10e billet: Sur la cendre.


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July 6th 2014
Published: July 6th 2014
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Début du désert au nord de la F208
Pour la première fois en près de 10 jours, je me réveille dans des draps. Pas que je n'aime pas mon sac de couchage mais un lit douillet, ça fait du bien. Si vous venez faire un tour en Islande, n'oubliez surtout pas votre sac de couchage, les hôtels ne fournissent généralement pas de draps.

Le vent est tombé. Enfin, tombé pour les hautes terres d'Islande puisque le manche à air de la piste d'atterrissage voisine est encore presqu'à l'horizontal ce matin. Par contre, le soleil est au rendez-vous. Il partage le ciel avec de jolies cumulus bien ouateux et il fait un magnifique 8 degré Celsius.

On entre dans le désert par la F208: la route aux mille gués. Un petit écart par une piste secondaire semblant seulement faire une banane par le flanc d'une montagne nous fait découvrir une caldera dont l'eau est un miroir turquoise. Rien n'indiquait sa présence, on doit remercier notre audace. On en profite pour faire des photos de réflexions de ciel et parois de volcan.

Bumper check. On se dira ça au 15 minutes aujourd'hui pour s'assurer que le reste du camion qui a perdu un morceau hier tient toujours. Ça
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Les montagnes couvertes de cendre offre des flancs fertiles.
a été agaçant, mais on a rien perdu aujourd'hui.

On prend ensuite la piste de Landmannaleid. On se rend compte qu'elle descend dans un immense cratère. Wow, on roule dans un volcan. Le lac qui le noiera éventuellement grandit tranquillement à sa limite nordique. Il ne fait que 8 degré Celsius, le soleil tape fort et même si l'on ne porte qu'un t-shirt, on est content que le vent souffle un peu. On revient par un champ d'obsidienne et de sable noir.

Retour vers la F208. Détour supposément incontournable vers Landmannalaugar. Une impressionnante coulée de lave occupe le fond de la vallée. Des fumeroles sont visibles dans la montagne. Le volcan n'est pas mort. En s'approchant, on constate que tout un pan de la montagne a explosé et s'est retrouvé au fond de la vallée. Bref, on comprend que les coulées de laves tourmentées que l'on ne comprenait pas trop sont probablement des nuées ardentes. Cette nouvelle théorie explique du même coup la couleur noire de cette lave tourmentée. Une nuée ardente se produit avec des laves ultramafiques donc basiques ce qui donne généralement des roches foncées. À part cette observation de traces probables de nuées ardentes, ça
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Ciel dans la caldera du Blahylur
ne vaut pas le détour. C'est beau sans être magnifique et c'est engorgé de touristes. Il y a même des autobus qui se rendent ici. Filons vers le sud!

On en a assez des explorateurs du dimanche qui avancent péniblement sur la F208 et qui ont la peur de leur vie à chaque fois qu'ils doivent rencontrer un autre véhicule sur cette route (presque) assez large pour deux véhicules. Les gués annoncés étaient tous bébé fafa et les paysages montagneux sont derrière nous. On coupe donc vers la F210 par la F233.

On change de calibre. La piste a seulement la largeur d'un véhicule et elle commence par une montée abrupte et sinueuse à travers le versant fertile d'une colline. La route est près d'un mètre en contrebas du terrain. On arrive au premier gué digne de ce nom. Il a tout ce qu'il faut pour discriminer les touristes en Rav4 ou CRV se promenant sur la F208. Il est moins profond que le pire qu'on ait passé sur la F910 mais il est plus large et son fond est en gros cailloux sur lequel le camion risque de s'accrocher et de s'y suspendre. C'est un gué 30-30-30-30.
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Montagne dans la caldera du Blahylur
30 pieds de long, 30 pouces d'eau, des roches de 30 cm comme surface de roulement le tout à 30m en amont d'une chute. Dans nos véhicules, on aurait été mort de rire, en camion de location c'était un peu plus stressant.

Au sommet de l'autre versant de la vallée, on rencontre un type seul dans un Defender chaussée en 38" et muni d'un schnorkel. Il a le bon véhicule pour la route... Sur ce petit sommet, pas de matériel fin. On roule sur la roche mère. Je sors du camion pour en prendre un cliché. J'ai bien fait de sortir. Sur notre droite se dresse le Myrdalsjökull. Un majestueux glacier d'environ 25km de diamètre. Paul débarque donc également pour prendre des photos.

La F233 est vraiment une piste intéressante. Elle est ravinée et des côtes sont assez à pic pour nous forcer à utiliser la gamme courte. Dernière descente de la piste, on arrive à un minuscule gué. Une camionnette Ram 1500 avec un campeur y arrive dans l'autre sens. Il fait une immense banane à côté de la piste pour éviter de mouiller ses pneus. J'ai quasiment envie de le suivre pour voir ce qu'il fera
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Moi sur le Blahylur
dans le prochain gué...

Enfin on est à l'intersection de la F210. Il est 12h30, on en profite pour dîner. Beurre d'arachide et pain entier, le diner des champions!

On est venu sur la F210 ou Fjallabak signifiant route derrière les montagne pour grimper des lacets une nouvelle fois. On a une longue liaison à faire dans la plaine pour se rendre aux montagnes. Plus de temps à perdre, on roule. On arrive à un autre gué important où un Ford F-250 en pneus de 42" attends un Pajero en 33" arrêté sur un bande de terre au centre de la rivière. Parfait, on le regardera passer. C'est large et il y a pas mal de courant. Le Mitsubishi s'avance, ses pneus disparaissent complètement sous l'eau. Ici aussi il y a près d'un mètre d'eau. Je m'approche, observe le courant et décide de prendre une ligne un peu plus en amont. C'était un bon choix. Arrivé sur l'île, je ne trouve pas la piste sur l'autre rive. Elle se trouve finalement à une cinquantaine de mètre en aval. Il n'y a pas de trace de véhicule à cet endroit. Ils ont tous traversé le second bras plus haut
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Paul sur le Blahylur
en amont. Je regarde le tout, Paul semble trouver la piste molle mais je suis convaincu que le meilleur endroit est celui où se trouve les marqueurs de piste. Je m'avance, il y a 30" d'eau, le fond est solide, on est traversé!

On repart dans la plaine en se dépêchant pour arriver aux montagnes en sachant que notre temps est compté. On y va aller-retour et on devra rebrousser chemin pour sortir du désert et se rendre à l'hôtel.

La liaison devient plus intéressante que l'objectif. Nous somme dans une immensité de cendres volcaniques, coincée entre les montagnes et le glacier. L'eau de fonte traverse la piste pour rejoindre une rivière en bordure des montagnes. Une chance que des poteaux jaunes indique l'emplacement de la piste car par bout elle serait complètement inidentifiable. Ce sont quinze kilomètres de pur bonheur. On avait manqué ça dans la F910 toujours fermée à l'ouest de l'Askjà, sans s'y attendre on le voit sur la F210 aujourd'hui.

Dernier gué avant les montagnes. C'est profond, rapide, large et sa brasse. Je dois accélérer un peu pour m'en dégager en me créant un fond de vague car l'eau monte vite mais ça
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Ciel bleu sur la F208
passe bien. Un orage assez violent s'abat sur la région. Les épingles sont décevantes, on a vu bien mieux. On rebrousse chemin et Paul reprend le volant. On retraverse le gué et Paul ne l'aime pas du tout. Les autres m'avaient semblé pires, pas pour lui.

On retraverse le champs de cendre juste après l'orage. Le glacier n'a rien absorbé et l'eau s'en vient vers la piste. On voit les rigoles et les ruisseaux se remplir devant nous. Assez impressionnant de voir un ruisseau commencer à vivre sous nous yeux. On se dit qu'on n'est mieux de ne pas trop s'attarder pour éviter de se faire inonder.

La rivière que l'on longe est maintenant clairement en crue. C'est celle qu'on doit retraverser avec une île au centre. Je fouille la carte et trouve une option par une piste encore plus secondaire mais sur laquelle la carte n'indique pas de gué d'importance. C'est un détour mais on choisi cette option. On croise plusieurs petits gués de ruisseau et rivière en crue mais rien d'inquiétant. On en photographie un plus large où on doit rouler au faîte d'une belle petite chute. Beau mais facile.

Après un bout de plaine
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Sable noir et montagne fertile dans le nord de la F208
fertile, nous sommes de retour dans un paysage de nuée ardente, caillasses et sable noir. Un ruisseau au ponceau endommagé marque le retour vers la civilisation. On espère qu'il n'y aura pas d'obstacle nous forçant à rebrousser chemin et aller affronter le gué en cru de la F210.

On arrive à la route: soulagement. On roule maintenant entre la montagne et la mer. Le paysage débute par des laves en coussins polis par l'océan pour les 10 premiers km qui sont remplacés par des dunes pour les 10 derniers. Dans le désert, on n'a pas vu de dunes de plus de 10-12 pieds, ici elles en font 40.


Additional photos below
Photos: 27, Displayed: 27


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Gros plan sur la montagne
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Une vallée oasis traversée par la F208
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Brèche volcanique
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On roule à la sortie du cratère.
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Paysage typique de la F208
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Lac Frostastadavatn.
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La petite nuée ardente ou coulée épaisse de Landmannalaugar
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La grosse nuée ardente ou coulée épaisse de Landmannalaugar
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Une vallée encaissé sur la F208
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Un col sur la F208
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Un petit gué full fafa sur la F208. Il reste de la neige.
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Une roche, de l'eau, de la verdure. Juste un prétexte pour une photo.
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La route F233 rencontre la F210


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