Varna / Эьихь, Bulgaria (ou la Tragédie de la Piétonnerie)


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July 25th 2014
Published: July 27th 2014
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24 juillet

C'est mon dernier bond en Bulgarie aujourd'hui.

Je quitte donc ce matin l'Hostel Mostel de la médievale Veliko Tarnovo pour me rendre sur les côtes de la Mer Noire, tout à l'est de la Bulgarie.

Je me poserai à Varna, ville balnéaire importante du Pays où la haute saison bas son plein.

C'est Dayana la "princesse" bulgare qui m'appela le taxi et qui s'assurera que je me rende bien à la bonne gare de bus (il y en a toujours plus qu'une dans les villes bulgares). Elle voulait que son nom apparaisse dans mon blogue, la Dayana.

Et bien voilà que c'est fait.


À la gare, je prend tout mon temps.

Mon bus doit supposément quitter dans 1 heure.

Mais du moment qu'on me remet ma facture (en guise de ticket), je suis convoqué sur les quais. Un homme en veston me demande de le suivre. J'agrippe un sandwich au salami de justesse et puis embarque dans le luxueux bus avec l'homme en habit... qui s'assied derrière le volant.

J'ai donc passé (je n'ai fait que passer effectivement) pas plus de vingt secondes dans l'autre gare d'autobus de Veliko.

...

Le bus se stationne à la grande gare de Varna après un trois heures d'assommante route.

Je dois absolument prendre le temps de m'enfiler un café bien allongé (tout comme moi dans le bus) avant de retrouver mon hostel au centre-ville.

J'atteint le Yo Ho Hostel cette fois, auberge à la thématique de piraterie (!), tout près de la cathédrale de Varna.

Welcome aboard. Ring the Bell nous disent le pirate et la baleine sur une note scotchtapée sur la vitre de la porte de l'hostel.

J'avais réservé ma place, heureusement.

C'est que c'est très occupé le long de la Mer Noire en juillet.



En entrant dans l'auberge, quelle ne fût pas ma surprise (ou pas) de revoir une fois de plus Loverboy qui me regarde ébahi.

Lui: "Again You?"

Moi: "You again?"

C'est souvent ce qui arrive sur la route du backpacking: les voyageurs se suivent à quelques jours d'intervalle.

N'en parlons pas plus longtemps: Loverboy aura disparu bien assez rapidement de l'auberge maintenant.



Ici, je partagerai la petite chambre avec un Ukrainien maussade et bedonnant de Donetsk qui a fuit la guerre qui brise son Pays.

Ça sent le corsaire dans le dortoir.

Mais ça se tolère si on ouvre grand les volets.

Ce qui m'inquiète davantage, c'est que ma couchette est au deuxième étage d'un bunkbed... et qu'il n'y a aucune clôture pour me retenir de chavirer et de me retrouver à tribord.

Vous savez, je n'ai pas trop envie de me retrouver, en pleine nuit, à la renverse, sur la bouée de sauvetage de l'Ukrainien du lit du dessous.
...



Pour souper, je me rend à un restaurant prisé par les touristes bulgares (restaurant Alba): ça ne trompe habituellement pas.

Je m'assieds sur une banquette... et réalise que les menus ne sont qu'en alphabet cyrillique... et que les serveuses sans sourire ne connaissent qu'un seul mot en anglais, qui est Beer.

Au moins, je vais pouvoir me commander une bière.

(Heureusement que le seul mot qu'elles connaissent n'aille pas été Mustard).

Je regarde donc le menu... et choisit des plats selon la mélodie que ça semble fredonner:

1 fois le: Рулча от рачи в чаревпча

et 1 fois le: хитьр петьрл.

Je me dis que je dois me fier au prix pour jauger de la grosseur des portions.

Je pointe alors mes choix à la serveuse sans émotion.

Rice qu'elle me dit.

Bien.

Elle connait Beer et Rice celle-là.

Ça devrait me permettre de survivre que je me dis.

Les plats arrivent.

Il n'y a pas de riz.

J'ai une salade de goberge devant moi.

Et un gratin de patates et lardons.

Et puis une grosse bière Zagorka aussi,

on c'était au moins bien compris là-dessus.



Je mange avec appétit.

C'est succulent quoiqu'un peu lourd.

Je me console en me disant que peut-être, ça m'aidera à rester amarrer à mon lit, au deuxième étage de mon bunkbed sans clôture.



Note à Moi-Même:

Je déteste payer pour aller pisser, surtout dans un café où je viens de payer ma facture.



25/26 juillet

Je passe ces deux dernières journées loin de Sofia dans les rues piétonnières de Varna, là où je flâne au hasard parmi les vacanciers de la Mer Noire.

Je flâne, je fouine... bref, je piétonne.



Il y a de vieilles femmes au regard triste parfois, assise devant les boutiques, qui tentent de vendre des bouquets de fleurs séchées.

Et puis d'autres aussi qui font de la broderie et qui vendent leur phentex sous forme de pantoufles ou de moufles pour les mouflets.

Puis lorsque l'heure du souper arrive, il y a l'homme mélancolique à l'accordéon qui apparait et qui pianote sa complainte slave (ne pas confondre avec l'adjectif suave. La complainte de l'accordéoniste était tout sauf suave).



Quand je ne suis pas à piétonner, je suis allongé sur les bancs en cuirette des terrasses, face à la Mer Noire qui, de toute évidence, n'est certainement pas plus noire que toutes les autres mers. Noir de monde peut-être.

Ça se dénude en partie sur les plages.

Mais ce n'est qu'une minorité.

Et ce n'est certainement pas la minorité la plus cute qui se monokinise dois-je ajouter.



Alors que je quitte la plage, ramollit par les brulants rayons du soleil, voilà donc que ma gougoune gauche me lâche.

Snap!

Adieu sandale.

Je me retrouve donc pieds nus au centre-ville de Varna comme un guenillou.

C'est la Tragédie de la Piétonnerie.

À force de flâner, me voilà donc rendu à raconter des histoires de gougoune qui lâche.

Il serait peut-être temps de bouger, non?



Ce soir: train de nuit pour Sofia.

Mes jours en Bulgarie sont comptés.



Etienne X


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