréable pour une promenade !
En arrivant au palais, on s'est rendus compte que c'était fermé de 11h à 14h... Du coup, on est rentrés, on
a mangé et on est partis au Musée du Génocide. Nous y sommes restés presque 2 heures, à écouter l'audioguide. Le musée du génocide, ou musée Tuol Sleng, n'est pas un musée traditionnel. Le bâtiment était une école avant le régime du dictateur Pol Pot, durant lequel elle a été utilisée comme prison et centre de torture.
Un petit peu d'histoire, pour remettre tout ça en contexte... (bien que Wikipédia soit probablement meilleur que moi !).
Les pays avoisinants le Vietnam ont été très touchés par la guerre du Vietnam, notamment le Cambodge et le Laos, qui ont beaucoup été bombardés. Pendant ce temps, le parti communiste des Khmer Rouges se formait, et en 1975 les Khmer Rouges sont arrivés sur Phnom Penh comme des libérateurs - après tout ce que le peuple cambodgien avait vécu pendant la guerre, le parti communiste et sa vision du nouveau Cambodge représentait l'espoir ! La joie n'a pas duré car rapidement, les soldats ont demandé aux habitants de Phnom Penh (et de toutes les autres villes) de quitter les villes pour aller à la campagne, sous prétexte que les américains allaient bombarder les villes. En quelques jours, toutes les villes étaient vides d'habitants.
Tout le monde a dû marcher jusqu'aux camps de travail à la campagne, certains sont morts sur le chemin. Tous les gens qui parlaient une langue étrangère (notamment le français), tous les professeurs, les gens qui portaient des lunettes et les gens qui travaillaient pour l'ancien gouvernement ainsi que toutes leurs familles étaient envoyés dans des prisons (comme celle de Tuol Sleng, maintenant un musée). Pol Pot, éduqué en France et professeur, et son "organisation", l'Angka, avait pour devises "il vaut mieux tuer un innocent par erreur que de laisser vivre un ennemi" et "pour se débarrasser des mauvaises herbes, il faut aussi retirer les racines" (c'est ainsi que des familles entières furent décimées). Dans la prison de Tuol Sleng, les gens (enfants inclus) étaient amassés dans des cellules (anciennes salles de classe), avant d'être transférés près des salles de torture, dans des minuscules cellules en béton ou en bois. Ils étaient ensuite torturés jusqu'à ce qu'ils avouent ce qu'on leur reprochait - bien que la plupart aient été innocents. Une fois leurs aveux faits, ils étaient ligotés avec un bandeau sur les yeux emmenés "dans une nouvelle maison" : les "killing fields". Une fois arrivés, ils étaient déshabillés et tués avant d'être jetés dans une fosse. Nous avons visité les "killing fields" à Choeung Ek, le lendemain. L'audio guide donnait des détails horribles sur les événements, notamment sur la façon dont les gens étaient tués - pas d'armes à feu car la poudre étaient trop chère ! L'audio guide jouait aussi les derniers sons que les gens entendaient avant d'être tués... La musique de propagande Khmer Rouges (pour couvrir les cris de souffrance) et le ronronnement des générateurs diésel... 20000 personnes ont perdu leurs vies à Choeung Ek.
Quand aux personnes jugées innocentes, à la campagne, elles devaient travailler dans les champs et rizières de l'aube au crépuscule (les gens de la ville n'avaient aucune idée de comment faire pousser du riz et ne recevaient aucune formation !). Ils étaient mal-nourris car toutes les récoltes étaient envoyées en Chine en échange d'armes et de munitions. Beaucoup sont morts de faim ou de fatigue... Sous le régime de Pol Pot, les écoles et hôpitaux ont été fermés (ou réaménagés en prisons), l'argent détruit (il représentait le capitalisme) et la propriété privée abolie. Le Cambodge a été libéré en 1979.
En moins de 4 ans, le génocide a causé la mort d'un cambodgien sur quatre.
Après la visite du musée, nous sommes rentrés, avons dîné avec Rowan, un australien, regardé le film "D'abord, ils ont tué mon père" adapté du livre écrit par une femme qui était petite fille sous le régime de Pol Pot. La propriétaire de l'auberge nous a proposé de venir avec elle rendre visite à un enfant à l'hôpital. L'enfant, d'une famille nombreuse et défavorisée, s'est brûlé gravement avec une lampe à huile (il n'y a pas d'électricité à la campagne). Nous avons gentiment refusé car nous avions vu suffisamment d'horreurs pour une journée. Le lendemain nous avons visité les "killing fields" avec Rowan, puis sommes allés voir le palais (qui était ouvert) mais nous ne sommes pas entrés : les tickets étaient chers et les gens pas très honnêtes (ils faisaient payer le billet d'entrée puis interdisaient l'entrée aux gens en short et débardeur et les forçait à acheter les t-shirt souvenirs du palais...) donc nous avons décidé de ne pas le visiter. Sur le chemin du retour, nous nous sommes arrêtés à un bar où Shaun et Rowan ont joué au billiard.
Ce soir, nous avons bu plein de bières avec Rowan (plein = une pour moi et le reste pour Shaun) puis sommes allés dans un restaurant français qui faisait des hamburgers super bons, La Maison du Burger. C'était un restaurant plutôt chic bien que vide de clients au moment où on y était, tenu par une française qui vit ici depuis 2 ans... C'est le dernier endroit au monde où j'aurais pensé manger un hamburger à la Fourme d'Ambert et aux pommes vertes avec une sauce hamburger au miel - c'était délicieux !
Demain matin, nous partons pour Sihanoukville, sur la côte, où nous allons passer le nouvel an.
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