Advertisement
Published: March 23rd 2019
Edit Blog Post
18 mars
"Though i'm past one hundred thousand miles I'm feeling very still And i think my spaceship knows which way to go" Space Oddity, David Bowie Notre convoi de jeeps s'éloigne encore plus loin dans l'Afar...
(4... 3... 2... 1... Liftoff)
Toujours aussi aride, le décor hostile des environs crie famine.
Les rares apparitions d'enfants le long de la route lèvent maintenant le bras pour quémander un peu d'eau.
Après avoir passé une dernière hallucination de village,
le paysage s'aplanit autour de nous et d'un coup,
déroule un tapis granuleux de sel infini jusqu'à rejoindre le fil de l'horizon.
Quelques fois, des bêcheurs s'activent à y découper des blocs qu'ils transporteront à dos de dromadaires jusqu'au bout du désert.
Les caravanes de sel au loin s'alignent comme de courts traits de crayon sur la blancheur virginale d'un canevas.
Visant une étrange courbure au bout de notre élan, nos 4X4 se regroupent finalement en formation,
soufflant derrière nous une poussière crystalline et molletonneuse comme des avions de chasse.
Je suis présentement situé à 126 mètres sous
le niveau de la mer.
...
On rejoint finalement la butte au milieu du vide, là où notre convoi s'arrêtera sous un soleil qui baille encore,
mais qui déjà, nous brûle la peau malgré cette heure matinale.
Scaphandrier, je sors du 4X4 et pose le pied sur le sel comme un Neil Armstrong.
Presqu'en apesanteur, je monte la butte rocailleuse pour soudainement assister, tout en haut,
à un incroyable spectacle galactique.
Les dernières heures d'astronef nous ont certainement balancées sur Mercure.
Devant moi, des bouilloirs sulfureuses crachottent un jus phosphorique
alors que des surcroissances aux allures de trompettes pouffent des messages codés de fine fumée grisaillante.
Des bassins électriques en étage s'étendent comme des escaliers de gala aussi,
mélangeant le cyan miroir du ciel à la fluorescence d'un liquide jaune lave-glace
qu'ébouillante les minuscules geysers colériques.
De la potasse, du souffre et du cuivre s'étendent en un tableau surcoloré, anormal et extraterrestre.
De tous mes voyages, je n'ai que rarement assisté à une création aussi irréelle.
Clairement, la nature ne cessera jamais de m'époustoufler.
Je redescend vers l'astronef comme on
fermerait, à la fin d'un chapitre, un roman de science-fiction.
Tous et chacun de l'expédition sommes bouleversés alors que s'actionnent les moteurs des 4X4.
Nous quittons ainsi le désert de sel qui, maintenant, semble prendre de plus en plus les teintes de la voie lactée.
Comme hier, le Polonais branche son cellulaire dans le port USB du 4X4 et, sans surprise,
Bohemian Rhapsody se fait d'un coup entendre.
On se remet donc à accompagner le chant de Freddy Mercury alors que par le hublot,
j'observe Mercure s'éloigner dans le firmament du Danakil Depression.
Queen sera certainement le Soundtrack de notre expédition.
...
L'aventure indélibile se termine alors que chacun des jeeps du convoi se mettent à se disperser à travers la région.
De retour à Mékélé, je salue notre jeune pilote d'une poignée de main sincère
et puis d'un coup d'épaule aussi, comme se saluait les guerriers éthiopiens.
Demain matin, je laisserai derrière moi la capitale du Tigray pour rejoindre Lalibela, dans un racoin de campagne,
au creux de l'Amhara.
Etienne X
Note
à Moi-Même:
Ne pas photographier les militaires.
Advertisement
Tot: 0.065s; Tpl: 0.013s; cc: 16; qc: 23; dbt: 0.0275s; 1; m:domysql w:travelblog (10.17.0.13); sld: 1;
; mem: 1.1mb