Inle Lake, Myanmar (ou Du Silence et du Thé Vert)


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April 9th 2011
Published: April 9th 2011
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2 avril 2011



C'est un départ pour Inle Lake.

Il est 3h30 AM.

Lendemain de veille et diarrhée: ce n'est pas la journée idéale pour me taper un douze heures de route dans un grille-pain.



La ride est horriblement longue et pénible. Et puis ça empire à mesure que les heures avancent.

Mon estomac est un pruneau.

Je suis épuisé et je n'arrive pas à me trouver, dans le bus, une position pour dormir.

Ma tête est pesante.

Mes yeux sont lourds.

Je suis sous hypnose.

La route Bagan / Inle Lake est un prestidigitateur.





Il est 15h00.

Le bus s'arrête au carrefour pour rejoindre l'Inle Lake.

D'ici, c'est un onze kilomètres en Tuk Tuk pour se rendre au guesthouse que j'ai choisi.



Le guesthouse ''Aquarius Inn'' est le premier choix du Lonely Planet.

Habituellement, j'évite ces endroits car 1- les prix ont tendance à augmenter avec leur popularité, 2- c'est trop souvent complet, et 3- il n'y a que des touristes occidentaux partout dans les hôtels coup de coeur.

Mais comme c'est la saison basse, j'y vais tout de même.



L' Aquarius Inn est plutôt tranquille.

Coup de coeur: le Lonely Planet avait effectivement raison.

L'endroit est extrêmement chaleureux, les hôtes sont accueillants et très aidant, les chambres sont grandes, confortables et d'une propreté exemplaire (pour l'Asie du sud-est).

Bref, j'ai misé dans le mille.





Paix et tranquillité.

Je me paye une pizza bien mérité pour souper.

J'ai bien besoin de me remplir la panse.

Alors que je déguste le met italien, seul dans le resto silencieux, je sent quelque chose tomber sur mon bras gauche.

Comme une claque.

Fatigué, mon temps de réaction est plutôt lent.

Je sursaute en retard.

Surprise!

Un gecko s'est décroché du plafond et s'est retrouvé collé à mon avant-bras.

Je me lève alors de ma chaise en criant comme une fillette.

Ha! ha!

Je ne m'y attendais pas.

Ce n'était heureusement pas une tarentule!



Note à Moi-Même:

''New Light of Myanmar'': étrange journal de propagande où le général-dictateur est décrit comme un saint-homme inaugurant des écoles de campagne en souriant.





3 avril 2011



J'ai dormi comme une roche sous ma tente en moustiquaire de l'Aquarius Inn.

J'avais un très grand besoin de sommeil.



L'Inle Lake est une vaste étendue d'eau entouré de villages aux maisons sur pilottis qui communiquent entre-eux par canaux.

Les gens y vivent majoritairement de pêche et d'agriculture.

L'eau du lac est brouillée.

On y pêche et on y défèque au même endroit.

Au Canada, lorsqu'on a faim, on se rend à l'épicerie.

Ce n'est pas si facile ici.

On recolte ce que l'on sème dit-on (et c'est particulièrement vrai pour les pêcheurs!!)



Je me lance donc dans une balade en bateau sur les canaux, et part visiter un monastère en Teck situé sur un tas de terre perdu sur le lac.

Dans le lieu sacré, on y fait sauter des chats dans des cerceaux (!!)

Voilà ce que ça fait trop de chats et trop de temps libre.



Je visite le ''Floating Marquet'' (qui est beaucoup plus ''marquet'' que ''floating'' en passant), les producteurs d'écharpes
et les femmes rouleuses de cigarettes locales aussi.

Je m'allume l'une des cigarettes roulées à la main..... fume fume fume....

Ouaip. Plutôt étrange de fumer des feuilles... mais bon, le goût n'est pas si pire... et ça me rappelle mon adolescence.



Aujourd'hui est une journée où ma Nikon doit faire de l'overtime.

Encore.



Pour souper, je me rend dans un restaurant local au coeur du village.

Ce sont des tit-culs de 8 ans à la peau sale qui me serviront le repas.

Là, mon coca-cola me coûtera plus cher que mon plat.



Note à Moi-Même:

Ne plus se payer un massage au Myanmar: se faire tirer le poil des jambes alors qu'on est au deuxième étage d'une porcherie, et qu'on se fait dévorer par les moustiques... alors qu'un bébé pleure dans la pièce voisine... ça, ce n'est pas un massage relaxant.





4 et 5 avril 2011



Je suis toujours au Inle Lake.

Je continue de vivre au rythme lent de la campagne birmane.

Il y a peu d'action sous le soleil de midi.

Je roule en vélo en matinée, et y retournerai en soirée.

En après-midi, alors qu'il fait trop chaud pour se mouvoir, je lit en sirotant du thé vert et en mangeant des biscuits sablés.

Le Myanmar est une ancienne colonie anglaise et la culture british y est très présente.

La vie sociale se passe majoritairement dans les salons de thé ici où la boisson chaude est servit gratuitement.

On y écoute le ''foot'' religieusement, quoique les birmans y jouent très peu.





En pleine rue, un cheval marche seul en hennissant pour attirer l'attention.

Le soleil se couche et il est toujours là, perdu parmis les villageois.

On m'informe que la bête, trop vieille pour être utile aux champs, a été délaissé par son propriétaire.

Tous les locaux le savent.

Personne n'en veut.

C'est comme un fantôme qui passe dans l'ombre des bâtiments du village.

Après les chiens errants, voilà le cheval errant.



I'm a lonesome cowboy... et Jolly Jumper s'ennuie.





Note à Moi-Même:

Il y a beaucoup de DVD copiés à vendre ici.

Souvent, on retrouve 6 films sur le même disque, classés selon un certain thème ou genre cinématographique.

Par exemple, un vendeur a regroupé:

1-Predateur
2-Wolf
3-The Creature of the Blue Lagoon
4- Piranha 3D
5- Frankenstein
et...
6- Free Willy!





6 avril 2011



Je quitte le guesthouse en share Tuk Tuk vers la station de bus d'Inle Lake.

Mon plan est de retourner à la capitale Yangon en autocar.

Je partage la ferraille mobile avec 13 (!!) femmes de la campagne qui sont venues au réputé marché du coin.

Elles me dévisagent dans le tuk tuk.

Ma corneille de voisine s'allonge soudainement... et me tire le poil des bras.

Les 13 femmes pouffent alors de rire.



''Non mais regardez... c'est que j'en ai sur la poitrine aussi!''

Les rires s'intensifient alors de plus belle.



Il faut savoir qu'en Asie, les gens sont très faiblement développés côté capillaire.

Ils sont donc fascinés par la fourrure humaine des blancs.

C'est une obsession pour certains.

Quelques asiatiques que j'ai croisés ont laissé pousser les rares poils grandissant sur leur visage imberbe.

Bizarre.

Il est bien de le mentionner: ''Trois poils ne font pas le pinch''... (Ne viens-je tu pas d'inventer un proverbe moi là?)





J'embarque dans le bus vers Yangon en prenant un grand respire.

C'est un treize heures de route pour retourner à l'ancienne capitale.

Je dit l'ancienne capitale car, étrangement, le gouvernement a bâtit une toute nouvelle capitale en 2005:

coûts astronomiques, au détriment du bien-être de la population.

Réservé au régime militaire, la nouvelle capitale se nomme Naypyidaw... et les touristes n'y ont supposément pas accès ( et je refuse d'y aller anyway).



Je suis le seul blanc dans le bus.

Il y a que des birmans autour de moi... dont un enchaîné, menottes aux mains et escorté par deux policiers en civil (?!).

Alors que la navette démarre, une valise sort du compartiment du haut et atterrit sur un des deux policiers et son prisonnier.

Les deux hommes se mettent alors à rire de concert.

Criminel (!) et homme de lois en duo symphonique (!!)

Mais quel étrange pays ce Myanmar!



Après quelques heures, le bus s'arrête pour une pause-pipi.

Debout dans le stationnement, je m'étire... et me met à discuter avec un moine respecté, entouré de jeunes gamins, disciples en apprentissage.

Le vieux moine tente de me parler de sujets plutôt délicats: politique, pauvreté, gouvernement.

Il chuchotte.

Malaise.

On sait bien tous les deux que c'est risqué.

Je lui glisse un ''I know'' alors qu'il me sourit.

On s'est tous les deux compris.




...




À deux reprises durant le trajet, les policiers me demanderont mon passeport.

Les locaux doivent aussi prouver leur identité.

Ça vous arrive souvent vous de devoir vous identifier dans votre propre pays?



Je dormirai très mal dans l'autocar,

assis et frigorifié par l'air climatisée qui souffle un peu trop fort son haleine glacial sur les passagers.

Plus on paye pour du luxe dans les transports, plus il fait froid.

(Et je suis dans ce qui se fait de plus luxueux!)





Note à Moi-Même:

Myanmar:

Pays où le fromage Kraft en tranches se vend sur les tablettes.

Pays où l'on achète ses cigarettes à l'unité.





7 avril 2011



C'est ma dernière journée au Myanmar.

Je suis à Yangon.

Ma chambre est climatisée mais contrairement au bus d'hier, la température ici est idéale.

Le contraste est frappant alors que j'ouvre la porte de mon isoloir: c'est comme ouvrir la porte du congélo en pleine canicule.



Dans les rues de la capitale, on aperçoit parfois des motocyclistes se protégeant le crâne avec d'anciens casques Nazis, reliques de la deuxième guerre mondiale.

C'est un peu étrange à première vue, mais on finit par s'y faire.

Pourquoi s'en débarrasser alors qu'on peut les réutiliser... dans les pays pauvres?



Ça me fera un peu le même impact au marquet de Yangon: les vendeurs de linge vendent parfois ici... des t-shirts neufs avec des symboles nazis bien en vue sur le devant.

''Heil Hitler'' ou de larges croix gammée sur fond rouge.

''Nazi'' m'a dit l'ado aux yeux bridés derrière son comptoir de fortune.

Oh! Mais moi je comprend ce que représente ce t-shirt, pensais-je.

Mais toi, birman, le sais-tu réellement ce que ça signifie?



Etienne X





Note à Moi-Même:

On vend ici, sur la rue (au marché noir), du Viagra made in China.

Le comprimé qu'on retrouve est un lozange noir à l'effigie de l'agent 007.

Quand James bande, il bande!!

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