Bromo-Tengger-Semeru National Park, Java (Comme un Cortège)


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March 15th 2014
Published: March 16th 2014
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12 mars

Je quitte le Palm Hotel de Bondowoso à bord d'un cyclo-pousse alors qu'il est plus ou moins 9h00AM.

Sans surprise, les gens me regardent passer en donnant du coude à leur voisin. Je les salue comme une duchesse, serré sur mon packsack qui prend les 3/4 de l'espace sur mon carosse.



Au Terminal de bus, je remercie le cycliste d'une poignée de main alors que ses confrères me souri en l'enviant. Je remet le 1$ demandé pour la course alors que j'embarque dans un local bus crevé.

Ce sera une longue route de deux heures et demie vers Probolinggo.



Il y a, dans l'autocar, des petits distributeurs de sacs à vomit qui pendouillent au plafond comme des clochettes.

Heureusement pour moi, mon estomac restera en place.



J'attend calmement que le temps passe en saluant les passagers et en leur partageant mon sac de cacahuètes.

Mon voisin de banc s'allume une clope en plein bus.

"You smoke?" qu'il me demande.

"No. Cigarette poison." que je lui répond alors qu'une vapeur d'exas me frappe au visage.

Voilà qui est bien fait pour moi.



La ride s'étire étrangement alors que le deux heures et demie prévu devient plutôt un quatre heures bien comptées.

C'est que les amortisseurs qui toussotaient au départ ont rendu l'âme durant le trajet.



Et voilà qu'on nous transfert de bus maintenant alors que l'autre autocar était déjà plein.

Le calcul est facile: X nombre de places pour X2 nombre de passagers.

C'est comme essayer de faire entrer un trop grand triangle dans un trop petit cercle.

Jeu de maternelle: deux formes géométriques différentes.

Les pièces du puzzle ne coïncident pas.

Ça ne fitte pas. Ça, tout le monde le sait. À moins, bien sûr, qu'on les force à fitter.

...



Les portes du bus gonflé s'ouvrent au Terminal de Probolinggo, enfin, et la ferraille-mobile se met à vomir ses passagers.

Pas eu besoin de petit sac à vomit du plafond pour ça.



Je me retrouve donc là, sur les quais du Terminal, à reprendre mon souffle... ce souffle que j'ai mit de côté alors qu'on changeait de bus.

C'etait pourtant bien parti cette histoire de transport au départ de Bondowoso.



Tout près du Terminal, des minivans aux allures de grille-pains guettent les voyageurs qui veulent rejoindre le fameux volcan Gunung Bromo (2392 mètres). J'y rejoins quelques touristes qui poireautent (patiemment), attendant que les quinze personnes demandées soit au rendez-vous pour pouvoir partir vers les montagnes. C'est que le toaster part que lorsque le quotas est atteint.

Je suis donc là à attendre, sur le bord du stationnement, à manger des fruits exotiques étranges aux couleurs fluo.

Et celui-ci qui a la peau écaillée (salak),

et celui-là imitant l'oursin (ramboutan)

ou ce gros ballon de football à crampons qui goûte fadement la courge musquée (fruit du jaquier).

Bref.

J'attend... alors que la décision est prise par le groupe de payer l'extra des passagers absents.

Le départ est donc imminent.



Sur la route, le conducteur semble pressé. Lui aussi.

Pressé comme tous les conducteurs Indonésiens donc.

On s'agrippe les uns aux autres alors qu'on serpente en ascension, le long des ravins brumeux.



Il se met bientôt à tomber une faible pluie alors qu'on atteint le Yoschi's Guesthouse, hôtel pendu au décor invisible de l'endroit. C'est que les nuages cachent totalement l'imprenable vue présentement.

Je me demande sincèrement ce que ça va donner... car à 3h00AM cette nuit, on cognera à ma porte de chambre... et j'irai assister à ce lever de soleil qui fera apparaître les trois volcans du Bromo-Tengger-Semeru National Park dans l'horizon.

"One of the most beautiful sunrise you'll ever see".

Peut-être.

Pour ce que je pourrai en voir peut-être.





Notes à Moi-Même:

1- Prix du pétrole à Java: 55 sous le litre.

2- Être sur une photo avec un blanc ici montre la solidité de votre entreprise. "Faites moi confiance: j'ai un ami "Foreigner". C'est donc pourquoi on a prit mon portrait aujourd'hui: pour que ma face puisse faire vendre des billets d'avion, dans une agence de voyage, à quelque part sur l'île de Java.



13 mars

"Security" qu'on me lance à travers la porte de ma chambre au Yoshi's Guesthouse.

Il est 3h00AM tapant.

C'était le mot de passe ça, "Security", comme si quelqu'un d'autre pouvait cogner à ma porte en pleine nuit, perdu au creux des montagnes.

Je me lève donc et très rapidement me retrouve dans le restaurant silencieux à me caler de la caféine instantanée.



Heureusement, il ne pleut pas. Et le noir du ciel semble dégagé.



Pas eu beaucoup de temps pour me réveiller que déjà, je prend place dans un jeep 4X4 qui sent fort la gazoline et me dirige vers le haut de la montagne.

Ça parle peu dans le véhicule tout-terrain.

Tous collés les uns sur les autres et encore engourdis par le sommeil, notre groupe fixons l'hypnotisante route raboteuse éclairée par les phares fatigués du jeep.

Ça brasse dans le creux de la nuit.



En très peu de temps, nous rejoignons une filée de 4X4... et puis on se fait rejoindre par une filée d'autres aussi. On parade donc tous comme ça, au milieu de la nuit.

Comme un cortège d'explorateurs.

On se sentait seul en allant à la mine de souffre d'Ijen vous savez, mais ça ne sera pas la même histoire pour Bromo.



On atteint le "viewpoint" pour le lever du soleil alors que la fin de la route est déjà bien occupée par les jeeps et les motos qui tentent de trouver un endroit où s'éteindre.

On sort de notre 4X4 alors qu'une marée de chinois déferle sur le "viewpoint". Devant moi, les touristes se cordent le long de la clôture usée pour être aux premières loges pour les premières lueurs du soleil... alors que moi, je me retire pour observer la folie de la foule excitée.

Les trépieds sont prêts. Les "snipers" visent l'infini nocturne alors que le rose de l'éveil solaire s'étend tout doucement sur l'incroyable horizon. La brume s'élève de la vallée alors que les pointes des tours volcaniques se mettent en scène.

Le Bromo au loin fume tout doucement comme une centrale nucléaire.

La vue est effectivement incroyable je l'avoue, mais l'étouffante foule qui se tient devant moi comme un mur vient quelque peu pâlir le privilège du moment. Tant pis.



On quitte bientôt le "viewpoint" alors que le soleil est bien sortit, et que le gros de la foule s'est éclipsé des estrades.

C'est qu'on ira jusqu'au fumant cratère du Gunung Bromo … nous aussi.



On rembarque donc dans le jeep serré et reprenons la route poussiéreuse

en suivant encore une fois le cortège des 4X4.

...

Des dixaines de cavaliers attendent les touristes au bas du Bromo, en espérant louer leur monture pour rejoindre le pied du volcan. Pour ma part, je préfère me rendre tout en haut, sur le rebord des lèvres du bouillant précipice, en gardant mes bottes bien ancrées sur l'explosif sol désertique.

Assis par terre, des moustachus tentent de vendre des bouquets de fleurs séchées aux touristes. C'est qu'en balancer dans le cratère éloigne les mauvais esprits paraît-il. Je n'adhère pas beaucoup à ces contagieuses superstitions vous savez, mais ce petit homme juste là, avec son poulet sous le bras, ne semble pas être du même avis.

Pour lui, un bouquet de fleurs ne suffisait pas.

Malheureusement, sa bête sacrifiée ne se rendra jamais dans la casserole au fond du cratère.

La voilà maintenant qui picore innocemment sur les rebords de l'entonnoir fumant alors que l'homme de foi a totalement manqué son tir.

Le petit homme ne se rendra jamais aux olympiques moi je dis.



On retourne tous au Yoshi's Guesthouse par la suite où une longue journée dans les transports m'attend.



Je retrouve donc Probolinggo, après une descente nerveuse en grille-pain que j'ai partagé avec d'autres foreigners bien propres... et puis je m'écrase ensuite rapidos dans un mini-bus climatisé en direction de Yogyakarta, plus à l'ouest sur l'île de Java.

J'aurai droit à un 10 heures de route.

C'est long 10 heures de route.

Mais bon, je suis quand même chanceux: le mini-bus est pratiquement vide et j'ai le sommeil pesant dans les paupières.

Je passerai donc une bonne partie du trajet allongé sur une rangée de bancs vides, sous les jets réfrigérés de l'air clim. surexploitée.



Destination: Yogyakarta



Etienne X

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