Le pic d'Adam ou Sri Pada ("Empreinte sacrée")


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Published: May 21st 2013
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Du haut de ses 2243 mètres, le pic d'Adam dévoile une empreinte dont l'origine y trouve son compte dans chacune des religions: les musulmans et chrétiens y voient l'empreinte d'Adam qui, après avoir été banni du paradis pour ses pêchés, se serait tenu sur un pied le temps de se faire pardonner (d'où la provenance, vous l'aurez deviné, du nom du pic); les hindouistes, quant à eux, y voient la trace du Dieu Shiva; tandis que les bouddhistes y voient l'empreinte de Bouddha laissée lors de sa dernière visite au Sri Lanka. Soit, tout le monde y trouve une raison pour vénérer l'endroit. Le pic d'Adam est donc la montagne la plus sacrée du Sri Lanka avec, à tous les jours, de nombreux pèlerins la visitant. Avec ses 5500 marches, et entre 3 à 5h de montée selon le nombre de pèlerins et la forme de chacun, on apprend que le meilleur moment pour la visiter est de nuit. Partir au petit matin, quelque part entre 1h et 3h, permet ainsi aux pèlerins et aux visiteurs curieux de se rendre au sommet, tout juste à temps afin d'admirer le lever du soleil.. Et puis qui plus est, on ne se le cachera point, l'horaire permet d'éviter une montée ardue sous le soleil crevant...

En bon visiteurs que nous sommes, c'est donc à 2h30 am que mon père et moi planifions notre départ de l'hôtel de Dalhousie, situé à une dizaine de minutes du point de départ du pèlerinage. Le levé est difficile: de mon côté, j'ai très peu dormi, j'ai les yeux dans la graisse de bine et suis donc moyennement enthousiasme.. Du balcon de notre chambre, nous avons vue sur le pic, et c'est avec plaisir que l'on y découvre un chemin de lumière qui semble flotter dans le ciel de la nuit, éclairant ainsi le fameux pèlerinage. Déjà sur le chemin, armés de nos lampes frontales, de nos grignotines, de notre eau et de nos habits moyen chauds puis plus chauds en vue du sommet, nous commençons donc cette aventure. Sur le chemin, je me réveille tranquillement et commence honnêtement à y prendre goût. Dehors, nous sommes seuls. Nous pensions croiser rapidement d'autres touristes ou pèlerins, qui comme nous, en font l’ascension mais cela prendra au moins 30-45 minutes avant de commencer à rattraper des gens, d'ici et d'ailleurs, avec le même objectif que nous. Nous croisons même plusieurs locaux qui sont, eux, sur leur descente. C'est à se demander s'ils ont dormit/roupillé là-haut? Nous ne le saurons jamais.. Bien que dit éclairé, le chemin ne l'est pas constamment, et nos lampes frontales nous sont d'une grande utilité. On aide même un homme seul à y voir clair, car le pauvre, n'ayant pas sa propre lumière, avait du mal à avancer dans cette totale noirceur.

Sur la route, qui fait 14 km aller-retour, on croise d'abord plusieurs petits kiosques de vêtements, de boissons, de snacks, et d'offrandes de toute sorte à emporter au sommet. Certains sont sans lumières, d'autres sont éclairés, mais semble abandonnés. Par moment, on croise un Sri Lankais qui dors sur son kiosque, ou encore un moine assis devant une statue géante du Bouddha, en train de roupiller. On se croirait dans un village fantôme, et l'ambiance est particulière. Plus l'on avance, plus la montée se corse, et plus long croise des gens, d'abord plusieurs qui en redescende. On remarque des gens de tous âges: allant du bébé porté par sa mère, de l'enfant enthousiasme et du vieillard aidé par ses confrères. La majorité sont nus-pied, alors que nous portons nos meilleurs souliers pour ce type de monté. C'est une vision assez troublante. Plus tard, notre guide nous expliquera que ces gens marchent pieds-nus par choix, par préférence sur le port du soulier. Ils sont tellement habitués, contrairement à nous, qui avons pour la plupart les pieds trop sensibles pour ce genre d'expédition.. Outre les pieds-nus, je suis vraiment impressionnée par la détermination démontrée par ses gens. Il est loin de s'agir d'une petite balade de complaisamment et malgré tout, des mères portent leur bébé, des enfants gravissent des marches qui parfois leur arrivent bien à la moitié du corps, et des vieillards y montent, une marche à la fois, tous, fidèles à leur foi.

Deux heures passent, et le ciel s'éclairci. On commence à distinguer les nuages nous entourant, et bientôt nous nous retrouvons au-dessus de ces-ci, pour le plaisir des yeux. La pente est raide, les jambes tremblent d'épuisement, mais nous tenons bons. Nous voyons de loin, tout en haut, ce qui semble être la dernière lumière éclairant le chemin. Nous désirons être en haut à temps, afin d'admirer, nous aussi, le lever du soleil. Plus l'on monte, plus il fait froid, plus l'ont ajoute des épaisseurs. Entre temps, on croise sans cesse des pèlerins qui, comme toujours, nous sourient, nous saluent, nous souhaitent le bon matin, et nous observent d'un air curieux. Et puis voilà, quelques tournants, quelques 5500 marches et un 2h45 plus tard, nous y sommes, tout en haut.

Le vent y est d'une force impressionnante. On doit se pencher afin de le combattre et de ne pas partir avec lui. Il y fait d'un froid glacial, mais avec nos coupes-vents, nos capuchons et quelques couches, c'est supportable. Tandis que plusieurs pèlerins tremblotent malgré leurs couches, probablement pour la plupart peu protectrices, et fort possible que leur corps ne soit pas autant habitué que le nôtre à de tel température. Tout en haut, se trouve un temple. Il est donc de mise, comme toujours, d'enlever chapeaux et souliers (le port du bas est quant à lui accepté.. fiou!).. Le contact du sol glacial sous mes bas n'est pas agréable; j'aurais bien conservé le soulier, mais le respect des consignes prennent le dessus. Heureusement, le capuchon semble accepté par les gardiens du temple. Tout autour, des nuages; une vision féerique du paradis. Une grosse cloche accrochée est sonnée par les pèlerins à tour de rôle. Une touriste m'indique qu'ils doivent sonner le nombre de fois qu'ils ont monté le pic d'Adam, c'est-à-dire finalement, plusieurs fois. Tout en haut de quelques marches supplémentaires, sous un petit abris, se trouve alors la fameuse empreinte. Aucune photo n'est permise dans ce lieu restreint. Suivant quelques pèlerins et visiteurs, je m'y rends, et j'observe. Le croyant, un à la fois, se penche vers l'empreinte, dépose ses offrandes, appuie sa tête contre le sol, joint ses mains et chuchote des paroles inaudibles A cette vue, de par leur détermination, leur force et surtout, leur don de soi pour leur foi, je suis émue.

En ressortant, à l'Est, il y a le soleil qui peu à peu, se pointe le bout du nez.. Nous sommes, encore une fois, des plus chanceux, car le ciel est suffisamment dégagé afin que nous puissions ne rien manquer du spectacle. Les gens, pèlerins et visiteurs, s'entassent afin d'observer en silence cette beauté naturelle. Merveilleux. Après quoi, le soleil nous disant bon matin, peu à peu les gens reprennent la route et redescendent. La descente se fait beaucoup plus aisément, malgré les genoux quelque peu tremblotant Mais rien à comparé à la montée. On s'amuse à discuter avec les Sri Lankais qui parlent un peu d'anglais. J'apprends, par la bouche de deux enfants, que ces derniers montent le pic à toutes les nuits... cette nouvelle me surprend énormément et notre guide nous diras plus tard douter de la véracité de ces dires.. alors un mystère persiste.. On ne saura jamais si c'était effectivement le cas pour ces enfants qui, possiblement vivent tout près et auraient adopté par défaut de cette coutume familiale..? Bref. On sourit et faisons sourire les Sri Lankais tout autour de nous. C'est dans la joie, l'enthousiasme et la satisfaction que tous redescendons, là où une bonne douche et un bon déjeuner nous attends!

En sommes, le pic d'Adam aura été pour moi l'un des points forts de mon voyage au Sri Lanka. Une belle expérience à la fois spirituelle et sportive. Mon père à mes côtés, aura relevé le défi avec brillo! Bravo à toi; bravo à nous deux! 😊


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21st May 2013

W O W - toute une escalade !!
Ça ma l'aire vraiment SUPERBE cet endroit !! Mais, mais, mais ... comprends pas du tout que "...pas de photo il faisait noir ..." ... même pas de lune ??? Et il y avait des lumières pour éclairer le chemin si j'ai bien comprit. Bon, va falloir y retourner ??

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