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La gorge à l'évacuateur du barrage de Halslon. En entrant à l'hôtel hier soir, on remarque tout de suite qu'il est placardé d'avertissement des services d'urgences islandais. Une forte tempête est attendue, ils déconseillent aux roulottes et campeurs de prendre la route le lendemain et de vérifier avec le personnel de l'hôtel avant de s'aventurer dans les routes de montagnes. Merde, on doit passer les deux prochains jours dans le désert sur des routes de montagnes.
Je consulte la météo. Les prévisions pour mercredi sont de plus de 50mm de pluie et des vents à 70 km/h. Jeudi et vendredi c'est 20 à 30mm de pluie chaque journée avec des vents à 45 km/hr. On parle avec la réceptionniste et elle nous confirme que les passages à gué risquent d'être dangereux d'autant plus que la fonte des neige est loin d'être terminée. On lui montre notre itinéraire sur la carte. Elle va appelé à Kverkjöll le lendemain matin pour s'enquérir des conditions et on constate que les routes qu'on avait prévues pour jeudi sont encore interdites à la circulation (période de dégel). On décide de ne pas prendre de chance et de se trouver une chambre d'hôtel pour le lendemain soir. Notre hôtel est plein mais un autre
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Enfin on est dans le désert sur la F-910 tout près offre encore 1 chambre. On la réserve.
La tempête commence en soirée. Le vent et la pluie tombant drue sur le toit de tôle au-dessus de ma tête ne me laisse pas beaucoup dormir.
On se lève sous un soleil éclatant! Mais partout autour le ciel est noir et le vent soufflait assez fort pour que nos ancêtres en aient profité pour écorner leurs bœufs. La réceptionniste de la veille nous trouve au déjeuner. Quel service! Il y a deux routes pour Kverkjöll. Les gués de la F88 sont dangereux. La F910 est difficile mais «passable for the moment».
On décide donc d'aller aussi loin que possible sur la F910 mais de retourner de bord dès qu'on croisera un gué qu'on ne voudrait pas traverser si l'eau continuait de monter, ce qu'elle devrait d'ailleurs faire en après-midi.
À partir de la fin de l'avant midi, j'ai commencé à me sentir vraiment mal. Ne voulant pas gâcher la journée de Paul j'ai essayé de m'assoupir le plus possible dans le camion. À partir du retour par la F-910 j'ai ouvert les yeux 3 secondes aux 10 minutes. Ce matin j'ai essayé la pâte de caviar
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Une vallée oasis sur la F-910. de morue, je crois que je n'aurais pas dû. Après une bonne sieste de 2h30, je me sens pas mal mieux et ait pu aller souper avec Paul. Puisque je n'ai pas vu grand chose de la journée, j'ai un bloggeur invité pour prendre le relai. Je laisse donc la parole à Paul:
Jour 5 High Plains Drifter(s)
La tempête annoncée, qui devait nous interdire l'accès au désert est passée cette nuit, mais elle n'a pas laissé de traces, du moins à Egillstadir. On s'est levé avec un beau soleil ce matin et la préposée à la réception, avec qui nous avions discuté des effets de l'avertissement de tempête affiché un peu partout dans l'hôtel, est venue nous dire ce matin que la F910 vers Kverk.....était ouverte, mais que la F88 était dangereuse. Nous avions déjà annulé notre coucher au refuge ce soir puisque l'itinéraire qui suivait n'était plus possible et également parce que, hier soir, il n'était vraiment pas certain que nous puissions atteindre le refuge aujourd'hui.
On a donc décidé d'aller explorer le désert en partant avec la 910 (ne pas confondre avec la F910).Cette route (la 910) a été remise en état afin de
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On devrait avoir plus de route comme ça! Je veux que ce panneau soit ajouté aux panneaux normalisés du MTQ. permettre l'accès au lac Haslon et la construction du barrage à son extrémité nord. On a été surpris dés le départ, car la 910, qu'on prend à partir de la 931, au fond de la vallée di Lagarfljot, escalade les 400 mètres de la falaise en 10 minutes. Les virages en épingles sont nombreux et impressionnants, mais pas autant que ceux qu'on a négociés hier. Quant on atteint le sommet, on est dans une espèce de taiga sans arbres, qui fait penser, sous certains aspects, au Bouclier canadien, avec son système de drainage presque inexistant. Et il y vente ! Au moins 60 kmh ! Et le thermomètre du camion donne 3 degrés....BBRRRRRGGGGG !!!!! Et on continue de monter jusqu'à plus de 600 m ! Je pense au film de Clint Eastwood (High Plains Drifter) et je me dit que ces hautes plaines auraient pu facilement servir de plateau pour ce film.
La 910 file sur une longue distance et les routes latérales sont fermées (Lokad!!!), incluant le premier tronçon du F910. On continue donc jusqu'au barrage (impressionnant), qu'on traverse et, juste en haut de l'autre rive, on trouve le second tronçon de la F 910, qu'o s'empresse d'emprunter.
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Conséquence de la pluie. Il n'y a pas de gué ici pourtant. Ce n'est pas une route, mais vraiment une piste de laquelle on a retiré les plus gros cailloux, qui en marquent la bordure. On roule ainsi, vers le nord, pendant 30 km et on y rencontre un gros camper allemand (style Unimog) qui prend beaucoup de place sur cette piste de 3 mètres de large.....
Première intersection : faut choisir entre la F905 (vers le nord) et la F902(Vers le sud). C'est cette dernière qu'on prend puisqu'elle nous rapproche du refuge et du glacier (le Vatnajokul). D'ailleurs le désert est l'hôte de plusieurs montagnes (certaines sont tellement récentes qu'elles n'ont pas été touchées par l'avance de glaciers), dont le majestueux Askja, qui trône du haut de ses 1245 m. Si on peut voir Askja dans la brume, il est impossible de voir le Vatnajokul, bien qu'il soit juste devant nous, compte tenu des impressionnants nuages qui semblent le coiffer en permanence.
La F902 nous amène d'abord vers l'ouest puis vers le sud, et c'est sur la F902 qu'on traverse le gué le plus impressionnant. Je rappelle qu'il a fait tempête la nuit dernière (les nouvelles parlent de + de 50 mm de pluie). La rivière est rapide, large
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La route F-910 et impressionnante. Et la montée, de l'autre côté, est plutôt abrupte. Pierre Luc passe les vitesses courtes en 4X4 et on entre dans la rivière. Sans mentir, au point le plus profond, juste avant la remontée, il doit y avoir au moins 1 m d'eau. On a franchi le gué sans difficultés mais la pluie à venir (le ciel est chargé de cumulo-nimbus lourds et noirs) nous fait craindre la détérioration des conditions car le refuge est encore à au moins 60 km et si la piste est parfois roulante, à d'autres moment, elle nous impose de rouler vraiment lentement. Finalement, la sagesse l'emporte et on décide de rebrousser chemin pendant que c'est encore faisable. On retraverse le gué et en route pour la F 905. Celle ci 'avère plus facile, plus roulante et plus fréquentée. Elle nous mène jusqu'à Modrudalur, d'où on rejoint la route 1 qu'on prend en direction ouest, pour rejoindre l'extrémité nord de la F88. On veut la faire au moins jusqu'au premier gué (38km) pour voir encore du désert. On prend donc la F88 direction sud et la pluie violente nous rattrape. On peut deviner le bas des contreforts de l'Askja, mais la montagne elle-même
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Une plaine dans la F-910 disparait dans les nuages. Ici aussi, il y a des montagnes coniques qui n'ont jamais connu les glaciers. Et le désert se transforme sous nos yeux, passant de la pierraille à la caillasse, aux rochers, au sable noir, aux dunes torturées par le vent, au champ de lave cordée et au roc solide, parfois avec un peu de végétation mais généralement un paysage essentiellement minéral. Mais d'une telle beauté ! Austère, désolé, froid, mais tellement grandiose, tellement beau!
On se rend jusqu'au premier gué, plutôt impressionnant, avec un panneau indiquant le trajet à suivre dans le lit de la rivière, pas en ligne droite, mais en faisant une banane en aval avant de revenir vers la sortie. Impressionnant. Mais le temps file et on avait décidé de faire demi tour à cet endroit. Il nous faudra 2 heures pour revenir à Égillstadir via la Nationale 1.Et l'expérience de rouler dans le désert ne nous a pas déçue, bien au contraire, elle nous a emballés et nous espérons que les routes F encore fermées (dont la célèbre F 26) ouvrirons à temps pour qu'on puisse y rouler une journée entière :-)
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micheline
non-member comment
Au nom du père et du fils.
Les reportages, dignes du National Geographic, sont précis et détaillés , qu'ils soient écrits par le fils ou le père! Bravo! Vous nous faites vivre une belle aventure par le détail de vos journées.