Junkanoo et les Chinois


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January 16th 2009
Published: January 16th 2009
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16 janvier 2009

Nous sommes dans les Bahamas depuis le 20 décembre. Nous avons quitté Miami le 16 pour se rendre à No Name Harbour sur Biscayne Bay, point d’attente bien situé avant la traversée du Gulf Stream vers les Bahamas. Cet ancrage est bien protégé et permet d’aller à terre ou de socialiser avec les autres bateaux, en attente comme nous.

Quand nous avons descendu l’ancre à cet endroit et enclenché la marche arrière pour vérifier sa bonne tenue, quelque chose a tracassé le capitaine. Il décide donc de mettre palmes, masque, tuba et de plonger sous le bateau. Surprise, un long câble de nylon noir plombé est enroulé autour de l’hélice, ce qui en réduit sensiblement l’efficacité. C’est encore un câble de cage à crabes, décidément… Jean doit donc plongé plusieurs fois sur deux jours pour arriver à couper tout ça. Manque de souffle le capi.

La visite de Beijing


Comme la réserve d’eau douce baisse et qui n’est pas question d’utiliser le dessalanisateur dans cet endroit clos, Jean fait la navette entre le bateau et les douches du parc avec des 4 litres pour s’approvisionner. Au troisième aller retour, un petit groupe de jeunes Chinois l’interpelle sur la berge et l’un d’eux lui demande s’il a un bateau et s’il pourrait en faire la visite. Le capi l’invite donc à bord du dinghy. Le chinois demande si on ne pourrait pas embarquer une ou deux de ses copines. Pas de problème. Rendu au bateau, le jeune homme mentionne gentiment que les trois filles restées à terre aimeraient aussi visiter. Pas de problème. Le capi part les chercher. Surprise, d’autres jeunes sont arrivés caméra à la main. Tous veulent venir. Pas de problème. C’est donc en plusieurs navettes que le capi transporte treize jeunes emballés. Clic, clic, clic et questions se suivent. Ils veulent tout savoir de notre mode de vie. Épicerie, internet, lavage, etc. Monique fait des tours guidés à l’intérieur. Ils sont impressionnés des aménagements. Deux chambres, toilette, douche, cuisinière au gaz, wow. Il faut comprendre qu’en Chine, la surface habitable de notre bateau correspond à un grand logement. Ils repartent avec des mercis sincères. Le leader du groupe nous dit que nous avons fait leur journée. Ils ont également fait la nôtre. Ils nous remettent un porte bonheur chinois béni que nous conserverons précieusement. Après leur départ, nous réalisons que notre mode de vie n’est peut-être pas si banal.

La traversée du Gulf Stream


La traversée est prévue pour le lendemain. Nous organisons un petit meeting de skippers dans le cockpit de Desirada. Nous sommes donc 9 à bord. C’est décidément une grosse journée. L’un des skippers qui a observé le transport des Chinois demande si on prépare un convoi de réfugiés. Il est convenu que nous relèverons les ancres à 4 heures AM, sortirons ensemble entre les bouées lumineuses et naviguerons à distance de vue. Puis la conversation devient plus légère. Il semble que quand il y a un groupe de mâle, ils parlent toujours de la grosseur et de l’efficacité de quelque chose. Les capitaines parlent donc de la grosseur de leur ancre.

2 heures AM, No Name Harbour commence à se vider. Les guindeaux ravalent leurs mouillages. Solitaires ou en petits groupes, les voiliers sortent. Nous voyons passer près de nous des feux de navigation, puis disparaître lentement. Les gens communiquent sur la VHF, tout va bien. Notre groupe part vers 4 heures, comme prévu et passent entre les bouées lumineuses. Le sondeur n’indique que 8 pieds dans certaines sections, puis 20, 50, 100, 500 et puis il clignote, le fond est trop loin, c’est le Gulf Stream. Plus de repère, seul le compas nous dit que nous sommes dans la bonne direction. Puis le soleil se lève et tranquillement et nous nous éloignons du groupe. Notre destination est Cat Cay, le reste du groupe se dirigeant vers Bimini. L’un des bateaux nous dit sur la VHF qu’il voit des geysers devant notre bateau. Les jumelles le confirment, des baleines ont fait surface. Nous passons trop loin pour voir autre chose que leur souffle.

Nous arrivons à Cat Cay, dans les Bahamas vers 13 heures. Arrêt à la marina pour les formalités douanières. C’est 300 $ US pour un permis de navigation dans les eaux Bahamiennes. Vous avez amarrés votre bateau au quai de la marina ? C’est 100 $ de plus. Welcome!

Nous mouillons l’ancre juste au large de la marina pour le reste de la journée. Première plonge dans les eaux turquoises. Nous allons aimer ça! Nous relevons l’ancre à 2 heures AM pour traverser le Great Bahama Bank de nuit, pour une arrivée à Chub Cay de jour.


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Partir la nuit


Se lever à 1h30 AM pour un départ à 2 h ce n’est pas toujours évident. On monte dans le cockpit, on ne voit rien. Ancrés un peu au large de Cat Cay, nous traverserons le Bahama Bank dans la noirceur. Il y avait un bateau ancré près de nous hier soir. On ne le voit plus. Curieux. Déjà parti ? Nous allumons le radar. Bien, non, il est à 500 pieds de nous, sans feu de mouillage, imprudent. Quand on lève l’ancre et qu’on démarre dans la noirceur, il y a une certaine peur. Aucune bouée, aucun repère sur plus de 70 mn (1 mille nautique = 1.85 km). On glisse lentement sur l’eau, on s’arrache les yeux, puis on s’habitue. La lune aidant, on accélère. On passe de 5 nœuds à 6 nœuds (1 nœud = 1.85 km heure). Vous riez ? 1 noeud de plus sur un trajet prévu de 70 mn, c’est 2,5 heures de moins. Une fois les éléments apprivoisés, on devient maître de la nuit. Les heures et les milles passent, l’angoisse du départ est disparue. Puis le jour se lève, le sentiment d’avoir vaincu quelque chose est bien présent.

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Une fois arrivés à Chub Cay, c’est encore la baignade, souper, puis dodo. Nous partons tôt demain pour Nassau. Entre Chub Cay et Nassau, nous passons sur des profondeurs de 3000 mètres. Impressionnant.

Arrivés à Nassau, nous mouillons l’ancre devant le Green Parrot, repère des québécois et autres canadiens errants. La météo annonce du gros temps pour quelques jours, et les courants de marée sont forts dans le port de Nassau. Certains bateaux sont sur une ancre, d’autres deux, d’autres même sur trois. Nous n’aimons pas ça. Ça va être le bordel au virement de marée. Mieux vaut s’ancrer un peu plus loin et voyager en dinghy. Les vents arrivent comme prévu, et au virement de marée, en pleine nuit, nous nous retrouvons beaucoup trop près d’un autre bateau. On déménage. Nous nous installons près des énormes bateaux de croisière. Eux ne bougeront pas, attachés au quai de béton. Nous veillons quand même le reste de la nuit. Au matin, yeux cernés, besoin de vacances!

La journée suivante, repérage, provisions, internet. Nous sommes le 24 décembre et tout le monde est joyeux. Ici, au Bahamas, ancienne colonie britannique, les autos circulent à gauche. Il faut donc être vigilant quand on traverse une rue. En plus, les gens, même les chauffeurs d’autobus, conduisent souvent avec une bière dissimulée dans un sac brun dans une main, gardant l’autre généralement sur le volant, sauf pour klaxonner.

La Junkanoo


Le 25 décembre, les québécois ont organisés un souper au Green Parrot. Nous serons bien sûr de la fête. Mais avant, nous visitons les petites rues de Nassau. Une grande fête se prépare sur la rue principale. Estrades et barrières sont installées. Certains commerçants barricadent leurs fenêtres, c’est la Junkanoo. Cette fête débute dans la soirée de Noël pour se poursuivre jusqu’au midi du 26. Fanfares et défilés de costumes sont à l’honneur. Alors que nous circulons sur une petite rue éloignée du centre, nous remarquons des jeunes au fond d’une cour qui nous saluent. Ils nous intriguent, nous traversons la rue. Ils nous font signe de s’approcher. Ils s’affèrent à terminer de magnifiques costumes pour la fête. Ils nous invitent à visiter l’intérieur du hangar où plusieurs jeunes manient pinceaux et paillettes. Leur fierté est évidente. Ils nous font revêtir certains costumes et nous prennent en photos avec notre appareil. Ils travaillent depuis des mois sur ces costumes.

D’après certains guides, Nassau a la réputation d’être une ville dangereuse. Ces guides sont écrits par des gens qui ne sortent pas de leur hôtel. Nassau a un problème d’alcool et de pauvreté, ce qui engendre parfois de l’envie et de la violence. Dans ce fond de hangar, nous ressentions plutôt un désir de partager leur joie. Cela aurait pu être différent à 3 heures du matin.

Nous retournons donc vers notre souper de Noël, la tête et la caméra pleine de souvenirs.

26 décembre nous quittons enfin Nassau et son port achalandé. Direction Rose Island, petite île à seulement 7 milles nautiques. Nous y passons 2 jours tranquilles.

29 décembre nous quittons Rose Island pour Allens Cay, premier contact dans les Exumas. Belle traversée sous voile d’environ 40 milles nautiques. Cette île est peuplée d’iguanes qui sont malheureusement nourries par les touristes. Dès qu’on met le pied à terre, elles arrivent en rangs serrés.

Comme nous aimons beaucoup la pêche, nous nous rendons sur une petite île pour cueillir des conchs. L’idée est d’extraire le mollusque de sa dure carapace pour servir d’appât. Il faut frapper le coquillage à un endroit précis avec les oreilles d’un marteau, couper un muscle et sortir la bête. Le capi a des morceaux de coquillage jusque dans les oreilles. Technique à améliorer.

La pêche s’avère excitante. Contrairement aux lacs ensemencés et prévisibles, ici c’est l’inconnu. Nous nous faisons arracher deux fois leurres et leaders. Aucune idée du poisson, mais ça tirait! Puis, après une quinzaine de minutes de combat, nous remontons un gros ‘gray triggerfish’. Nous l’avons remis à l’eau, les livres disant que c’est bon, mais difficile à nettoyer. Plus tard, c’est un ‘rock hind’ que Monique attrape. Il termine sa carrière dans un couscous. Puis c’est un ‘queen triggerfish’ qui livre la bataille. Nous l’avons relâché. Nous sommes aussi allés à la chasse sous-marine avec une hawaïenne sling, sorte de harpon projeté avec une courroie élastique. Nous croisons un gros mérou, mais Jean n’ose l’attrapé. Nous sommes loin du dinghy et son sang risque d’attirer des amis plus haut dans la chaîne alimentaire. À se propos, un bateau ancré près de nous a rapporté une belle langouste. Il y avait toutefois un requin qui lui tournait autour durant sa chasse. Brrrr.

31 décembre, c’est la veille du jour de l’An. Le soleil s’est couché. Nous sommes seuls dans notre bateau. Les feux de mouillage qui nous entourent sont les seuls signes de vie. La nuit est tumultueuse. Grand vent, changement de marée, les bateaux dansent dans tous les sens. Puis c’est le tour de la valse des projecteurs, chacun éclairant autour de lui pour se situer. L’un des bateaux change 3 fois d’endroit, se retrouvant toujours trop près d’un autre. Ce n’est pas un voilier et ne réagit pas pareil aux éléments. Encore une nuit à veiller dehors! Bonne année.

2 janvier, nous partons pour Normans Cay. Arrêt en route dans une marina pour quelques achats. Un poivron rouge, une tomate, un pain : 13,50$ US. Nous en ferons des tranches minces. Normans Cay est une belle île pour marcher et découvrir de magnifiques plages. La nuit venue, le vent est très fort. Nous mettons l’alarme du petit GPS. C’est un moyen de savoir à combien de pieds le bateau se situe de son point d’ancrage. Monique se réveille durant la nuit et vérifie les données. Le chiffre monte, 220, 230, 240 et ça continue. Elle réveille le capi en panique. Nous dérivons! Le capi vérifie les chiffres, et comprend. Monique regardait de cap en degré où le bateau pointait et non la distance. Le bateau pivotait simplement avec la marée. Les chiffres, ce n’est pas la force de Mo.

La raie


Lors d’une balade en dinghy, nous avons dérangé une raie que nous avons suivie dans 2 pieds d’eau. Elle n’a pas appréciée, elle s’est mise à tourner autour du dinghy, ailes déployées et queue sortie pointant dans notre direction. Nous l’avons laissée tranquille.

4 janvier, nous quittons Normans Cay pour se rendre à Shroud Cay et sa mangrove dans le parc des Exumas. Nous devons retourner à Nassau dès le lendemain pour accueillir de la visite, mais ça c’est une autre histoire…



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Bonjour a vous 2 les marins d'eau douce. Vos photos sont superbes, et continuer votre belle route, j'ai toujours hate d'avoir de vos nouvelles. A bientot Josée et Marcel
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