La vie dans une famille indienne


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Asia
July 13th 2009
Published: July 13th 2009
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Ma petite soeur indienne, \"Aka\"

Pondicherry



Des que j'ai fini d'ecrire mon dernier message je suis retournee voir Natesa qui m'attendait pour m'emmener visiter la ville. Pondicherry est separee en deux par un canal parallele a la mer. Entre la mer et le canal, la ville francaise, avec des "rue Romain Rolland". De l'autre cote la ville indienne avec des "rue Nidarajapayer". Nous avons marche sur l'esplanade qui longe l'ocean, jusqu'a la jetee. En contrebas quelques indiens profitent d'un petit bout de "plage" pour se baigner. Seul les enfants sont en maillot de bain, les adultes, hommes et femmes, nagent tout habilles.

Le long de l'ocean se situent la plupart des anciens batiments coloniaux, aujourd'hui utilises par l'"Union Territory" qu'est Pondicherry. Le district a un statut particulier, n'est pas considere comme un Etat mais comme un territoire de l'Union Indienne. Les taxes y sont plus faibles qu'ailleurs, l'alcool moins cher, ce qui fait que beaucoup d'indiens viennent y faire leurs courses.

Au bout de la jetee un grand batiment gris: c'est l'Ashram d'Aurobindo, un revolutionnaire indien qui s'etait refugie dans la ville pour echapper aux anglais au debut du siecle et qui s'est ensuite consacre entierement a la meditation. L'ashram est un havre de paix et de verdure au milieu de l'agitation de la ville, et il est meme possible d'y loger pour pas cher moyennant le respect de quelques regles: ne pas boire d'alcool ni fumer, etre calme, respecter le couvrefeu (c'est la que sont descendu les 2 francais avec lesquels j'ai partage un taxi depuis Mahaballipuram). Le batiment est peint en gris, et c'est aussi la couleur de nombre de belles demeures face a l'ocean et dans la ville francaise: ces batisses ont ete leguees a l'ashram, qui les entretien d'ailleurs fort bien.

Vange!



Apres notre promenade, Natesa m'emmene chez lui, dans la banlieue Ouest de Pondicherry. Il habite dans un quartier qui est reserve a sa caste. Nous entrons dans un batiment a 2 etages (une famille par etage) enlevons nos chaussures dans l'escalier, et montons au 1er. L'escalier debouche sur une sorte de terrace couverte, puis nous arrivons dans le "salon": une tele, 2 bancs le long du mur, un monsieur assis sur un banc a regarder la tele. Je lui serre la main en pensant que c'est le pere de Natesa mais c'est un invite...
Natesa me montre ma chambre, qui est un peu encombree (Xavier, tu as trouve ton maitre!). Le papa de Natesa arrive: grand sourire, il est torse nu avec un tissu safran (couleur spirituelle) entoure autour de la taille, avec trois traits blancs sur le front, signe de reconnaissance des Shivaites pratiquants. Il m'accueille avec beaucoup d'enthousiasme: "Vange! Welcome!".

Alors que je m'apprete a aller prendre ma douche, Natesa m'appelle: son grand pere est a la tele. Son grand-pere est un grand pretre tres renomme et tres demande. Il detient le record du nombre de ceremonies religieuses faites dans le Tamil Nadu : plus de 2000 (le suivant est dans les 500), et les ceremonies durent tres longtemps (3 heures plus tard ce n'etait toujours pas termine!). A la tele il y a aussi l'oncle et les cousins de Natesa. En fait Natesa et son pere sont les seuls hommes de la famille a avoir choisi de ne pas etre pretre, alors qu'il y a une histoire familiale forte: l'arriere grand-pere de Natesa est un saint hindou, dont la tombe est un lieu de pelerinage pour des dizaines de milliers d'indiens chaque annee.
Le papa de Natesa est appele quand il y a des conflits de terrain entre personnes a regler. Il vit de ca et passe le reste de son temps a ecrire des poemes, a mediter, a jouer avec les enfants et les chiens du quartier. Il me recommande de lire les Upanishad "for peaceful mind". Les discussions que j'ai avec lui se font avec l'aide de son fils: le papa a arrete ses etudes a la fin de l'ecole primaire et parle tres peu anglais.

Vers 9 heures et demi, la maman et la soeur arrivent enfin... nous allons pouvoir manger. Nous allons tous en file indienne nous laver les mains, puis tout le monde se met en cercle, assis en tailleur sur le sol. Devant chacun d'entre nous une grande assiette en metal dans lequel la maman nous sert les differents plats. Heureusement que Natesa m'avait montrer comment manger avec la main! Malheureusement je suis toujours servie en premiere, et pour les choses un peu nouvelles ce n'est pas facile. La maman depose une poudre, puis verse de l'huile en expliquant que je dois melanger les 2. "Je dois faire ca avec le doigt ou mon idly (sorte de pain/puree de grains qui nous sert de "couvert"). Natesa ne comprend pas bien ma question, l'huile commence a couler, j'opte pour l'idly... tous les autres se serviront de leur doigt. Les indiens adorent les desserts, ce qui n'est de maniere generale vraiment pas ma tasse de the, mais ici pas le choix. On me sert differents mets tous plus sucres les uns que les autres. Bien sur je dis a la maman que c'est bon "Nalla iruku" (elle ne parle pas un mot d'anglais), et bien que j'ai explique a Natesa que je n'etais pas dessert, il s'evertuera a m'en faire gouter un grand nombre: peut-etre pensait-il que ce n'etait tout simplement pas possible de ne pas aimer le sucre.

Apres le diner, la soeur de Natesa sort un sac plastique rempli de fleurs de jasmin et commence a faire une guirlande pour orner les cheveux. Sa mere la rejoint apres avoir debarasse le diner. Seance photo, le pere file chercher une chemise, pour etre presentable...

Cuddalore



Le lendemain, nous reprennons la moto de Natesa pour aller a Cuddalore, une grande ville au Sud de Pondicherry, la ou Natesa a grandi. Il me fait visiter un beau temple dedie a Shiva, et c'est fantastique de pouvoir avoir les reponses aux moindres questions sur les divinites, les rites, etc... Nous penetrons meme dans le sanctuaire pour recevoir une benediction du pretre, qui nous donne une poudre blanche pour que l'on puisse se marquer le front, des fleurs de jasmin, une rose, et un lotus chacun. Direction ensuite le temple de Shakti, deesse de l'energie feminine, ou cette fois nous recevrons un point rouge sur le front. Les fleurs de lotus seront tres appreciees par les vaches du temple...

Nous allons ensuite en bord de mer. A 100m de la plage se trouve le lycee ou Natesa a etudie. Nous nous arretons prendre un chai, pendant que Natesa m'explique que Cuddalore a ete la 2eme localite la plus touchee par le tsunami en Inde. C'etait quand deja? "le 26 decembre 2004 a 8h20. Heureusement c'etait un dimanche, on n'etait pas au lycee. La vague a detruit le mur d'enceinte et il y avait 2m d'eau partout" Nous continuons notre marche. Sur la bande de sable qui separe le lycee de la mer, les pecheurs ont reinstalle leurs huttes, entourees de reste d'habitations detruites, dont il ne reste parfois que les fondations.

Nous repartons ensuite vers un charmant petit village ou Natesa a le projet de construire un bungallow ecolo pour les touristes qui ont envie d'un moment de calme. Le terrain qu'il a en vue est situe entre la mer et un lac, sous les cocotiers, avec une brise agreable qui fait de l'endroit un havre de fraicheur dans cette region de chaleur... un excellent endroit pour faire une petite pause avant de repartir. Sur la route, les femmes qui travaillent dans les rizieres nous font des grands signes et m'invitent meme a les rejoindre, mais je dois decliner l'invitation (les rizieres en sandales...).

Auroville



Apres avoir dejeuner en bord de mer a Pondicherry, nous repartons vers le nord pour aller voir Auroville. C'est un espace de vie fonde par "la mere" (en indien dans le texte), une francaise qui a rejoint l'ashram d'Aurobindo puis a pris sa succession. Concu comme un espace de vie en harmonie avec la nature, ou tous doivent contribuer au developpement de la communaute, Auroville regroupe plus de 2000 personnes de toutes les nationalites et religions. Natesa m'explique que son projet a lui aussi est de fonder une communaute ou ceux desirer de vivre en paix et en harmonie avec la nature pourront venir s'installer. La difference avec Auroville? "ils pourront posseder leur habitation, alors qu'a Auroville, rien n'appartient aux habitants"

Soiree avec mon aka



A peine de retour a la maison, Komavalli me demande si je veux une guirlande de jasmin dans les cheveux. "Oui, juste apres ma douche si c'est possible". Apres la douche je m'installe sur mon lit, Komavalli vient s'occuper de mes cheveux pendant que Natesa et sa maman arrivent et deposent du chai pour nous tous. Apres la guirlande, Komavalli se lance dans la decoration de ma main au Henne... Elle qui etait plutot timide le premier soir est enfin a l'aise et m'appelle "tangai" (grande soeur) ou "sister". Elle a fait un MBA et est manager d'un bureau d'assurance a Pondicherry. Elle devrait se marrier en decembre puisque l'horoscope est favorable. Son frere va commencer a chercher des candidats possibles, verifier si leurs horoscopes sont compatibles, et les interviewer pour choisir le mari de sa soeur... Alors que nous sommes en train de regarder le DVD des fiancailles et du mariage de la grande soeur, le courant saute. Nous montons prendre l'air sur la terrasse: tout le quartier est dans le noir. L'autre grande soeur appelle et veut me parler. Elle est tres contente que je sois dans sa famille et regrette de ne pouvoir etre la.

En route



Le lendemain je repars avec le coeur gros, apres avoir recu des cadeaux de Natesa et Komavalli. Mais je veux continuer ma route, et Natesa me depose au terminal de bus de Pondicherry et choisit mon vehicule. Je dois aller a Chindabarram et changer pour Kumbakonam. Arrivee a Chindabarram, tout est en Tamil partout, ce qui etait deja le cas avant, mais cette fois-ci pas une personne qui parle anglais. "Kumbakonam?" je demande a tous les conducteurs de bus ou controleur et un finit par me designer un bus. Je monte en croisant les doit: pourvu que ce soit vraiment le bon! Je suis rassuree quand je vois "Kumbakonam" sur le tiquet que j'achete (une fois seulement que le bus est parti).

Arrivee au terminal, je cherche un auto-rickshaw, mais il font tous des prix exhorbitants. Qu'a cela ne tienne, je prends un rickshaw. Je suis prete a lui donner a lui le prix que les auto-rickshaw demandent. L'homme ne comprend manifestement pas ma question "how much does it cost?", mais il me fait signe de monter. En fait il s'arrete tout a coup a quelqu'un de traduire ce que je dis: il n'avait pas compris le nom de mon hotel! C'est assez perturbant de se faire vehiculer par un (vieil?) homme qui lutte sur son velo pour faire avancer son rickshaw. J'essaye de me dire qu'avec le prix de la course (que je n'ai pas l'intention de negocier) il va avoir fait la moitie de sa journee.

A peine arrivee je repars visiter un superbe temple Chola inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco. J'avais prevu d'en visiter un deuxieme a 30 km de Kumbakonam, mais le pont qui y mene s'est effondre... je vais donc visiter des temples locaux.

Bon, 2h30 pour recuperer mon retard d'hier sur ce blog. Il est 21h30 et je vais aller manger avant de m'effondrer sur mon lit.

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13th July 2009

Ton voyage a l'air de super bien se passer, ça fait plaisir! Gros bisous du ptit qui s'envole pour le Costa Rica.

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