La fin du commencement


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Published: July 22nd 2009
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La fin du commencement


Grenade, le 22 juillet 2009

Nous sommes déjà rendus à la fin du commencement. En quittant Montréal, notre but était de parcourir l’arc antillais pour atteindre la Grenade en juin, histoire de trouver un abri relativement sécuritaire pour la saison des ouragans. Mission accomplie.

Mais revenons au 22 mai où nous quittons Sainte-Lucie pour arriver à Bequia dans les Grenadines. L’île de Saint-Vincent se trouve à mi-chemin sur ce parcours mais mieux vaut ne pas s’y arrêter. Les incidents de violences y sont encore fréquents. Dommage, quelques voyous et c’est toute la communauté de la voile qui évite l’île.

Bequia, porte d’entrée des Grenadines, possède une baie bien protégée où une centaine de voiliers font une pause avant de visiter le reste des Grenadines et les fameuses Tobago Cays. Nous trouvons de tout à Bequia, mais mieux vaut vérifier les prix. Un ananas qui se vend 10$ à un kiosque se vend 2$ à l’autre à quelques mètres seulement. Puis vient encore le tour de la chasse au propane. Une bombonne ne dure pas éternellement. Un premier magasin nous réfère à un second, qui nous réfère à un troisième qui s’avère être la bonne place pour le remplissage. Nous devons laisser la bombonne et la récupérer le lendemain. Surprise, le lendemain la bombonne n’est pas remplie, ils n’ont plus de propane. Ils nous remettent donc notre bombonne vide en nous disant très sérieusement qu’il n’y aura pas de frais. C’est quand-même gentil.

Le 26 mai, nous quittons Bequia pour Canouan, petite île dont la moitié est privée. Ils agrandissent présentement l’aéroport pour pouvoir recevoir des petits jets. Les gens riches sont pressés.

27 mai, youppie, nous arrivons dans les Tobago Cays. L’endroit est magnifique et la plongée très intéressante. L’eau est claire, il y a des poissons partout. Nous sommes ancrés derrière une barrière de corail. La vague ne rentre pas, mais il n’y a rien entre nous et l’Afrique pour arrêter le vent. Ça siffle dans les haubans. L’éolienne tourne à plein régime.

28 mai en après midi nous débarquons à Union, dernière île des Grenadines où nous effectuons les formalités de sortie. La baie est très achalandée mais il y a toujours de la place pour un de plus. Un résident un peu original a développé un petit bar sur un caillou au centre de la baie. Il agrandit un peu son île chaque année, quelques pierres à la fois. Quand nous l’avons questionné à propos des permis de construction et d’opération, il a bien ri. Nous n’avons pas abordé le sujet des taxes et des impôts…

29 mai, nous arrêtons en chemin à Palm Island, île privée où nous pouvons quand-même nous baigner. Nous arrivons ensuite à Hillsborough, capitale de Cariacou, où nous faisons les douanes d’entrée sur le territoire de la Grenade. Ici, nous sommes troublés. Les douaniers et les commerçants nous traitent avec indifférence et les mendiants sont plutôt agressifs. Nous sommes pourtant à vue des Grenadines. Nous n’avons pas encore compris pourquoi des peuples qui vivent si près l’un de l’autre, qui parlent la même langue, sont si différents. Pour la première fois du voyage, nous prenons des mesures de sécurité spéciales pour la nuit.

Nous quittons donc tôt le matin suivant en direction de Tyrell Bay sur la même île. En route, nous arrêtons à Sandy Island pour une séance de plongée. Monique se propose ensuite pour descendre le drapeau jaune de quarantaine obligatoire à l’arrivée dans un pays, pour hisser le drapeau de la Grenade. Elle échappe la corde et Jean devra grimper dans le mât pour la récupérer. Cela lui fera du bien de faire un peu d’exercice. Sur place, nous reconnaissons les gens de Moana I, voilier rencontré au lac Champlain il y a 4 ans. Ils préparaient leur départ. Nous les avions beaucoup enviés. Ils naviguent depuis ce temps et ont toujours le sourire.

31 mai, nous laissons Carriacou pour nous rendre au sud de l’île de la Grenade. Nous avons décidé de naviguer à l’Est de l’île, côté au vent, histoire d’aller plus vite et mettre un peu de piquant dans la randonnée. La pêche est très bonne en chemin, 4 thons. Mais la météo nous réserve des émotions. Un bon grain de plus de 35 nœuds et une forte pluie nous obligent à réduire sensiblement la voilure. Trop occupés avec nos poissons, nous avons sous-estimé ce qui arrivait sur nous.

1er juin, 1er anniversaire sans emploi. On aime ben ça!

2 juin, nous sommes dans la baie de Saint-David au sud de la Grenade. C’est ici que nous laisserons Desirada pour un mois à la fin juillet. Elle sera sortie de l’eau pour un bon nettoyage de la coque et une peinture anti-salissure.

Nous naviguons depuis maintenant 1 mois avec l’équipage d’un autre bateau québécois, le Lady M I. Nous les avons rencontrés en Guadeloupe et avons adapté nos rythmes de croisière. C’est donc avec eux que nous découvrons lentement la Grenade, à voile, à pied, en autobus, en voiture.

8 juin, fête de Monique, ils prennent l’avion pour le Québec et nous nous retrouvons seuls. Ceci est un des aspects difficiles du voyage. Les amitiés que nous développons ne durent qu’un temps. Nous nous retrouverons peut-être dans quelques semaines, plusieurs mois ou jamais. Et on continu. Nous reprenons contacts avec des équipages anglophones, ontariens, britanniques et américains rencontrés plus tôt au cours du voyage. Les contacts individuels sont très agréables, mais dès que nous nous retrouvons plusieurs équipages ensemble, nous nous sentons d’une autre culture. Nous passons donc le reste du mois de juin à visiter et naviguer entre la Grenade et Carriacou.

16 juin, nous prenons un autobus local à St. George, capitale de la Grenade, qui va en direction de Grenville de l’autre côté de l’île. Le système est simple et efficace. Au terminus, nous embarquons et quand l’autobus est plein, il part. Nous pouvons débarquer où bon nous semble. Il n’y a pas d’arrêt précis. Nous descendons à mi-chemin au Grand Etang Lake, halte touristique en montagne avec plusieurs sentiers de randonnée. Après une journée pluvieuse, les sentiers sont assez boueux, nous sommes dans la forêt humide, mais les paysages sont splendides. Nous y rencontrons quelques singes Mona. Après notre ballade en forêt, nous nous postons au bord de la route pour continuer jusqu’à Grenville. Nous passons 1 heure au soleil à voir défiler les bus pleins. C’est un bon samaritain qui finalement nous amène à Grenville. Faut avoir le cœur solide, les routes sont étroites, les ravins profonds et ça tourne vers la gauche, puis vers la droite, ça monte, puis ça descend et en plus, c’est une conduite à gauche. La seule limite de vitesse, c’est celle à laquelle tu conduits. Finalement, on y est. Grenville est peu touristique et les marchés et restaurants sont fréquentés par la population locale, ce qui les rend intéressants. Le retour en autobus se fait sans problème, Grenville possède son terminus.

23 juin, nous retrouvons un bateau canadien du nom de Strider. C’est au moment de remâter que nous l’avions rencontré à Catskill dans l’état de New York au tout début du voyage. Nous étions à ce moment 2 équipages nerveux et un peu blêmes qui partaient à l’aventure. Nous leur avions trouvé un air sérieux et réservé. C’est un capitaine à la grosse barbe, 20 livres en plus et une équipière relaxe et bronzée que nous retrouvons après 8 mois de navigation. Nous avons probablement changés nous aussi.

1er juillet, Ô Canada!
Une marina du coin organise un souper à l’intention des Canadiens. Au programme, conférence sur les oiseaux aquatiques des Caraïbes, hambourgeois et steel band. Nous pensons que c’est une bonne idée de s’inscrire, c’est l’occasion de rencontrer d’autres équipages et échanger sur les projets de navigation pour les mois à venir. La soirée est un succès et plus de 70 canadiens prennent part à cette fête. Surprise, nous sommes les seuls québécois francophones malgré la présence de plusieurs autres bateaux québécois dans la région. La soirée est agréable mais longue…

7 juillet, nous participons à une autre rencontre sociale organisée cette fois par l’industrie nautique locale. Une soixantaine de personnes y participent, et nous sommes 2 équipages québécois. Ça s’améliore.

9 juillet, journée découverte de l’île. Des amis ont réservé un minibus et guide. Nous serons donc 3 couples américains et un couple québécois (nous!). Nous sommes vraiment en immersion anglaise. L’expédition comprend une descente de rivière dans des tubes. Malgré le niveau de l’eau un peu bas, l’expérience est très agréable et les paysages époustouflants. Nous visitons également une fabrique de chocolat (miam, miam…) et une distillerie (glouglou… hic…) qui fabrique un rhum interdit à bord des avions (risque d’explosion! Plus de 80% d’alcool)

Oil Down
11 juillet, nous participons à un oil down. Il s’agit d’un souper traditionnel où nous sommes invités à prendre part à la préparation. Toutes sortes de légumes locaux, poulet, porc et épices locales sont mis à mijoter dans du lait de coco et curie dans une grande marmite sur un feu de bois. Chacun doit apporter une entrée ou un dessert à partager. Pendant que cela mijote, nous défilons avec les entrées que chacun prend plaisir à goûter. Plusieurs locaux sont de la fête et apprécient nos contributions. Nous échangeons beaucoup avec eux et le souper est un régal.

12 juillet, nous quittons le mouillage achalandé de Prickly Bay pour nous rendre à Caliviny Island. Nous ne manquons pas de pêcher notre souper en chemin. L’île est un domaine privé de très belle architecture. Elle est protégée par des gardiens de sécurité, mais il est permis d’aller à la plage. Nous faisons connaissance avec un couple de Français qui navigue depuis 3 ans avec leur fils de 12 ans sur un superbe voilier. Ces rencontres sont une source de renseignements inestimables. Elles nous donnent toujours envie d’aller plus loin sur des îles moins fréquentées.

14 juillet, Vive la France
Une petite fête est organisée à l’intention des Français dans une marina tenue par des Québécois. Nous sommes une vingtaine de personnes pour le souper. Nous devons apporter un plat d’accompagnement et la marina s’occupe des brochettes de thon. Le vin coule à flot et la fête est une réussite.

Les autres équipages québécois sont étonnés que nous soyons déjà rendus à la Grenade après 9 mois. Ils ont mis 2 à 3 ans pour le même parcours. Nous réalisons que nous sommes allés beaucoup trop vite. Certaines îles où nous avons passé 3 jours, ils y ont passé 3 mois. Nous avons appris à naviguer dans les Caraïbes, nous devons maintenant apprendre à y vivre.

20 juillet, dernière navigation vers St-David où nous sortirons le bateau le 22. La mer se sent généreuse et nous pêchons un vivaneau et un assez gros thazard, qui nous donnerons de nombreux repas.

Nous serons au Québec du 27 juillet au 26 août pour revoir parents et amis. Au retour, nous terminerons probablement la saison des ouragans à la Grenade pour une remontée des îles l’hiver prochain. Nous prenons donc un congé d’écriture jusqu’aux prochaines aventures. Les nombreux commentaires reçus nous ont encouragés tout au long de l’année.

N’hésitez pas à nous écrire si vous ne voulez pas qu’on vous oublie!

Monique et Jean
Desirada



Additional photos below
Photos: 49, Displayed: 30


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22nd July 2009

le début du début
Well done for many many years to come. see u soon
23rd July 2009

Voyager
Bonjour à vous deux, c'est un éternel plaisir que de vous suivre, chaque fois j'ai l'impression de prendre une dose de soleil. En espérant vous voir lors de votre séjour au Québec. A+ et grosse bise
23rd July 2009

Quelle fantastique aventure jusqu'ici...!
Bonjour à voue deux. C'est toujours fantastique d'avoir de vos nouvelles et vous suivre dans votre aventure. Merci de me faire suivre ce voyage. Pour votre retour rapportez un peu de votre soleil car ici au Québec il nous boude un petit peu et même parfois beaucoup. Alain et moi, nous partons une semaine sur le Lac Champlain soit du 24 juillet au 2 août et Alain lui y retournera une autre semaine (on peut se permettre qu'une semaine quand l'on travaille pour l'agriculture!!!). Je fais une copie pour la remettre à Alain car il est beaucoup occupé avant le départ cette fin de semaine. Alors d'ici à votre retour "ici", continuez à bien profiter de la vie et en souhaitant de se voir bientôt. Chritiane (ainsi qu'Alain!!!!)_
26th July 2009

La vie des Caraibes
Un p'tit bonjour a vous deux, vos commentaires toujours aussi savoureux et les photos splendides nous font rêver. Continuer a profiter du soleil, car ici au Québec il est très gêner. Chow a vous deux (Gilligan et la jolie Star ..... lol) Josée et Marcel
26th July 2009

Holà! N'oubliez pas les détails de la vie à bord. Comment vous aviez prévu ça et comment ça se passe en réalité. L'équipement du bateau, le confort,, si c'était à refaire, auriez-vous le même bateau (grandeur), le même équipement, génératrice, réservoir d'eau additionnel, a/c, etc. À part la pêche, comment gérez-vous la nourriture? À bientôt. Albert
29th July 2009

BRAVO!
Bonjour à vous deux, C'est toujours avec grand plaisir que je vous lis et que j'admire vos photos ! Je m'aperçois que vous avez déjà quitté votre bateau (le 27 juillet) car nous sommes déjà le 28. J'espère avoir de vos nouvelles durant votre séjour au Québec. Amitiés, YOLANDE
1st August 2009

Wow quelle belle aventure!
Bonjour vous deux. Un grand merci de me communiquer de vos nouvelles de façon régulière - c'est toujours agréable de vous lire et relire. Prenez soin et surtout au plaisir de vous lire sous peu. Bisou et câlins. Amitié, Nicole xxxx
3rd August 2009

Vos mots transportent. Vous me donnez presque le don d'ubiquité. Merci encore. Jac.

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