Mandalay, Myanmar (ou The Land of Stupas)


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April 8th 2011
Published: April 8th 2011
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27 mars

(Toujours à Yangon)



Des moines vêtus de rouge sont partout ici.

Partout.

Et plein de musulmans,

avec leurs barbichettes et leurs regards sombres.

Et des hindous moustachus dodelinant de la tête aussi.

Jamais vu une aussi grande mixité de religions.



Le Myanmar est un étrange pays dois-je dire:

influences thailandaise, chinoise, indienne et moyen-orientale,

meltingpot où la tolérance est au premier plan.



Je retourne dîner sur le sol du temple hindou de Yangon aujourd'hui.

Je suis accompagné cette fois-ci d'une jolie chinoise globetrotteuse du nom de May.

Elle est courageuse la petite. Rien ne semble à son épreuve.

Elle me raconte son pénible périple au Pakistan en souriant des yeux.

Elle tente de m'apprendre quelques mots en mandarin, mais c'est peine perdu.

On doit communiquer en anglais, langue de compromis.

J'ai un lourd accent du fond des bois du Québec et elle, elle a tendance à remplacer tous ses R par des L.

Pensez-y: je suis assis dans un temple hindou, entouré de Tamouls, et je discute en anglais avec une chinoise... au Myanmar.

S'il y avait une brochure pour vendre l'expérience que je suis entrain de vivre présentement, il y serait certainement écrit: ''Dépaysement garantit''.



May et moi partons ensuite visiter l'impressionnant Shwedagon, possiblement le plus gros stupa (monument religieux boudhiste en forme de cloche) au monde.

Le site est immense.

L'imposant stupa central brille au coeur de Yangon.

On voit le monument doré briller au loin,

là-bas, au fond dans la ville.



Je n'ai jamais rien vu de tel.

...



On est maintenant sur le site bouddhiste.

Le soleil se couche derrière les stupas.

Les chauves-souris tourbillonnent dans le ciel orangé alors que les lumières s'allument sur Shwedagon.

L'or éclate alors sur Yangon, ancienne (!) capitale d'un des Pays les plus pauvres au monde.

Diamants, rubis et émeraudes.

On dit que la pagode est recouverte avec davantage d'or qu'il s'en trouve dans tous les coffres des Banques d'Angleterre.

Voilà un témoignage stupéfiant de la foi du peuple birman.

Malheureusement, le 5$ US payé à l'entrée du site ira directement dans les poches des généraux.



À la sortie de Shwedagon, un jeune birman m'observe avec ses grands yeux noirs.

Il me tend la main avec timidité, et ce n'est pas pour me saluer.

''Eat'' qu'il me dit, avec un immense et fier sourire,

toujours ce sourire birman malgré les tempêtes.

...



Je quitte May... et Yangon... en bus de nuit vers Mandalay.

Il est 19h00.

J'essai de me trouver une position confortable mais c'est plutôt impossible sur mon banc presqu'inclinable dans l'autocar.

La route est en mauvaise état... malgré qu'elle soit asphaltée.

Je refuse de passer ma nuit là, assis en angle.

C'est alors que je me lève... et me faufile au travers des valises empilés à l'arrière du bus.

Je déplace quelques sacs de la pyramide... et m'étend alors sur le semblant de lit que je viens de m'improviser avec les bagages des voyageurs.

Je me dit que je pourrai enfin dormir confortablement maintenant, sous le regard des locaux souriants.



Notes à Moi-Même:

*Absurdités et Crudités (ou les étrangetés du Myanmar)

1- Le prix d'un timbre ici est de 30 Kyats (850 Kyats = 1.00$). Pas trop cher la carte postale ça. Bizarrement, pour les aveugles, envoyer une lettre par courrier postal... et bien, c'est gratuit.

2- Il y a un cinéma à Yangon. On y présente ''Robots'', un film de science-fiction... bollywoodien!

3- Les asiatiques ont une fascination pour les bébés caucases. On peut donc acheter ici, le poster d'un bébé blanc... complètement nu, bizoune à l'air.

4- Comme partout en Asie, de petits comptoirs en pleine rue vendent des films copiés, téléchargés sur internet. J'ai vu qu'il est possible d'acheter ici... un accouchement complet sur DVD! Wow. Mais qui peut bien être intéressé à voir une femme inconnue souffrir pour donner la vie?



28 mars



Il est minuit.

Je suis allongé dans les bagages à l'arrière lorsque le bus se met à ralentir.

Les lumières s'allument alors dans l'engin, me sortant ainsi de mon sommeil.

On s'arrête pour manger.



Des dizaines et dizaines de bus sont stationnés, alignés dans le parking neuf d'un centre-commercial.

Notre autocar se place en rang militaire avec les autres.



Plusieurs restaurants longent l'étendu d'asphalte.

Leurs lumières et leurs néons brillent dans la nuit comme à Disney Land.

On dirait un oasis au milieu de nulle part.

Tout autour du stationnement, ce n'est que noirceur et champs à perte de vue.

Ça vaut la peine de le répéter: on est vraiment au milieu de nulle part.

C'est surréel.

Je ne sais pas trop si je suis totalement réveillé.





Je m'approche de l'entrée du premier resto-terrace devant moi.

Il y a un allemand et un anglais qui m'accompagne.

Le regard de tous les clients du restaurant se retournent soudainement et nous fixent tous d'un seul mouvement

comme des robots.

Heureusement, je ne suis pas le seul dans cette galère: ça prouve ainsi que je ne suis plus endormi, rêvant peut-être encore au creux des bagages au fond du bus.



On s'assied à une table au milieu de la foule.

Partout autour de nous, des jeunes filles et garçons habillés de vert-pistache font le service.

Ils sont quatre fois plus nombreux que les clients.

Une fourmilière.

Tous ces enfants-serveurs avaient eux aussi le regard tourné vers nous à notre arrivée.

Surréel.

Si j'avais été déguisé en Télétubbies, j'aurais probablement moins attiré l'attention.

Surréel.

Je m'imagine en Corée du Nord où tout ce que le touriste voit n'est que façade, un rideau couleur or cachant des camps de concentration.



Je mange un pain aux bananes ''made in Myanmar'' (on prononce ''Myanma'') et bois une copie de ''7UP'' avant de retourner dans l'autocar.

C'est ainsi que je retrouve tranquillement mon nid, au creux des valises empilées de la navette Yangon-Mandalay.

Je suis un enfant endormi dans les manteaux de fourrures à un party de Noël en 1984.

...

Il est 4h00 du matin lorsque le bus s'arrête à Mandalay.

Je n'avais pas prévu arriver de si bonne heure à destination.

Je suis plutôt mêlé alors que je descend de la navette.

L'allemand et l'anglais aussi ne semblent pas tout à fait réveillés.



Noirceur.

Stationnement en terre battu plein de bus.

Mini Pickup-TukTuk.

Je remet tranquilement les pieds dans la réalité

alors qu'assez facilement, je me trouve une chambre de guesthouse où décompresser et terminer ma nuit.



C'est après quelques heures de sieste que je reprend finalement vie et que je me lance dans ma première promenade dans Mandalay.

Je rencontre au hasard May, la chinoise aventurière rencontrée à Yangon.

On décide de passer la journée ensemble, question d'approfondir un peu plus l'apprentissage de mon mandarin et elle, de son français.

J'ai beaucoup de plaisir en sa présence.

Je serai un peu triste de la perdre de vue en soirée.

Mais bon, c'est ça voyager.



C'est après avoir monté les 1729 marches que finalement, j'assiste au couché de soleil vu à partir du sommet de Mandalay Hill.

La vue est superbe sur l'horizon.

Au loin, les stupas dans la campagne birmane s'étendent

comme des pointes d'ogives nucléaires.



Je n'aurais pas cru apprécier autant le Myanmar.

Les gens ici sont d'une gentillesse infinie.

Si on met de côté toute cette intense pauvreté, l'ancienne Birmanie est un pays réellement extraordinaire.

Il est possiblement l'endroit le plus fabuleux que j'ai eu la chance de visiter jusqu'à présent.



Note à Moi-Même:

À Mandalay, le gouvernement met les bornes fontaines dans des cages pour ne pas se faire voler son eau.



29 mars



Encore une journée incroyable dans un pays des plus fascinant.

Il y a définitivement quelque chose de magique ici.

Je me sent tout simplement au bout du monde.

Pratiquement rien n'est souillé par le tourisme de masse ici.

Du moins, pas encore.



Tous les locaux m'observent avec curiosité.

TOUS.

Chaque sourire que je leur fait symbolise à lui seul la liberté et l'espoir d'une meilleure vie.

Les hommes me saluent fièrement en bombant le torse, tandis que les femmes me sourient avant de s'éloigner en pouffant de rire.

Il y a que la milice qui est suspicieuse... et elle est, jusqu'à maintenant, très discrète je dois dire.



Je partage aujourd'hui un Pickup-TukTuk avec Rob l'anglais et Flo l'allemand pour me rendre dans les villages des alentours.



11h00: Paleik et la Snake Pagoda.

La pagode de Paleik était jadis plutôt anonyme.

Mais un jour, dit-on, un moine bouddhiste y entra et y découvrit deux boas enlacés à une statue à l'intérieur du vieux temple.

Le moine prit alors les deux serpents et il les ramena doucement à la forêt.

Le lendemain, l'homme fût surpris de revoir non pas deux, mais trois boas dans la pagode cette fois.

Bonne fortune. Le moine vît ça d'un bon oeil.

Il crût alors que les serpents furent la réincarnation de trois moines bouddhistes qui avaient l'habitude de venir ici pour se recueillir.

Ça se passait en 1974.

Aujourd'hui, les boas y sont encore.

Les moines de Paleik ont gardés l'habitude de laver et de nourrir les bêtes quelques fois par jour.



J'assiste à une fable.

Devant moi, les boas sont immobiles et se laissent caresser par les moines et les locaux.

Les gens essuient les serpents avec le peu de billets qu'ils ont en poche.

Ça leur portera chance paraît-il.

Ne faut-il pas être au bout du monde pour vivre de telles aventures?



13h30: Région de Sagaing.

Ici, les agriculteurs retournent la terre des rizières pieds nus dans la boue.

Les chevaux tirent les charrettes et les boeufs sont au fond des terres à labourer.

Je n'avais pas vu aussi paysan et authentique depuis l'Inde.

En fait, le Myanmar est à mon avis un excellent test pour les futurs voyageurs sur le continent indien.



Rob, Flo et moi montons la fameuse colline de Sagaing pour aller scruter les environs.

Au sommet, l'horizon s'ouvre à nous: 500 stupas dorés sont éparpillés partout autour de notre point de vue.

C'est irréel.

Je me sent si loin encore une fois.

C'est une autre planète ici.



Il y a ici très très peu de touristes occidentaux.

Les nombreux moines vêtus de rouge, de blanc, de rose ou d'orangé tentent sans cesse de pratiquer leur anglais avec nous.

Ils sont fascinés par ma grandeur... et par mes jambes poilus.

Unique.

Voilà.

Le Myanmar est tout simplement unique.



15h30: Amarapura.

On se retrouve ensuite, tous les trois sur le plus grand pont en Teck au monde (U Bein).

Je suis toujours autant observé par les moines et les locaux.



Les gens ici mâchent des noix de bétel (arec) et crachent sans arrêt.

La majorité des hommes ont cette mauvaise habitude.

Ils ont tous les dents tachés de rouge comme s'ils venaient de sortir d'un ring de boxe.

C'est plutôt répugnant.

Heureusement, les jolies birmanes n'ont pas cette manie.

Avec leur peau caramélisée, elles sont magnifiquement belles les femmes du Myanmar.



Je suis incapable de m'empêcher de photographier tout ce qui se trouve autour de moi.



Le soleil se couche tout doucement sur le lac Taungthaman.

Je suis sur la page couverture du Lonely Planet du Myanmar.





Après cette extraordinaire journée, on retourne épuisé à Mandalay.

La ville est un grand quadrillé où toutes les rues se ressemblent.



Je poursuit l'itinéraire que je m'était fixé.

Demain: Bagan.

Depuis des années, je rêve de poser les pieds à ce vaste site religieux, perdu dans un des pays les plus méconnus des voyageurs.



Etienne X





Notes à Moi-Même:

1- Libérer un oiseau de sa cage procure de la chance. Imaginez de pouvoir libérer... un oiseau de proie!!

2- Jamais mangé de bouffe aussi grasse qu'ici. Mais Dieu que c'est bon!

3- C'est pas parce que j'ai mangé du chien au Vietnam que je dois maintenant manger du rat au Myanmar.


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