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Published: February 1st 2010
Trek Kalaw-Inle, Myanmar
En partant de la gauche: Jesus, Nuria, Antonio, Gabriel et notre guide JimmyMère Nature nous a préparé un spectacle matinal flamboyant (comme c’est souvent le cas dans cette région désertique). Une boule de feu se lève à l’horizon promettant chaleur et beau temps pour la journée. Pour le moment, nous observons l'éveil de la vie par la fenêtre de notre bus. Devant leur modeste demeure de bambou, les villageois sont accroupis autour d’un petit feu de fortune. Les poules et leur petits s’activent et courent dans tous les sens, probablement effrayés par le grondement de cette autobus qui fonce a toute allure dans la campagne birmane. Les représentants du monde canin sont comme toujours sur le bord de la route semblant défier la carcasse métallique qui avance vers eux. Les pieds nus, les travailleurs de la voirie birmane casse à coup de masse les pierres gigantesques qui deviendront poussière de roche et qui servira ensuite a construire la petite route qui mène aux montagnes de l’est du Myanmar. Pas de machinerie, tout ce fait à bras d’hommes. Les travailleurs attisent le feu vif qui permet de liquéfier le goudron qui, est par la suite, étendu à la main (de la manière qu’on étend la tire sur la neige en avril au Québec comme
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Chapati maison, un repas nepali a la hauteur du panorama! nous fait remarquer Sylvain… un gars de Montréal assis près de nous). A ce rythme, les routes du pays seront remis à neuf d’ici la prochaine glaciation…
Une dizaine d’heures de route plus tard, la représentante d’un guesthouse nous attend à la jonction du chemin qui mène à Kalaw. À notre grand étonnement, nous sommes les seuls aujourd’hui à débarquer dans ce village. 2 heures de bus supplémentaires nous auraient menés directement à Nyaugshwe: le village le plus fréquenté à proximité du vaste territoire semi-submerge du lac Inle. Mais pour notre part, nous envisageons d’atteindre ce site enchanteur à pied, en passant par les villages reculés de l’État Shan. Notre hôte s’empresse de nous montrer notre chambre à 15$: toilette personnelle, lit double (plutôt rare au Myanmar), serviettes propres et couvertures épaisses (Très nécessaires! Dans la montagne, le mercure descend sous les 10 degrés durant la nuit.) Impossible de choisir son agence ou même son guide, on nous arrête a la porte et on nous impose Jimmy, un grand birman musulman qui semble digne de confiance. Pour la somme de 9$ par jour chacun, nous nous laissons vendre ce "trek" de 3 jours et 2 nuits en direction du
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Paysages au cours du Trek Lac Inle, nourriture et logement inclus. Nous sommes jumelés a 4 espagnols de Menorka, une ile voisine de Ibiza au large de l’Espagne. Ils s’avèreront être des compagnons en or!
Rapidement nous réalisons le niveau d’anglais de nos nouveaux amis que nous qualifions de… comment dire sans les offusquer… moyen, faible, nulle, médiocre serait plus approprié. "Creo que vamos a practicar nuestro espanol!" Nous marchons environ 3 heures avant de faire notre premier arrêt devant un panorama montagneux grandiose. Le délice nepali qu’on nous sert (curry de citrouille et pommes de terre, chapati, avocado et chili frais) rivalise avec le panorama. Les 6 membres du groupe Canada-Espagne mangent avec appétit. Rapidement, nous découvrons la personnalité charmante de Antonio, Jesus, Nuria et Gabriel. Jésus et Nuria partagent une complicité exemplaire. Anciens "trippeux", ils parcourent le monde ensemble. Jésus est facteur, guitariste et capitaine de voilier dans ces temps libres. Il profite d'une permission de 3 mois tous les 2 ans "para disfrutar de la vida"! Nuria s'exprime à travers la peinture, elle respire la sensibilité et l'amour de la vie! Gabriel est plus timide, quoi qu'il en soit, il enseigne en Espagne et se débrouille bien en anglais en comparaison
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Petits moines dans l'un des villages visites des autres. Il profite actuellement de quelques mois de sabbatique pour réaliser le rêve de plusieurs: partir à l'aventure! Antonio, le "Schtroumpf grognon", ne perd aucune occasion de faire valoir son point de vue, mais ne manque en aucun cas de tact et de respect envers les autres. Il travaille la céramique pour les touristes fortunés de Menorka et surtout: il échappe l'insupportable température de l'hiver, dit-il! Tous les hivers depuis son jeune âge, il part sur les innombrables routes tropicales du monde. Deux point nous relient tous, le respect des autres et le gout de la découverte!
Revenons-en a notre trekking. Le soir venu c’est dans un village de 70 habitants (incluant les poules et les chiens) que nous enlevons nos chaussures et nos chaussettes pour la nuit. Sceau a la main, à même l'unique puit du village, nous prenons une douche frigorifiante et énergisante. Avec un équipement plus que sommaire, notre guide et son cuisinier nous concoctent un repas délicieux et s’endorment tôt. Pour notre part, nous allons jeter un coup d’oeil aux milliards d’étoiles qui sont apparus dans le ciel quand un bruit attire notre attention. Dans l’une des 10 cabanes du village, la totalité des
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Champs de chili, gingembre, pomme de terre et oranger... jeunes s’adonnent à l’unique activité nocturne: le karaoke! Antonio fonce le premier et nous entraine avec lui, On grimpe la vingtaine de marches qui nous mènent au deuxième étage de ce que nous appelons au Québec: une grange a foin! Une vingtaine de personnes nous reçoivent avec le plus beau sourire du monde. On boit du thé birman, on fume le
cheerot et on tente, tant bien que mal, de communiquer avec eux: "Canada, Spain, Barcelona, honeymoon, yes, hahaha!" Surtout on rie et on se sent accueilli chaleureusement. Le moment est fort agréable, mais nous devons aller prendre des forces... Demain beaucoup d'efforts nous attendent. Nous tentons de gesticuler à nos invites cette "dure" réalité, nous nous levons et saluons le groupe. Dans notre espagnol de fortune, nous souhaitons bonne nuit à notre quatuor espagnol: "Muchas gracias Antonio, que buena la idea y buenas noches para todo el mundo!". La nuit est glacée!
Deuxième journée: un bon déjeuner et nous reprenons la route. Nous traversons les plantations de gingembres, de chilis, de pommes de terre et d'orangers. L'agriculture occupe, encore aujourd'hui, une place majeure dans l'économie du Myanmar. 70%!d(MISSING)e la population survit grâce à la culture de la
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Femme vetue traditionellement de la tribu Pa-O avec son enfant terre... une statistique qui en dit, encore une fois, très long sur le développement du pays, sur une planète en pleine exode rural massive ou l'agriculture prend de moins en moins de place! Un pied devant l'autre, nous avançons encore pendant 7 heures vers notre deuxième refuge: un monastère bouddhique ou un
maitre lama nous attend. Il entraine ici 7 jeunes moines novices agés entre 7 et 12 ans. Cette nuit, pas de karaoke, mais une atmosphère religieuse relaxant. Ce soir, nous soignons les ampoules de Marie, nous mangeons encore plus qu'à notre faim et nous nous endormons très tôt au son des méditations informelles de nos compagnons espagnols (Jésus étant un adepte de méditation). Au prochaines lueurs du soleil, ce sont les
mantras récités par les novices qui nous tirent de notre sommeil.
Troisième journée: Après un peu plus de 3 heures de marche dans des paysages de collines colorées, nous prenons tous ensemble une dernière pause sous un
Bouddha Tree. Le but ultime, le lac Inle n'est plus qu'à une heure de marche. Quelques pas supplémentaires et nous reposerons enfin nos pieds endoloris et sauterons dans une chaloupe motorisée en direction du village de Nyaugswhe sur les
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Les 2 Trotteurs au coeur du paysages de l'etat Shan berges du lac. Nous voilà enfin en plein cœur du lac Inle, les pieds et les doigts rougis par le sable des sentiers empruntés, le sourire au lèvre et encore une fois sous les rayons brulants du soleil de janvier. La région est un vaste territoire humide ou l'on cultive aisément légumes, riz et toutes les denrées de base nécessaires à la survie de l'homme. Située près de la frontière thaïlandaise, à près de 1 000 mètres d'altitude, ce havre de culture et de pêche se trouve dans les premiers plissements de la terre auxquelles on donne, un peu plus au nord, le nom d'Himalaya. Nous arrivons finalement à notre chambre et fixons un rendez-vous pour le lendemain matin à nos compagnons hispanophones.
10h00 du matin, nous empruntons alors une bicyclette et partons à la rencontre des villageois. La découverte du Myanmar, c'est avant tout la rencontre de son peuple. Nous nous arrêtons devant un monastère qui semble au premier abord abandonné. Fidèle à son habitude notre vieux loup de mer Antonio entre le premier. Un moine sympathique nous y accueille. C'est comme si il nous attendait. Il nous sert croustilles de riz, gâteaux secs et oranges fraiches. "Come
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Marche colore dans une station de train mucho, come mucho!"(mangez beaucoup), nous dit-il. N'allez pas croire que les moines sont tous aussi accueillant, mais celui-ci adore vraisemblablement avoir de la compagnie. Une particularité semble toutefois commune à tous les moines rencontrés: ils sont instruits et très informés sur le monde. Dans un anglais approximatif parsemé de phrases espagnols et parfois même françaises, il nous entretient sur les liens politiques et économiques de son pays avec la Corée, la Chine et le Bangladesh. Nous épluchons rapidement les sujets de l'heure: le premier président afro-américain des USA, les ravages du récent tremblement de terre en Haïti, l'évident réchauffement climatique, etc... Subitement, le lama coure dans tous les sens à la recherche de son album photo poussiéreux. On le voit toujours aussi bienveillant, sur certaines photos très jeunes et sur d'autres, un peu plus agé! Nous prenons finalement tous des photos en sa compagnie et même une de lui que nous prendrons soin de lui faire parvenir pour ajouter à son album, il a maintenant 65 ans. "Sans aucun doute, voici à quoi j'aimerais ressembler si la Vie me permet d'atteindre cette age vénérable." Nous reprenons les guidons usés de notre bicyclette et fonçons tel "6 ninos locos" à travers
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Marche colore dans une station de train la campagne de Inle. Tantôt assis devant un repas a 1$, tantôt à bavarder avec les gens rencontrés sur notre route et tantôt au sommet d'une colline qui nous dévoile une vue aérienne impressionnante du secteur.
D'un commun accord, le matin suivant, nous partageons un taxi vers la grotte de Pindaya, un sanctuaire bouddhique à 3 heures du lac. Des milliers de Bouddhas remplissent la caverne humide en hommage, entre autres, aux êtres chers disparus. Certains d'entre-nous restent stupéfaits du lieu de culte tandis que d'autres, ayant l'impression d'avoir payer très cher pour cette visite, préfèrent sortir pour prendre le thé. Après avoir tourné quelques images vidéo et s'être imprégné suffisamment des lieux, la portion masculine des 2 Trotteurs descend rapidement la centaine de marches qui mènent aux toilettes rustiques pour évacuer la raison de ses crampes abdominales... hahahah!!! Les plaisirs du voyage!!! Ce soir là, empreints de nostalgie, nous disons au revoir à nos partenaires espagnols et leur promettons notre visite prochaine sur leur ile paradisiaque d'Espagne: Menorka. "C'est la vie!" comme dirait Gabriel avec son français plutôt cocasse.
Le jour suivant, nous reprenons la route avec un seul but en tête, l'Océan Indien. Taxi, bus, taxi,
Trek Kalaw-Inle, Myanmar
Buffalo, un animal commun et indispensale a l'agriculture en Asie taxi, bus, taxi, bus, au total 30 heures de voyagement consécutives pour enfin apercevoir au dessus de la végétation tropicale: la plage déserte de Chaungta.
Les 2 Trotteurs
Cheerot: Cigare birman léger, fabrique avec des herbes et peu de tabac
Lama: Autre terme pour designer un moine enseignant... rappelez-vous du Dalai Lama
Mantras: Chant bouddhique aidant a la méditation
Bouddha Tree: Le banian, un arbre commun d'Asie, apprécié entre autre, pour l'ombre qu'il procure
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Gaston
non-member comment
Bon reportage
Très heureux de vous lire..on vous envie....................................