9e billet: Neige d'été sur la route des voleurs.


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July 5th 2014
Published: July 5th 2014
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5 juillet 2014 sur la piste F26.
Hier matin encore, la F26 nommée Sprendgisandleid ou route des voleurs, où les islandais honnêtes n'ont pas oser s'aventurer avant 1850 par crainte de se faire attaquer, était fermée et ne devait pas ouvrir avant lundi prochain. Paul et moi étions donc résignés à descendre vers le sud ouest par la route asphaltée avec tous les autobus de touristes.

Dernière vérification tard hier soir de l'état des routes pour s'informer sur ce qui nous attends dans deux jours dans le sud. Surprise! Je constate que la F26 est ouverte. Paul ne me crois pas et je dois lui montrer beaucoup d'écran pour le convaincre.

Départ d'Akureyri ce matin. Il pleut comme vache qui pisse, il vente à renverser les autobus et le mercure affiche un timide 2 degré Celsius. Nous sommes au niveau de la mer et nous prévoyons monter à plus de 800m d'altitude aujourd'hui. Sans même quitter le fjord, nous savons que les rivières environnantes seront en crues... suffisamment pour que le bleu turquoise habituel de la mer s'engouffrant dans le fjord soit remplacé par un brun UPS pas hésitant du tout.

On sort de la ville par le col de la route 1. Le mercure
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On était mieux dans le Land Cruiser que dehors.
descend à 1 degré Celsius et la neige fondante remplace la pluie. On est à peine à 200 m d'altitude et on voit bien qu'il y a de la neige fraîche sur la partie hautes des montagnes qui nous entourent.

Nous empruntons la route 842 pour s'enfoncer dans les terre. Malgré le gain d'altitude, nous sommes toujours dans la neige fondante. La rivière dont nous partageons la vallée est clairement en crue. La piste F26 remplace la route 842. Une barrière à ouvrir et à refermer derrière soi marque clairement le changement. C,est moi qui me sacrifie aux éléments pour le faire alors qu'il vente et pleut comme ça se peut pas.

Nous avons quatre gués important à traverser aujourd'hui. Ça me rend un peu nerveux mais en même temps on a déjà affronté des gués de piste à trois chiffres en pleine tempête. Les pistes dont l'identifiant contient trois chiffres sont plus difficiles que celle qui n'en contiennent que deux. Bref, ça devrait aller.

On est dans la purée de poids alors je ne peux pas vous décrire grand choses des paysages. À environ 800m d'altitude, la neige, tombant à l'horizontal, remplace sa variante fondante. Elle
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Petit trous d'eau dans les hautes terres enneigées d'Islande en juillet.
s'accumule maintenant sur la piste et colle au camion. Le thermomètre indique -1 degré Celsius.

Le coup d'œil est féérique. J'ai l'impression d'être sorti me promener sur une petite route isolée par une froide journée d'automne pour profiter des splendeurs de la première neige. Sensation un peu bizarre quand on considère qu'on est le 5 juillet.

Malgré la neige horizontale qui persiste, le couvert s'amincit. On voit maintenant un peu plus loin. Les paysages vallonnés varient des champs de blocs, aux cailloux, à la caillasse et au sable noir. Il semble même y avoir un peu de verdure sous le presque pouce de neige de juillet recouvrant les environs.

Après avoir atteint 900m, on commence à descendre un peu. Pas mal à pique même pour nos pneus d'été sur ce fond de glace et de neige. On laisse la compression faire son travail pour ne pas toucher au frein. Un peu plus loin on frappe de la boue qui arrive même à faire patiner notre Land Cruiser qui est loin d'être un gringalet.

Lorsque nous arrivons à une altitude d'environ 700m, un inattendu soleil de plomb fait darder ses rayons sur notre solitude.

À gauche,
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La route pas où on avait planifié d'arrivé. Faut croire qu'en juillet ce n'est pas encore l'été.
des volcans coniques, noirs et escarpés ignorants le passage des glaciers, au centre un désert de roches pâles nous situant du nord de l'Afrique, à droite une montagne lacérant de deux pics durs et orgueilleux le glacier qui tente de la faire disparaître.

Une piste secondaire, enfin une trace, quitte la F26 pour monter vers un petit buton où une croix est érigée. Nous faisons le détour. Jamais je n'ai connus de vent aussi fort. Paul doit retenir s'est lunettes désirant tester leur capacité aérienne. Une suite de rafales sont si intenses que je dois me placer de côté, plier les genoux, élargir mon empreinte et incliner mon tronc vers la provenance du vent pour éviter d'être projeté au sol. On retourne au camion où l'on doit se mettre à deux pour manipuler le hayon.

L'heure qui suit nous fera croire que nous sommes dans le désert de Gobi. Des collines infinies de pierraille nous rappelles toutes les photos que nous avons si souvent et longuement regardé à propos d'expéditions en Mongolie.

Tous les gués sont passés et ils étaient faciles. Malgré les avertissement, jamais plus de 45 ou 60 cm d'eau y coulait. Oui le courant
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C'est plutôt humide comme désert.
était parfois fort mais sans profondeur, il n'y a pas de défi.

Un projet hydro électrique récent écourte la piste F26 qui est maintenant la route 26. La route est inachevée et ça brasse pas mal. Paul m'offre le volant, en faisant le tour du camion je me rends compte qu'il nous manque un coin de pare-chocs. Il y était au dernier changement de pilote il y a environ 1,5 heures...

On se dit qu'on a peu de chance de retrouver la pièce compte tenu du vent. Il est 13h50 et on décide de continuer notre route. On se dirige vers la Fjallaback (route derrière les montagnes) afin de raccourcir notre journée du lendemain. Je vois que la perspective d'assumer de coûteux dommage sur le camion achale Paul. Je lui repropose de rebrousser chemin même si je ne crois pas en nos chances de retrouver la pièce. Négatif, on continu. À 14h15, je lui redemande s'il est certain que ça ne lui trottera pas sans cesse dans la tête. Ça y est, on retourne. Ça ne fait pas mon affaire, je crois que c'est inutile mais je n'ai pas le choix.

Paul crois l'avoir perdu en frappant
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Le glacier Hofsjöjull prise 1
un trou ou simplement en brassant sur les cahots de la route 26. On se rend jusqu'au bout. Rien trouvé. Paul veut reviré de bord. Pour moi, la journée est finie de toute façon et quitte à avoir virer de bord aussi bien aller aussi loin que le temps nous le permet. Il est trop tard pour faire un autre route, trop tôt pour rentrer à l'hôtel. Je suis au volant, Paul suivra...

On remonte donc la F26. Un petit véhicule arrive au loin. On va leur demander s'ils ont vu un pare-chocs blanc sur la piste. Je me range sur le côté de la piste et fait signe à la conductrice de s'arrêter. Elle ouvre sa fenêtre et dit bonjour. Ce sont deux alsaciennes aussi surprises que nous de rencontrer des francophones. Elles ont aperçu notre pièce pas très loin derrière sur la piste.

On roule 10 minutes et récupère le pare-chocs fugueur. Deux têtes de cochons valent mieux qu'une.

Retour à l'hôtel, blogue, excellant souper, blogue, bière et nuit.

Pierre Luc qui est content de s'être fait enneigé en juillet. (Et Paul qui a finalement gagné sa F26....)


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La montagne contre le glacier
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Il fait beau ici
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Ciel d'Islande
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Je suis dans le vent... littéralement!
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On arrive à Gobi.
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La piste des voleurs.


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