Ushuaia : jusqu’au bout du monde…


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October 15th 2011
Published: October 15th 2011
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Une destination comme cela, ça se mérite

El Calafate, 3h du matin :
Nous avons pris place dans notre bus de nuit en direction du sud. À moitié endormis et voulant juste une chose, se retrouver encore un moment dans nos rêves, nous nous installons rapidement dans le bus confortable dans lequel on éteint rapidement les lumières pour dormir. Parfait !

30 minutes plus tard :
Le bus s’arrête. Un agent de police monte à bord : « Passaportes ! ».
Pfffffff……. Ça y est, c’est bien le moment et le lieu pour faire du zèle ! N’importe quoi ! Et tout ça, pourquoi ? Parce qu’on est en train de quitter un village perdu au milieu de rien, à une heure pareille de la nuit ?? Ils ont vraiment rien d’autre à faire par ici, bande de leps.
Nous nous désaquons donc à moitié pour sortir péniblement notre passeport bien planqué dans notre ceinture, sous la couche d’habits et le pantalon… Nous tendons sans envie notre identité au policier, qui se contente de lire le numéro du passeport… Quelle efficacité absolue...
Après avoir contrôlé tout le bus, nous repartons. Les lumières s’éteignent à nouveau.
Sommeil profondissime.

5h30 du matin :
Le bus s’arrête à nouveau. Un autre agent monte à bord ! Non mais bon, ils vont pas tous s’y mettre non plus ??!! « Passaportes ! »
*ç%&&%ç**ç% !!!! On ressort le tout, qu’on avait soigneusement re-rangé sous toutes les couches ! Pendant que nous tendons hargneusement notre papier au flic, notre voisin de siège, un Argentin de la quarantaine, se met poliment à insulter le système et à lui dire que c’est une honte de devoir présenter nos passeports à 2 reprises, quelle image pour les touristes étrangers, blabla, alors que nous ne passons même pas de douane ! Tout un speech s’ensuit, mais rien ne change. Les ordres sont les ordres !
Faut bien payer les policiers de nuit pour faire quelque chose, non ???

On repart. Il est bientôt 6h. Le jour commence tranquillement à pointer le bout de son nez, mais très très tranquillement car il pleut des cordes ce matin-là. On ne voit que très peu le paysage, morose, à travers les vitres ruisselantes. Il a l’air de faire froid... N’oublions pas que nous sommes en train de nous enfoncer au plus profond de la Patagonie, on le ressent.
Dans peu de temps, nous serons à « Rio Gallegos », ville sans intérêt, tout au sud du continent argentin, où nous devons changer de bus pour la suite du trajet.
Nous y arrivons à l’heure, 7h30.

Nous avons 1h d’attente entre les bus, parfait pour les nécessités obligatoires telles que le passage aux WC, le mini petit déjeuner (toujours à base de ces fameuses « medialunas », croissants argentins remplis de sucre, un grand classique ici, malgré tout écœurant à la longue) et l’achat de bouteilles d’eau pour tenir les heures suivantes.
La température présumée est confirmée. Il fait froid, bien froid même. Le vent se fait bien sentir lui aussi. On descend on descend, c’est sûr !

Rio Gallegos, 8h30 :
Le bus n’est pas encore là. Et pourtant c’est l’heure du départ. Bizarre car ce moyen de transport est d’habitude très ponctuel dans le pays, étonnamment.
Il arrive finalement mais nous partirons avec plus de 30 minutes de retard.

Nous prenons cette fois place dans un bus bien moins prestigieux, moins neuf, moins confortable et moins pratique que le précédent. Ou que LES précédents, pourrions-nous dire. Car il faut avouer que jusqu’ici, l’Argentine a fait preuve d’un service de haute qualité, rapide, ponctuel, neuf, propre, confortable, etc.
Malgré le prix du billet qui n’a pas changé, ce n’est pas la même discussion pour celui-ci. Le style « bolivien » reprend le dessus…

Nous sommes donc installés sur des sièges méga étroits, ne se penchant que très peu à l’arrière et nous n’aurons que peu de services offerts durant le trajet, pas de films (pas de TV d’ailleurs), les repas servis sont franchement misérables et très peu savoureux. Cela peut vous sembler futile, mais premièrement, nous avons (malheureusement ?) pris l’habitude de la qualité des bus du pays, depuis maintenant environ 6 semaines que nous les utilisons régulièrement. Deuxièmement, le trajet va tout de même être long, normalement 12h, ce qui comprend généralement soit un arrêt pour les repas, dans un lieu où nous pouvons acheter de quoi se remplir l’estomac, soit des repas servis dans le bus. Au moment de l’achat du billet, c’est de la deuxième option dont il était question, étant donné que nous allons traverser des zones peu ou pas habitées et que nous ne pouvons pas passer la frontière avec nos propres produits…
Eh bien les estomacs vont devoir tenir avec ce qu’ils auront… 3 biscuits secs et 1 sandwich style « Club Sandwich », à l’odeur douteuse, contenant seulement une tranche de fromage et une tranche de jambon. Quel repas copieux pour toute une journée !

Le trajet commence. Nous traversons la ville, très peu avenante, puis nous passons 45 minutes sur l’asphalte, dans un paysage désolé de steppes peu colorées, sous la pluie qui continue. C’est tristounet.

1ère frontière, 9h45 :
Après ce premier bout de voyage dans le bus, avec nos compagnons de route bruyants ne présageant rien de tranquille (2 bébés de max 5 mois et 4 enfants de moins de 10 ans), nous nous arrêtons derrière une file de voiture. C’est l’heure de passer la frontière.

Eh oui, vous l’avez sûrement compris, notre destination du jour : Ushuaia, Terre de Feu.
Cette ville mythique, la ville la plus australe de la planète, se situe dans la province argentine de la « Tierra del Fuego », tout au sud du continent américain.
Le village chilien de Puerto Williams, 2'000 habitants, se situe lui juste au sud d’Ushuaia mais il n’est pas considéré comme une ville (minimum 20'000 habitants). Il n’est que très peu touristique, au grand désarroi des jaloux Chiliens.

Ushuaia est aujourd’hui une ville d’environ 70'000 habitants, tournée principalement vers le tourisme, même si cela n’a pas toujours été le cas. En effet, cette ville, fondée en 1884, fût le siège de nombreux criminels dangereux, envoyés ici, dans la première moitié du XXe siècle, pour qu’ils ne puissent pas s’échapper, limités par la géographie des lieux. Car la Terre de Feu, c’est avant tout une île. Elle est séparée du continent, au nord, par le célèbre « Détroit de Magellan », nom donné en hommage à Magellan qui lui-même, emprunta pour la première fois ce détroit d’eau, liant l’Océan Atlantique au Pacifique plus au sud, en 1520.
Et au sud, l’île se heurte au « Canal de Beagle », faisant officiellement frontière-sud avec le Chili, de nos jours. Ce canal écopa de ce nom en hommage cette fois-ci à Charles Darwin (si si, rappelez-vous, les Galápagos…), dont le nom du bateau, utilisé pour son tour du monde, n’était autre que « Beagle ».

Le lieu était donc bel et bien pensé pour emprisonner de rudes malfaiteurs, dans un climat de plus totalement hostile. Mais ces prisonniers furent au final les colonisateurs de l’île et eurent comme principale occupation la coupe du bois et la construction du village.
De nos jours, il ne reste que des vestiges de ces temps révolus, où les bagnes étaient monnaie courante. Mais les lieux restent encore emprunts de ce caractère pour le moins particulier, dans un paysage rude mais beau à la fois.

Et au fait, pourquoi Terre de Feu ? Eh bien c’est encore à Magellan qu’on doit cela. En arrivant dans ces contrées, il fut confronté à une fumée envahissant toutes les terres, causées en fait par les feux des Indiens indigènes Yamanas qui vivaient ici bien avant. Il appela donc ce lieu « Tierra de Humo » ou « Terre de Fumée ».
Charles Quint, entendant ses récits, en déduisit (quelle intelligence), qu’il n’y avait pas de fumée sans feu et renomma donc ce lieu « Terre de Feu ».

Aujourd’hui, Ushuaia possède également un port, d’eaux profondes, qui a beaucoup fait développer la pêche et le tourisme de luxe. De luxe ? Pourquoi ?
Parce qu’il faut de 12'000 à 18'000 US $ pour pouvoir se rendre en Antarctique, à moins de 1000 km de là !
La ville d’Ushuaia est généralement choisie comme lieu de départ (pratique et mythique !) pour de telles excursions. Le pôle Sud n’est finalement pas si loin que cela… ça fait rêver :D.

Mais revenons-en à notre histoire…

La Terre de Feu est, malheureusement pour tout voyageur, séparée entre le Chili et l’Argentine. Sujet très fréquent de querelles, encore de nos jours, les limites de ces frontières ont souvent changé et sont officielles de nos jours, même si le Chili essaie toujours et encore de faire passer la Terre de Feu toute entière comme son propre territoire. L’expansionnisme chilien a, d’ailleurs, été bien ressenti dans cette zone du monde, créant de multiples conflits avec les Argentins. Les deux peuples ne s’aiment pas, c’est clair, ça se sent bien et tout le monde le confirme… Et qui c’est qui paie ? Les voyageurs pardi !

Nous descendons donc de notre bus, très vite refroidis, mais les températures ne sont pas le problème. Il fait même meilleur qu’à El Calafate. Dans ce coin du monde, l’ennemi numéro 1, c’est le vent ! Les courants océaniques austraux ne sont pas loin. Ici, la violence des vents peut être un sacré problème. Certaines rafales soudaines peuvent atteindre d’un seul coup 180km/h, elles sont appelées « williwaws ». C’est pas pour rien que les bus circulant sur la Terre de Feu ne sont pas à 2 étages…
En tout cas, nous avons vite gelés pour nous diriger, passeports en main, direction les guichets de douane.

On vous épargne les détails mais en gros, il va nous falloir 1h15 pour effectuer les diverses files d’attente que nos amis argentins puis chiliens nous réservent. Debout, à attendre. Par ici, on pinaille !! Et les tensions entre les deux pays dont je vous parlais tout à l’heure n’y sont pas pour rien ! Ben a même failli perdre son pendentif fétiche qu’il porte depuis le début de notre voyage, cadeau prestigieux d’un frère globetrotter, sensé amenant la chance dans le voyage ! Tout ça pourquoi ? Parce que les objets en bois ne peuvent pas s’importer sur terre chilienne ! Comme si son collier allait nuire au territoire, alors que nous restons assis dans un bus ! N’importe leps ! Heureusement, Ben lui a dit qu’il était en plastique…
Après avoir jeté nos 2 pommes, achetées la veille, interdites de passage, et après avoir scannés nos sacs aux rayons X, nous avons le droit de remonter dans le bus.
Les soutes du bus sont scellées, pour ne pas pouvoir les ouvrir sur territoire chilien, on ne sait jamais, si par hasard on voudrait glisser quelque poison ou quelque bombe sur leur terre durant la traversée… Bande d’exagérés zélés va !

11h15 :
Le bus repart pour 30 minutes de route, sur terre chilienne du coup. Rien de bien spécial ne change sauf les noms et numéro des routes.

11h45 :
Nous y sommes, nous sommes arrêtés devant le fameux « Détroit de Magellan ». Long de 611 kilomètres, il est le plus grand passage naturel reliant les deux océans. Mais ici la traversée ne se fait qu’en 30 minutes. Le souci, c’est que le service de ferry est irrégulier et dépend beaucoup des conditions climatiques.
Nous attendons. Finalement, après 30 minutes, le bruit des moteurs des véhicules alentours se rallumant, on comprend que l’embarcation n’est pas loin.
Le bus monte à bord et se colle parfaitement aux autres véhicules, beaucoup de camions, déjà parqués sur le bac.
La traversée sera finalement effectuée à bord du bus pour Rose, n’ayant pas voulu s’enfiler dans l’interstice de 10 cm entre les camions alentours, basculants dangereusement au fil des vagues, pour passer plus loin et monter un escalier donnant sur une vue de la traversée. Ben par contre l’a fait. Le tout en donnant une nouvelle couleur éclatante à sa Gore-Tex frottée sur les camions sales. Mais il paraît qu’il faisait super froid en haut… :D Rien de perdu !

12h45 :
Nous repartons sur l’asphalte, le bus étant bien arrivé de l’autre côté. Maintenant, c’est 2h30 de route sur terre chilienne qui nous attend, traversant des paysages toujours assez similaires, fait de steppes infertiles, humidifiées par les précipitations du jour. Mais la pluie s’arrête petit à petit.
Tout au long du chemin, nous pouvons admirer la faune, principalement des oiseaux et du bétail, qui nous regardent d’un œil absent, lors de notre passage.

15h15 :
Nous voici à la fin du Chili. Nous descendons une nouvelle fois, faire tamponner notre sortie du pays cette fois-ci. La chose se fera plus rapidement, seulement 30 minutes nécessaires pour que toute la file du bus y passe.

16h00 :
Après 15 minutes de route dans un no man’s land total :D, nous arrivons à la frontière argentine. Entrée dans le pays également liquidée en 30 minutes. Il faut dire que les principaux voyageurs sont des Argentins, se déplaçant uniquement dans leur pays. C’est pour cette raison d’ailleurs que cette frontière avec le Chili est si fastidieuse pour tous, car clairement « sans sens aucun » pour la plupart des gens…

16h30 :
Nous revoilà en Argentine. Nous repartons. Instantanément, le ciel se découvre (véridique !). Nous pouvons alors admirer les paysages sauvages qui s’offrent à nous, avec une faune de plus en plus présente, et une luminosité de fin de journée très belle.
Il nous reste encore 4h de route jusqu’à Ushuaia. Le trajet est long. Et dire que ça fait déjà presque 14h que nous sommes partis.
Le trajet ne se déroule pas dans les meilleures conditions. L’air conditionné ayant parfois de la peine à refroidir les lieux ou alors, au contraire, le chauffage ayant de la peine à s’allumer en fin de parcours, réfrigérant tous les voyageurs restants.
De plus, les bébés pleurent quasiment tout le temps. Si ce n’est pas un, c’est l’autre… Pour se reposer ou obtenir le reste de concentration qu’il nous reste, pas simple !

17h30 :
Contents de pouvoir attaquer les dernières heures sans être dérangés, nous sommes plus que surpris lorsque nous nous arrêtons dans un terminal de bus et nous apprenons qu’il nous faut immédiatement changer de bus ! Tout cela sans que personne ne nous dise rien, juste les agitations des gens nous l’ont fait comprendre ! Pffff ce voyage devient vraiment désagréable…

17h45 :
Nous repartons, dans un bus quasiment identique au premier, dans lequel nous avons dû déplacer nos bagages, à la seule différence qu’il est super sale !!! C’est clair que personne n’est passé nettoyer un coup les sièges, tâchés de confiture fraîche pour certains, remplis d’ongles sales fraîchement coupés pour d’autres ! Merci le cadeau ! Après tout ce temps !
La hargne et l’inconfort ne font qu’augmenter. Et les bébés hurlant n’améliorent en rien la situation déjà tendue des gens en manque de sommeil…

19h00 :
Nous traversons de magnifiques paysages de forêts recouvertes de neiges et longeons de sublimes lacs froids entourés par de hauts pics enneigé. Puis enfin, nous apercevons la Cordillère des Andes, au loin.
Nous commencions justement à nous demander où elle se cachait, n’ayant jusqu’ici pas aperçu de hauts sommets. Mais elle est là.
Il faut savoir que la Terre de Feu et le sud de la Patagonie sont en fait la fin de la Cordillère des Andes, qui finit sa course en plongeant gentiment dans les eaux froides du sud. Sur la Terre de Feu, cette chaîne de montagne énorme, orientée normalement du nord au sud, change de cap, à 90°. Elle finit donc sa course d’ouest en est, longeant ainsi les bords de la Grande Île de la Terre de Feu, passant donc juste derrière la ville d’Ushuaia.
C’est beau et le ciel s’éteint petit à petit.

20h30 :
Nous entrons enfin dans la ville d’Ushuaia. Il fait nuit. La première sensation mêle joie de l’arrivée (après plus de 18h30 de trajet !) avec curiosité du lieu, si mythique.
Nous sommes dans une ville, aux abords premièrement pêcher, bordant une baie large, entourée elle-même par des pics enneigés au loin, tout cela baigné par l’odeur fortement reconnaissable de la mer. On voit déjà quelques rues, par ci par là, semblant plutôt touristique, vu les enseignes allumées. On se réjouit déjà de découvrir cela sous la lumière du jour.
Mais il est temps pour nous de trouver notre logement, réservé à l’avance, et évidemment plus cher qu’à El Calafate !
Nous prenons ainsi place dans un magnifique et chaleureux « Bed and Breakfast », tenu par un charmant couple d’Argentin (et la belle-mère adorable) prêts à tout pour vous venir en aide, ça fait un bien fou après ce voyage des plus contraignants. On se sentirait presque à la maison tiens !

Ushuaia, à la recherche de la fille nue qui se douche sous la cascade avec sa fleur dans les cheveux…

Après un sommeil des plus réparateurs et des plus désirés, dans un lit parfaitement parfait !!, nous nous réveillons et avons droit à un petit déjeuner de rois, directement préparé par Susana, maîtresse des lieux. Même la petite chienne sénile est toute douce avec nous, rendant le séjour encore plus agréable.
Susana nous informe, avec précision, des diverses excursions possibles dans la région actuellement, la plupart ne reprenant que le 15 octobre.
Mais nous allons avoir de quoi remplir nos deux journées sur place, c’est parfait.

Après s’être préparés (contre le froid), nous partons à pied découvrir cette ville particulière. Très vite, on a l’impression de se trouver dans un lieu qui mélange à la fois « ambiance station de ski de montagne », petit port de pêche et village suisse au bord d’un lac. En effet, la ville, très honnêtement pas très belle, est collée au bord du « Canal Beagle », aux eaux calmes, rappelant les abords d’un lac. De l’autre côté, une chaîne de montagnes enneigées surplombent quelques petites maisons « style chalet suisse », plantés paisiblement sur un vert gazon. L’illusion est presque parfaite.
Reste cette odeur de poisson et les quelques navires du port qui nous replongent dans la réalité des choses. Mais le tout est plaisant.
Le soleil joue à cache-cache avec les nuages, nous rappelant également que par ici il peut faire bien froid, sans le Divin pour nous réchauffer.
Nous déambulons au total 4 heures dans cette ville, nous arrêtant pour faire des billets de bateau pour l’après-midi, des billets de bus pour dans quelques jours et des achats par-ci par-là.

À 15h, nous nous dirigeons vers le port. Nous avons payé pour une excursion de 2h30 sur un catamaran faisant un tour sur le « Canal Beagle », pour observer la vue depuis plus loin et rendre visite à quelques animaux du coin également.
Nous prenons alors place dans une grande embarcation rappelant méchamment celle du Perito Moreno, photographe et cameraman présents pour la bonne cause ! Si par malheur Rose vomit durant le trajet (comme souvent c’est arrivé), tout cela à jamais inscrit sur une foutue vidéo touristique, sensée rappeler les bons moments de l’excursion, mais quelle bonne idée !
La guide prend alors son micro et commence à blablater en espagnol et en anglais, pour nous raconter l’histoire des lieux.

Durant les 2h30, nous allons tour à tour approcher une petite île, peuplée de cormorans royaux, ressemblant presque à des pingouins. Puis une autre avec une population de lions de mer, occupés comme toujours à se dorer la pilule au soleil, puis nous descendrons sur une autre pour marcher une petite demi-heure et sentir la puissance des vents antarctiques (!) et finalement nous approcherons une île sur laquelle est planté un phare, toujours en activité, s’appelant « Les Eclaireurs ».
C’est un des 2 phares du « bout du monde », l’un étant plus éloigné d’Ushuaia mais ayant inspiré Jules Vernes dans son œuvre « Le Phare du bout du monde ».

Mais le principal attrait de cette balade réside dans la vue spectaculaire que nous offrent les paysages alentours. En effet, nous sommes totalement encerclés de ces beaux pics enneigés, semblant pour certains immaculés, formant pour la plupart la « queue des Andes ».
Plus on regarde à l’est, plus les sommets semblent s’affaisser… c’est un joli spectacle et en tout cas, on ne peut pas comprendre réellement la géographie des lieux en ne restant que sur terre.
Bien sûr, l’activité n’est pas donnée, que croyez-vous ?? Nous déboursons de plus en plus souvent des sommes astronomiques pour se déplacer ou pour faire des activités, c’est les joies de la Patagonie.

L’excursion ne va pas plus loin que le « Canal Beagle ». Dommage, on aurait bien voulu voir à quoi ressemblait le fameux Cap Horn ?! :D En effet, ce cap, considéré comme le plus austral du monde, se situe à la pointe de la pointe du continent américain, sur terre chilienne cette fois-ci.
Pendant longtemps, ce cap fût un axe principal pour le commerce entre l’Europe et l’Asie. Mais malheureusement, il a une triste réputation. C’est un cimetière de navires énorme !
Dû aux conditions extrêmes qui règnent sous ces latitudes, de nombreux naufrages, accidents et autres catastrophes eurent lieu ici. Beaucoup de dangers : de fortes et fréquentes tempêtes, une mer déchaînée, la présence d’icebergs et même de vagues scélérates…
De nos jours, il est encore emprunté lors de certaines courses de voiliers, par des navires cargos, des bateaux de pêche ou par des croisières touristiques…

Mais nous, nous rentrons finalement au port, Rose contente de ne pas avoir ressenti la moindre nausée cette fois-ci ! Yes ! Une première dans le voyage, pourvu que ça dure…

Nous rentrons alors au chaud, dans notre « famille temporaire », qui nous attend pour de bonnes discussions autour d’un petit verre de rouge.

Le jour suivant, finalement dernier jour de notre séjour en terre australe (nous voulions prolonger le tout mais pas de place disponible plus tard pour le bus de retour !), nous décidons d’aller visiter le « Parc national de la Terre de Feu », situé à 22 km à l’ouest d’Ushuaia, véritable réserve d’une nature quasi intacte, faisant frontière avec le Chili (encore lui !).

Nous prenons donc un bus avec un gars semblant sympa, Gonzalo, qui va nous amener jusqu’à l’entrée du parc en question. Lorsqu’il repart, en nous affirmant qu’il viendra nous chercher le soir dans le parc, nous sommes questionnés par les « gardes-parc » car visiblement, le gars aurait dû nous amener à L’INTERIEUR du parc et non pas juste à l’entrée. Nous apprenons donc qu’il y a encore minimum 3 km qui nous séparent du début des sentiers, prévus pour les balades.
Ça commence bien… Heureusement que deux gardes-parc nous pousseront, 30 minutes plus tard, avec leur 4x4, jusqu’au départ des sentiers. Il y en a un qui va se faire démonter à son prochain passage…
Heureusement d’ailleurs que ces gentils messieurs nous épargnent des kilomètres en plus car la suite va être longue. Mais splendide…

Ce parc possède une côte marine pure et paisible, avec des paysages époustouflants et surprenants pour nous autres, mêlant atmosphère et odeurs des bois avec coquillages marins et odeur salée.
Nous n’imaginions pas la Terre de Feu si boisée, et pourtant, encore une erreur de calcul… Nous nous retrouvons donc à marcher, pour 8 km et presque 5h de marche, dans une forêt australe magnifique, aux arbres envahis par des lichens sauvages résistants au froid, donnant un charme tout particulier au lieu. Tout cela, entrecoupé de passage sur les bords de mer, avec des moules par milliers qui élisent domicile ici.
Dans ces bois vivent castors, rongeurs de tout genre, renards, lièvres, martin-pêcheur, etc. Malheureusement, nous n’aurons pas la chance d’en voir. Seulement quelques canards et quelques cormorans, occupés à plonger pour se nourrir.

Plusieurs sentiers sont possibles dans le parc qui est immense. Mais après les cinq premières heures et le froid tout de même bien présent, nous décidons de ne pas pousser plus loin la visite. Nous restons donc une petite heure au bord d’un lac pour prendre notre pic-nic bien mérité et admiré (puis photographié) une foule d’aigles locaux, s’invitant au festin avec témérité… Belle bête et beau cri. Un plaisir de la nature.

Au retour, nous prenons place dans un bus conduit par un autre chauffeur que pour l’aller. Mais Gonzalo va nous retrouver et venir nous questionner… Il a dû se prendre une bonne engueulade, il n’oubliera pas notre tête… :D Mais après tout, nous on y était pour rien…

Nous rentrons donc une dernière fois dans notre hôtel adoré pour passer la dernière nuit en Terre de Feu, car le départ du bus demain matin c’est pour 5h cette fois-ci. On adore.
Et on se réjouit déjà de se retaper ce fameux trajet tant apprécié 3 jours plus tôt ! :o(

Heureusement que l’endroit en valait la peine. Les rumeurs qui courent quant à Ushuaia ne sont pas toute correctes, selon nous. Certes, la ville en soit n’est pas très belle et reste bien touristique, mais les paysages alentours et cette nature intacte en valent bien la peine ! Nous regrettons déjà de ne pas être restés plus longtemps mais bon, on ne pouvait pas non plus se permettre de stagner ici trop longtemps vu les tarifs excessifs...

Nous avons donc le regret de vous annoncer que la belle femme à poil, heureuse de se faire sa douche sous sa cascade d’eau chaude, avec sa belle fleur d’Hawaii et son produit de douche clé, n’est certainement pas ici !!!!!!! Sinon elle se serait plutôt baignée en tenue de plongée pour tenir plus de 2 secondes sous son eau glaciale, aurait glissé sur un lion de mer qui lézardait dans le coin, se serait cassée les dents en tombant sur un barrage de castor et n’aurait pas paru si détendue que dans la pub !
Nous sommes donc désolés de casser cette image si profondément ancrée dans les esprits de tout un chacun, mais par ici, la réalité est plus rude que ça… :D




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