Panaji, Goa (ou La croisière s’amuse)


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January 12th 2007
Published: January 18th 2013
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...... toujours à la plage d’Arambol....



12 janv.

Il est coriace le King fish.

Nos estomacs sont encore sous le choc du vilain monstre à nageoires ce matin.

L’oxygène se fait rare dans notre cabine en bambous de la plage d’Arambol.

Et il y a saturation d’odeurs de bouffe aussi.

Beurk.

Mon appétit a totalement disparu. Le nuage odorant dans la chambre est si dense qu’il a dû finir par nous nourrir tous les trois.

On skip donc le déjeuner.



On quitte la plage d’Arambol en taxi pour se rendre à Panaji, capitale de l’État de Goa. Ce minuscule État indien fût sous l’emprise portugaise jusqu’en 1961. Ça parait dans l’architecture et la couleur des bâtiments.



Sur la route, une immense maison coloniale à angles inhabituels m’aveugle de sa couleur jaune citron-citronné. C’est un réel lever de soleil familial.

De vastes rizières et des forêts de palmiers couvrent le paysage.

Un indien âgé discute avec une dame près d’une cabine téléphonique sur un coin de rue. Il a les cheveux teint noir de suie, avec une repousse ivoire de deux pouces. Quelle étrange coupe de cheveux. Mais je me demande, est-ce vraiment ses cheveux, ou est-ce une moumoute en poil de moufette?



On arrive finalement à la ville portuaire de Panaji. L’important est de se trouver un hôtel "Hot Water and cable TV". Ouaip. On aura besoin d’une bonne nuit de sommeil aujourd’hui.



Enfin, nous trouvons un guest house où l’on va pouvoir se reposer. Il y a un faible parfum de moisi qui flotte dans notre chambre. Mais peu importe. Cette faible odeur rance sera toujours préférable à l’odeur étouffante de la hutte boucaneuse d’Arambol.

Il y a Radio-Canada qui joue à la télé. Joie. Je n’aurais jamais pensé que Bernard Derome me mettrait un jour un sourire dans le visage.

Et si la tendance se maintient... je dormirai dans quelques secondes.



13 janv.

Je n’ai toujours pas le contrôle de mon estomac.

Le King fish en a pris possession.

J’y vais pour l’exorcisme aux bananes et la noyade à l’eau bénite minérale.

Le méchant prédateur n’aura plus le choix de se décrocher de mes parois stomacales après ce traitement choc.



Si on se fie à la pancarte devant nous, on est au cœur de "Pallaji’s old town". Il y a autour de nous des églises catholiques blanches et des maisons coloniales indigo, jaune et ocre. J’ai l’impression d’être au Portugal... enfin l’idée que je me fais du Portugal.

Il y a aussi un marché de fruits et légumes où dix vendeurs de suite vendent des melons d’eau stratégiquement placés en pyramides.

Mangues juteuses par-ci et papayes roses par-là.

Et des pommes fraîches comme la neige du Kashmire,

et des tranches d’ananas en étoiles filantes aussi.

Tout y est pour une salade de fruits explosive.

Bon. Je vais faire une folie… et je m’achète.... des bananes trop mûres ainsi qu’une bouteille d’eau minérale.

L’appétit y est vous savez. C’est l’estomac qui ne coopère pas.





On retourne à notre hôtel qui, bizarrement, se trouve sur la ''31st January Road’’.

On y écoute une émission loufoque japonaise à la télé.

C’est hilarant!

Je ri bruyamment.

Ça me fait un nœud dans les intestins. Mais ça, ça n’a aucun lien avec mes éclats de rire.

C’est le King Fish qui me tord encore les boyaux.



14 janv.

Je suis affamé à mon réveil. Ce n’est pas surprenant, je n’ai avalé que deux bananes depuis mon dernier vingt-quatre heures.

J’essaie d’ingérer un toast au fromage.

Ça passe. C’est bon signe.





On visite les chapelles, les églises, les monastères, les cathédrales du Old Goa. Le catholicisme est très présent ici.



Alors qu’on se dirige vers l’église en ruine de St-Augustine, on entend des sirènes hurler au loin. Il y a urgence.

Les hurlements résonnent de plus en plus forts.

Et Pin! Et puis Pon! Et puis Pin Pon!

Et c’est ainsi qu’une quarantaine de policiers et de militaires se pointent en voiture devant nous. C’est le grand déploiement. La rue déserte où nous nous promenons se remplit de gorilles armés alors qu’un cortège présidentiel passe devant nos yeux ébahis.

Délégation portugaise.

Le président est présent.

Les body-guards nous entourent, alors que des voitures noires roulent lentement devant nous, touristes blancs inoffensifs. Nos deux reflets apparaissent et disparaissent des verres fumés des voitures blindées.

On assiste à la mascarade durant un court cinq minutes... et puis tout disparait comme par magie. Un coup de vent.

Voilà un autre de ces moments imprévisibles dans un monde façonné d’imprévus.



On arrive à l’entrée de la Basilique de Bom Jesus. Une messe a lieu à l’intérieur. L’entrée est restreinte. Heureusement, la sécurité nous accorde une faveur en nous laissant pénétrer le lieu sacré. Nous n’aurons par contre que quelques minutes pour jeter un coup d’œil à l’attrait principal de la Basilique : le célèbre inquisiteur portugais St. Francis Xavier.

L’homme d’église mort en 1552 est là, devant nous. Je ne veux pas dire qu’il est là en sculpture, ni en peinture.... mais qu’il est là en vrai! Son cadavre séché est exposé juste là, dans un cercueil de verre! Wow. Quoiqu’il n’est pas en très grande forme, l’inquisiteur n’a toutefois pas encore pourrit! Wow. Les indiens crient au miracle!

Voilà pourquoi les gens d’ici ont cru bon d’exposer le corps en papier mâché au grand public sceptique. Le Voir, c’est y Croire!



C’est superbe Goa. C’est aussi plus propre, plus riche et plus catholique que le reste de l’Inde. Les voyageurs apprécieront Goa... mais ce petit État ne donne qu’un très faible aperçu de ce qu’est réellement l’Inde. Ce n’est plus l’aventure du Rajasthan... et encore moins celle du Kashmir!



Dent-dorée nous quitte aujourd’hui. Elle a prévu un périple en Inde beaucoup plus court que le nôtre. Elle ne peut donc pas "s’accrocher les pieds" à un endroit trop longtemps. Qui sait? On va peut-être la croiser à Hampi…





15 janv.

Panaji est sans contredit une ville axé sur les produits de la pêche.

La rivière Mandovi est tout près de notre hôtel. On y observe des femmes y tendent leurs filets pour attraper les poissons de la rive... et peut-être aussi pour attraper quelques maladies infectieuses.

Des petits bateaux de pêche flottent au loin, alors que des bêtes d’acier rouillé naviguent à toute allure sur l’eau polluée. La peinture décolle sur l’un des bâtiments navals. On croirait qu’il est fait d’écailles.



Accosté à un quai, un court bateau de croisière en bois vernis nous accueille pour un souper-croisière. On se réserve une table pour deux. Devant le public fait majoritairement de retraités, deux guitaristes grattent leur guitare comme des mexicains sur le mauvais continent. C’est calme, on est heureux et... on fait sans aucun doute baisser la moyenne d’âge des passagers. Ouaip. C’est loin d’être une discothèque ici. Mais ça me va.

Il y a des vestes de sauvetage sous chacune des chaises. Je me dis que c’est probablement pour ne pas les perdre s’il y a naufrage.



La nuit noire se confond avec l’encre de l’onde.

On passe en ce moment par le même chemin maritime qu’empruntèrent les conquérants portugais de la Renaissance. Ça sent le King fish et je mange des nouilles aux légumes.



Les deux guitaristes prennent une pause.

Un tape-cassette prend la relève : musique rétro. Notre voisin de table (qui est allemand) fredonne "Bar-Bar-Bar Bar-Bar-Beranne" en sirotant un punch-coco.

On n’est définitivement pas le genre de clientèle ciblée.



Au retour de notre souper-croisière, on aperçoit deux indiens sur un quai, qui pêchent leur repas. Ça semble mordre sur une des lignes. Surprise! Ce n’est pas une botte, mais une longue anguille qui se secoue comme un câble dégoulinant. Yeuk. Mais pas de problème. Tout se mange avec du Masala!



Demain: Départ pour Hampi dans l’État du Karnataka.



Note à Moi-Même:

MASALA= Mélange indien d’épices diverses. Le mélange diffère d’une région à l’autre, d’un État à l’autre, d’un resto à l’autre. Les dits mélanges sont regroupés sous le nom "MASALA"… peut-être à cause du pétillement que ça fait sur la langue.



Etienne X


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